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À la belle étoile: Nouvelle
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Livre électronique56 pages38 minutes

À la belle étoile: Nouvelle

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À propos de ce livre électronique

Yaëlle a un grand frère handicapé, Pierrot. Un matin, elle lui propose de l’accompagner à l’école. Pierrot est ravi : ça fait tellement longtemps qu’il rêve d’aller à l’école des gens normaux. Mais quand on se moque de lui, il perd tous ses moyens. Alors, il fugue et s’égare dans la ville, où il rencontre la Dame, qui vit dans la rue et dans un château en carton.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Éric Sanvoisin est tombé dans l’écriture quand il avait dix ans. Père de neuf enfants et de près de 70 livres – dont le plus connu est Le buveur d’encre –, il a exercé de nombreux métiers : instituteur, éducateur spécialisé, maquettiste, correcteur, lecteur… Il est aujourd’hui bibliothécaire en Bretagne, où il apprend aux jeunes lecteurs qui ne le savent pas encore que les livres sont leurs amis.
LangueFrançais
ÉditeurLe Muscadier
Date de sortie17 févr. 2020
ISBN9791096935208
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    Aperçu du livre

    À la belle étoile - Éric Sanvoisin

    L'auteur

    1000000000000047000000AFFD50F77C6067A674.jpg Mon chevalier

    en bois

    Quand tu as un frère handicapé mental, tu es toi-même handicapée. Et quand il s’agit de ton grand frère, c’est encore pire.

    J’ai mis longtemps à comprendre cette réalité.

    Jusqu’à l’année dernière, il était pris en charge en hôpital de jour. Il partait le matin en taxi et revenait le soir. Quand on me demandait ce qu’il faisait, je répondais qu’il étudiait dans une autre ville, sans préciser qu’il s’agissait d’une école très particulière.

    Et puis, à la rentrée, il est resté à la maison. J’ai demandé à maman ce qui se passait. Elle m’a répondu qu’il n’y avait plus de place pour Pierrot dans son établissement pour farfelus. En juillet, il avait eu 18 ans. Il était devenu majeur. Plus personne ne voulait de lui.

    Quand tu es à la fois handicapé mental et majeur, c’est compliqué. Tu deviens un boulet. Tu rentres chez toi si tes parents veulent encore de toi. Pierrot avait de la chance. Mes parents étaient plutôt sympas. Ils l’avaient repris.

    Mais face aux questions de mes copines, je ne savais plus quoi répondre. J’étais embarrassée et un peu handicapée… pas mentale, mais c’était tout comme.

    — Il a quel âge, ton frère ?

    — 18…

    — Il a le permis ?

    Pierrot faisait du vélo sans les mains mais avait-il besoin d’un permis pour ça ?

    — Un permis de quoi ?

    — De conduire, banane !

    Je me suis sentie ridicule.

    — Il ne veut pas le passer. Les voitures, il n’aime pas ça.

    — Il est bizarre, ton frère !

    Bizarre, c’était le mot. Il avait peur des voitures, du bruit des moteurs, des coups de klaxon et de frein. Le jour, ça allait encore. Mais la nuit, il confondait les phares avec des yeux de monstres, et il hurlait sans pouvoir s’arrêter. Un vrai cauchemar.

    La seule voiture dans laquelle il acceptait de monter était le taxi qui l’a conduit pendant des années jusqu’à l’hôpital de jour. Mais ce n’était pas une voiture puisque c’était un taxi.

    — Il est dans quel lycée, ton frère ?

    — Dans aucun.

    — Ben il fait quoi, alors ?

    — Rien.

    — Et il est où ?

    — À la maison.

    — Il ne cherche pas du travail ?

    — Non. Il ne peut pas travailler.

    Mes copines ont ricané. Anaïs a fait semblant de tirer un poil géant dans sa main, ce qui m’a énervée. Du coup, je me suis sentie obligée de leur fournir une explication.

    — Je sais. C’est difficile à croire. Mon frère, il a trois ans dans sa tête. Parfois moins…

    — Il est gogol ?

    — Non. Il est différent.

    Le rire de mes copines m’a donné envie de disparaître sous terre.

    — On aimerait bien le voir.

    — Pourquoi ?

    — Pour rien. Juste pour le voir. On se demande à quoi ça ressemble un grand garçon qui a trois ans dans sa tête.

    Je savais que c’était une très mauvaise idée, mais je n’ai pas réussi à me taire.

    — Si vous voulez, je lui demanderai de m’accompagner demain à l’école.

    C’est comme que ça que tout a commencé…

    sep_etoile.jpg

    Il était fier, Pierrot, de m’escorter jusqu’à la porte de mon école. On aurait dit le plus beau jour de sa vie.

    Il a écarquillé les yeux en découvrant la cour. Il a été impressionné par le nombre d’enfants qui couraient dans tous les sens.

    — Comment

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