RÉSISTANCE ET MAQUIS... DANS LA NORMANDIE EN LUTTE CONTRE L’ANGLAIS
Août 1417. Fort de sa victoire à Azincourt deux ans plus tôt et de la division des Français entre Bourguignons et Armagnacs (voir encadré p. 68), le roi d’Angleterre Henri V débarque au nord du Cotentin et entame la conquête méthodique de la Normandie. La prise de Caen, en septembre, a valeur d’avertissement : la ville paie sa résistance par le pillage et le massacre, au contraire du château urbain qui obtient des conditions de reddition très modérées. Toute la Normandie comprend le message : le 22 octobre, Alençon se rend sans combattre pour éviter un sort funeste. Trop occupés à se massacrer, Armagnacs et Bourguignons restent immobiles face à cette déferlante. Un chroniqueur armagnac souligne que les Anglais « ne trouvaient personne qui résistât, sinon ceux du pays qui s’étaient retirés dans les ». Cette résistance populaire méconnue contre les Anglais est pourtant considérable : chaque année durant l’occupation anglaise, plus de cent Normands sont exécutés comme « brigands, ennemis et adversaires »; au total 3 000 « résistants » décapités par les Anglais, d’où l’on peut supposer que plus de 10 000 « maquisards » se dressent contre l’occupant entre 1417 et 1450. La terminologie anglaise hésite, on le voit, entre l’imputation de crime politique ou de droit commun, tout comme, cinq siècles plus tard, celle de Vichy et des Allemands hésitera entre « communistes » et « terroristes ».
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