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Peshmerga for ever: Roman d'aventure
Peshmerga for ever: Roman d'aventure
Peshmerga for ever: Roman d'aventure
Livre électronique418 pages5 heures

Peshmerga for ever: Roman d'aventure

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À propos de ce livre électronique

Afin de retrouver en urgence la trace d’un camarade du 13 RDP kidnappé au Kurdistan, « L’Honorable correspondant » Paul saisit également l’opportunité proposée d’une mission spéciale de la DGSE dans ce vaste territoire où le vertical s’harmonise au minéral. S’en suivent des aventures rocambolesques, dont de fâcheuses retrouvailles avec d’ex-ennemis et aussi et heureusement l’alliance avec de déterminés Peshmergas. Une rencontre attachante avec ce peuple kurde toujours sous le joug de la Turquie, récent envahisseur en toute illégitimité de plusieurs fiefs tribaux kurdes. Une mission de brûlante actualité, semée d’embûches, quand on opère en clandestinité auprès de ce peuple très lâchement abandonné par la coalition internationale. Une regrettable perte de mémoire envers ceux qui avaient réussi à quasi neutraliser Daesh en Syrie.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Ex-officier supérieur d’organismes qualifiés de « spéciaux », Georges Brau plonge le lecteur dans l’univers guerrier de ces paras de l’ombre.
LangueFrançais
Date de sortie26 avr. 2021
ISBN9791037723512
Peshmerga for ever: Roman d'aventure

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    Aperçu du livre

    Peshmerga for ever - Georges Brau

    Du même auteur

    – Safari de Sarajevo au Darfour, 2005, Éditions Esprit de tous les combats.

    – Loups de guerre, 2007, Éditions Libre Label.

    – Nébuleuse afghane, 2009, Éditions Libre Label.

    – Passé par les armes, 2013, Éditions du Rocher.

    – Mission spéciale au Sahel, 2015, Éditions du Rocher.

    – Entre deux feux, 2017, Éditions Eaux Troubles.

    – Filière pour Mossoul, 2018, Éditions Eaux Troubles.

    – Traque en Centrafrique, 2019, Éditions Eaux Troubles.

    – Uchronie pour guerriers de l’ombre, 2019, Lys Bleu Éditions.

    – Labyrinthe en Libye, 2020, Lys Bleu Éditions.

    – Missing au Congo, 2020, Lys Bleu Éditions.

    Jeunesse

    – La légende du dragon d’Orx, 2012, Mon petit Éditeur.

    – Le secret des rives de l’Uhabia, 2015, Edilivre.

    – Le trésor des naufrageurs d’Oléron, 2018, Lys Bleu Éditions

    Avant-propos

    D’actualité brûlante et afin de mieux appréhender la lecture de ce roman, l’obligation à s’immerger au cœur des désastreuses conditions de vie subies par les Kurdes sur leur territoire, le Kurdistan, le pays en reconquête illégitime par les Turcs.

    Après le désengagement sans préavis de la coalition militaire internationale et l’abandon de l’appui aérien et des bombardements sur les troupes de Daesh, esseulée, la résistance kurde s’est vite essoufflée.

    Un abandon condamnable effaçant l’engagement de ce peuple très investi dans le combat contre Daesh. Pour mémoire, ces Peshmergas étaient héroïquement parvenus à libérer la ville de Kobané, capitale autoproclamée du Califat.

    À ce renoncement international, cela a laissé l’opportunité au président turc d’envahir des provinces limitrophes revendiquées désormais comme siennes. Un rêve mégalomane pour faire renaître de ses cendres l’ex-Empire Ottoman.

    Sourd aux menaces des Occidentaux, ainsi qu’aux stériles avertissements de l’OTAN, dont la Turquie membre, Erdogan envisage ainsi d’annexer tout le Kurdistan et de définitivement mater ce peuple, ennemi ancestral déclaré.

    Conséquences comme à chaque guerre, afin de fuir les représailles turques, s’en est suivi l’exode de la population pour se réfugier en frontière syrienne.

    À cet important transfert et profitant de la panique générale, s’ajouteront de nombreux prisonniers djihadistes évadés des camps kurdes.

    Un risque dangereux pour l’Europe, car de véritables bombes à retardement, quand mélangés à la massive vague de migrants.

    Une migration favorisée avec complicité de l’Armée turque les refoulant en priorité vers la Grèce.

    Seule et afin de préserver la sécurité de son allié syrien le président Assad, la Russie de Poutine s’engage à ralentir l’invasion turque.

    Focalisés sur le Coronavirus qui sévit dans le monde, les médias omettent à dénoncer le génocide en cours et laissent les mains libres à Erdogan pour asservir le Kurdistan et parallèlement aussi pour « s’installer » en Libye…

    À ces évènements, tout comme en Afghanistan après le retrait des troupes américaines, d’indépendantes sociétés de sécurité apparaissent pour remplacer les GI US.

    On y retrouve, la société Blackwater avec son siège aux Emirats-Unis, ou encore celle de Lancaster et son siège à Dubaï. Des entreprises paramilitaires qui prolifèrent également en Irak, Libye et en Syrie pour aider ces États fragiles et surtout assurer la sécurité des Occidentaux et leurs exploitations de ressources pétrolières.

    Dans ce contexte instable, ces « SMP », sigle pour Société Militaire privée, assurent avec efficacité leur job de protection, certaines d’origine russe ne facilitant pas de trop la résistance des valeureux combattants Peshmergas. Des attitudes non sans risques avec maints dégâts collatéraux, dont de fréquents enlèvements ou disparitions criminels.

    Basés sur des faits réels, mais comme dans tout roman, les noms ou pseudos de personnes vivantes ou ayant existé, tout comme les lieux cités et entretemps redevenus de grande actualité, ne seraient alors que de pures coïncidences.

    Première partie

    Enlèvement…

    1

    La chaleur était accablante, un véritable sauna, limite suffoquant, surtout quand enfermé dans un coffre de voiture et coiffé d’un sac en toile opaque, l’ensemble maintenu solidement au cou par une ligature en serflex.

    À peine émergé de son évanouissement, la prise de conscience du prisonnier fut plutôt pénible, avec une migraine lancinante qui lui martelait ses tempes. En cause directe, le contrecoup d’avoir été violemment assommé.

    Reprenant fébrilement connaissance, son premier constat fut l’impression de rouler sur une piste de montagne. Sans doute et aussi dû au fait que peu de chance de se tromper dans ce Kurdistan et ses hauts plateaux.

    À ce ressenti pentu, s’ajouta un itinéraire parsemé de fréquents chaos, avec en résultante, un inconfort total, celui-ci enduré dans une immobilisation peu envieuse et conçue de façon professionnelle.

    Ainsi et au gré de soudaines rencontres avec des nids de poule, le prisonnier se voyait fréquemment projeté contre le capot du coffre, suivi d’une violente chute au fond du 4x4.

    Pourtant, ce véhicule continuait de rouler à tombeau ouvert, un peu comme si poursuivi ou pressé d’arriver à destination.

    Philosophe et prenant son mal en patience, le détenu ressentait effectivement ces dénivelées, souvent sollicitées à petite vitesse, avec le bruit d’un puissant moteur rugissant un maximum.

    L’espace d’un flash de lucidité, il s’imagina ressortir de ce coffre complètement couvert de bleus, au point de ressembler à une sorte de vieux schtroumpf.

    Bien qu’incongrue en pareille circonstance et peu rassurante pour son avenir, sa plaisante comparaison aux lutins bleus le fit sourire. Preuve qu’il ne paniquait pas encore, même si objectivement, reconnaissant d’être en mauvaise posture.

    Il sourit aussi à cet autre constat que ce serait limite paradoxal car d’habitude, c’était lui qui procédait de la sorte et non comme ici en victime. Un genre particulier d’arroseur arrosé, ce qui eut pour immédiate conséquence à ne plus sourire béatement. En seule réponse, il afficha un peu élégant rictus, celui-ci synonyme à se vouloir vengeur, du moins si tenté qu’il en aurait plus tard l’opportunité.

    Chez lui, c’était une naturelle réaction de ne jamais baisser les bras, y compris dans ce cas peu enviable. Un réflexe dû probablement à son expérience avérée de vieux guerrier.

    Bref, reprenant courage, il s’efforça à ne pas trop s’apitoyer sur son sort et rechercha le meilleur moyen à positivement réagir.

    Cependant, saucissonné à l’extrême, il ne put guère anticiper toute tentative pour se libérer. Les successifs chaos intervenaient quasiment sans fin et hélas aussi malencontreusement à chacun de ses stériles essais.

    Toutefois, plutôt que de se plaindre, il s’efforça de conserver un minimum de lucidité. Pour ce faire, il imagina avec intérêt que dans peu de temps sonnerait la fin de ce long voyage vers l’inconnu.

    Dès lors, outre de découvrir la nationalité de ses ravisseurs et surtout en priorité le motif de son rapt, il pourrait peut-être alors saisir d’intéressantes opportunités.

    Chez lui ce serait une constante, car il n’était nullement homme à définitivement renoncer sans auparavant rien avoir tenté…

    Toujours autant brimbalé dans l’étroit compartiment cloisonné, pour passer plus positivement ce temps dont il n’était hélas plus maître, le prisonnier collationna des indices qui lui auraient échappé au seuil de son imprévisible enlèvement.

    En effet, il était à mille lieues d’imaginer un tel scénario nocturne, d’autant qu’en permanence, il restait sur ses gardes, ne serait-ce que par simple déformation professionnelle. En cause et depuis longtemps, ce Kurdistan n’était plus un pays relativement calme, mais plutôt son contraire, d’où sa grande vigilance dans ses déplacements.

    Afin de ne rien louper du moindre indice révélateur de son actuelle infortune, il revisita son agression aussi bien dans le contexte général que dans le temps, le tout jusqu’à l’échéance de son avéré kidnapping.

    A priori et sauf s’il ne divaguait pas à la suite du traumatisme enduré, cela se produisit tard dans la nuit quand ressortant de chez sa douce amie et entre parenthèses, fougueuse maîtresse.

    Ainsi, pas mal épuisé et repu de ses galipettes, d’un pas alerte et décontracté, il avait rejoint son véhicule stationné à deux ruelles de là.

    Un parking plutôt discret, même si dans le bourg, nul n’ignorait plus la liaison de ce Français avec une de leur jolie compatriote.

    Parvenu à environ trois mètres, il avait cliqueté sa clé pour obtenir l’ouverture automatique des portes. Mais alors qu’il s’en approchait, comme si un mauvais présage, un chat noir s’était enfui à toute vitesse, comme si subitement pourchassé par un chien.

    Puis débuta, comme si synchronisé, le début de son trou noir. Là, manu militari, il fut assommé en ce village montagnard situé à une cinquantaine de kilomètres au sud de Dahuc, petite ville presque mitoyenne à la frontière turque et du Kurdistan.

    Hélas et au bout du compte, cette revisite du scénario ne lui ramena aucun indice satisfaisant, ni rien davantage pour identifier ses ravisseurs et encore moins sur l’essentielle raison de son kidnapping.

    Bref, seul ce chat noir pourrait éventuellement lui commenter cette brève séquence, mais trop froussard, le minet avait pris la poudre d’escampette et n’eut hélas jamais le temps de se confier.

    Une dernière réflexion amusante que le kidnappé s’imposa, conscient de continuer à divaguer, le coup porté à sa tête lui laissant de douloureuses séquelles…

    2

    Au fil de cet épuisant voyage dans ce coffre, ankylosé, le kidnappé restait toujours maintenu dans une position très inconfortable. En enseignement, plus de doute, ses ravisseurs seraient des professionnels qui ne devaient pas être à leur première séquestration et donc adeptes d’une efficace immobilisation.

    Un constat à déplorer, puisque la neutralisation de « leur colis » était quasi parfaite.

    En effet, ses mains restaient solidement menottées dans le dos par des lanières très résistantes en plastique et pénétrant jusque dans les chairs et également avec peu d’espace pour tenter de les faire jouer entre-elles.

    Ajouté à cela, le prisonnier était encordé à partir du cou, un lien jusqu’à sa ceinture, et à l’excès, sa tête bien tendue vers l’arrière, d’où et en final, un inévitable risque de torticolis.

    Bref, un « colis » qui ne pourrait jamais se mouvoir, ni de se trouver dans une position moyennement relaxe.

    Autre gros inconvénient, l’impossibilité à s’agripper à quelque aspérité dans ce coffre, afin surtout de s’éviter ces inattendues projections hyper brutales.

    Toutefois de nature rustique et résolu à prendre son mal en patience, le kidnappé s’habituait tant bien que mal à son inconfort.

    En revanche, autre grand regret, il demeurait toujours incapable à mesurer le temps écoulé depuis son brutal évanouissement.

    Le violent coup de crosse asséné sur son crâne l’avait neutralisé pour le compte, un KO technique obtenu sans devoir compter jusqu’à dix.

    Toujours à demi groggy, il ressentait bien la douleur à l’endroit de l’impact. À vue de nez, il la positionna proche de l’os pariétal et imagina en réaction épidermique, la présence d’une bosse venue s’y greffer. Hypothèse pressentie si hélas pas déjà totalement développée. Aussi et à en conclure que peut-être l’œdème avait saigné ?

    Ce fut une expectative peu réjouissante, alors que paradoxalement et de nouveau, il ne put maîtriser l’esquisse d’un autre sourire, avec pour amusante raison d’être catalogué de tête dure.

    Objectif, l’espace d’un rapide flash autocritique, le prisonnier s’avoua être cabochard de nature. Une pensée fugace à l’origine de son sourire, même si incongru, étant donné sa peu enviable situation.

    Mais comme chaque fois où confronté à l’adversité, sa nature de battant reprenait le dessus et même si toujours en piteuse position, il s’en félicita, retrouvant là son tempérament de guerrier.

    Bref, à quoi bon se morfondre davantage ?

    Le kidnappé ne pouvait hélas plus revenir en arrière, repensant alors dans un autre flash bien plus agréable sur ses nocturnes escapades pour retrouver sa maîtresse.

    La gorge sèche, courbaturé un maximum, il éprouvait quelque peine à respirer. Sa cagoule opaque réduisait l’air pur d’autant, ajouté à cela que le coffre n’était pas un grand réservoir d’oxygène.

    Toutefois et après quelques exercices de régulation du rythme cardiaque, sa tachycardie fut enfin ralentie, avec en cadeau, la conclusion positive d’être toujours et encore en vie.

    De là à s’imaginer que ses agresseurs auraient d’autres projets concernant son avenir, il franchit hardiment le pas, sans quoi conclut-il, ne l’auraient-ils pas déjà tué ?

    Une pensée qui le rassura et faute d’avoir mieux à faire, il se remémora le précis déroulement du kidnapping en deuxième partie de la nuit, car déjà dépassé minuit.

    Ainsi, et hormis le souvenir de ce chat noir débouchant brusquement devant lui, le kidnappé n’avait jamais vu s’approcher de lui, ni entendu son ou ses agresseurs.

    De là à saluer leur grande discrétion, il le reconnut volontiers, mais évita cependant de les encenser, puisque devenus depuis ses ennemis. Réflexe de guerrier qui s’imposa tout logiquement.

    Sans doute imagina-t-il alors que leur présence fut la principale raison de la peur de ce matou. Le félin devait sommeiller auprès de son véhicule de sa société d’import-export où il assurait une peu facile mission de sécurité pour l’ensemble du site et de ses personnels. Des périodes de boulot s’échelonnant pour une durée de quatre à six mois environ, entrecoupées de retour d’un mois en métropole afin de se ressourcer et de dépenser sans compter l’argent si bien gagné.

    Hormis l’hypothèse du déroulement de ce kidnapping réussi, ce prisonnier était connu sous le pseudonyme de Mickey, mais sans aucun rapport de près ou de loin avec la souris de Walt Disney. Un surnom qu’il portait de longue date et avec grand plaisir, son nom de famille s’en rapprochant au début de sa phonétique.

    Tout en y réfléchissant, le Français ne se verrait pas plus avancé pour l’identification de son ou de ses ravisseurs et encore de cette préoccupante énigme, le motif de ce rapt.

    Même si haut responsable de la sécurité dans sa société, Mickey ne représenterait pas un statut de riche VIP pour justifier d’un quelconque rentable intérêt à son enlèvement.

    Aussi et en première hypothèse sur les auteurs du rapt, miserait-il sur des djihadistes de Daesh qui réclameraient plus tard une substantielle rançon ?

    Depuis la récente invasion turque au Kurdistan, progressivement Daesh retrouvait quelques couleurs. Ces intégristes avaient enfin les mains libres pour se refaire une santé et surtout avec en priorité, renflouer leur trésor de guerre.

    Ces trois dernières années, les hardis Peshmergas leur avaient fait subir de nombreuses défaites, voire plus car quasiment sur le point de complètement les neutraliser.

    Mais ce fut là et hélas ! Sans compter sur l’intervention de leur ennemi ancestral : les Turcs.

    Ainsi et depuis ces deux derniers mois, les djihadistes se trouvaient quasiment libres d’opérer sur ce vaste territoire montagneux, les Kurdes principalement mobilisés pour s’opposer à l’armée des envahisseurs du président Erdogan…

    3

    À cause des contorsions hyper douloureuses pour retrouver un minimum d’aisance dans ce sombre coffre, avec en final peu de résultats probants, Mickey se consacra à mieux réfléchir à son problème.

    Un vieux réflexe militaire que d’analyser tous les facteurs afin de trouver la meilleure solution. Il s’imposa cette réflexion quand enfin à peu près calé et où il passa en revue le plus objectivement possible son point de situation.

    Réaliste, son statut de prisonnier s’afficha comme incontestable. Aussi, orienta-t-il sa recherche à tenter d’identifier ses ravisseurs. Mickey restait convaincu de ce vieil adage qui invite à mieux connaître son ennemi, dans le but d’ensuite réussir à plus adroitement le combattre.

    A priori, subsisterait encore un doute quant à l’appartenance effective de ses ravisseurs à l’omniprésente organisation intégriste de Daesh.

    Premier élément pour conforter cette hypothèse, sa main coincée à l’arrière de sa poche venait d’effectivement sentir la présence de son portefeuille. Un attribut d’importance qui contenait ses papiers d’identité et permis de conduire, ainsi que ses différentes cartes de crédit et une petite somme d’argent mixte à la fois en dollars et en euros.

    Ainsi et après de maladroits tâtonnements, son portefeuille restait toujours présent dans son logement, maintenu à l’abri de toute perte accidentelle par une fermeture zip.

    Donc et très étonnamment, on ne lui avait pas subtilisé son argent, ni non plus sa belle montre Breittling, même si hélas ne pouvant consulter l’heure et lui donner l’indication du long séjour vécu dans ce coffre.

    Également, il serait en possession de son téléphone, qui subitement venait de sensiblement vibrer à la suite d’un appel très inattendu dans ce contexte. Un chatouillis sympathique qui le rassura comme si ne plus se sentir seul au monde, même si la réalité en ce coffre et immobilisé des pieds à la tête resterait à ce stade peu encourageante.

    En clair, probablement son pote qui l’attendait impatiemment pour à son tour être relevé de sa faction de contrôle. Comme responsables de la sécurité, à trois cadres, ils assumaient des quarts de huit heures d’affilée, des permanences entrecoupées de plusieurs rondes, avec des actions sécuritaires qui à ce jour étaient plus reconnues comme dissuasives, voire peu franchement opérationnelles.

    Leurs patrouilles empêchaient surtout leurs contractuels locaux de somnoler à leurs postes de garde, une routine monotone puisque leur secteur réputé d’être hyper calme. En effet et jamais jusque-là, l’entreprise n’avait subi d’attaque.

    Toujours dans son évaluation, pour Mickey, seule absence constatée et avec de naturels regrets son lourd 11,43 mm. Une perte affective, même si compte tenu d’être menotté et donc incapable d’utiliser son arme de poing de sécurité rapprochée.

    C’était « un joujou » omniprésent dans sa vie de tous les jours et qui ne pesait plus dans son holster en toile. Un équipement préféré à celui habituel en cuir, étant donnée la chaleur ambiante dans ce pays du Moyen-Orient.

    Ce fut là un rapide ressenti de guerrier d’expérience, avec ce regrettable constat d’un logement hyper léger et hélas vide de son vieux mais très efficace Beretta.

    Bref disparu son compagnon intime, sans lequel Mickey se sentirait comme nu et surtout hyper vulnérable.

    Une sensation accentuée par le fait d’être reconnu par ses amis à figurer parmi l’élite des redoutables pistoléros, aussi bien en tir au jugé ou en vitesse, qu’en précision.

    Il gagnait à chaque coup les paris pour se faire payer l’apéro, c’était le côté facétieux du personnage, car il n’était nullement radin, mais surtout très joueur.

    Rien cependant d’étonnant en la circonstance à son statut de prisonnier, une précaution cataloguée d’élémentaire à se faire d’abord désarmer pour s’éviter toutes tentatives de rébellion.

    L’analyse close, resterait à en tirer d’objectives conclusions et non uniquement de vaines et stériles supputations. Aussi et dans ce cadre précis, son premier constat évident s’imposa, jugé assez explicatif pour totalement le prendre en compte.

    En effet et chaque fois très opportunément, ces fieffés djihadistes se comportaient comme de simples voleurs de grand chemin.

    Ainsi et si tel était le cas, immédiatement après l’avoir désarmé, ces malfrats l’auraient complètement dévalisé. Voire se seraient battus entre eux pour accaparer ce maigre butin, toutefois, et exceptée sa vieille Breittling, achetée rubis sur ongle dans un économat US en RFA. Une période où para en équipe de recherche au 2e escadron du 13RDP à Langenargen, il avait eu la merveilleuse expérience de servir en renfort à la MMFL, la mission militaire française en occupation à Berlin.

    Bref, un job très attractif, car spécialement occupé essentiellement à espionner les Russes durant la guerre froide.

    Or et s’il n’avait pas à faire à ce genre de malandrins, qui donc encore aurait un quelconque intérêt à le kidnapper ?

    Un sérieux mystère à élucider, même si en tout réalisme, Mickey restait modestement convaincu à ne pas être catalogué comme un prétendu VIP à grand intérêt.

    Objectivement, il entérina le constat que sa tête, même si belle, serait peu intéressante à être mise à prix.

    Toutefois, il ne put aller bien plus loin dans sa réflexion, brusquement interrompu dans ses pensées par un inattendu gros chaos. Quand redevenu stable et après avoir été violemment secoué, il déplia moyennement ses genoux, un débattement très restreint compte tenu de son immobilisation.

    Dans l’immédiat pour le Français, ce serait surtout un indispensable remède pour s’éviter plus tard de douloureuses crampes, notamment s’il restait ainsi saucissonné plusieurs heures d’affilée dans cette peu confortable position.

    Après de minimes débattements, il se sentit un peu plus relaxe dans son corps, pourtant celui-ci meurtri de courbatures. Rassuré, Mickey reprit courageusement le cours de ses analyses au lieu de stérilement continuer à se lamenter.

    Dans la semaine, en cette région excentrée des permanents combats de résistance, à maintes reprises on leur avait signalé çà et là, la présence de Forces Spéciales turques du Président Erdogan.

    Œuvrant comme à leurs habitudes en amont de leurs troupes régulières, ces FS du Bosphore agissaient de façon clandestine afin de renseigner leurs États-Majors sur les points névralgiques et autres maquis supposés où les Kurdes y auraient regroupé leurs forces.

    Dans l’immensité de ces montagnes arides et sauvages, que du vertical et du minéral, de tels solitaires endroits ne manquaient pas pour ceux désireux à se faire oublier et vivre en maquisards pour continuer la résistance.

    En effet, depuis l’absence de l’aviation des forces internationales de coalition, les Peshmergas ne pouvaient guère directement affronter ces cohortes hyper armées qui avaient déferlé jusqu’aux cœurs de certaines provinces du Kurdistan.

    À cette évocation de FS, Mickey ne put encore s’empêcher de largement sourire. Un énième délire à afficher à son peu reluisant compteur, preuve qu’il reprenait du poil de la bête en dépit de sa position de prisonnier solidement menotté…

    4

    L’allusion évoquée sur les Forces Spéciales provenait de son ex-job. Une longue et merveilleuse période où Mickey avait appartenu au régiment d’élite des Forces Spéciales françaises, le réputé 13 RDP à la devise optimiste d’en permanence fréquenter : « l’au-delà du possible ».

    En anglais, cela se traduirait par : no limits !

    Ce para y avait accompli une très belle carrière, avec de nombreuses OPEX à son palmarès. Des aventures guerrières et très rustiques avec des situations périlleuses qui lui avaient fait découvrir d’autres horizons lointains que ceux de sa chère belle île, sa Corse natale.

    Avec une telle expérience en référence, cet ex-« Hibou » maîtrisait tous ces différents modes d’action employés chez les autres FS internationales. En effet, peu importe le pays les employant, toutes opéraient sensiblement de même, notamment quand en quête de précieux renseignements opérationnels en territoire ennemi et où là omniprésente, la discrétion restait de mise.

    Convaincu, il commença à ébaucher l’hypothèse de la véritable raison d’un enlèvement en pleine nuit. Une déduction à envisager à l’arrivée de son transfert et avec probablement bientôt subir un interrogatoire musclé.

    En clair, on essayerait de lui tirer les vers du nez pour qu’il dévoile les effectifs et les défenses passives mises en place dans son entreprise. Par exemple, si des mines antipersonnel autour de leurs entrepôts dont il assurait la difficile gestion de l’ensemble sécuritaire.

    Si tel serait alors le cas, il y aurait gros à parier de passer un très mauvais quart d’heure, voire pire. Ces gens-là n’hésiteraient pas à le torturer pour en apprendre davantage sur sa société, voire sur d’éventuelles complicités établies avec les locaux Peshmergas, dont sa compagne, importante militante dans ce village…

    Malgré ce constat hyper pessimiste, toujours bahuté dans son coffre, Mickey conservait plus que jamais son sang-froid, l’ex-para peu du genre à paniquer. Tout au contraire, il persistait à réfléchir à cent à l’heure. Ainsi, il laissa ses idées librement vagabonder pour découvrir si par le plus grand des hasards, il n’aurait pas été dénoncé par quelqu’un de proche, par exemple, la jolie Soraya, sa maîtresse.

    Toutefois, le Corse rejeta immédiatement cette idée, la jugeant même farfelue, à moins encore que cela ne provienne indirectement des familiers de son amante. En l’occurrence, des jaloux ou défavorables à une telle mésalliance avec un étranger, même si ces deux amants de la même confession chrétienne.

    Cependant et dans un tel contexte, il serait rarissime chez cette tribu de Yazidis d’aller dénoncer à l’ennemi des chrétiens comme eux. Qui plus est ensuite, à le communiquer à des musulmans ou à d’autres étrangers.

    Une hypothèse d’autant grotesque, que ces dernières années, la religion chrétienne fut farouchement combattue par les intégristes musulmans.

    A priori, Mickey rejeta alors cette éventualité, s’appuyant de préférence à des confidences sur l’oreiller de la fougueuse Soraya. Elle lui avait confirmé que depuis leur liaison, sa tribu Yazidis se serait bien habituée à sa présence, notamment avec ses fréquents passages nocturnes et pas toujours trop discrets chez son amante, peu capable à retenir ses hurlements de jouissance.

    Une torride liaison qui commençait à dater.

    Effectivement, cela ferait environ deux mois qu’ils filaient le parfait amour avec cette jolie veuve âgée seulement d’une trentaine d’années, presque une gamine en rapport au solide quinquagénaire.

    Par ailleurs, cette « Pasionaria » était reconnue par ses pairs comme une redoutable guerrière, vite enrôlée chez les Peshmergas pour venger son défunt mari, celui-ci récemment décapité par Daesh.

    En la voyant pour la première fois, la Yazidie l’avait fait penser à ce film « Sœurs d’armes ». Très beau film de la réalisatrice Caroline Forest qui rapportait sobrement la résistance farouche de ces guerrières féminines, unité Yapaja, très redoutée des djihadistes. En effet, d’être tué par une femme serait pour ces fous de Dieu : Haram. Un péché qui leur interdirait le paradis d’Allah et ses soixante-douze vierges en récompense à leur sacrifice.

    Depuis, du fait de ses héroïques faits d’armes, Soraya avait pris du galon, s’entourant de femmes toutes aussi résolues qu’elle et qui constituaient une véritable horde de louves dont les exactions sur l’ennemi donnaient froid dans le dos.

    Mickey se souvenait qu’au cours d’une confidence, la Yazidie lui avait montré la balle portée sur un collier pendu à son cou. Ce serait celle pour se suicider avant de tomber aux mains des intégristes et d’éviter leurs odieuses tortures vengeresses.

    Nostalgique, Mickey esquissa le souvenir de leur première rencontre, un coup de foudre réciproque succédant à un combat plutôt acharné où elle se trouvait en très mauvaise posture avec son petit groupe contre des djihadistes embusqués et du triple de leur effectif.

    À son arrivée sur les lieux, plusieurs morts déjà gisaient de part et d’autre des deux rangs.

    Étant donné l’opportunité de l’hélicoptère de sa boîte, l’intervention de Mickey les avait secourus par des jets de grenades sur les emplacements retranchés de combat, des djihadistes rapidement ainsi débusqués.

    Dès lors, les femmes Peshmergas avaient fini l’échauffourée par un héroïque assaut au poignard, émasculant avec fureur les quelques rescapés.

    Une victoire ensuite fêtée autour d’un succulent méchoui, avant que spontanément elle ne s’offre à leur sauveur Heval, camarade en kurde. Cependant et auparavant, elle lui avait avoué son appréhension à d’imminents ébats, affichant avec fierté trois ans de totale abstinence après son deuil.

    Fermant cette parenthèse, Mickey ne put s’empêcher de penser aussi à sa dernière soirée.

    Depuis, Soraya n’était plus craintive avant leurs copulations, pire elle en redemanderait davantage. Une louve en chaleur, insatiable, avec au programme un accouplement torride qui avait lessivé le Corse au sens propre comme au figuré.

    En effet, la veuve s’avérait toujours exigeante dans leurs étreintes, ce qui ne serait pas pour déplaire au Français, lui-même jamais le dernier à rapidement vouloir remettre le couvert. En clair, à ce couple, il ne fallait pas leur en promettre, une façon expéditive et agréable d’oublier pour un temps la guerre alentour…

    Mais au fil des mois, plus trop le moment de rêver à leur merveilleuse idylle, d’autant qu’elle ne serait pas seulement que sexuelle, de réciproques sentiments s’étaient développés, une sensation très agréable au demeurant.

    Revenu au temps présent, Mickey se retrouva en position peu enviable, revisitant son laborieux réveil à la suite du grand coup de crosse qui l’avait assommé.

    5

    En revanche et depuis peu, Mickey mesurait la forte inclinaison du 4x4, action qui l’entraînait beaucoup vers l’avant. Plus de doute, l’engin escaladait une côte très pentue et pour le confirmer, le puissant moteur vrombissait un maximum.

    Dans la région, ces dénivelées étaient monnaies courantes, les Kurdes s’étant installés sur les sauvages hauts plateaux syriens, seuls lieux sécuritaires de

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