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L'age pour vivre et vivre ses âges: Accompagnements de vies - Tome 1
L'age pour vivre et vivre ses âges: Accompagnements de vies - Tome 1
L'age pour vivre et vivre ses âges: Accompagnements de vies - Tome 1
Livre électronique294 pages3 heures

L'age pour vivre et vivre ses âges: Accompagnements de vies - Tome 1

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À propos de ce livre électronique

Cet ouvrage aborde la construction et le parcours des Vies d’un professionnel avec un regard critique émergeant d’écoutes pendant plus de quarante années. À dessein, des outils et un vocabulaire ont été élaborés au fil du temps et serviront pour illustrer et argumenter des expériences issues de la clinique dont les référentiels précédents seront malmenés.
La reconnaissance de la notion de Sujet Vieillissant Âgé autorise à une approche singulière de la compréhension de ceux qui avancent en âge. Elle est devenue par son usage un concept psychodynamique qui met en avant un sujet vieillissant observé différemment.
Ce parcours de Vies créolisé se décline dans une polysémie professionnelle encadrée par d’autres acteurs de soins médico-sociaux. Il est présenté comme une nécessité qui rappelle la néoténie qui persiste chez tout sujet.
La finalité de cet écrit est une mise à disposition de réflexions, et une invitation à développer dans une forme de transmission, une éthique d’accompagnements de Vies face à la longévité en dépendances.
LangueFrançais
Date de sortie25 juil. 2022
ISBN9782312123332
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    Aperçu du livre

    L'age pour vivre et vivre ses âges - Frédéric Aumjaud

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    L’age pour vivre et vivre ses âges

    L’age pour vivre et vivre ses âges

    Accompagnements de vies – Tome 1

    LES ÉDITIONS DU NET

    126, rue du Landy 93400 St Ouen

    img1.jpg

    © Les Éditions du Net, 2022

    ISBN : 978-2-312-12333-2

    Un age, sans accent circonflexe, est selon le dictionnaire Littré, « une partie de la charrue destinée à transmettre au corps de l’instrument le mouvement qui lui est donné, il s’y fixe le soc et toutes autres pièces ».

    L’age, est considéré dans cet ouvrage comme un axe d’appui, orienté par sa construction. Dans cet écrit, il représentera la direction de vies d’un humain, par son fonctionnement psychique, son architecture somatique et son historicité. Cette image d’outil agricole est ici utilisée pour aborder la partie visible, mais aussi les effets produits et les transformations qui s’opèrent tout au long du champ des différentes vies de chaque être. De cet axe de Vie et de ce qui s’y accroche, il en découle des inscriptions de messages dans des sillons dont il est possible de faire des décryptages au gré des formations et déformations trouvées aux nouvelles périodes de l’existence alors que l’âge avance.

    Ce titre invite à ce que tout un chacun se construise pour explorer, en assumant les conséquences des sillons qu’il trace au cours de ses diverses existences. Tel un déchiffreur, aux bords ciselés, le lecteur peut être tour à tour celui qui est concerné ou l’accompagnateur de ses progressions de présences dans le temps.

    Glossaire des mots-clés

    – Sujet : l’un qui parle, qui ne vieillit pas, renvoie à la structure psychique et sert de lieu de références qui peuvent être investis. Quant au sujet, avec un « s » minuscule, il caractérise par sa dimension psycho médico-sociale et écologique un sujet humain qui vit son histoire.

    – Autre : correspond au lieu de la parole et des signifiants. C’est un lieu de fonctionnement qui ne définit personne en particulier. Il renvoie à la représentation symbolique sur laquelle chacun s’appuie (croyances, religions, spiritualité).

    – AutreS avec un « S » est un ensemble des lieux d’investissements psychoaffectifs dans la réalité qui en retour, renvoie plus ou moins intensément, le sujet à lui-même dans un narcissisme secondaire. Ainsi, malgré un Engagements affirmé, la réponse incomplète renvoie le sujet demandeur à son questionnement initial. Ces lieux vont changer au cours de la vie, en intensité d’intérêts et diversités. Ces investissements (filiaux, sociaux, professionnels…) peuvent satisfaire plus ou moins et donc énoncent les cliniques du lien.

    – AutreS-sujet est ce semblable concerné par l’impact du temps, sujet partenaire des relations qui appartient à l’ensemble, AutreS. Il est important de noter que plus ils sont proches affectivement (Sujet Vieillissant Âgé et AutreS-sujet) et plus ça peut faire des étincelles !

    L’Autre-sujet, selon la théorie lacanienne est écrit avec un A barré. Cet AutreS-sujet est assujetti, tout comme le SVA, à son manque, ce qui pourrait faire croire, à en rester là, que tout un chacun est mal barré dans la vie ! Ce livre met en avant ce fonctionnement de recherche incessante d’apaisements qui caractérise tout sujet vivant.

    – Le Sujet Vieillissant Âgé (SVA)

    Donc, intuitivement dans le chaudron de l’expérience en 1980, il m’a été permis de construire une position théorique et proposer ; « À ce moment-là, il fut pris le parti de considérer l’âgé, comme un sujet vieillissant âgé. C’est-à-dire qu’il est un sujet différent, du fait d’une biographie plus avancée, mais structurellement identique au sujet adulte plus jeune, vieillissant également. Ainsi, posé, le SVA devient aussi un concept qui permet de souligner l’importance du sujet présent, eu égard à ce qu’il fut et à ce qu’il pourrait être encore dans le futur. Le point central est la reconnaissance structurelle au sens où l’envisage la clinique psychodynamique, avec une notion, de construction reprise dans une dimension plus étendue, car écologique, et processuelle. Cette dénomination du vieillissant introduit des conceptions de diachronie (prise en compte du temps qui passe) et de synchronie (lecture clinique du présent, de l’actuel qui se renouvelle). Ces approches chronologiques croisées sont devenues une évidence indispensable pour une lecture clinique ajustée, et un accompagnement des soins considérant l’inconscient au-delà du symptôme. »

    – Le sujet vieillissant change de dénomination après le passage de son faît-âge. Ce repère me permet d’utiliser le syntagme, Sujet Vieillissant Jeune (SVJ) et non plus, Sujet Jeune Vieillissant (SJV). Durant la jeunesse des premières dizaines d’âges civils, la notion de vieillissement est mise facilement de côté, car seul le premier phonème est entendu. En effet, le monde gérontologique rappelle régulièrement, que dans le mot vieillir il y a, avant tout le mot, VIE.

    – Adultocentrée : Les références gérontologiques ont été réalisées par rapport à un âge dit adulte. Les variables biologiques sont devenues petit à petit plus conformes aux âges biologiques et sont ajustées (glycémie, cholestérol, performances physiques…), les références médicales sont revues et les comparaisons neuropsychologiques ont fait l’objet d’évaluations plus spécifiques. Par contre, pour ce qui est de l’approche psychique, elle est encore quasi inamovible dans son appréciation. Cette référence adultocentrée induit une erreur de lecture et d’appréciation de celui qui avance en âge. Erreur développée et contestée dans ma réflexion, après que le Sujet Vieillissant (SV) ait franchi un seuil, dont en fait, lui seul peut en déterminer le moment et les déclinaisons.

    – Cent « centis-Maîtres » ne font pas un Maître unique, et s’il n’est pas opportun d’en avoir autant, certains ont fait plusieurs unités. Le vrai Maître est celui qui permet à son élève de le dépasser quand il le sent prêt. Ce Maître-là, n’est pas facile à trouver et doit correspondre à une attente qui spécifie le sujet demandeur. Tandis que les « centis-maîtres », même disséminés, se révèlent des amplificateurs de résonnance et donnent une meilleure aisance pour que l’élève s’affranchisse.

    – Engagements : après l’abolition de l’esclavage, à partir de la fin du 19e et siècle et afin de favoriser l’élan économique, principalement aux Mascareignes, les Français et les Anglais ont proposé des contrats « d’engagements » aux populations, africaines, chinoises et indiennes. Ces « engagements » se situaient entre un contrat de travail et l’esclavage, il n’y avait pas de notion de réciprocité équitable et il régnait une forte inégalité à l’avantage des propriétaires terriens ou des patrons. Ici, dans ce texte les « Engagements » seront compris comme des liens chargés d’intensités psychoaffectives. La clinique de ces formes d’investissements et de leurs liens se caractérisent par les ajustements, équilibrés ou pas, entre celui qui avance en âge, et ses lieux d’investissements psychiques. Ces lieux d’investissements sont à prendre en réciprocité, active ou passive, au sens psychique du terme. Cet équilibre-déséquilibré est plurifactoriel et, nécessaire pour être vivant en rencontrant l’AutreS et faire société. Il essaie de donner un Déséquilibre-stable. J’écrirai donc Engagements avec un E, majuscule et, pour souligner l’importance d’une diversité harmonieuse, avec un « s », histoire de ne pas mettre toutes les billes dans le même panier.

    – Travail en équipage ; chacun est responsable en son nom propre dans sa spécialité, les choix sont faits avec une recherche de réalisation consensuelle, alors que dans le travail en équipe, malgré la responsabilité individuelle, c’est le capitaine qui oriente et décide.

    – Consultants-consultés, fait partie de ce que j’entends par mots-valises qui stipulent qu’ils transportent deux fonctions ou idées et laissent un espace où chacun peut trouver le bord qui le concerne le plus. Ils renferment en une formule composée le pluralisme des demandes et la polysémie des places de chacun des acteurs de la rencontre. Le terme consultant-consulté est utilisé sciemment, pour montrer la complexité de ces rencontres de sujet à sujet, plus que de soignant à un soigné, de demandeur à professionnel, de prestataire à usager, etc. Durant le développement de mon récit, ces doubles mots pour en faire un seul souligneront mon positionnement théorique et ma façon de vivre. La référence visible par ma carnation affiche ma recherche intime d’être un intermédiaire. L’expression de ma coloration m’éloigne des extrémités de pensées et d’actions. L’espace de lecture par ces mots composés qui en font un seul permet une meilleure tolérance d’expression et de rencontre sans perdre une singularité du ressenti.

    – Lacanolactation : déformations obligatoires depuis les cours de psychologie médicale à la spécialisation de psychiatrie dans notre université. Cette nourriture me permet ainsi de naviguer en « Lacanoïdie », pays imaginaire où j’ai fait des explorations prudentes, mais suffisantes pour en avoir tiré un aliment de croissance puis de croisière professionnelle. Les phrases ou mots, écrits en italique et entre guillemets, sont en rapport avec ce référentiel.

    – Formation-déformation est un mot-valise qui renferme la notion de, pas l’une sans l’autre. De toute façon, la véritable appropriation passe par une mise en action personnelle et non pas une déposition d’un rendu livresque. – Formations-déformations, est écrit au pluriel à partir de cette prise de conscience lors de mes études de psychiatrie, de la nécessité d’une polysémie de connaissances, pour faire co-naissance, par la rencontre avec le système dans lequel j’évolue.

    – L’approche psychogériatrique est souvent ce premier temps de la rencontre gérontologique. Il est d’autant plus présent que les notions annoncées de pertes d’autonomies et de dépendances sont évidentes, car le médecin somaticien est le premier « convoqué ». Néanmoins, d’autres professionnels, non-médecins, peuvent également avoir cette sensibilité psycho-gérontologique, où chacun est un observateur avisé par le petit bout de sa lorgnette de « formations-déformations » dans sa spécialité.

    – L’accueil en fonctionnement gérontopsychiatrique dépendra à la fois de l’annonce initiale lors du rendez-vous, mais aussi, du contexte d’expression des signes cliniques. En effet, le psychiatre qui n’a rien oublié de son empreinte somaticienne se positionne alors dans une écoute classique de psychiatre de libre pratique. Ainsi et malgré l’appel des éléments de réalité, le gérontopsychiatre d’obédience psychodynamique essaie de rester dans ce décalage indispensable pour que s’insinue un discours dans la rencontre singulière. Ce praticien, est convié à être en capacité de savoir s’arrêter à temps dans les investigations médico-sociales, car vouloir trop en savoir de ce « consultant-consulté », il ne peut y avoir de surgissement de l’inconscient.

    – Enclin : Phase de vie qui se construit dans l’intime du sujet et permet de se lire autrement qu’en faisant référence à un déni de la fin de la vie et une croyance imaginaire de toute maitrise de celle-ci. Il ne s’agit pas d’annuler la notion de déclin dû à l’âge, mais de l’intégrer autrement dans la vie de celui qui avance en âge, en permettant de retrouver un fonctionnement psychique qui intériorise une façon de se concevoir comme sujet vieillissant.

    – Faîtage, [fait-âge]. En âge calendaire après le passage de la dizaine des 4, mais notons que l’inclinaison d’un toit dépend des régions, entre autres ! le faîte est une ligne de partage, le faîtage, une zone de transition. Dans cet esprit, l’usage de « faît-âge » permet d’exprimer l’action de la temporalité retrouvée dans l’inclinaison d’un toit.

    Ainsi est compris le vieillissement différentiel avec la notion de déclin qui serait une version plutôt verticale et catastrophique de l’avancée en âge alors qu’un toit plat en serait un déni.

    – MNPS : approche globale classique en gérontologie clinique où il est considéré une approche complexe, qui rassemble le – Médical, le Neuropsychologique, le Psychologique, et le Sociologique. La complexité n’en retire rien des spécificités de chacune des parties qui sont en harmonies avec les autres branches, afin que cet ensemble ne soit pas que théorique et livresque.

    – Neuvrolution ; néologisme qui définit une lecture neurobiologique où tout ce qui se passe dans le cerveau pourra s’expliquer par le Savoir. Néologisme utilisé en 2003 par E. D. Aumjaud, F Aumjaud, dans une communication, « la peau comme révélateur identitaire diachronique ? » au Congrès pour de la Société de Gérontologie de l’Ouest et du Centre en 2003.

    – Sillon-age : marque indélébile de notre parcours de vie qui peut être lu partiellement par l’observateur. Par contre et théoriquement, il est davantage ressenti et exprimé par le sujet lui-même. Les contingences des modifications avec l’avance en âge, des fonctionnements psychiques et neuropsychologiques vont en repenser les perspectives de perceptions. Ce positionnement m’invita à une exploration, en partant du postulat ; « quoique dément, le sujet est doué d’un inconscient ». Et, par ailleurs, pour l’accompagnement en tant que psychiatre, même pour un âge avancé, par principe, j’ai toujours cru en la possibilité d’étonnements et de révélations car le sujet vivant est en évolution.

    – Finitions : arrêts obligés d’Engagements psychiques à cause, d’une ou de difficultés dans le domaine MNPS, observées lors de l’avancée en âge. Ces arrêts sont susceptibles d’autres actions d’Engagements, car le SVA en a encore la possibilité. Ce remplacement d’un investissement par un autre est à prendre au sens dynamique d’un parcours ponctué.

    – Finitudes : Elles pourront être, des réalisations indirectes d’une demande permettant d’être, sans contrepartie [(je ?) Suis là], ou bien, les souvenirs de vécus, de traces mnésiques d’actions qui ne sont plus transformables en d’autres Engagements [j’en suis là et ne demande ni autre chose, ni plus, je suis dans un équilibre apaisé de vie]. La synthèse en est La Finitude.

    – Adulité : Proposition faite à cause du quasi-monopole référentiel de la notion d’adulte. J’ai fait glisser cette proposition « d’adultité » de S. Lebovici en « Adulité », du verbe aduler, compte tenu du quasi-monopole de cette référence dans la sémiologie psychique.

    – Accompagnateurs ; mot qui vient de compagnon, celui qui partage le pain et qui fait un bout de chemin avec l’AutreS-sujet. Si le soin, au sens de soigner est bien là, la déclinaison va en être très différente en fonction de cette rencontre « consultant-consulté » où le « care et le cure » sont à repérer et à assumer.

    – Cérébration : Le monde médical, mais peut-être, plus particulièrement le monde psychiatrique, se donne parfois la possibilité de se déformer à sa caricature. En effet, il se pose trop de questions « procrastinantes » au lieu de prendre le risque, de vivre ce qui est à vivre. D’un autre côté, la peur du danger est devenue une vraie clinique dans les institutions et le manque de courage une inhibition. Une certaine « décérébration » s’est installée sous la contrainte des cols blancs des administrations et le positionnement juridique.

    – Aimants familiaux ; les proches sont dans une relation affective importante. Dans cette perspective, ils peuvent être à l’origine de relations allant de la bienveillance ajustée à la maltraitance. En dénommant ainsi ces proches, il est mis en avant cette présentation à deux pôles, attirer ou repousser, qui méritent parfois un regard professionnel pour favoriser les ajustements de conduites.

    – Appels-critères ; éléments qui font signe, car il y a une rupture avec le continuum de l’existence qui invite à des interrogations. Ils agissent comme des vacillements qui ont du sens. Le signe en est une donnée objective. Ainsi, ce qui était une forme d’originalité, ne prend un caractère pathologique de symptômes, uniquement si elle est exprimée comme critère entendu, à un moment et dans un lieu donné, auprès d’une personne qui peut en donner une validité de morbidité ou pas. Le symptôme est imprégné de subjectivité et est souvent le premier élément par lequel l’accompagnateur de soins accède à son patient. À la différence de la médecine somaticienne, de la neuropsychologie ou des tables biologiques, la psychiatrie ne devrait pas se référer à une norme effilée par rapport à laquelle une déviation signerait une morbidité. Une surface de lecture apparaît indispensable pour que l’accompagnateur puisse avoir un accès au sujet.

    – [dais-prescription], prescription recouverte par une pratique adaptée pour que la disparition de celle-ci soit une réussite pour la vie du sujet. Elle ne doit pas être une injonction que le futur révèlera la plus part du temps, comme paradoxale car mal conduite. Une prescription n’est pas un dais ; ouvrage de bois ou de tissu suspendu au-dessus d’un autel ou de la place d’un personnage éminent !

    – L’age-âgé est un point orienté qui matérialise le sujet, en supportant à la fois son histoire, son historicité et ses projets. Ce point ne peut être qu’une représentation éphémère puisque toujours en expressions de vies dans le temps qui s’écoule. L’ensemble de ses points donne l’orientation générale de Vie du sujet et donc son age (sans accent circonflexe). – L’age-âgé se manifeste cliniquement plus particulièrement quand les frustrations de la Vie occasionnent des blessures narcissiques qui obligent le SVA à utiliser pour les supporter, des mécanismes de réinvestissements qui soulignent un changement de cap surprenant. Le danger étant de s’appesantir et donc psychiquement se replier, se rigidifier, se déformer et fonctionner sur des processus inhabituels. L’age-âgé de Vie risque de dérouter le SVA de son orientation organisée rassurante. Le retour aimanté des Engagements ne remplit plus son rôle de boussole. Le sujet s’expose à rester dans une attente sans fin et n’a plus d’appétit de Vie. L’age se rétrécit, le SVA funambule, trop instable, « en perd la boule », et peut se retrouver au sol.

    – Aimants : « Engagements » dont la sommation donne un sens harmonieux à la vie du sujet.

    – Déséquilibre-stable : stabilité du sujet par rapport à lui-même, dans le monde qui l’accueille, car il est en situation dynamique. À l’arrêt, il serait mort physiquement et/ou psychiquement.

    – Adulité avancée. Période qui se déroule après le passage de l’arêtier du faît-âge.

    – Transdépendance. L’avance en âge rappelle cette interconnexion indispensable qui a permis les survies des sociétés à travers les époques. Le développement narcissique-obsessionnel-scientiste actuel permet une lecture où le jeunisme est glorifié. Un rétablissement d’une dépendance reconnue non « bancarisée » est une urgence. J’entends, par-là, une relecture symbolique des liens de chacun des acteurs, enfants, adolescents, Sujet Jeune Vieillissant, Sujet Vieillissant Jeune, Sujet Vieillissant Âgé quel que soit son degré de dépendance.

    – Seignor ; être seigneur de son temps pour soi, dans une époque donnée telle est le défi que tout Sujet Vieillissant a à relever.

    – Limitâges met en relief la structuration névrotique qui est toujours là et ce quel que soit l’âge civil du Sujet Vieillissant. Bien sûr pour le SVA sa dimension existentielle se fait sur un mode plus archaïque dont l’avenir est incertain. Ainsi cette étape en retour peut avoir une expressivité et une temporalité très variée.

    – L’attente se retrouve sous la forme séméiologique d’une temporalité en quête du retour d’information d’un Engagement et qui renseigne sur le positionnement du désir à ce moment-là.

    Présentation

    Ce livre, par son approche clinique, peut initier le lecteur dans la création d’une façon de pratiquer l’accueil et l’accompagnement de « personnes dites âgées » qui sont en interrogations, souffrances ou maladies psychiques.

    Avant d’en faire livraison, il a fallu me construire un corpus théorique qui est passé par l’apprentissage de la médecine hospitalo-universitaire puis la spécialisation en psychiatrie et en gérontologie clinique. Ce parcours a plus particulièrement favorisé un intérêt constant aux spécificités médicales, neuropsychiques et sociales pour que puisse s’explorer la dimension psychopathologique. En définitive, la psychiatrie se définit peut-être plus par les disciplines qui l’entourent que par une spécification qui l’enfermerait.

    Par ailleurs, et dans la mesure où la spécialité de psychiatre de la personne âgée n’existait pas, en tant que telle, il m’a donc fallu m’inventer pour exercer en pratique de cabinet de ville en explorateur solitaire. N’est-ce pas là ce qui fait l’artisan et qui permet maintenant, d’en proposer une lecture ?

    Au travers de ce parcours qui est tout en inventions, des concepts cliniques se sont élaborés pour accompagner, théoriser et travailler. Ils sont utilisés comme outils dans cet ouvrage afin que chaque lecteur puisse se les approprier en fonction de sa propre activité professionnelle.

    Il s’agit donc d’une construction pas-à-pas où il est question du développement de la notion contemporaine d’avancée en âge. Celle-ci est étudiée après l’installation d’un certain niveau de maturité et de vies saisies dans la globalité bio-psycho-sociale. L’enfance et l’adolescence en sont le socle et la vie de jeune adulte déjà

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