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Les Enchères: Tome 1
Les Enchères: Tome 1
Les Enchères: Tome 1
Livre électronique301 pages4 heures

Les Enchères: Tome 1

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À propos de ce livre électronique

Le mal ne s'arrête jamais, Zu Lian non plus. Des mois de mission sous couverture, à infiltrer les hautes sphères d'un trafic d'êtres humains, commencent à porter leurs fruits lorsqu'il parvient à exfiltrer deux jeunes hommes : Choi Garam et Na Hyunjin.

Zu Lian essaye désespérément de fermer le réseau criminel tout en préservant son couple vacillant, mais les liens entre ses nouveaux protégés et le trafic semblent plus profonds qu'il n'y paraissait. Chaque nouveau mouvement peut être le dernier et si Zu Lian ne fait pas attention il ne sera pas le seul à tomber.
LangueFrançais
Date de sortie22 nov. 2021
ISBN9782322386673
Les Enchères: Tome 1
Auteur

L. Dalion

Passionnée d'écriture depuis des années, j'accomplis mon rêve en publiant mon premier livre.

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    Aperçu du livre

    Les Enchères - L. Dalion

    CHAPITRE 1

    La salle était parcourue de chuchotis alors que les enchères allaient commencer. Dans l'espace clos, une vingtaine d'alphas de diverses nationalités, avachis dans de larges fauteuils de velours pourpre, verre de vin à la main et majordome à disposition. Quelques femmes alphas se trouvaient là, même si moins nombreuses que leurs homologues masculins, elles brillaient par le faste de leur tenue et leur naturel hautain. Vêtues de longues robes fourreaux et d'immenses talons aiguilles aux pieds, elles se tenaient droites et ignoraient volontairement leurs semblables. Les hommes n'étaient pas mieux si ce n'était que plutôt que d'ignorer, ils préféraient défier du regard les autres alphas présents. La tension était à son comble et elle devint même électrique lorsque le rideau qui camouflait la scène à leurs regards avides se leva.

    Le commissaire-priseur de cette vente aux enchères singulière fit son apparition sous les exclamations ravies des participants et il s'inclina exagérément pour saluer son riche auditoire. Henry était un homme de la quarantaine, bien conservé, qui se plaisait dans ce qu'il faisait et qui avait un grand sens du spectacle. C'était sa façon de divertir et de mettre ses clients à l'aise qui, selon lui, lui permettait de s'assurer de leur fidélité et par la même, des revenus exorbitants pour sa propre personne. Il se devait de choyer ces hommes et ces femmes, de les bichonner, de les faire se sentir uniques et indispensables. Alors oui, parfois, son égo se manifestait et lui demandait où étaient passées sa dignité et son humanité mais il ne lui fallait que quelques secondes pour l'enterrer sous une bonne dose de déni et reprendre son cinéma.

    Il était particulièrement satisfait de son public du soir, il reconnaissait toutes les personnes présentes et, pour la majorité d'entre elles, il pouvait même assurer les noms et quelle pièce allait les intéresser. L'homme se pourlécha discrètement les lèvres et reprit son masque de bonhomie. Ce soir allait être une très bonne soirée, il était certain d'écouler tout son stock et il était particulièrement fier de sa pièce maîtresse qui avait mis un temps fou avant de revenir.

    Son premier article, il en était certain, allait être au goût de Mme Jung Maddie. L'alpha adorait ce qui était mignon et cela tombait bien puisque c'était exactement ce qu'Henry allait lui proposer. Ne restait plus qu'à savoir laquelle de la reine des glaces ou de sa sœur allait l'emporter cette fois-ci. C'était une chose que le commissaire-priseur n'arrivait jamais à prédire, les sœurs Jung avaient les mêmes goûts et se livraient toujours une guerre sans merci lorsqu'un article leur tapait dans l'œil. A l'air satisfait arboré par Maddie et la discrète mise en retrait de Amber, Henry pariait quand même sur la sœur aînée, ne restait plus qu'à savoir s'il avait vu juste et, pour se faire, exhiber son premier produit.

    — Mesdames, messieurs ! C'est un vrai plaisir pour moi que de vous avoir en ma compagnie ce soir avec, bien évidemment, une préférence pour la présence de ces gracieuses personnalités féminines il va sans dire, plaisanta le maître des enchères.

    Les discrets sourires qui fleurirent sur les lèvres des alphas flattées suffirent à satisfaire Henry, des clientes de bonne humeur étaient toujours plus disposées à effectuer quelques achats.

    — Je me doute que vous avez hâte de découvrir ce qui se cache dans les coulisses ce soir et je ne vais pas vous faire attendre plus longtemps. Voici le premier article de la soirée.

    Henry bougea théâtralement son bras en direction de la partie non visible par les acheteurs. Deux hommes s'avancèrent sur la scène, traînant un petit bout de femme, poignets attachés et tout juste vêtue d'une brassière et d'une culotte blanche. Elle avait l'ossature frêle des délicats omégas, de grands yeux chocolat écarquillés par la peur et une peau blanche reflétant la lueur artificielle des spots.

    — Ce premier produit est de pure souche coréenne, âgée de vingt-trois ans et en bonne santé. Une silhouette très délicate qui peut très facilement casser donc attention, très bonne en cuisine et obéissante, parfaitement dressée. Les enchères commencent à deux millions de wons.

    Aussitôt les mains des majordomes de Jung Maddie et de Jung Amber se levèrent pour enchérir. Les deux sœurs échangèrent des regards glacials mais n'en démordirent pas, faisant monter très rapidement les enchères qui atteignirent les cinq millions wons en quelques secondes à peine. Henry se frotta intérieurement les mains, il allait s'en mettre plein les poches rien qu'avec cette première vente et le prix n'avait pas atteint son point culminant.

    Le commissaire-priseur remarqua que monsieur Park, l'un de ses plus fidèles clients américains fronçait les sourcils. L'homme était venu chercher quelque chose en particulier et maintenant regrettait de ne pas avoir pris plus de fonds sur lui, il n'aurait pas été contre le premier lot. Juste derrière en revanche, monsieur Zu semblait n'en avoir absolument rien à faire et s'ennuyait.

    Henry serra les dents. Cet homme était l'un de ses plus gros acheteurs, il dépensait des sommes folles dans ces enchères, le maître des lieux ne pouvait pas permettre qu'il se lasse. Il se doutait que la femme qu'il avait exhibée en premier n'allait pas lui plaire, monsieur Zu n'aimait pas quand c'était fragile, il cassait trop facilement ses jouets. Une goutte de sueur coula le long de la tempe d'Henry, il espérait vraiment que sa pièce maîtresse allait faire de l'effet sinon il risquait de perdre l'un de ses meilleurs clients.

    — Vingt millions, claqua la voix glaciale de Maddie.

    Un hurlement mécontent s'arracha des cordes vocales de sa sœur et Amber se renfonça dans son siège en pestant. Elle n'avait pas assez de fonds pour ce soir, elle ne pouvait concurrencer son aînée et n'avait pas le choix que de lui laisser le joli petit lot qui lui faisait tant envie.

    — Vingt millions une fois ? Vingt millions deux fois ? Adjugé ! tonna Henry en frappant son pupitre du petit marteau de bois.

    Maddie sourit fièrement en toisant sa cadette et une langue vorace passa sur ses lèvres peintes de rouge carmin. Henry fit un signe et le premier lot fût ramené en coulisses pour être préparé tandis que le deuxième s'apprêtait à être amené sur scène. Une autre femme mais dans un style complètement différent. Elle avait la peau bronzée, des courbes plus voluptueuses et de longs cheveux décolorés en blond. La jeune américaine paraissait encore moins rassurée que sa comparse coréenne et les deux hommes qui l'entouraient durent raffermir leur prise lorsqu'elle essaya de s'échapper.

    Henry repéra de suite le regard de monsieur Park sur la croix tatouée sur le ventre de la jeune femme et sourit. Le lot numéro deux figurait sur le catalogue qu'il leur avait fait parvenir et était la raison de la présence de l'américain ici, il le savait. Il répéta tout de même la présentation même s'il s'agissait de la même que celle figurant dans le tract et annonça le prix de départ : cent cinquante millions de wons.

    — Deux cents millions.

    La voix claqua comme un fouet et les têtes se tournèrent vers monsieur Park qui venait de faire cette enchère. Personne ne le contredit et Henry bafouilla, ayant un peu perdu ses moyens devant la rapidité de la vente.

    — Et bien adjugé à Monsieur Park !

    Les omégas défilèrent pendant encore un moment, tous rapportant bien plus que ce que le commissaire-priseur avait espéré : ses acheteurs étaient particulièrement motivés ce soir.

    Enfin ce fût l'heure de dévoiler sa pièce mystère.

    Henry pria pour qu'elle plaise à monsieur Zu car de la dizaine d'omégas proposée avant, pas un seul n'avait retenu son attention et il n'avait fait aucune enchère. Henry misait vraiment tout sur son dernier produit pour satisfaire l'alpha chinois.

    Et il sût qu'il avait eu raison lorsqu'il repéra l'étincelle qui illumina le regard de l'alpha quand ce dernier posa les yeux sur le produit final. Un jeune homme châtain, grand pour un oméga puisqu'il frôlait le mètre quatre-vingt et aux yeux caramel brûlant de rage. Le produit se débattait entre les mains des gardes et mettait toutes ses forces pour se défaire de leur poigne, allant jusqu'à les mordre, les insulter et frapper comme il le pouvait.

    — Notre pièce maîtresse ne correspondra pas à tout le monde vous en conviendrez. C'est un produit rare que nous vous proposons, un oméga de vingt-quatre ans en très bonne condition physique et avec une impressionnante capacité de guérison. Il est réfractaire au dressage et ne conviendra pas aux dresseurs peu expérimentés, il faut vraiment avoir une poigne de fer pour le mater mais pour ceux aimant les défis il sera un sacré challenge. Les enchères débutent à cinq cents cinquante mille wons.

    Tout de suite les prix commencèrent à fuser mais Henry fût déçu et inquiet de voir que l'alpha chinois ne faisait toujours aucune proposition. Seuls monsieur Nam et monsieur Choi continuaient de faire grimper les prix, leurs concurrents ayant abandonné à contrecœur lorsque les enchères avaient dépassé les deux cents millions cinq.

    — Monsieur Nam avec trois cents millions deux cents mille, quelqu'un d'autre ? Une fois ? Deux fois ?

    — Cinq cents millions.

    Pour la seconde fois de la soirée, Henry se retrouva sans voix. Monsieur Zu n'avait pas élevé le ton mais pourtant sa voix avait claqué comme si cela avait été le cas. Henry balbutia les formules usuelles et devant l'absence de challengers pour l'alpha chinois lui adjugea l'oméga.

    — Messieurs dames, c'est déjà la fin de cette délicieuse soirée. J'espère sincèrement que vous avez pu repartir avec le lot de vos envies et j'espère que notre prochaine sélection saura vous ravir. Vos colis sont prêts, je vous laisse passer à l'accueil où ma collègue vous remettra votre bon pour les récupérer. Très bonne soirée.

    La salle se vida à l'exception de monsieur Zu qui termina tranquillement son verre de vin avant de rejoindre Henry sur la scène.

    — Félicitations pour votre achat Monsieur Zu, j'ose espérer qu'il vous conviendra, minauda le commissaire-priseur.

    Un soupir agacé s'échappa des lèvres de l'alpha et Henry se tendit.

    — J'espère au moins qu'il sera plus résistant que le dernier vu le prix auquel je l'ai payé, maugréa l'alpha. Le dernier n'était pas si résistant que vous le promettiez, il s'est cassé en moins d'un mois.

    Henry grimaça sous le reproche. C'était toute la difficulté avec les clients comme monsieur Zu, ils ne prenaient pas soin de leurs affaires et après c'était lui qui venait se faire souffler dans les bronches.

    — Je suis désolé que Woojin, il me semble, n'ait pas été à la hauteur, une erreur qui ne se reproduira pas je vous l'assure. Pour nous faire pardonner, permettez que la maison vous offre un petit cadeau.

    — Aucune idée de son nom et cela ne m'intéresse pas.

    Henry sentait la sueur lui couler dans le dos alors que l'alpha semblait de moins en moins disposé à être sympathique. Chose qui ne s'arrangea pas lorsqu'ils arrivèrent devant les boxes et qu'il s'avéra que l'achat de l'alpha n'était pas prêt et qu'il vociférait des insultes en se débattant avec hargne.

    — Henry ?

    — Oui monsieur Zu, répondit piteusement le béta.

    — Veuillez ajouter une muselière à ma facture, je ne vais pas supporter de l'entendre brailler jusqu'à destination.

    — Je vous en prie Monsieur, cadeau de la maison pour nous excuser de cette scène et de notre retard, je vous en prie venez choisir celle qui vous fait envie, improvisa Henry à deux doigts d'hyper ventiler sous la pression.

    Il se dépêcha de conduire l'alpha dans le magasin d'accessoires situé juste avant la sortie et lui présenta les derniers modèles pour museler le jeune oméga. Le choix du décoloré se porta sur un modèle en cuir noir, discrètement serti de véritable diamants et il prit également le large collier qui allait avec qu'Henry lui proposa gratuitement.

    L'alpha regarda curieusement le commissairepriseur lorsque celui-ci disparut derrière le comptoir et en ressortit avec un large boite rose pâle. Il la tendit à monsieur Zu qui la prit, sceptique.

    — Les accessoires du cadeau promis, il devrait être prêt maintenant. J'espère qu'il vous plaira, nous avons encore quelques modèles en stock si vous le désirez.

    L'alpha hocha la tête et suivit Henry sur le parking. A côté de son imposante voiture se tenait sa nouvelle acquisition toujours aussi bruyante, et fermement encadrée. Henry se dépêcha de tendre la muselière à l'un des gardes qui l'appliqua sur l'oméga et le silence se fit, si étaient exceptés les cris étouffés du plus jeune.

    — Ah ! Voici mon cadeau, s'exclama le bêta en voyant arriver le second colis.

    Le regard de l'alpha se porta dessus et il haussa un sourcil, surpris. Deux autres gardes venaient d'apporter un oméga en plus de son achat. Il était légèrement plus petit, avec un visage doux dominé par de courtes boucles rousses et une attitude complètement soumise.

    — Si jamais vous en avez marre du premier vous aurez celui-ci. Ce doit être le plus obéissant de mon stock, vous pouvez tout lui demander sans problème.

    — Et bien... c'est un cadeau inattendu mais très appréciable, avoua l'alpha alors qu'un sourire carnassier venait ourler ses lèvres.

    — Je suis très heureux si cela vous fait plaisir ! Nous allons vous tranquilliser le premier, qu'il ne vous cause pas de problème pendant le trajet.

    — Parfait ! Au plaisir de refaire affaire avec vous Henry.

    — Tout le plaisir est pour moi vous le savez bien, n'hésitez pas à faire marcher le SAV si jamais ils ne vous conviennent pas.

    L'un des hommes qui retenait le premier oméga lui injecta une solution tranquillisante et il ne fallut pas longtemps pour que le jeune homme s'écroule au sol. L'alpha fit un signe de la main et son chauffeur vint récupérer l'inconscient pour le fourrer dans le coffre. Henry tendit au décoloré le bout de la laisse que portait le second oméga et partit en saluant une dernière fois son client, rapidement escorté par ses employés. L'alpha tira sur le lien et le plus jeune le suivit sans un mot, grimpant sur le siège arrière et s'y installant sagement.

    L'alpha se glissa sur le siège passager et le chauffeur fit vrombir le moteur avant que la voiture ne s'élance dans le noir de la nuit.

    CHAPITRE 2

    Lian ne prononça pas un mot du voyage et se contenta de se servir du rétroviseur central pour garder un œil sur ses deux passagers. L'un dormait toujours à poings fermés, sous l'emprise de la drogue qui lui avait été injectée, et le second avait les yeux rivés sur ses pieds et ne bougeait absolument pas. L'alpha aurait pu le prendre pour une statue s'il n'apercevait pas sa cage thoracique se soulever doucement au rythme de sa respiration. Le décoloré fit attention à ne pas manifester la moindre émotion et se pencha sur les dossiers qu'il tenait en main : les actes de propriétés des deux omégas ainsi que toutes les informations à connaitre sur eux.

    L'alpha porta d'abord son attention sur la documentation concernant le plus féroce des deux jeunes hommes, le châtain. Park Hyunjin, d'après les documents, avait vingt-quatre ans et était originaire du sud du pays. Henry l'avait noté comme étant dangereux et imprévisible, ses anciens propriétaires s'en était débarrassé après avoir échoué à le soumettre à leurs caprices.

    Le second oméga était plus âgé d'un an même si l'alpha aurait parié le contraire. Il avait les traits doux qui faisaient le charme de sa classe et le commissaire-priseur avait ajouté qu'il convenait même aux débutants du fait de sa grande soumission. Kim Garam semblait être le total opposé de son acolyte.

    Le reste des documents concernait le dossier médical des omégas, leurs antécédents ainsi que le carnet de vaccination, à jour. Rien de plus les concernant, ensuite il s'agissait du contrat de vente. Comme toujours il n'y avait que très peu de réelles informations utilisables et surtout utiles.

    La voiture entra dans un parking désert et se gara à côté de l'un des deux seuls véhicules stationnés. Le chauffeur descendit et Lian fit de même de son côté avant d'aller ouvrir au petit roux. L'oméga baissa encore plus la tête et dégagea sa nuque sans attendre. L'alpha le fit descendre tandis que l'autre homme chargeait Hyunjin sur son épaule et le transférait dans la seconde voiture. Garam reprit place à l'arrière du nouveau véhicule et Lian se hissa sur le siège conducteur.

    — Aaaah ça fait du bien de pouvoir parler, gémit le deuxième homme en prenant place sur le siège passager.

    — Tu vas t'en remettre Jisoo, j'en suis sûr, souffla le décoloré.

    — Nan mais sérieusement, pourquoi c'est toujours moi qui dois me faire passer pour ton larbin ? couina le bêta. En plus je déteste conduire et on doit toujours faire un détour monstrueux pour éviter une éventuelle filature.

    — Parce que je suis le seul alpha de nous deux peut-être ? Et que les ventes ne sont accessibles qu'aux alphas ?

    — Je sais, laisse-moi quand même râler si j'en ai envie. Je déteste cette mission, c'est horrible de rester là sans pouvoir agir.

    — Je suis d'accord mais nous n'avons pas vraiment le choix. Je te dépose directement chez toi ou à l'arrêt de bus ?

    — Va pour l'arrêt de bus, tu ne veux pas un coup de main pour les deux à l'arrière ?

    Lian déclina l'offre de son aîné et s'infiltra dans la circulation encore dense de Séoul malgré l'heure bien avancée. Il stationna en double file quelques secondes, le temps que Jisoo se hisse hors de la voiture, avant de se diriger vers son appartement. En plein cœur de Gangnam il n'était pas toujours simple de s'y rendre mais il était idéalement situé et spacieux alors l'alpha ne se plaignait pas vraiment du temps de route.

    Hyunjin commençait à s'agiter à l'arrière, signe que la drogue commençait à cesser d'agir, lorsque le Chinois termina de se garer à sa place attitrée. Il se dépêcha de sortir et d'aller ouvrir à Garam auquel il tendit son grand manteau.

    — Enroule toi là-dedans, tu auras moins froid et les gens poseront moins de question que si tu restes simplement couvert par un caleçon.

    Le plus jeune ne répondit pas mais fit ce qui lui était demandé sans rechigner. Lian aurait aimé le secouer davantage pour qu'il réagisse mais il avait le problème de l'oméga rebelle à gérer en priorité. Alors il fit le tour et alla charger le corps sur son épaule avant de verrouiller le véhicule et de prendre l'ascenseur.

    — Heureusement que dans cet immeuble de vieux tout le monde dort à cette heure-ci, maugréa l'alpha.

    La montée jusqu'au dernier étage ne prit pas plus de quelques secondes et Lian bénit les progrès de la technologie pour cette montée aussi courte. Il occupait le penthouse donc il n'avait plus à s'inquiéter de rencontrer quelqu'un et d'attirer sur lui une attention malvenue maintenant qu'il avait posé le pied sur le sol du dernier niveau. L'oméga roux ne bronchait pas à côté de lui et se contenta de le suivre aussi silencieusement et discrètement qu'une ombre tandis qu'il composait le code de l'appartement. A peine eut-il posé l'orteil sur le parquet de l'entrée que l'alpha se fit agresser par une tornade rosée.

    — ZU LIAN ! J'EXIGE DES EXPLICATIONS !

    L'oméga derrière lui sursauta et le décoloré posa sa charge au sol et lui enleva sa muselière, après avoir refermé la porte, pour faire face à son compagnon.

    Na Jinho était comme la grande majorité des personnes de sa classe, d'une taille assez petite pour un homme avec des traits fins et encore marqués par l'enfance qu'il n'avait quitté que depuis peu. Le jeune homme était simplement vêtu d'un short de pyjama et d'un large débardeur bleu qui ne lui appartenait pas mais surtout, il semblait furieux.

    — Veux-tu, je te prie, bien vouloir m'expliquer pourquoi tu ramènes des omégas dans NOTRE salon ? Et en plus à moitié nus. Tu veux que je te tue ? vociféra le rosé en venant enfoncer son doigt dans les cotes de son compagnon.

    Un sourire heureux étira les lèvres de l'alpha alors même que son cadet le menaçait et il se baissa rapidement pour venir l'embrasser chastement. Cela eut au moins le mérite de faire taire Jinho qui se mit à marmonner tout en venant quémander un autre baiser. Cependant l'oméga n'en démordit pas et reposa sa question.

    — J'attends.

    Lian leva les yeux au ciel, il adorait la détermination de son jeune compagnon mais là ça ne l'aidait pas. Surtout que s'il avait ramené les deux omégas ici c'était parce que Jinho était censé se trouver chez ses parents, à Jeju. A présent il se retrouvait à devoir donner des explications au plus jeune, chose qu'il avait réussi à éviter de faire ces neufs derniers mois. Le décoloré entrelaça ses doigts avec ceux de son compagnon et entraîna ce dernier à la cuisine pour un peu d'intimité.

    — Ecoute Mini, je peux tout t'expliquer mais ça va prendre un petit moment donc je ne peux pas le faire tout de suite. Tout ce que tu as besoin de savoir pour les minutes à venir c'est que ces deux omégas viennent de vivre des choses vraiment horribles et ils ont besoin d'aide. Est-ce que tu peux m'aider et on en parle après ?

    Une moue boudeuse tordit le visage de Jinho alors qu'il se retenait de lancer des remarques piquantes à son amant, en réalité la seule chose qui le retenait c'était qu'il venait de constater l'état des deux intrus. Outre le fait qu'ils étaient quasiment nus, chose que le plus jeune avait repéré au premier coup d'œil, ils étaient décharnés. Les os pointaient sous la peau fine du roux et sa maigreur faisait peur à Jinho qui s'étonnait qu'on puisse survivre en étant dans un état pareil de sous-nutrition. Le second, celui qui était à moitié inconscient, n'était pas vraiment mieux mais ce qui attirait surtout l'œil de l'oméga étaient les marques violacées, bien visibles sous la couche d'huile dont le châtain avait été enduit, et qui laissaient deviner les sévices qu'il avait dû endurer.

    — Très bien, je vais leur faire prendre une douche et leur donner des vêtements propres. On te rejoint après dans la cuisine.

    — Tu es génial mon cœur, je vais faire à manger, sourit l'alpha en embrassant son compagnon.

    Le rosé enfonça une dernière fois son doigt dans le ventre de Lian pour lui faire comprendre qu'ils n'en avaient pas fini, et que la discussion n'était pas close, puis rejoignit l'entrée d'où n'avaient pas bougé les deux inconnus.

    Garam était toujours aussi statique et Jinho eut l'impression qu'il allait se casser comme le plus fragile des verres s'il ne faisait pas attention. Doucement le plus jeune enroula ses doigts autour du poignet du roux et attira son attention. D'une voix légère il l'incita à le regarder avant de lui indiquer qu'il allait le conduire à la salle de bain pour qu'il puisse se laver et enlever les miasmes de peur qui collaient à son corps.

    Le compagnon de l'alpha revint dans l'entrée alors que le second oméga venait de pleinement reprendre conscience et tentait de se relever en prenant appui contre le mur. Jinho vint se glisser sous son bras pour le soutenir et il sentit le corps du châtain brusquement se tendre contre lui.

    — Hey, c'est bon, susurra doucement le cadet. Tu es en sécurité ici d'accord ? Je m'appelle Jinho, je vais juste t'accompagner à la salle de bain pour que tu puisses enlever toute cette huile bizarre et te donner des fringues. Tu veux bien me suivre ?

    Le châtain grogna étrangement mais, certainement encore trop faible pour faire quoi que ce soit, il se laissa trainer par le rosé. Garam avait terminé et se tenait

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