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La rose d’Eclédia - Tome 1
La rose d’Eclédia - Tome 1
La rose d’Eclédia - Tome 1
Livre électronique198 pages3 heures

La rose d’Eclédia - Tome 1

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À propos de ce livre électronique

Guidée par la magie depuis sa plus tendre enfance, Orelâne arrive enfin jusqu’à la capitale de l’empire Pelgun après un long voyage. Ses ambitions sont retardées par l’état déplorable de la ville et de la société. L’empereur, victime d’un sortilège de manipulation, n’a plus aucun contrôle et la cité se détériore peu à peu. Conseillée par un marchand, la jeune fille rencontre un haut chevalier qui lui promet tout ce qu’elle désire si elle l’aide à libérer Son Seigneur.


À PROPOS DE L'AUTEURE


Fanny Lhuaire est passionnée de fantaisie et de fantastique. Elle aime tout ce qui touche à l’imaginaire depuis toujours. Créer son propre monde a donc été une évidence.
LangueFrançais
Date de sortie8 juin 2022
ISBN9791037759122
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    Aperçu du livre

    La rose d’Eclédia - Tome 1 - Fanny Lhuaire

    Prologue

    Je figeai mes pas au bout du petit chemin de terre. La douleur de mes jambes disparue alors que mes pupilles se posèrent enfin sur l’immense cité scintillante devant moi. Le soleil encore haut dans le ciel bleu m’empêchait cependant d’en voir les détails, tout brillait, tout m’éblouissait de courbes agréables, je devais me rapprocher.

    Mon voyage avait duré plus de quatre lunes, quatre-vingt-seize jours pour être précise. Un long parcours loin de mon foyer qui s’effaçait à présent derrière moi. La capitale de l’empire Pelgun était à ma portée aujourd’hui, mais je devais une nouvelle fois faire preuve de patience, beaucoup cherchaient à atteindre ces lieux, nombreux étaient alors les voyageurs qui attendaient devant les hautes portes.

    Je m’arrêtai derrière une charrette transportant quatre personnes. L’homme adulte assis à l’avant était concentré sur son zelwal, l’empêchant de quitter la ligne ou de bousculer les autres devant lui. À l’arrière, deux très jeunes filles agitaient un chiffon bourré de paille sous les yeux attendris d’une femme.

    Cette petite famille n’était bien sûr pas la seule présente. La capitale était la destination par excellence pour une nouvelle vie. C’était également ce que moi j’étais venu chercher.

    Un coup dans mon dos me fit me retourner. Face à moi, la tête ovale d’un zelwal me fit sourire. Ses trois narines s’élargirent puis il souffla avant d’avancer de nouveau, collant son front à mon torse. Je levai une main au sommet de son crâne, juste entre les deux oreilles pendantes sur ses joues. La douceur de ces animaux était étonnante, ils étaient capables de soulever jusqu’à quatre fois leur poids, mais restaient très friands de câlins à n’importe quel moment. Je montai mes doigts jusqu’à la naissance de sa crête, partant d’entre ses oreilles pour finir par une queue couverte de crins doux au possible.

    Après trois heures d’attente, je parviens enfin au bout de la file, plus que la charrette devant moi et ce serait mon tour. Je pris un instant pour lever mes pupilles au-dessus du garde assis qui nous interrogeait. Des remparts de pierres empreints de magies anciennes empêchant toute effraction, reconnaissables par les reflets lumineux et les symboles runiques flottants autour de la roche. Des boucliers physiques, magiques, mais aussi psychiques entouraient la muraille sans faille, cette forteresse s’imposait alors d’elle-même comme un cœur précieux et imprenable. Ma voix me manquait pour exprimer à quel point l’extérieur était déjà splendide vu de près.

    J’avais quitté SombreChamps, mon village natal, afin de me retrouver ici, à Eclédia, mais en ce grand jour de mon arrivée à la citadelle, un doute me prenait les entrailles : serai-je à la hauteur d’une telle cité ? Moi, petite campagnarde ayant quitté son foyer pour viser les sommets. Il y avait bien des raisons de douter.

    Je levai instinctivement ma main au pendentif froid à mon cou lorsque la charrette avança enfin, c’était mon tour, j’allais devoir faire face à ce chevalier.

    Ce n’était pas le moment de se dégonfler, j’avais fait tout ce chemin pour une bonne raison.

    Après une profonde inspiration, je m’avançai donc devant la petite table de bois sur laquelle le garde était appuyé. Il était assis, pourtant son visage arrivait presque à hauteur du mien, me rappelant à quel point mon physique n’était pas du tout adapté pour devenir chevalier. Ce n’était pas exactement mon but, mais ma petite taille naturelle risquait de me porter préjudice.

    Étaient appelés chevaliers ceux qui n’usaient pas de magie, ceux dont les circuits d’énergies n’étaient pas assez puissants, ils étaient alors des maîtres d’armes, de stratégies, de combats physiques, ce que je ne pourrais jamais être et ce que je ne voulais pas devenir, je préférais de loin la magie.

    Sa lèvre gauche se releva légèrement et il lâcha enfin le papier sur lequel il écrivait pour me fixer. Ses pupilles noires me détaillèrent de bas en haut, pourtant, un sourire finit par apparaître sur ses traits alors que ses yeux s’attardèrent sur le pendentif à mon cou.

    Il signa la feuille devant lui avant de me désigner un groupe de personnes à sa droite.

    C’était tout ? Ils ne se méfiaient donc que très peu des voyageurs, ou ma fleur l’avait peut-être persuadé que j’étais quelqu’un de bien. C’était tout de même étonnant, un simple cristal, un simple cadeau qui m’ouvrait les portes de la capitale de l’empire.

    Une fois près du rassemblement, où cinq inconnus patientaient avec un chevalier, je n’eus pas à attendre longtemps pour bouger de nouveau. Sur l’immense muraille, deux portes s’ouvrirent devant nous.

    Je levai une fois de plus ma main sur le pendentif qui ornait mon cou pour me donner le courage d’avancer. Il m’avait choisi, en m’offrant ce bijou, il m’avait fixé un but mais c’était à moi de me donner les moyens de réussir, je ne devais pas me laisser abattre par de simples murs.

    Mes jambes tremblèrent un instant par l’éclat de la vision qui s’offrait devant moi. Tout était grandiose, assez pour me rappeler que je n’étais rien qu’un petit grain de sable inutile dans la société, pour le moment.

    Chaque bâtiment voyait ses courbes soulignées d’épaisses poutres brunes vernis, brillantes sous l’apogée du soleil de cette lune d’avys. Chaque dalle de la grande allée semblait poncée comme au premier jour et reflétait le ciel ciré. Chaque recoin de cette ville était une perfection comme on n’en voit pas ailleurs.

    Comment faisaient-ils pour entretenir une cité aussi magnifique ? Tout devait être organisé dans les moindres détails afin de maintenir une telle harmonie.

    Le chevalier nous abandonna très vite sur la grande allée, le groupe se dispersa aussitôt.

    Tout était une merveille pour les yeux, mais je ne devais pas perdre trop de temps.

    Par où commencer ? Une auberge ? Ou peut-être devrais-je trouver l’école en premier ? Avec un peu de chance, je pourrais me renseigner sur l’auberge la moins chère de la ville, même si le garde m’avait déjà un peu aidé. Donc, trouver l’école.

    Resserrant mon étreinte sur le sac de toile qui me brisait le dos, je levai les yeux. Tout était immense, chaque bâtiment semblait en concurrence avec les autres autour. Comment étais-je censé trouver un endroit en particulier ?

    Je pris une courte inspiration avant d’avancer. Puisque j’arrivais tout juste de la grande porte est, je devais être sur l’une des quatre rues principales. L’école se trouvait dans la partie centrale, avec le palais impérial, la grande arène ainsi que toutes les autres institutions importantes. Il me suffisait donc d’avancer tout droit, de m’enfoncer un peu plus dans ce rêve éveillé.

    Les rues étaient de plus en plus belles, mais aussi bondées de monde. Je savais bien qu’en m’enfonçant ainsi vers le cœur de la cité j’allais vite devoir faire face aux rues commerciales. Le centre de la ville regorgeait de richesses, autre que l’école et les quartiers impériaux, de très nombreux magasins et étals en tout genre arboraient leurs plus belles couleurs chaque jour. Une cité fortifiée dont l’entrée était à peu près restreinte, mais ceux pouvant pénétrer ses murs avaient alors la satisfaction de pouvoir se délecter de tous les commerces de l’empire.

    Chaque seconde passée en ces lieux faisait un peu plus étinceler mes pupilles bleues déjà brillantes. Je m’arrêtai à l’un des nombreux étals sur mon chemin. La totalité du comptoir en bois vernis était recouverte de plats plus alléchants les uns que les autres.

    Ragoûts de suffolk fumant, côtes de rasques en sauce, escalopes de vrières épicées, chaque plat revêtait une couleur unique, ravissante et appétissante. Mon ventre se mit à gronder, montant le feu à mes joues, en espérant que personne ne l’ait entendu.

    Il était vrai que j’avais terminé mes réserves de voyage la veille et que je n’avais mangé que des baies depuis le début de la journée. Mais les quelques chiffres, bien trop nombreux, qui s’affichaient alors sur les pancartes me coupèrent très vite la faim. Mes économies aussi étaient presque à sec. Pourquoi tout était-il aussi cher ? Certes, je me trouvais dans la capitale de l’empire, mais tout le monde ne pouvait pas être assez riche pour des prix si exorbitants.

    Je détournai donc les yeux de cette exaltation. J’eus un sursaut alors que mon nez s’écrasa violemment sur une musculature incroyablement solide. Je levai une main à mon visage en tentant d’articuler une excuse audible, rouge d’être rentrée aussi bêtement dans quelqu’un.

    Je n’osai même pas lever mes yeux affolés sur le chevalier devant moi, reconnaissable par l’épaisse armure lustrée que je pouvais apercevoir sur ses jambes.

    Une autre voix, plus douce, calma instantanément les battements douloureux de mon cœur :

    Une nouvelle ombre s’avança pour me cacher le lourd soleil de ce début d’après-midi. Je relevai les pupilles par curiosité et je ne fus pas déçue. Un homme d’une beauté troublante me fixait de ses yeux sombres.

    À première vue, il paraissait très gentil, malgré son impressionnante carrure, qui me rappelait à quel point j’étais minuscule, son large visage encadré d’une mâchoire carrée paraissait totalement détendu, ses yeux ne laissaient voir aucune hésitation, aucune incertitude alors qu’ils me fixaient ouvertement, détaillant la moindre partie de mon corps sans gêne.

    Ma voix se coinça dans ma gorge, que devais-je répondre à cet homme ? Ses épaules, larges à l’extrême, étaient couvertes d’ornements plus prestigieux les uns que les autres. Des médailles, des insignes de guerre, ou du moins je le supposais, les décorations étaient tellement nombreuses, et j’étais bien assez ignorante sur ce qu’elles représentaient, mais il ne pouvait s’agir que d’un chevalier, ou d’un mage de très haut grade, peut-être bien plus que ça encore.

    Il me parlait à moi, à une petite campagnarde tout juste arrivée en ville, que pouvais-je lui dire ?

    Je baissai les yeux de son visage enjôleur mais tentai de paraître sereine pour répondre quelque chose de cohérent.

    Du coin de l’œil, je vis un étrange sourire apparaître sur ses lèvres alors qu’il se redressait, me dominant un peu plus. Ma mâchoire eut un frisson incontrôlable qui ébranla mon cœur, j’espérais sincèrement qu’il n’avait rien vu.

    Cet homme était impressionnant, le genre de général charismatique capable d’imposer le silence à tout un régiment de chevaliers surentraînés. Le genre de meneur à te faire rentrer dans le rang en quelques mots et sans même hausser le ton. Le genre d’homme à obtenir absolument tout ce qu’il désirait d’un simple regard.

    Alors qu’il me fixait toujours de ses pupilles noir de jais, une nouvelle voix me fit sursauter :

    Mon cœur cessa de battre alors qu’une prise violente releva mon menton pour fixer mes pupilles intimidées sur le visage amusé du général.

    Ses doigts étaient agréablement chauds, secs mais d’une peau douce étonnante. J’ouvris de grands yeux, faisant sourire cet homme qui tendait tous mes muscles.

    Je ne pus articuler de réponse, les battements de mon cœur emplissant à présent ma poitrine au point de comprimer mes poumons. Ils s’éloignèrent, sans un regard.

    Que venait-il de m’arriver ?

    Chapitre 1

    Auberge des Mornes

    J’étais figée depuis plusieurs minutes au milieu de la rue. Personne ne semblait me voir, tous passaient de chaque côté de moi sans me regarder.

    Que venait-il de m’arriver exactement ? Cette scène avait été irréaliste. Qui était cet homme au charisme fou ? Depuis quand étais-je aussi timide face à quelqu’un ? Depuis quand étais-je timide tout court ? Ce chevalier m’avait tellement impressionnée, mon cœur en tremblait encore.

    C’était pour ce genre de sensation que j’avais quitté mon village. C’était pour sentir mon cœur battre ainsi que j’étais partie à l’aventure.

    Il devait être connu, adulé et respecté, pour ma part je l’admirais déjà. Même si je ne retrouvais pas ici l’homme qui m’avait donné envie de grandeur, je pouvais au moins me rassasier de rencontrer d’autres personnes partageant sa prestance, il me tardait d’en voir encore. J’aspirais à devenir ainsi un jour, que tous retiennent mon nom et respectent ma simple présence. J’espérais devenir quelqu’un.

    Ce fut avec le sourire que je repris ma marche vers le cœur de la citadelle.

    La grande place était bien plus impressionnante que je ne l’avais imaginée par les descriptions des livres de mon village. Ce n’était pas une simple allée de pierre vide, de nombreuses décorations ornaient les lieux. Une immense fontaine aux multiples jets de couleurs

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