Mémoires de guerre 1914-1918 du Sous-Lieutenant Robert Morin
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Avis sur Mémoires de guerre 1914-1918 du Sous-Lieutenant Robert Morin
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Mémoires de guerre 1914-1918 du Sous-Lieutenant Robert Morin - Jean-Robert Nouveau
Mémoires de guerre 1914-1918
du Sous-Lieutenant
Robert Morin
Jean-Robert Nouveau
Mémoires de guerre 1914-1918
du Sous-Lieutenant Robert Morin
LES ÉDITIONS DU NET
22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
© Les Éditions du Net, 2014
ISBN : 978-2-312-02324-3
Avant-Propos
A mon Grand-père Bobby{1}
Dans une malle au fond du grenier, j’ai découvert trois cahiers écrits au crayon. Heureusement protégés de la lumière et de l’humidité, ils avaient bien traversé le temps, presque un siècle. C’étaient les Mémoires de guerre de mon Grand-père, qu’il avait écrites pendant sa captivité en Allemagne.
J’ai décidé de les retranscrire et de les faire éditer, pour que ceux qui l’ignorent encore sachent que des hommes ordinaires peuvent devenir extraordinaires. Capables de surmonter leur peur pour défendre leur patrie et leur drapeau. Capables de vivre pendant des jours dans des tranchées envahies par une épaisse boue gluante et visqueuse, mélangée au sang des blessés et à celui des cadavres en décomposition, que la mitraille incessante et la pluie d’obus empêchent d’enterrer décemment. L’odeur est pestilentielle et les rats pullulent.
Mon Grand-père
Robert Ernest Morin, né le 29 Mai 1889 à Colombes (Hauts de Seine) de Gabriel Théodule Morin et Marie-Louise Grasse. Marié à Camille Alphonsine Coène. Mort le 6 Janvier 1977 à Argenteuil (Val d’Oise) à l’âge de 87 ans.
Délaissé par sa mère, il est élevé par sa Grand-mère. A 11 ans, il travaille déjà sur les chantiers dans l’entreprise de maçonnerie de son Grand-père, située à Argenteuil (Val d’Oise) dans la banlieue Parisienne. A cette époque l’école est obligatoire jusqu’à 13 ans. Il est possible de passer son Certificat d’Etudes à 11 ans. Celui-ci obtenu, on est dispensé des deux années restantes. Travailleur et intelligent il apprend vite, avec la volonté farouche d’améliorer sa condition.
Classe 1909
En 1909 il est appelé sous les drapeaux pour faire son service militaire obligatoire, de deux ans. Il est libéré de ses obligations militaires en 1911 avec le grade de Caporal. Mobilisé le 2 août 1914, il est incorporé au glorieux 69ème RI avec son grade de Caporal. Avec son sens inné de l’organisation et du commandement, il est vite remarqué par ses supérieurs, aussi est-il proposé plusieurs fois pour de l’avancement, afin de remplacer les Sous-Officiers et Officiers tombés au feu. Il est nommé Sergent en octobre 1914 à Monchy-au-Bois, puis Adjudant le 29 Mai 1915 et Sous-Lieutenant le 18 avril 1916.
Suite à plusieurs faits d’armes, il est cité deux fois à l’ordre du Régiment, une fois à l’ordre de la Division et une fois à l’ordre du Corps d’Armée. Il est blessé et fait prisonnier pendant l’attaque du village de Maurepas dans la Somme en juillet 1916. Il est transféré en Allemagne au camp de prisonniers de Gütersloh.
En lisant ces mémoires vous allez vivre avec des hommes venus d’horizons divers. Ils sont là pour une même cause : Libérer la France de l’envahisseur. Ils pensent souvent à la mort et la côtoient de près. Malgré la peur qui les tenaille, ils avancent dans la boue des tranchées, dans le froid, sous la pluie. Ils chargent baïonnette au canon, certains meurent d’autres sont blessés.
Parfois le moral les quitte. Aujourd’hui ils ont battu en retraite. Ils ont perdu un peu de terrain et beaucoup de camarades. Mais demain ils repartiront baïonnette au canon reconquérir le terrain perdu la veille, et repousseront l’ennemi un peu plus loin. La fatigue est terrible, il n’y a aucun endroit sec et abrité pour s’allonger. Ils n’ont rien pour se laver. Ils grelottent dans leurs vêtements boueux gorgés d’eau. Les ravitaillements sont souvent très difficiles et la faim s’ajoute aux autres souffrances. Dans les grands moments de découragement, l’esprit de corps joue son rôle, les plus « solides » soutiennent et réconfortent leurs camarades d’infortune. Que de souffrances auraient pu être évitées sans la folie des hommes !
Les Officiers prisonniers des Allemands avaient le privilège de pouvoir pratiquer de nombreuses activités, sport, théâtre, lecture, cours divers… Beaucoup d’Officiers dans ce camp étaient très instruits, il y avait entre autres des instituteurs, des professeurs, des Officiers qui sortaient des Grandes Ecoles Militaires, des chefs d’entreprise… Mon Grand-père, qui n’avait que son Certificat d’Etudes, décide de mettre à profit son temps libre pour étudier avec l’aide de cette élite, qui organise des cours privés collectifs ou individuels pour ceux qui le désirent. Maîtrisant bien les techniques du bâtiment, apprises dans l’entreprise de maçonnerie de son Grand-père, il a pour ambition de devenir Architecte.
Jean-Robert Nouveau
Son Petit-fils
Sous-Officier Parachutiste appelé
En Algérie de 1960 à 1962
img1.jpgimg2.jpgimg3.pngimg4.pngimg5.pngimg6.pngimg7.pngimg8.jpgImpressions d’avant-guerre
Voici déjà quatre mois que je suis prisonnier. Comme le temps passe…
Cependant, me voici arrivé à l’époque où l’on commence à trouver le temps long en captivité. J’ai essayé un peu tout pour passer ce temps le plus vite et le plus agréablement possible. Mais football, gymnastique, cours d’anglais, conférences, lecture, etc. ne parviennent plus à ce but. Pour ainsi dire désœuvré, je me décide à écrire mes mémoires sur cette terrible guerre.
Je dédie ces mémoires à mon fils Robert, pour lui éviter de tomber dans les mêmes erreurs que moi. Il pourra ainsi juger des dangers qu’il y a à cultiver dans un pays des idées de vengeance, lorsqu’on ne fait rien pour être fort. Nous n’avons pas su tirer profit de la guerre de 1870. Cette fois encore, nous n’étions pas prêts pour une guerre de cette envergure. Nos alliés l’étaient encore moins.
L’Allemagne, à franchement parler, n’aurait pas voulu cette guerre. Elle avait essayé, à plusieurs reprises, de nous tendre la main. L’Empereur Guillaume avait dit un jour à notre ambassadeur, Monsieur Jules Cambon : « Je suis las de tendre une main que l’on refuse d’accepter. »
L’Angleterre redoutait l’Allemagne, aussi resserra-t-elle étroitement les liens qui l’unissaient à la France. Elle comptait sur l’appui de celle-ci, sa prépondérance sur les mers et son trafic commercial se voyant menacés par l’Allemagne, consciente depuis quelques années de sa puissance militaire. Je ne vois donc, de la part de l’Angleterre, qu’une cordialité indispensable pour la sauvegarde de ses intérêts. Il faut vivre ensemble, comme ici, pour s’apercevoir de l’instinctive rancune de nos ennemis de toujours que furent les Anglais.
J’en arrive à nos torts, qui ne sont pas des moindres. Après le désastre de 1870, outre les cinq milliards que nous dûmes payer, il nous fallut céder l’Alsace et la Lorraine. Ce fut une maladresse de la part des diplomates allemands de cette époque. La France se releva rapidement de ses malheurs, mais garda toujours au cœur l’arrachement de ces deux belles provinces. C’est de là que naquirent toutes ces idées de vengeance qui furent entretenues dans les écoles, les sociétés, dans l’armée, sous le nom de « revanche ». Tous ces échos de haine arrivèrent en Allemagne. Aussi, en silence, celle-ci s’organisa formidablement et travailla essentiellement à faire une armée capable de tenir tête à plusieurs nations. Elle créa des quantités de Compagnies de Mitrailleuses, une forte artillerie lourde, et un système d’espionnage basé sur le commerce. C’est ainsi qu’en France furent établies de grandes maisons de commerce et des usines dans lesquelles étaient employés des milliers de ses nationaux. Ils étaient doublement précieux pour leur pays, par le fait qu’ils arrivaient à connaître et à faire parvenir chez eux nos moindres secrets, ainsi que tout l’argent produit par leurs industries. En France, on ne voyait pas ces manigances comme dangereuses, nous nous croyions d’ailleurs très forts. Nos parlementaires ne se contentaient que de faire des discours.
On continuait malgré tout l’amélioration des forts de l’Est, pendant que ceux du Nord-Est tombaient en ruine, ou à peu près. Cependant un homme clairvoyant s’il en fut, Monsieur Charles Humbert, deux ans avant cette guerre, arriva tout de même à force de campagnes hardies et osées à secouer notre inertie. Il apporta la preuve aux yeux du peuple, que nous étions très inférieurs à nos voisins d’Outre-Rhin. On dut même à un certain moment le faire taire. Cependant de jour en jour on avait l’impression qu’une guerre s’imposait comme inévitable.
A partir de ce moment l’on se sentit un peu moins sûrs de nous. On rétablissait le service militaire à trois ans. On construisait une quantité de casernes. On créait un vingt et unième Corps d’Armée, ainsi que quelques Régiments d’Artillerie lourde qui manquaient presque complètement. Mais il était trop tard. Ce que l’on aurait dû faire vingt ans avant cette guerre fut commencé la veille.
Ce qui est à notre honneur, c’est l’effort considérable que nous avons fait pendant la guerre même. Nous avons fabriqué du matériel et une artillerie, pour enfin contenir, et même enfoncer à certains moments, cette masse si puissamment organisée. Sans compter ce que nous avons dû fournir à nos alliés Russes, qui manquaient pour ainsi dire de tout. Ils avaient d’immenses réserves en hommes, mais rien pour les armer. Je me demande actuellement si avec de pareils alliés, on peut encore escompter une paix victorieuse. De part et d’autre, nous nous tenons en échec. Cela peut durer encore très longtemps (janvier1917).
Le temps est fini où l’on pouvait compter sur le blocus pour réduire l’ennemi à la famine. Au moment où j’écris ces lignes, la Roumanie vient d’être à moitié conquise par les Allemands, avec ses réserves de blé et ses puits de pétrole si nécessaires aux convois automobiles.
A cette époque, toutes les céréales sont semées et donnent ainsi aux Allemands du temps pour tenir. La situation actuelle est donc très critique. Il n’est guère possible de prévoir une paix prochaine, et surtout honorable comme nous le désirons.
Je suis peut-être un peu pessimiste, mais j’ai mes raisons pour ne pas envisager l’avenir d’un bon œil. Je me méfie de nos alliés. Je laisse là mes méditations. Je vais commencer, pour ainsi dire, le journal de ma vie depuis janvier 1914.
J’ai été obligé de détruire mon carnet de route. C’est de mémoire que je vais reconstruire les principaux faits de ma campagne. J’aurai le plaisir d’y citer de beaux faits d’armes et d’héroïsme, presque tous d’ailleurs payés au prix du sang. Vous y verrez aussi des injustices, de l’hypocrisie, des défaillances, et même des lâchetés.
Tous les noms contenus dans ces mémoires sont authentiques. Je me bornerai à l’exacte et stricte authenticité des faits.
Avant-guerre
L’année 1914 devait être pour moi fertile en évènements. Dès janvier ma chère épouse me donna un beau petit garçon, comme nous le désirions. Selon le souhait de ma femme, il fut appelé comme moi, Robert. Au mois de mars, je reprenais l’entreprise de maçonnerie de mon grand-père, qui menaçait de tomber en faillite. En raison de son grand âge, mon grand-père ne pouvait plus s’occuper de ses affaires. Pour commencer, j’eus beaucoup à faire. Actif et travailleur comme je l’étais, je parvenais petit à petit à me faire une bonne situation. J’avais déjà beaucoup de travaux, et je voulais m’établir plus grandement, lorsqu’à ce moment les bruits de guerre commencèrent à courir. C’était en juillet, je faisais des travaux assez importants chez Monsieur Tissier, rue de Saint-Germain. On parlait toujours d’une guerre possible. Je n’y croyais pas, et pensais que les choses s’arrangeraient.
Le 30 juillet à 3 heures de l’après-midi, je me trouvais chez mon fournisseur de plâtre, Mr Manuel, route de Sannois. Je lui faisais une commande à livrer pour le lendemain, lorsqu’un coup de téléphone lui apprit que la mobilisation était décrétée. Il devait tenir ses chevaux prêts à la réquisition. A partir de ce moment, je savais à quoi m’en tenir. Je fis une tournée rapide chez mes clients pour faire rentrer le plus d’argent possible chez moi, et régler mes comptes, avant de me rendre à mon ordre de mobilisation. Suivant mon fascicule, je devais me rendre à Domgermain-lès-Toul, le deuxième jour. J’avais donc 24 heures devant moi. Je réglai alors mes ouvriers et chargeai mon grand-père de faire rentrer le matériel se trouvant sur les chantiers. A ce moment là encore, je ne croyais pas à une guerre. Je pensais que la mobilisation n’était qu’une mesure de prudence. Ma chère Camille se faisait du mauvais sang, avec son instinct de femme, elle sentait la guerre inévitable. En effet, le lendemain en me précipitant sur les journaux, j’appris que l’Allemagne nous avait déclaré la guerre. Cette fois c’était sérieux. Je pris dès cet instant la résolution de vendre chèrement ma vie. Je me rappelais mon service militaire et repassais en moi mon rôle, pour modeste qu’il fut dans la grande lutte qui allait se dérouler. Je passais donc le reste de la matinée avec ma chère épouse. Je m’ingéniais à la rassurer de mon mieux en lui disant que cette guerre serait vite terminée, et que de plus, je ne serais pas engagé dans la bataille puisque mon ordre d’appel portait comme lieu le fort de Domgermain-lès-Toul. D’après mes prévisions, cela devait durer au plus 3 mois. Il fut décidé que ce jour nous déjeunerions chez les grands-parents car je devais prendre le train à 1 heure. Pendant tout le repas, nous parlions naturellement de la guerre. Au fur et à mesure que s’avançait l’heure du départ, je devenais soucieux car j’appréhendais l’instant de la séparation. De temps en temps, j’observais ma femme qui faisait de grands efforts pour ne pas pleurer. Il est l’heure, il faut partir.
Je me lève, passe ma musette de troupier à mon épaule. Je vais dans la chambre de mes grands-parents où dort mon fils. Je vois encore sur ce lit, ce beau gamin rose avec ses jolis cheveux blonds. J’avais le cœur serré devant ce petit innocent. Je me demandais à ce moment si je le reverrais, et s’il connaîtrait son père. Je prends mon fils dans mes bras. Je l’embrasse en disant : « Au revoir mon petit, j’espère que tu connaîtras ton père. » Là-dessus, ma femme qui m’avait suivi, éclate en sanglots. Elle ne veut plus me quitter. J’ai hâte de partir. Le courage risque de me manquer. Je sens perler une larme au coin de l’œil. Je précipite mes adieux. J’embrasse ma grand-mère qui pleure aussi. Je suis pour ainsi dire son enfant, c’est elle qui m’a élevé. Elle a aussi beaucoup de peine de me voir partir. J’embrasse une dernière fois ma pauvre Camille, qui me fait peine de la voir pleurer ainsi.
Quant au grand-père il fait le gaillard, mais je vois bien qu’il a de la peine aussi. Camille ne m’accompagne pas jusqu’à la gare. Elle est tout à son chagrin. Elle me fait signe, un dernier adieu par la fenêtre. En me rendant à la gare d’Argenteuil, je monte chez mes beaux-parents, où de pareilles scènes d’adieu ont lieu. Cela finirait par me décourager si je n’étais pas soutenu par le sentiment de fierté qu’anime tout homme conscient de son devoir. J’arrive à la gare accompagné de mon grand-père, mon beau-père, et mon beau-frère. Nous rencontrons une quantité de nos amis réservistes comme moi, qui se rendent à leur appel. Au moment de monter dans le train, mon grand-père cette fois ne peut se contenir, et le pauvre vieux a les larmes aux yeux en m’embrassant. Il me souhaite bonne chance, c’est la dernière épreuve du cœur.
Le départ
Enfin le train démarre, empli pour la plupart de réservistes et des parents qui les accompagnent. Il est curieux d’observer la nervosité qui agite tous ces gens qui hier vivaient tranquilles dans leur famille. Aujourd’hui sans hésitation et même avec entrain, ils quittent leur femme et leurs enfants, tout ce qui leur est cher, pour voler au secours de la patrie menacée.
C’est un véritable élan de confiance où domine la volonté de vaincre l’ennemi. La mobilisation a l’air de suivre son cours normal. Toutes les voies sont déjà gardées militairement et les services, comme je l’ai remarqué plus tard, fonctionnent très bien. Nous arrivons à la gare Saint-Lazare. Comme nous avons encore du temps, nous décidons de nous rendre à pied à la porte de la Villette, où je dois embarquer pour l’Est à 2 heures. La traversée de Paris est très curieuse, tout le monde se porte vers les grandes gares. Il y a des groupes de réservistes qui se rendent à leur gare d’embarquement avec drapeaux, tambours et clairons en tête. Par-dessus tout ce bruit, on entend les cris de: « A Berlin, à Berlin » sur l’air des lampions.
Les dépôts de la laiterie Maggy présentent des aspects lamentables, pillés qu’ils ont été le matin par la populace, celle-ci ayant appris que c’était une organisation d’espionnage allemande.
Ainsi une quantité de magasins furent également mis à sac sur de simples soupçons que les propriétaires fussent Allemands. C’est alors que certains virent leur magasin pillé parce que tout bons Français qu’ils étaient, ils avaient un nom allemand ou alsacien. Il y en a qui pour éviter ce désastre, clouaient leur carte d’électeur ou leur fascicule de mobilisation sur leur porte. Comme nous montions le boulevard de la Villette, une épicerie assez importante était en voie de pillage. Les gens avaient arraché les fermetures, et cassé les grandes glaces de la devanture. Des gamins et des jeunes gens, qui avaient sauté à l’intérieur, passaient à présent tout ce qu’ils pouvaient trouver. Les femmes emplissaient leur tablier de conserves de toute sorte. Je me rappelle encore que mon beau-père qui s’était approché pour voir me rapporta une boîte de harengs marinés que je mis dans ma musette. C’était imprudent car une brigade d’agents accourait de tous côtés pour cerner les pillards. Mon beau-père aurait pu être pris dans cette espèce