MANUEL VALLS «J’AI FAILLI CREVER»
Un artiste, ce Valls. Sa tournée d’adieux avait duré, de l’Assemblée nationale à sa ville d’Evry, sur les ondes, au revoir la France, voix vibrante, une autre vie l’attendait dans sa Catalogne natale. «Vuelvo a casa» («je rentre à la maison»), écrivait-il à l’automne 2018, dans un livre lançant sa candidature à la mairie de Barcelone. Nouvelle scène, nouvel échec, nouveau mariage. Et voilà déjà le come-back. Manuel Valls déclare sa flamme à la France et revendique le droit de changer d’avis dans un ouvrage intitulé «Pas une goutte de sang français », en hommage à Romain Gary (« Je n’ai pas une goutte de sang français mais la France coule dans mes veines»). Il apparaît en cet après-midi de mars au bout d’un couloir sombre de son éditeur, Grasset, à Saint-Germain-des-Prés. Un « bonjour » qui claque, toujours guttural, deux poings en forme de salut. Il n’a pas vieilli; corps d’enfant, peu de cheveux blancs, tout bien mis, gominé, cravaté, cintré comme s’il partait pour un sommet européen. On lui ouvre un bureau de stagiaire, il s’assied mains croisées, timide sourire. «Oui, ce livre est un cri d’amour pour ce pays où j’ai grandi et qui m’a naturalisé à 20 ans», lance-t-il, en redéroulant l’étonnant panthéon dressé dans les pages, de Jules Verne, Charles Péguy et Victor Hugo à Gérard Depardieu, Vianney et même Blanche Gardin, l’humoriste
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits