Summer Lodge
12 – RÉSUMÉ : Un soir que son père et Lord Webbs discutent au salon, Sherry surprend une conversation qui la révulse. Son père n’a pas hésité à « vendre » sa fille à Hilary pour éloigner les créanciers de Summer Lodge. Si elle restera duchesse de Landfield, les rapports qu’elle entretiendra avec Hilary désormais seront différents. Quelque temps plus tard, Lord Webbs lui apprend qu’ils doivent partir en Italie. La reine lui a confié une mission spéciale. Napoléon vient de débarquer à Gênes. L’armée prussienne est prête à intervenir. Et l’Angleterre ne sait pas encore quel parti prendre. Le 20 mai, Lord et Lady Webbs débarquent à Turin. C’est le baron Gianni Borosa, leur serviteur, qui les accueille. Un baron qui ressemble étrangement à Frank Balmer ! Sherry s’accoutume facilement à sa nouvelle vie. Elle passe de délicieux moments en compagnie du baron qui ne tarde pas à lui déclarer son amour.
(Voir Veillées n° 3535 et suivants) .
Sherry était troublée par la déclaration que venait de lui faire Gianni Borosa. Elle ferma les yeux. Le poids de son chignon de boucles faisait ployer sa nuque. Sa main avait cherché l’appui d’un arbre.
– Qu’avez-vous ? s’inquiéta Borosa.
– Rien, dit-elle, en s’efforçant de sourire.
Déjà, elle se redressait. Le jeune homme s’étonna de la voir se raidir. Elle fit quelques pas et ouvrit son ombrelle qu’elle fit tournoyer au-dessus de sa tête.
Telle une coquette, elle riait d’un rire de gorge très doux.
– Vraiment, mon cher, vous m’aurez divertie !
L’étonnement du baron se convertit en gêne. Le gravier de l’allée crissait sous les pas du duc de Landfield. Était-ce pour donner le change à son époux que Lady Webbs se conduisait ainsi ? Factice, son entrain était-il destiné à endormir sa méfiance ?
– Je vois que l’air de Turin vous convient à merveille, dit le duc en observant avec minutie le visage de Sherry. À moins que ce ne soit la présence du baron.
On ne pouvait savoir s’il plaisantait ou non. Gianni sentait
