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Transformation numérique de l'établissement d'enseignement : partage de pratiques professionnelles
Transformation numérique de l'établissement d'enseignement : partage de pratiques professionnelles
Transformation numérique de l'établissement d'enseignement : partage de pratiques professionnelles
Livre électronique420 pages4 heures

Transformation numérique de l'établissement d'enseignement : partage de pratiques professionnelles

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Le Plan d’action numérique en éducation et en enseignement supérieur (PAN) implanté par le gouvernement du Québec en 2018 est guidé par la vision d’une intégration efficace et d’une exploitation optimale du numérique au service de la réussite scolaire.

Les 33 mesures qui le composent ont été pensées de façon à donner une nouvelle impulsion au virage numérique du système éducatif et à contribuer activement au développement des compétences numériques des citoyens du Québec. Il faut notamment miser sur le leadership pédagonumérique des directions d’établissement d’enseignement, en plus d’encourager et de favoriser le perfectionnement professionnel et la formation continue de l’ensemble des acteurs du milieu de l’éducation. Ce collectif composé de neuf chapitres a pour objectif de mettre de l’avant des pratiques professionnelles qui ont favorisé la transformation numérique d’établissements d’enseignement québécois, afin de préparer les apprenants aux nouvelles réalités du XXIe siècle. Il s’adresse aussi bien aux gestionnaires scolaires qu’aux membres du personnel travaillant au niveau primaire, secondaire, éducation des adultes, formation professionnelle, collégial et universitaire.

France Gravelle est professeure au Département d’éducation et de pédagogie de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Spécialiste en gestion de l’éducation et nouvelle gouvernance, elle s’intéresse également aux questions relatives à la gestion du numérique, de l’enseignement en ligne et hybride, à la gestion de l’enseignement supérieur ainsi qu’au bien-être des membres de la direction d’établissement d’enseignement.

Nathalie Frigon est doctorante à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et spécialiste de la gestion des transformations numériques et sociales en éducation. Au cours des 20 dernières années, son parcours professionnel dans le domaine de l’implantation du numérique l’a amenée à jouer divers rôles dans le contexte de l’innovation pédagogique et organisationnelle.

Julie Monette est étudiante à la maîtrise en éducation à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et conseillère pédagogique. Ses recherches portent sur ses deux domaines de prédilection : la formation en ligne et l’étude de l’être humain. Elle détient un baccalauréat en psychologie et une formation en enseignement postsecondaire. Elle a consacré ses dernières années à la recherche en gestion de l’innovation pédagogique.
LangueFrançais
Date de sortie25 août 2021
ISBN9782760555259
Transformation numérique de l'établissement d'enseignement : partage de pratiques professionnelles
Auteur

France Gravelle

France Gravelle est titulaire d’un doctorat en sciences sociales, spécialité éducation, de l’Université de Paris-Est, d’une maîtrise en éducation et d’un diplôme d’études supérieures spécialisées de 2e cycle en administration scolaire. Professeure-chercheuse titulaire au Département d’éducation et de pédagogie de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), elle a auparavant occupé la fonction de professeure invitée en leadership, évaluation, programmes et politiques éducationnelles à la Faculté d’éducation de l’Université d’Ottawa ainsi que celle de directrice du Centre de pédagogie universitaire de cette même université. Spécialiste en gestion de l’éducation et nouvelle gouvernance, elle s’intéresse également aux questions relatives à la gestion de l’implantation du numérique, de l’enseignement en ligne et hybride, de la gestion de l’enseignement supérieur ainsi qu’au bien-être des membres de la direction d’établissement d’enseignement. Elle est également professeure associée à l’Institut des sciences, des technologies et des études avancées d’Haïti (ISTEAH), chercheuse associée au Centre de recherche interuniversitaire sur la formation et la profession enseignante (CRIFPE), chercheuse associée au Centre de transfert pour la réussite éducative du Québec (CTREQ), membre du Groupe de recherche interrégional sur l’organisation du travail des directions d’établissement d'enseignement du Québec (GRIDE), du conseil d’administration de l’Association pour le développement de l’enseignement et de la recherche en administration de l’éducation (ADERAE), du conseil d’administration du Réseau d'enseignement francophone à distance (REFAD), du conseil d’administration d’AUPTIC-Éducation, du conseil d’administration de l’Association Internationale de Pédagogie Universitaire (AIPU), du comité de direction de la Communauté pour l'Innovation et la Recherche sur les Technologies dans l'enseignement/Apprentissage (CIRTA), du Réseau de recherches sur le numérique de l'UQAM, de l’Observatoire du numérique en éducation (ONE) ainsi que de l'Association Francophone Internationale de Recherche Scientifique en Éducation (AFIRSE). Depuis 2018, elle collabore avec le ministère de l’Éducation du Québec (MEQ) afin de favoriser le développement du leadership pédagonumérique des directions d’établissement d’enseignement et des gestionnaires scolaires. Elle a récemment développé une formation autoportante intitulée « Gestion et leadership pédagonumérique » (https://gestionleadershippedagonumerique.uqam.ca/). Avant de travailler dans le milieu universitaire, elle a occupé différents postes à titre de directrice d’établissement d’enseignement, tant au primaire, au secondaire, au collégial qu’au niveau universitaire. Vous pouvez consulter son profil professionnel à l’adresse suivante : https://professeurs.uqam.ca/professeur/gravelle.france/ ainsi que son site Web : www.francegravelle.ca.

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    Aperçu du livre

    Transformation numérique de l'établissement d'enseignement - France Gravelle

    Introduction

    France GRAVELLE

    1   L’IMPLANTATION DU NUMÉRIQUE DANS LES ÉTABLISSEMENTS D’ENSEIGNEMENT AU QUÉBEC

    Devant l’omniprésence du numérique dans toutes les sphères de nos vies, les systèmes scolaires sont appelés, non seulement à s’adapter, mais à agir comme agent de changement et d’innovation. Pour ce faire, les apprenants et le personnel scolaire ainsi que de gestion doivent saisir les nombreuses possibilités, en matière d’apprentissage, de pratiques d’enseignement, de communication et de créativité, qu’offre le numérique.

    Ainsi, voulant faciliter la transformation de l’école à l’ère du XXIe siècle, le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur du Québec (MEES) s’est investi en sachant qu’il est important de soutenir les équipes-écoles, afin de favoriser l’implantation du numérique dans les établissements d’enseignement. Plus précisément, il s’est intéressé aux possibilités de mettre en œuvre un déploiement efficient dans l’ensemble du système scolaire québécois, de façon équitable, et ce, dans le respect des personnes et des organisations. C’est donc pour cette raison que le Plan d’action numérique en éducation et en enseignement supérieur (PAN) du Québec (MEES, 2018) propose plusieurs actions axées sur l’humain et son environnement. En misant sur le partage, la collaboration, le soutien, l’accompagnement et la formation des personnes qui constituent les forces vives du système scolaire québécois, il est possible de tirer le meilleur des technologies, afin de favoriser le passage de l’école à l’ère du numérique (MEES, 2018). Plus précisément, le PAN a comme vision d’intégrer et d’exploiter de façon optimale le numérique pour favoriser la réussite éducative des élèves et leur permettre de développer et de maintenir leurs compétences tout au long de leur vie. La formation et l’accompagnement du personnel scolaire y occupent donc une place de choix, puisqu’ils sont la pierre d’assise de la mise en œuvre du PAN (MEES, 2018).

    Il importe également de rappeler certains aspects en lien avec l’importance de la conception du PAN : 1) il s’inscrit dans le cadre de la Stratégie numérique du Québec lancée en décembre 2017 ; 2) il appuie les orientations de la Politique de la réussite éducative qui vise à mieux intégrer les compétences du XXIe siècle et les possibilités du numérique. Avec ce plan d’action, le Québec s’est donné les moyens de concrétiser une conception porteuse du numérique comme vecteur de collaboration et d’innovation, tout en maintenant l’autonomie des acteurs. Cette conception est au cœur des 33 mesures qui ont été pensées de façon à donner une nouvelle impulsion au virage numérique du système éducatif québécois et à contribuer activement au développement de la compétence numérique de la société de demain (MEES, 2018) :

    Ces mesures sont proposées pour atteindre neuf objectifs, qui répondent à huit axes d’intervention guidés par trois grandes orientations, tous centrés sur les besoins du milieu. La première orientation a pour but de contribuer à la modernisation et à l’adaptation du déploiement de l’offre de formation, de soutenir le développement de la compétence numérique des jeunes et des adultes ainsi que de promouvoir la culture numérique. La deuxième vise une exploitation optimale du numérique par des pratiques innovantes, la mutualisation des ressources et des services ainsi qu’une offre de formation à distance adaptée aux besoins et à la réalité des apprenantes et apprenants d’aujourd’hui et de demain. Enfin, la troisième est axée sur le suivi du parcours éducatif, sur la mise en place d’un encadrement adapté et flexible, ainsi que sur une accessibilité fondée sur l’équité et la sécurité. […] La mise en œuvre des actions s’échelonnera sur une période de cinq ans, soit de 2018 à 2023, qui est également la période couverte par la Stratégie numérique du gouvernement du Québec, en étroite collaboration avec les acteurs et les partenaires du système éducatif. Le mouvement instauré par le PAN se veut itératif et continu, puisque l’éducation doit permettre à l’humain de renforcer son pouvoir d’action et de réflexion, même dans un contexte où les technologies évoluent rapidement (p. 9).

    2   LA MISE EN ŒUVRE DES MESURES ÉMANANT DU PLAN D’ACTION NUMÉRIQUE

    Plusieurs mesures en lien avec les trois orientations du PAN qui s’intitulent « Orientation 1 : Soutenir le développement des compétences numériques des jeunes et des adultes », « Orientation 2 : Exploiter le numérique comme vecteur de valeur ajoutée dans les pratiques d’enseignement et d’apprentissage » et « Orientation 3 : Créer un environnement propice au déploiement du numérique dans l’ensemble du système éducatif » ont été mises de l’avant. Tout d’abord, il importe de mentionner que le ministère de l’Éducation du Québec (MEQ) (anciennement le MEES qui a été scindé en deux instances au cours de l’année 2020 : MEQ et ministère de l’Enseignement supérieur [MES]) a investi plusieurs millions de dollars canadiens depuis les dernières années pour brancher les centres de services scolaires, afin qu’Internet soit disponible dans l’ensemble des établissements d’enseignement, tout en les équipant d’appareils numériques tels que des tablettes, des ordinateurs portables, des flottes de robots ainsi que d’autres outils numériques.

    Plus particulièrement, deux mesures importantes ont été réalisées. La première est l’offre de combos numériques aux établissements d’enseignement reposant sur l’idée d’acheter du matériel pédagonumérique pour les apprenants, tout en accompagnant cette démarche par des autoformations destinées au personnel scolaire. Cette mesure fait référence aux combos (orientation 3).

    La deuxième mesure importante a été celle de développer un Cadre de référence de la compétence numérique transversale à tous les ordres d’enseignement, qui a été lancé au mois de janvier 2019 (<http://www.education.gouv.qc.ca/fileadmin/site_web/documents/ministere/Cadre-reference-competence-num.pdf>, consulté le 18 mars 2021). Le Cadre de référence se décline en 12 dimensions (figure I.1).

    FIGURE I.1

    Le cadre de référence de la compétence numérique

    Source : MEES, 2019a, p. 12.

    Il a été conçu de façon à ce que les dimensions « Agir en citoyen éthique à l’ère du numérique » ainsi que « Développer et mobiliser ses habiletés technologiques » soient au cœur du Cadre de référence.

    À la suite du lancement du Cadre de référence de la compétence numérique, un continuum de développement (<http://www.education.gouv.qc.ca/fileadmin/site_web/documents/ministere/continuum-cadre-reference-num.pdf>, consulté le 18 mars 2021) a été conçu, non pas selon l’âge de l’apprenant ou son niveau scolaire, mais en fonction de trois niveaux, c’est-à-dire débutant, intermédiaire et avancé, pour que chaque apprenant puisse travailler à améliorer le niveau de chacune des 12 dimensions (MEES, 2019b). À titre d’exemple, si on fait référence à la dimension « Développer et mobiliser ses habiletés technologiques », un apprenant pourrait avoir un niveau débutant qui se traduit par « comprendre comment cela fonctionne », un niveau intermédiaire faisant place à l’« appropriation », ainsi qu’un niveau avancé visant à « agir de façon proactive, afin d’expérimenter une nouvelle technologie et de maintenir sa compétence à jour ». Un autre outil en lien avec le Cadre de référence de la compétence numérique a été développé, soit un guide pédagogique (, consulté le 18 mars 2021) pour aider les enseignants à réfléchir à l’usage du numérique (MEES, 2019c). Cet outil pédagonumérique permet de partir de l’intention pédagogique et de déterminer les différentes dimensions qui vont être traitées pour ainsi établir un scénario d’apprentissage. Plus précisément, il permet de mettre davantage l’accent sur l’intention pédagogique plutôt que sur l’outil lui-même. De plus, un gabarit de planification d’activités pédagogiques intégrant la compétence numérique est également disponible sur le site Web du MEES (s. d., , consulté le 18 mars 2021).

    Dans la continuité de ce développement, un outil diagnostique pour l’apprenant et l’enseignant comprenant 12 dimensions est maintenant offert sur le site Web suivant : <https://competencenumerique.ca> (consulté le 18 mars 2021). Plus précisément, l’apprenant et le personnel enseignant peuvent répondre à un test qui valide le niveau d’aisance selon les 12 différentes dimensions. Dans un proche avenir, il est prévu que le grand public puisse également utiliser cette plate-forme.

    D’autres mesures en lien avec le développement de la compétence numérique du personnel scolaire ont été déployées. Des autoformations portant sur les trois grandes catégorisations d’outillage numérique dans les établissements d’enseignement sont disponibles en ligne (<http://www.education.gouv.qc.ca/dossiers-thematiques/plan-daction-numerique/formations/autoformations/>, consulté le 18 mars 2021). Que l’on pense à l’ordinateur portable, à la tablette, aux robots, au matériel de programmation, aux laboratoires créatifs, à la découpe au laser ou encore à l’utilisation d’une imprimante 3D, il est maintenant possible de s’autoformer. En date du mois de décembre 2020, plus de 85 autoformations asynchrones avaient été produites par trois partenaires : le Réseau pour le développement des compétences des élèves par l’intégration des technologies (RÉCIT), le Centre d’animation, de développement et de recherche en éducation pour le 21e siècle (CADRE21) et le Leading English Education and Resource Network (LEARN) pour permettre aux membres du personnel scolaire de développer leur compétence numérique, selon leur rythme. Le RÉCIT et le CADRE21 sont les deux partenaires francophones qui ont travaillé au développement des autoformations. De plus, voulant soutenir le développement du personnel scolaire tout en valorisant les bonnes pratiques, le MEQ collabore avec L’École branchée, qui produit des ressources pour favoriser le partage des expériences pédagogiques positives. Son site Web propose de la documentation en lien avec l’usage du numérique pour les élèves du primaire et du secondaire. Également, nous pouvons y trouver des capsules vidéo nommées « rendez-vous pédagogiques ». Ce sont des entretiens avec différents acteurs du réseau de l’éducation québécois qui décrivent la façon dont ils ont intégré le numérique dans leur pratique professionnelle. De plus, il est possible de recevoir une infolettre mensuelle de L’École branchée décrivant les différentes ressources produites pouvant être partagées (, consulté le 18 mars 2021).

    Pour sa part, LEARN a développé les autoformations pour les acteurs anglophones. En parallèle à tout cela, l’équipe du RÉCIT, composé de personnes-ressources œuvrant dans les centres de services scolaires du Québec, offre de l’accompagnement au personnel scolaire sur le terrain, afin de l’aider à intégrer le numérique dans sa pratique pédagogique. De plus, des webinaires à l’intention des gestionnaires scolaires sont disponibles sur le site Info Gestionnaires du MEQ pour permettre à ceux-ci de comprendre l’importance de leur leadership pédagonumérique dans l’implantation du numérique au sein des établissements d’enseignement du Québec (<http://www.education.gouv.qc.ca/dossiers-thematiques/plan-daction-numerique/formations/info-gestionnaires/>, consulté le 18 mars 2021).

    Également, afin de rejoindre le plus d’acteurs possible, le MEQ organise des journées du numérique et a invité les enseignants de partout au Québec afin de leur permettre de vivre une journée entière dans un contexte d’apprentissage pédagonumérique (<http://www.education.gouv.qc.ca/dossiers-thematiques/plan-daction-numerique/formations/journee-du-numerique-en-education/>, consulté le 18 mars 2021).

    À l’automne 2020, le gouvernement du Québec a publié le nouveau Référentiel de compétences professionnelles – Profession enseignante (<https://cdn-contenu.quebec.ca/cdn-contenu/adm/min/education/publications-adm/devenir-enseignant/referentiel_competences_professionnelles_profession_enseignante.pdf ?1606848024>, consulté le 18 mars 2021), qui comprend maintenant une nouvelle compétence transversale (12- Mobiliser le numérique) qui se traduit par « Utiliser le numérique afin d’en faire bénéficier les élèves ainsi que l’ensemble des actrices et acteurs éducatifs » :

    La compétence à mobiliser le numérique excède les habiletés techniques requises pour utiliser des outils numériques en classe à des fins pédagogiques. Conscient de l’incidence des mutations technologiques sur la nature et la valeur des savoirs, le personnel enseignant considère non seulement les outils numériques qui les soutiennent, mais aussi le contexte culturel dans lequel ils sont partagés.

    En ce sens, l’utilisation des technologies numériques s’imbrique dans la totalité des pratiques et des productions culturelles. Elle met en œuvre d’autres formes d’intelligence en réseau et, par conséquent, d’autres modèles de connaissances, d’accès aux connaissances et de formation à celles-ci qui influenceront de plus en plus l’apprentissage des élèves et leurs rapports aux savoirs. » (Gouvernement du Québec, 2020, p. 78)

    Le MEQ a également voulu soutenir et accompagner tout particulièrement les leaders pédagonumériques quant à l’implantation du numérique dans les établissements d’enseignement en mandatant une équipe de recherche afin de déterminer les bonnes pratiques de gestion et les modèles numériques existant déjà dans certains établissements d’enseignement québécois. Les principaux résultats de cette recherche seront présentés au chapitre 1 (, consulté le 18 mars 2021).

    De plus, selon le deuxième axe du PAN, des ressources éducatives numériques (REN) ont été développées et sont actuellement offertes à l’ensemble du personnel scolaire. Le MEQ a conclu trois ententes : avec Radio-Canada pour l’utilisation de la plate-forme Curio (<https://curio.ca/fr/>, consulté le 18 mars 2021), avec l’Office national du film du Canada (ONF) pour l’utilisation de CAMPUS (, consulté le 18 mars 2021) ainsi qu’avec Télé-Québec (, consulté le 18 mars 2021).

    Au début de la pandémie, le MEQ a également mis en place une plate-forme d’apprentissage pour faciliter la recherche de ressources éducatives numériques pour les parents et pour les élèves. Cette plate-forme, qui s'intitule « L’école ouverte » (<https://ecoleouverte.ca/>, consulté le 18 mars 2021), continue d’être actualisée par l’ajout de ressources de qualité. Des capsules vidéo ont ainsi été ajoutées pour permettre aux enseignants de s’initier à l’utilisation du numérique pour enseigner à distance. Par la suite, des ressources pour favoriser la continuité pédagogique chez les apprenants ainsi qu’un espace enseignant ont aussi été ajoutés. L’espace enseignant a pour objectif de permettre au personnel enseignant de se familiariser avec les outils numériques en l’aidant à réfléchir aux points suivants : 1) comprendre comment enseigner à distance ; 2) communiquer grâce au numérique ; 3) collaborer ; 4) partager ainsi que réseauter ; 5) transformer sa posture à titre de pédagogue.

    De plus, une plate-forme nationale de partage de ressources éducatives numériques est en cours de réalisation, l’objectif principal étant de répartir les ressources du personnel scolaire en favorisant le partage des ressources éducatives numériques déjà existantes et créées par les acteurs du système scolaire québécois, afin de les transmettre à travers le réseau.

    Il faut savoir qu’au Québec, il n’y a pas si longtemps, il n’était pas permis d’offrir de la formation à distance pour les enfants de 16 ans et moins dans le cursus régulier. C’est le décret sanitaire et les projets pilotes qui permettent cette transformation de l’éducation. Comme le mentionne la Loi sur l’instruction publique (Légis Québec, 2020, 10 décembre) :

    459.5.3. Le ministre peut élaborer et mettre en œuvre un projet pilote visant à expérimenter ou à innover en matière de formation à distance ou à étudier, à améliorer ou à définir des normes applicables en cette matière.

    Dans le cadre d’un tel projet, il peut :

    1° offrir des services de formation à distance, autoriser à offrir de tels services à une commission scolaire ou un établissement d’enseignement régi par la Loi sur l’enseignement privé (chapitre E-9.1) ou autoriser une personne à les recevoir selon des normes différentes de celles prévues par la présente loi ou par la Loi sur l’enseignement privé, le tout en s’assurant du respect du droit à la gratuité des services éducatifs ;

    2° établir, par directives, les normes et les règles applicables.

    Il peut également, en tout temps, modifier le projet ou y mettre fin après en avoir avisé tout intéressé.

    Aussi, afin de poursuivre le déploiement de la troisième orientation en lien avec l’accessibilité aux outils numériques, un webinaire à l’intention des directeurs des technologies et des services éducatifs a été réalisé (Éducation Québec, 9 juin 2020). Son objectif est de présenter les règles budgétaires disponibles pour équiper les établissements d’enseignement de façon à offrir à l’ensemble des apprenants québécois des outils numériques (<https://www.youtube.com/watch ?v=GAeuTtnEIlQ&list=PL7xK7_BJ0pSX-BVQ41Zue6pU-s5sWyT3p&index=19&t=30s>, consulté le 18 mars 2021). En ce qui a trait au financement, il y a des mesures prévues pour de l’investissement et d’autres pour le fonctionnement. Dans le contexte de la pandémie, plus précisément pendant l’année scolaire 2020-2021, certaines règles d’investissement liées au PAN sont perméables pour faciliter l’implantation du numérique. Plus précisément, cette transférabilité s’avère importante considérant que les besoins informatiques varient d’un centre de services scolaire et d’un établissement d’enseignement à un autre. Les règles d’investissement se veulent donc interchangeables, afin de permettre aux gestionnaires scolaires de réfléchir aux meilleures décisions possible en fonction des besoins de leur milieu. De plus, afin de faciliter la compréhension des règles budgétaires, le MEQ a développé des napperons présentant les mesures en lien avec les différents milieux scolaires québécois (établissements privés, formation adulte, formation professionnelle et préscolaire, primaire et secondaire) qui peuvent être trouvés sur le site Web du MEQ dans la section « Info Gestionnaires-PAN » (, consulté le 18 mars 2021).

    3   DEUX ANS ET DEMI APRÈS LE DÉPLOIEMENT DU PLAN D’ACTION NUMÉRIQUE

    Mais que s’est-il passé depuis le lancement du PAN, en mai 2018 ? En fait, malgré le rôle qu’a joué la pandémie de COVID-19 dans la prise de conscience de l’importance du numérique en éducation, dans une perspective à court, à moyen et à long terme, il n’en demeure pas moins que plusieurs mesures ont été mises de l’avant en tenant compte de la vision du PAN, qui peut se résumer ainsi : placer l’apprenant au cœur des actions d’un ensemble de partenaires. Le MEQ privilégie une vision intégrée de l’usage du numérique de façon optimale, selon une posture d’apprenant tout au long de la vie. Plus précisément, le MEQ souhaite, par ses actions, permettre aux apprenants, aux travailleurs et même aux retraités, de développer la compétence numérique et son usage pour être un citoyen à l’ère du XXIe siècle.

    En fait, le PAN n’est pas seulement porté par le MEQ et le MES, car plus de 90 % des sommes du PAN sont injectées directement dans le réseau, afin que les acteurs qui œuvrent sur le terrain portent le PAN.

    Il faut penser aux différents organismes, aux associations, aux enseignants, aux professionnels, aux directions d’établissement d’enseignement ainsi qu’aux parents, tant dans le réseau public que privé. Le MEQ et le MES ont souhaité que le PAN devienne l’outil pour permettre aux acteurs du milieu de l’éducation de passer de la VISION à L’ACTION !

    4   DES LEADERS PÉDAGONUMÉRIQUES EN ACTION GRÂCE AU PLAN D’ACTION NUMÉRIQUE

    Considérant déjà l’importance du numérique en éducation, plusieurs leaders pédagonumériques ont fait preuve d’audace et d’initiative pour en arriver à favoriser l’innovation pédagogique au sein des établissements d’enseignement qu’ils dirigent (Gravelle, Frigon et Monette, 2020). Grâce à leur vision, des projets innovateurs ont été mis sur pied dans certains établissements d’enseignement québécois avant le début de la pandémie, favorisant par le fait même le développement de la compétence numérique des élèves. Ils ont compris que le numérique joue un rôle dans la réussite éducative des élèves, en leur offrant de nouvelles façons d’apprendre, de communiquer, de partager, de créer et de collaborer, bref en donnant un nouveau souffle à l’école d’aujourd’hui !

    Sachant que le PAN est l’un des leviers pour accompagner les apprenants qui évoluent dans une société où ils doivent être de plus en plus engagés et proactifs dans leurs apprentissages et leur parcours éducatif, les gestionnaires conviennent que le développement de la compétence numérique prend une dimension plus vaste et c’est pour cette raison que plusieurs ont fait preuve d’audace et d’ambition depuis ces dernières années, afin que les générations actuelles et futures puissent développer leur plein potentiel (Gravelle, Frigon et Monette, 2020) ! Plus précisément, la rapide transition numérique est un contexte sans précédent nécessitant le développement de nouvelles stratégies pédagonumériques, tant chez les leaders que chez les enseignants. Conséquemment à ces nouvelles réalités, le chapitre 2 de cet ouvrage fait place au partage d’une expérience professionnelle vécue par une leader pédagonumérique et une conseillère pédagonumérique. Ce chapitre explique le processus développé et mis en place pour favoriser l’implantation d’une culture numérique collaborative au sein d’une équipe-école, dans le but de développer les capacités individuelles et collectives. De plus, les autrices présenteront des stratégies ayant permis de surmonter plus efficacement les divers enjeux organisationnels s’articulant autour de cinq axes : 1) l’intégration du développement de la compétence numérique dans le projet éducatif de l’établissement d’enseignement ; 2) le développement d’une culture de collaboration ; 3) la création d’un laboratoire d’innovation pédagonumérique ; 4) la mise en œuvre d’un plan de formation et d’accompagnement différencié ; 5) l’expérimentation d’un nouvel environnement d’apprentissage flexible favorisant l’apprentissage collaboratif, inclusif et efficace.

    Toujours dans la même foulée de partage d’expériences pédagonumériques, le chapitre 3 vise à réfléchir, à partir d’une expérience issue du terrain, quant à la valorisation des acquis personnels dans le cadre de l’enseignement aux adultes. Le partage de cette expérience a pour but d’envisager l’éclosion d’une pédagogie audacieuse, innovante et hors norme pour des apprenants adultes aux parcours multiples. Plus précisément, il semble être approprié et pertinent de revoir la posture et le rôle social des enseignants dans ce contexte de changement, pour qu’ils puissent accompagner les apprenants grâce à des approches innovantes, afin d’éviter une marginalisation que l’on nomme fracture numérique (Valenduc, 2012). D’ailleurs, cet enjeu social suscite un intérêt croissant depuis les deux dernières décennies dans les écrits scientifiques, notamment le fait que des auteurs proposent une approche sociocritique du numérique en éducation (Collin et al., 2016). Reconnaître et valoriser la diversification des méthodes d’enseignement en misant sur les références culturelles et les démarches créatives semble être une piste de solution pour favoriser l’implantation du numérique dans les établissements d’enseignement.

    Le chapitre 4, pour sa part, présente une expérience professionnelle en lien avec des apprenants éprouvant des difficultés scolaires et psychosociales tels que des allophones, des analphabètes et des apprenants ayant une déficience intellectuelle (DI) donc, ayant des parcours scolaires atypiques. Dans l’intention de répondre aux besoins diversifiés des apprenants et d’atteindre les objectifs des programmes de formation, de nombreux défis se présentent au personnel scolaire du milieu de la formation générale des adultes (FGA). Comment assurer le développement du potentiel de chaque apprenant dans un contexte éducatif où la composition des groupes se caractérise par son hétérogénéité ? Afin de répondre à ces enjeux de taille, la classe numérique s’est avérée une avenue intéressante pour une enseignante ayant travaillé dans différents contextes. La classe numérique

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