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Le livre des rêves
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Livre électronique79 pages1 heure

Le livre des rêves

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À propos de ce livre électronique

Un livre extraordinaire perturbe la vie tranquille d'une famille. Il raconte des rêves qui, pour ceux qui savent les lire, peuvent se transformer en véritables cauchemars.
LangueFrançais
Date de sortie4 mars 2013
ISBN9782312008684
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    Le livre des rêves - Lise Quié

    cover.jpg

    Le livre des rêves

    Lise Quié

    Le livre des rêves

    LES ÉDITIONS DU NET

    22 rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes

    © Les Éditions du Net, 2013

    ISBN : 978-2-312-00868-4

    Terre inconnue

    Il ouvrit les yeux. Le ciel était d’un bleu délavé tirant sur le gris. Quelques formes floues cernaient son champ de vision encore rétréci. Combien de temps était-il resté endormi ? Et d’ailleurs, était-il vraiment réveillé ? Son corps allongé sur le sol ne lui envoyait aucun signal de douleur. Il fit bouger ses mains et ses pieds : Tout avait l’air de fonctionner normalement. Le sol était dur sous son dos mais sa tête lui semblait légère, comme posée sur un oreiller. Ses sens revenaient peu à peu, il sentait une odeur de terre mouillée, il entendait des voix sans comprendre ce qu’elles disaient. Sa bouche était sèche, il avait soif. Quand ses yeux s’habituèrent à la lumière, il comprit que les formes vagues qu’il avait perçues à son réveil, étaient des visages. Des visages ? Oui mais pas vraiment humains. Le plus proche de lui et dont la « main », qu’il avait pris pour un oreiller, lui soutenait la tête, le regardait de son unique œil gris-vert, cerné de noir et dépourvu de cils. Une membrane jaune le recouvrait à intervalles réguliers. Il n’avait pas de nez et ce qui devait être une bouche ressemblait plus à un orifice sans lèvres. Cette vision le fit sourire intérieurement bien qu’il ne fût pas très rassuré. Où était-il ? Il n’avait aucun souvenir de la manière dont il était arrivé là.

    D’ailleurs, il n’avait aucun souvenir du tout. Un sentiment d’angoisse le prit quand il se rendit compte qu’il ne savait pas comment il s’appelait ni où il se trouvait. Avait-il perdu la mémoire ?

    Les… « choses » – Comment pourrait-il nommer les êtres qu’il avait sous les yeux ? – le regardaient en émettant des sons incompréhensibles mais il n’y décelait aucune agressivité, plutôt de la curiosité. Il y en avait trois et tous avaient la même tête avec leur unique œil au milieu d’une face petite et ronde, recouverte d’une peau rugueuse verdâtre. Leur bouche, qui évoquait l’étonnement, lui donna une idée : il les appellerait des Oh ! Ils ne ressemblaient à rien de connu mais s’il avait perdu la mémoire, se pouvait-il qu’il ait oublié cela aussi ? Et pourquoi pas ? Non ! Se dit-il. Il fut pris de panique à l’idée qu’il était peut-être parmi ses congénères et qu’il leur était en tous points semblable. Il sentit une sueur froide le recouvrir et tenta discrètement de jeter un coup d’œil à son propre corps… Ouf ! Il vit une main blanche à cinq doigts au bout d’un bras blanc, lui aussi, bien que sale par endroits. Il vit aussi une paire de baskets émergeant d’un pantalon en jeans. Ces constatations concordaient parfaitement à l’idée qu’il se faisait d’un être humain. Au moins là-dessus, sa mémoire ne l’avait pas trahi. Il était donc en présence d’êtres non humains, des extraterrestres ?

    Des souvenirs flous remontaient à son esprit. Il revoyait les vagues écumeuses s’écraser sur les rochers dentelés d’une plage de sable blond, d’immenses montagnes recouvertes de neige étincelant au soleil, des champs de fleurs multicolores que le vent chahute en tous sens, le ciel nocturne avec ses innombrables étoiles, les nuages cotonneux filant dans le mauve du crépuscule.

    Il vit que les Oh ! cherchaient à communiquer mais aucun des sons qu’ils émettaient ne ressemblait à ce qu’il connaissait. Il se dit qu’il serait peut-être bien de leur parler même si, de toute évidence, ils n’avaient pas le même langage. Il leva une main doucement devant lui en signe de paix et dit « Bonjour ». Sa propre voix lui parut bizarre, comme enrouée. Les Oh ! se regardèrent en silence un instant puis ce fut de nouveau une cacophonie de sons stridents. En se redressant, il remarqua qu’ils avaient un long cou surmontant un corps rebondi dont six membres émergeaient, trois de chaque côté. Leurs pattes se terminaient par quatre doigts très allongés. Ils leur servaient à la fois de pied et de main. Leur corps se prolongeait par une queue dont l’extrémité était recourbée vers l’avant. Ils paraissaient inoffensifs. Tout en échangeant entre eux leurs borborygmes, ils entreprirent de le porter. Chaque Oh ! le soutenant, ils se mirent en route avec l’agilité et la rapidité que leur permettaient leurs multiples pattes.

    Ils traversaient des étendues immenses plantées de hautes touffes vertes, montaient de nombreux talus abrupts, franchissaient des ruisseaux où l’eau s’écoulait paisiblement. Il faisait jour bien qu’aucun soleil ne soit visible. La végétation dense était si élevée qu’il ne pouvait avoir une vue dégagée sur le paysage environnant. Il n’avait ni chaud ni froid mais la soif le tenaillait toujours.

    Au bout d’un temps qui lui parut relativement long, ils arrivèrent devant une butte de terre dans laquelle une ouverture ronde, assez large pour laisser passer l’un d’eux, avait été faite à la base.

    Les trois compères le posèrent et, se tenant debout, il se rendit compte qu’il était plus petit qu’eux. L’un d’eux émit un son aigu, comme un sifflement. Presque aussitôt, une multitude de Oh ! l’encerclèrent en poussant des cris excités de leurs bouches étonnées. Le silence se fit quand l’un de ceux qui l’avaient porté prit la parole. Il écoutait son discours tout en se demandant s’ils n’étaient pas en train de chercher comment ils allaient le manger : Allaient-ils le dépecer vivant ou le faire cuire avant ? Il fut rassuré quand l’un des spécimens lui apporta des sortes de graines blanches parfaitement rondes. Comprenant qu’il ne savait pas quoi en faire, le Oh ! en prit

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