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Charlie
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Livre électronique133 pages2 heures

Charlie

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À propos de ce livre électronique

Un soir, Charlie, 7 ans, reçut la visite d’un être totalement différent de ceux qu’elle avait l’habitude de voir. Bien qu’il fût également décédé, il était, contrairement aux autres, tout sauf bienfaiteur. À la suite de cette rencontre, Charlie devint complètement différente ; muette et déconnectée de la réalité. Atterrée par son état, sa mère fit appel à une hypnothérapeute qui fut jadis la copine de son défunt frère ; Victoria. Cette dernière, ayant également des talents de télépathe, se verra alors projetée dans l’univers controversé et distordu de Charlie. Affrontant diverses horreurs dans l’esprit de la fillette, elle tentera de la retrouver et de la sauver.

Victoria aura tôt fait de découvrir qu’elle n’est peut-être pas la seule à s’immiscer dans le brouillard qui règne dans les méandres psychologiques de l’enfant. Que devra-t-elle affronter pour l’aider, et à quel prix ?
LangueFrançais
Date de sortie25 mars 2022
ISBN9782897756185
Charlie
Auteur

Elyse Charbonneau

Mère de deux merveilleux enfants, Elyse Charbonneau est née à Laval où elle a passé la majeure partie de sa vie. Amoureuse de la nature, elle tente de s'approcher le plus possible des Laurentides. Elle a fait des études en cinéma au Cégep Montmorency, domaine dans lequel elle a travaillé quelques années, pour ensuite évoluer dans le secteur de la santé. Puis, après une grossesse difficile, on lui a suggéré de se lancer dans l'écriture. Un conseil qu'elle a suivi, pour notre plus grand bonheur.

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    Aperçu du livre

    Charlie - Elyse Charbonneau

    Chapitre 1

    Dissimulée derrière un grand arbre feuillu, la lune faisait danser des ombres terrifiantes sur le plancher et les murs de la chambre de Charlie qui se terrait sous ses couvertures. Bien qu’elle fût désormais une grande fille de presque 7 ans, elle avait de bonnes raisons de conserver sa peur maladive du noir. Les anges de la nuit avaient toujours été d’une grande douceur et d’une gentillesse réconfortante avec elle. Mais ce soir-là, elle fit une rencontre qui perturba bien plus que son sommeil.

    Charlie savait pertinemment que ces visiteurs étaient décédés, mais le doux visage de Clémentine partiellement dissimulé sous ses jolies boucles de cheveux argentés avait quelque chose de rassurant. Elle lui faisait immanquablement penser à sa grand-mère. Et les grands-mères sont toujours gentilles puisqu’elles donnent des permissions spéciales ainsi que des bonbons, tout en évitant l’œil aux aguets des parents. La vieille dame venait chaque soir et lui fredonnait des airs mélodieux afin de l’aider à s’endormir. Charlie s’était tout de suite senti en confiance. D’une certaine façon, elle l’aimait beaucoup.

    Il y avait aussi l’adolescent qui s’était présenté sous le nom de Phylip. Ce dernier venait plus rarement, mais à chacune de ses visites, il s’appliquait à lui montrer un nouveau tour. Il avait également une façon particulière de raconter de belles histoires d’amour auxquelles il ajoutait une touche de folie. Grand et mince, ses cheveux étaient blonds et ses yeux étaient d’un bleu si obnubilant qu’elle avait de la difficulté à s’en détacher. D’entre tous, il était de loin le plus drôle et le plus amusant.

    Finalement, il y avait les jumeaux; Adèle et Constantin. À peine plus vieux que Charlie, ils avaient les cheveux noirs, lisses, le teint blafard et leurs vêtements étaient sombres. Au départ, leur présence l’inquiétait puisqu’ils étaient toujours assis au même endroit et restaient immobiles. À aucun moment ils ne lui avaient adressé la parole. Ils se contentaient plutôt de la fixer et de la dévisager. Comme s’ils attendaient quelque chose. Comme s’ils savaient quelque chose qu’elle ignorait. Comme s’ils la surveillaient. Bien que leur présence fût loin d’être agréable, Charlie ne les craignait pas. S’ils avaient voulu lui faire du mal, ce serait fait depuis longtemps. Afin de se rassurer, elle s’imagina qu’ils étaient dans sa chambre afin de la protéger et vint à apprécier le fait qu’ils étaient simplement là. « Des enfants, ça ne fait de mal à personne. » pensa-t-elle. 

    Charlie devait toutefois s’abstenir de parler à qui que ce soit de ses visiteurs. Selon ses professeurs et éducatrices, elle créait de l’angoisse et de la peur auprès de ses camarades. On lui répétait donc sans cesse de se garder de raconter ces histoires abracadabrantes et de se concentrer plutôt sur la réalité. S’ils savaient! Elle ne leur disait pas tout… Jamais elle n’avait fait mention des rêves étranges et récurrents concernant une vieille sorcière haïtienne ni des phrases qu’elle prononçait ou écrivait à son propre insu sans comprendre un traitre mot de cette langue qui lui était inconnue. Et que dire de ce mot, Fatouma, qui résonnait sans cesse dans sa tête et dont elle n’avait aucune idée de la signification. Qu’auraient-ils pensé? Charlie n’arrivait pas à comprendre. Ces personnes ainsi que ce qu’elle vivait, étaient bel et bien réels, alors pourquoi tentait-on de la convaincre du contraire? Elle savait, sentait qu’elle était différente des autres. Mais elle considérait cette différence comme étant un privilège, non pas une malédiction.

    La fillette avait tenté à plusieurs reprises de discuter avec ses parents des anges qui profitaient de la nuit pour lui tenir compagnie, mais ceux-ci n’y prêtèrent aucune attention. Ils tentèrent plutôt de lui faire entendre raison, insistèrent sur le fait que ces apparitions ne pouvaient qu’être fabulations et un pur produit de son imagination. Puisque Charlie s’entêtait à prétendre le contraire, ils finirent par perdre patience. Elle fut réprimandée après avoir été accusée de déblatérer des propos mensongers afin d’obtenir de l’attention. Ils exigèrent ensuite de leur fille qu’elle cesse toutes allusions à ce sujet, ne voulant plus en entendre parler. La fillette avait beau clamer haut et fort la véracité des faits, ses parents restaient fermés et froids. Elle se vit donc dans l’obligation d’obéir et de garder secrète l’existence de ses amis.

    Étrangement, le soir de son septième anniversaire, il n’y avait que les jumeaux qui étaient présents. Et ce n’était jamais arrivé depuis aussi loin qu’elle se souvienne. Il se passait quelque chose d’anormal. Charlie se demanda si elle ne devait pas s’inquiéter pour la vieille dame et l’adolescent. « Peut-être leur était-il arrivé quelque chose? » songea-t-elle. Puis, elle se sentit triste, se demanda s’ils n’avaient pas tout simplement décidé de l’abandonner. Contrairement à leur habitude, les jumeaux n’étaient pas assis dans un coin; ils étaient plutôt debout au pied du lit et la fixaient durement. Le garçon était inexpressif tandis que la fillette arborait un sourire qui lui donna la chair de poule. Charlie avait voulu leur dire qu’elle n’aimait pas ça, de la laisser tranquille et de partir, mais elle était trop terrifiée.

    C’est alors qu’une bourrasque provoqua l’ouverture des volets vitrés de la fenêtre de sa chambre qui claquèrent brusquement contre les murs. Un énorme corbeau noir vint alors se poser sur le rebord. Tout en la toisant, ce dernier piétinait, battait des ailes et croassait. Il lui donna l’impression de s’adresser à elle, comme s’il était mécontent, qu’il la réprimandait. Effrayée, Charlie écouta donc son instinct qui lui proposa de disparaître sous son édredon. Puis, un craquement inhabituel se fit entendre. L’enfant baissa alors tranquillement sa couverture, ne découvrant que le haut de sa tête et ses yeux. Elle vit tout d’abord les jumeaux prendre du recul jusqu’au fond de la pièce. Visiblement contrariés, leurs regards étaient rivés vers l’oiseau ténébreux. Puis, ce qui lui apparut la tétanisa. La sombre créature qui se tenait tout à coup entre sa fenêtre et elle, ne pouvait avoir que de mauvaises intentions. Son torse drapé de noir affichait un sigle de la même couleur que ses yeux; aussi rouge que les forges de l’enfer. Figée, telle une statue de cire, elle resta paralysée par l’intensité de son regard. Puis subitement, d’un mouvement rapide comme l’éclair, il fonça sur elle. Charlie ne put s’empêcher d’expulser l’air de ses poumons dans un horrible hurlement…

    Chapitre 2

    Dès qu’elle ouvrit les yeux, Victoria soupira. Ce matin-là était à l’instar de tous les autres et sa journée se dessinait à l’image des dernières; soit longues et ennuyantes. Bien qu’elle adorât le métier qu’elle pratiquait depuis maintenant 12 ans, elle se sentait blasée par cette routine qui s’incrustait dans sa vie. En devenant hypnothérapeute, elle croyait ainsi percer des mystères, découvrir des secrets, trouver la clef de serrures verrouillées depuis longtemps, vivre toutes sortes d’aventures… Bref, aider des gens autrement que pour arrêter de fumer, faire disparaître le stress ou régler l’énurésie nocturne. Ayant des talents de télépathe depuis sa tendre enfance, elle n’avait jamais osé user de son don pour s’immiscer dans la tête de ses patients. Ce serait pourtant plus intéressant, plus excitant et beaucoup plus facile, mais elle ne pouvait prendre le risque. Elle avait jadis succombé à la tentation… Et cette intrusion entraîna des conséquences catastrophiques pour l’un de ses proches.

    Tout près d’atteindre la quarantaine et incapable d’aimer un homme, elle collectionnait les relations à court terme et demeurait donc dans le célibat le plus clair de son temps. De plus, comme elle n’avait que très peu d’amis, dont la vie était bien rangée, Victoria trouvait la sienne insipide. Il lui manquait d’actions spontanées, d’excitations irréfléchies ou de passions colorant ses espoirs et ses rêves. Elle souhaitait presque qu’en se rendant au dépanneur du coin être prise en otage dans un cambriolage à main armée afin d’avoir une bonne dose d’adrénaline. Il faut toujours faire attention à ce que l’on souhaite, puisqu’il arrive que nos vœux, quels qu’ils soient, se concrétisent. Et ce fût en ce froid jour d’automne que son besoin de stimulation, de stress et d’action allait être comblé. Cependant, cet événement ne lui apporta pas la satisfaction espérée.

    La cafetière en marche, Victoria alla s’assoir au salon. Son bagel devant elle, elle alluma la télévision et syntonisa le canal des nouvelles. Comme à l’habitude, on n’annonça rien de bon. Ce qui ne l’aida en rien à garder le moral. La femme à la routine bien établie se sentait seule, depuis longtemps. En fait, ce sentiment de solitude s’accrochait à elle depuis la mort de son jeune frère. La tenant responsable de sa disparition, sa mère l’avait mise à la rue, l’obligeant ainsi à trouver refuge chez son petit ami de l’époque. Le seul homme qu’elle eût aimé. Et qu’elle aimait toujours. Puis, ce fut au tour de ce dernier de l’abandonner, puisqu’il avait succombé à la tentation libératrice du suicide. Dont elle fut une fois de plus responsable. C’était là, la raison qui la poussait à ne garder personne dans sa vie, puisqu’il semblait arriver malheur à toutes les personnes qu’elle aimait. Par son manque de jugement. Par sa faute.

    Sa tasse à café remplie, elle attrapa son sac à main et sortit de son petit appartement. Derrière le volant de sa voiture, elle emprunta le chemin habituel menant à l’édifice qui donnait pignon sur rue à son cabinet. Quelques minutes plus tard, Victoria se gara, puis tout juste avant de tirer la porte d’entrée, un énorme corbeau passa à toute vitesse devant son visage. Surprise, elle sursauta, puis jura. Se questionnant sur ce comportement étrange, elle l’avait suivi du regard et se hâta ensuite de pénétrer dans le bâtiment.

    Après avoir offert ses salutations au gardien, l’hypnothérapeute emprunta un corridor et appuya sur le bouton d’appel de l’ascenseur. Lorsque les portes s’ouvrirent en atteignant le troisième étage, elle s’engagea dans le court passage au sol tapissé d’une moquette commerciale. Elle aperçut immédiatement son premier patient qui l’attendait

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