BERNARD-HENRI LÉVY RENDONS JUSTICE AUX KURDES
Les Kurdes n’ont pas été seulement les soutiens de l’Amérique dans sa guerre contre Daech. Ils l’étaient déjà en Irak, en 2003, dans celle contre Saddam Hussein. Depuis, dans ce pays en plein chaos, ils ont gagné une large autonomie reconnue par la Constitution irakienne. Mais aujourd’hui, comme leurs frères turcs, syriens, iraniens, les Kurdes irakiens se retrouvent au cœur d’une poudrière. Au nom du fameux « Les ennemis de mes ennemis sont mes amis… », Washington comme Téhéran ont souvent changé de stratégie. Une fois de plus, les Kurdes doivent trouver leur chemin dans un champ de mines, eux qui ne peuvent jamais compter sur personne très longtemps. A part sur BHL, notre philosophe-reporter qui poursuit ici sa série de reportages pour Paris Match : aujourd’hui les Kurdes, ce peuple si souvent abandonné mais si solide à travers les épreuves.
AU ROJAVA, LE KURDISTAN SYRIEN
Cinq ans après le tournage de « Peshmerga », son film sur leur lutte contre Daech, BHL a rencontré les combattants kurdes et leurs prisonniers DANS LA PRISON POUR ENFANTS, UN « LIONCEAU DU CALIFAT » RACONTE QUE, À 8 ANS, ON LUI FAISAIT RAMASSER LES TÊTES QUE SON PÈRE DÉCAPITAIT
Les voici, les Français de Daech. C’est une prison moderne, à Derik, sud de Qamishli, la capitale. Un missile turc est tombé tout près, comme pour les inciter à s’évader. Mais la prison est tenue. Les gardiens sont casqués, masqués, vêtus de noir. Et l’on n’accède au quartier de haute sécurité qu’après avoir franchi une série de couloirs, de grilles et de portes blindées. Ils sont une douzaine, regroupés au fond de la cellule, de dos et, à notre arrivée, en train de prier. Mais, à l’appel de leur cerbère posté derrière le judas, ils se retournent comme un seul homme et je me trouve face à ces djihadistes qui furent, m’a-t-on prévenu, les pires assassins de Raqqa mais qui, dans cette pièce trop éclairée, sentant la
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