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Souvenirs de ma nouvelle vie: Roman pour adolescents
Souvenirs de ma nouvelle vie: Roman pour adolescents
Souvenirs de ma nouvelle vie: Roman pour adolescents
Livre électronique111 pages1 heure

Souvenirs de ma nouvelle vie: Roman pour adolescents

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À propos de ce livre électronique

Charlie est bien une fille, même si tout le monde ne le voit pas au premier coup d’oeil.

Sa vie est un puzzle géant d’au moins deux mille pièces, et toutes ces pièces ne sont pas heureuses. Loin de là. Après le pire des pires jours, le décès de sa petite soeur Léa dans un accident de voiture, plus rien n’est pareil. Elle et ses parents déménagent dans le plus grand immeuble de la ville. Nouvel appartement, nouvelle vie, mais Charlie est interdite de sortie pour tout l’été. Pour s’occuper, elle décide d’explorer l’intérieur de l’immeuble, de faire connaissance avec ses voisins et de photographier, avec son Polaroïd, la vue que l’on peut observer de chaque étage. Elle découvre ainsi des personnes plus sur prenantes les unes que les autres. Mais certainement pas autant que la vieille femme du troisième étage, plus sèche qu’une biscotte. Madame Simon, ou plutôt Madame Olga, est une Russe plutôt originale qui aime écouter et chanter des opéras, mais aussi écrire des histoires d’amour qui se déroulent à Paris. Très vite, une complicité s’installe entre Charlie la photographe, et Madame Olga l’écrivain. Mais, le jour de la rentrée des classes, c’est la douche froide pour Charlie : elle comprend que Madame Olga n’est pas celle qu’elle prétend être. La jeune fille est en colère, mais peut-elle rayer son amie de son existence comme une vieille brique de lait ? Plutôt que la rancœur, elle choisit l’amitié et met en place un plan savamment réfléchi. Le dimanche 9 septembre sera le plus grand des grands jours. À midi pile, sur le toit de l’immeuble, Madame Olga et Charlie prennent chacune une photo. Dégoulinantes de pluie. C’est la dernière pièce de l’immense puzzle de la vie de Charlie. Puis, elle se dirigent vers la gare. Parce que nos deux amies vont ensemble à Paris…

Des amitiés improbables, des activités loufoques pour rompre l’ennui, et couper en deux la tristesse, Marie Colot aborde des sujets sérieux d’une manière qui l’est moins, et on aime ça.

Une histoire poignante et cocasse à la fois qui nous enseigne l’art de pardonner, et d’aller de l’avant, et qui nous questionne aussi, comme le fait l’héroïne : « Et si finalement les pires malheurs pouvaient rendre heureux ? »

Age conseillé : 8-12 ans


CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

Sélection de la Petite Fureur 2014

Sélection du prix Libbylit 2014

- Coup de cœur : "Une très belle histoire, pleine d'humour et qui aborde des thèmes aussi variés que la mort, le handicap, la perte de l'enfance, la perte des souvenirs et la vieillesse. L'auteure porte un regard bienveillant sur ses personnages et fait vivre une jeune fille qui ne se laisse pas facilement abattre. Les vignettes de Rascal sont un régal tellement il arrive à saisir le sens caché du chapitre qu'il illustre. À partir de 11 ans." - Libbylit

- "Une petite bombe à retardement. On le lit d'une traite car il est vivant, avec une touche de suspense et des petits moments émouvants. Une histoire palpitante et rebondissante." - Crokalire

À PROPOS DE L'AUTEUR

Née en 1981 en région namuroise, au sud de Bruxelles, Marie Colot passe son enfance à inventer des histoires, fabriquer des livres et jouer à l’école avec ses poupées. Devenue soi-disant grande, rien n’a vraiment changé pour elle : depuis 2006, elle enseigne le français à de futurs éducateurs à la Haute Ecole Defré (Bruxelles) et publie avec En toutes lettres son premier roman. Elle anime aussi des ateliers de lecture pour les enfants, participe au jury de présélection du Prix Versele (l’équivalent du Prix Sorcières en Belgique) et s’essaie depuis peu dans le domaine du conte. À ses heures pas si perdues que ça, elle observe les passants, pense à tout et à rien, fait la sieste et mange de la crème brûlée
LangueFrançais
Date de sortie13 févr. 2015
ISBN9782511031124
Souvenirs de ma nouvelle vie: Roman pour adolescents

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    Aperçu du livre

    Souvenirs de ma nouvelle vie - Marie Colot

    Einstein

    PROLOGUE

    127 CARRELAGES

    Ma vie, ces derniers temps, c’est un puzzle géant d’au moins deux mille pièces. Et, aujourd’hui, je place la dernière.

    C’est un grand jour. Sans doute le plus palpitant de mon existence banale et triste, il faut bien l’admettre. Je vous assure qu’on s’en souviendra tous. J’ai entouré la date en rouge sur mon calendrier : dimanche 9 septembre 2012.

    Le grand jour, il n’est ni plus long ni plus haut que les autres. On l’appelle comme ça parce qu’on l’a trop attendu. Et que la veille est aussi interminable que trois cours d’affilée de néerlandais. D’ailleurs, ce matin, je ne me suis pas réveillée. Pas besoin. Je n’avais pas fermé l’œil de la nuit. J’étais très excitée, très nerveuse, très inquiète. Très tout, quoi. Je m’étais répété plein de fois ce que je devais faire pour que tout se passe sans encombre. J’avais regardé le temps s’écouler et il semblait gelé. Je m’étais retournée cinquante-six fois dans mon lit. Faute de moutons, j’avais compté les étoiles fluorescentes que j’avais collées au plafond avec papa. Ça n’avait pas suffi à m’endormir. Normal : je n’en revenais pas d’y être presque. Je vous jure, je l’ai plus que mérité. De la patience et de la jugeote, il m’en a fallu un paquet. Et je ne vais pas me décourager face aux quatre heures restantes. Mieux : je les savourerai.

    Le soleil est levé. Je décide de me mettre en route, moi aussi. J’embarque ma couette et Charlie, direction la salle de bains. C’est mon QG, la seule pièce de l’appartement où je me sens bien. Elle est jolie, avec ses carrelages marron. Papa et maman disent qu’ils les feront sauter quand ils auront assez d’argent.

    — C’est hideux !

    Moi, je les trouve beaux. Surtout à cause d’un de mes principes : aimer ce que les autres détestent. C’est l’esprit de contradiction, il paraît. Je vous le recommande. Il présente le grand avantage d’avoir toujours ce qu’on désire, puisque les autres n’en veulent pas.

    Le réveil électronique posé sur le bac à linge affiche 8 heures 12. Par la petite fenêtre entrouverte, on entend le chant d’oiseaux en balade, tant la rue, si mouvementée en semaine, est calme ce matin. Je ferme la porte à clef. Je serre le robinet de la baignoire à mort pour être certaine qu’aucune goutte ne s’échappe. J’ai eu la blague une fois et je ne veux plus me retrouver avec une auréole humide sur mon jeans. Je vérifie aussi s’il ne reste pas une coulée d’eau dans le fond. Ça aussi, vous savez, c’est traître.

    Je me regarde dans le miroir de l’armoire. Et je me sens moche. C’est incroyable d’avoir encore une sale tête le plus grand jour de sa vie. Je baisse les yeux et j’enfonce le bouchon dans l’évier. J’empoigne l’aquarium de Charlie et je verse. Lentement. Papa et maman seraient fâchés s’ils me voyaient. Ils trouvent que c’est dégueulasse et, qu’à force, ça va ternir l’émail. Je m’en moque. Il est déjà à moitié jaune.

    Charlie, elle, est aux anges. Se baigner dans le lavabo, c’est un peu ses vacances aux Caraïbes. Et je lui offre régulièrement ce voyage. Pour la remercier d’être là, en quelque sorte. Même si, elle et moi, ce n’est pas une longue histoire. Je vous explique. Le 24 mai 2012, c’était le pire des pires jours. Celui-là, inutile de le noter dans le calendrier pour se le rappeler. Papa était tellement perdu qu’il n’avait plus le courage de faire ses blagues idiotes. Il n’osait pas m’annoncer la mauvaise nouvelle. Du coup, il m’a demandé ce qui me ferait plaisir. Là, comme ça. J’ai directement dit :

    — Une tortue.

    Je ne sais pas pourquoi. Je n’en avais jamais eu envie jusqu’à ce moment précis. On est partis tout de suite au magasin. Lorsqu’on est sortis avec l’aquarium, les graviers et le pot de nourriture qui pue comme ce n’est pas permis, j’ai réalisé que les choses devaient aller extrêmement mal. Et que j’aurais dû répondre un chien.

    Depuis, Charlie et moi, on ne se quitte plus. Ma tortue est plus petite qu’un bébé mais elle ressemble à une centenaire, avec sa peau fripée. C’est à force de vivre dans l’eau. Ça nous arriverait peut-être si on restait quelques heures de trop dans notre bain. Charlie, je lui raconte tout et c’est infiniment agréable de parler sans être jamais interrompue. Ne me prenez pas pour une débile : j’ai bien conscience qu’elle ne comprend rien à mes longs discours. Ça n’a aucune importance. Elle me sert de journal intime vivant et j’ai lu quelque part que les tortues ont une mémoire d’éléphant.

    8 heures 18. Je me couche dans la baignoire – oui, vide évidemment. C’est ma toute nouvelle habitude car, avant, on n’avait qu’une douche. Ça me calme les nerfs et ça m’aide à réfléchir. Je cale mon oreiller sous ma nuque et je m’emballe dans ma couette. Je pose mes bras sur les accoudoirs. Le luxe. L’ancienne locataire avait « des problèmes de mobilité » : c’est le terme gentil pour dire qu’elle était trop rouillée pour se déplacer et qu’elle avait besoin d’équipements spécifiques. Grâce à elle, quand je m’étends ici, j’ai l’impression d’être une momie dans un cercueil matelassé.

    L’appartement est silencieux. Papa et maman dorment toujours. Je récapitule à nouveau le contenu de mon sac à dos : les appareils photo, la robe, les carnets, le tube de colle, un paquet de bonbons et un pot de granulés à l’écrevisse. Non, je n’ai rien oublié. Le seul souci, c’est que la robe sera chiffonnée. Pourtant, je l’ai soigneusement pliée. Parfois, je suis vraiment stupide. J’aurais dû la mettre à la dernière minute dans mon paquetage. Tant pis. Je ferme les yeux pour chasser cette contrariété. Et l’odeur du savon à la fraise me chatouille les narines. Ça me donne faim. Mais je n’ai pas envie de manger. Mon estomac est noué. Ma gorge aussi.

    Pour passer le temps, j’inventorie les objets des environs : 6 tiroirs ; 4 brosses à cheveux ; 2 dentifrices à moitié vides ; 33 carrelages à motif, 94 unis. Ce n’est pas très drôle puisque je connais la plupart des résultats par cœur pour avoir effectué l’exercice plusieurs fois. Maintenant, vous vous demandez sérieusement sur quelle hurluberlue vous êtes tombé. Ne vous tracassez pas. Je suis juste superstitieuse et j’ai la manie de compter tout et n’importe quoi. Les réverbères en panne, les cailloux, les pissenlits, les voitures blanches, les passants avec des chapeaux, les cacas de chien, le nombre de pas pour aller à l’école. Ou les carrelages. Maman dit que c’est une maladie. Une bonne maladie alors, car elle me permet d’être la plus forte de ma classe en mathématiques.

    Un rayon de soleil pénètre dans la salle de bains. Je jette un œil à Charlie. Elle bronze, les pattes arrière dans l’eau. J’entends du bruit dans la chambre d’à côté. Papa s’habille pour aller acheter les pains au chocolat du dimanche matin. Mon ventre gargouille au moment où il passe dans le couloir. Il met sa main sur la poignée.

    — Tu n’en as pas marre ? Ouvre, je dois me brosser les dents.

    — Je me repose.

    — Ouvre immédiatement !

    — On ne se lave pas les dents avant de déjeuner. Ça ne sert à rien.

    C’est la réplique qui tue, inspirée de papa en personne.

    — Je veux que tu sois sortie quand je reviens !

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