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Lui, l'Univers et moi: Roman
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Lui, l'Univers et moi: Roman
Livre électronique250 pages3 heures

Lui, l'Univers et moi: Roman

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À propos de ce livre électronique

Faut-t-il d’abord se trouver soi pour rencontrer l’autre ? Sommes-nous encore capables de nous aimer dans une société résolument égoïste ? Lui, l’Univers et moi, ou le parcours chaotique d’un homme et d’une femme que le destin s’acharne à réunir. A séparer aussi.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Adèle Sohier est née à la Garenne Colombes, en région parisienne. Issue d’un parcours parfois chaotique mais riche d’expériences, elle a toujours ressenti le besoin de retranscrire ce qu’elle perçoit du monde et de ce qui se passe en nous.
Provenant d’une famille d’artistes, passionnée par la littérature et le cinéma, elle est sensible à l’idée de partager en toute simplicité ce qu’elle tente de comprendre chaque jour de ce que la vie nous réserve, à travers soi, puis à travers l’autre.
LangueFrançais
ÉditeurEncre Rouge
Date de sortie2 déc. 2019
ISBN9782377892792
Lui, l'Univers et moi: Roman

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    Aperçu du livre

    Lui, l'Univers et moi - Adèle Sohier

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    Cet ouvrage a été composé par les Éditions Encre Rouge

    img1.jpg ®

    7, rue du 11 novembre – 66680 Canohes

    Mail : contact.encrerouge@gmail.com

    ISBN papier : 978-2-37789-278-5

    Adèle SOHIER

    Lui,

     l’Univers et moi

    Roman

    A mes amitiés précieuses, et mes amours inspirés…

    PARTIE I

    I

    Nous sommes le 12 octobre, dans six mois j’ai trente ans. Il n’y a pas à s’en faire toute une montagne, après tout, cela m’enchante de ne plus être à mes vingt ans, sans le sous, complexée par mes genoux. Trente ans, c’est bien, j’ai enfin obtenu le droit de passage en classe supérieure. La vingtaine, c’est inconfortable. On ne sait encore rien de qui l’on est et cela nous pousse dans des agissements parfois stupides, honteux pour les plus chanceux. Pour les plus téméraires, la dizaine du test peut s’avérer périlleuse. Je me suis essayée à divers métiers, divers pays, et j’ai essoufflé plus d’un compagnon de vie. Si je ne sais pas encore tout à fait ce que je veux, au moins, je sais ce que je ne veux plus.

    Je ne fais plus partie de la catégorie des « jeunes ». J’exerce un métier qui me captive mais qui ne me passionne pas. Je suis acheteuse. J’achète. J’achète des fournisseurs pour une grosse corporation américaine. Je dirais même plus, j’achète des fournisseurs de slogans. Je les catégorise, les évalue, et tout comme César dans l’arène, je fais vaciller mon pouce tantôt vers le haut, tantôt vers le bas. Ainsi, j’use de ma pleine puissance et conduis les règles du jeu, décidant de qui serait digne de jouer dans notre cours. C’est un poste important et j’en suis fière. Détenir tant de pouvoir sur le choix des partenaires stratégiques est un délice pour mon égo qui fut mis à mal bien des fois par le passé. A vingt ans, j’incarnais parfaitement le rôle de la pauvre cosette en caisse. Je me souviens encore des attentions délicates des clients, me questionner alors : « Dites-moi jeune fille, rassurez-moi, vous n’allez pas faire ça toute votre vie tout de même ... ?! ». Avec autant de pitié à mon égard que pour celui d’un chiot trempé, seul sous la pluie un soir de décembre.

    Acheter des fournisseurs à des prix indécents, juste pour rédiger trois slogans dans l’année, ne ravit pas seulement mon égo. J’y trouve aussi mon compte dans la gestion de la relation humaine. Avant tout, j’adore gérer l’humain. Ceci dit, dans un contexte pareil, la partie de carte est légèrement pipée. Observer ces mendiants en costume me faire allégeance pour ne pas finir bouffer par les lions dans l’arène, m’exaspère au plus haut point. Il va donc falloir que je cogite à un avenir professionnel plus adéquate à ma personne et ses contradictions. 

    10h… décidément, j’arrive de plus en plus en retard au bureau. Si je ne me posais pas toutes ces questions existentielles au réveil, je serais certainement une employée un peu plus ponctuelle. Il faut avouer, je mets un point d’honneur à fignoler l’emballage avant de l’offrir à mes contemporains. L’image est très importante dans ce milieu. Susciter l’admiration des hommes, au risque avoué de provoquer l’envie chez les femmes, m’impose d’être à la fois glamour mais lointaine. En fin de compte je suis une garce.

    J’aime cette sensation quand je pousse la porte du bureau et que je sens le regard de tous les hommes sur chaque partie de mon corps que j’ai pris soin de mettre en valeur mais sans aucune vulgarité. Je leur souris généreusement et accentue le pas, le talon battant la mesure, leur donnant l’illusion qu’ils peuvent me regarder mais ne pourront jamais m’atteindre. Ils y vont tous quotidiennement de leurs compliments que je prends toujours avec grand plaisir. Je ne fais pas partie de ces femmes qui s’offusquent d’être belle quand on le leur avoue. D’ailleurs, ces dernières sont souvent celles qui ne reçoivent jamais de tels aveux. Coupables de devoir assumer de telles pensées, je m’arrange toujours pour qu’elles n’aient rien à me reprocher. C’est pervers, j’en ai conscience, je jubile mais au fond, j’aime les gens. Enfin je crois.

    II

    Première séance, 8h15, lundi. Je m’ennuie déjà. Qui est-ce déjà ? Si je me souviens bien je reçois Sabine, quarante-cinq ans, divorcée, dépressive depuis cinq ans. Elle l’avait dit d’ailleurs,    « quarante ans, faut pas s’en faire toute une montagne mais tout de même c’est un cap ! » Deux mois plus tard elle apprenait que son mari la trompait avec une jeune femme de trente ans, responsable des ressources humaines de sa boite, les dents à rayer le parquet mais la taille et les seins à faire vaciller le cœur de tout quinqua en mal de virilité. Depuis, Sabine avait perdu goût à la vie et était descendue dans des phases de dépression mélancoliques, dont au fond, elle ne souhaitait pas vraiment se sortir. Elle me fatigue je dois dire. Dès le matin. Je devrais lui proposer des créneaux après le déjeuner, mes journées seraient moins lourdes. Pour elle je sais que nos séances représentent la seule et unique source de motivation de sa semaine.

    Lorsque j’ai choisi de faire ce métier, il y a quinze ans, j’étais naïvement bercé par l’illusion que je ne pourrai jamais me lasser. L’homme dans sa singularité, est tellement seul, condamné à être unique jusqu’à sa mort, traversé par tout un tas d’émotions semblables à celles des autres mais pour autant, jamais égalées.  Je réalise que j’attire toujours le même type de patients. De patientes je dirais, car 90% de ma patientèle est composée de femmes. La Parisienne qui se cherche désespérément mais qui n’a vécu que très peu de traumatismes. Rien de très excitant je dois l’avouer, c’est terrible, et je m’en veux. C’est fou les histoires que les gens peuvent se raconter pour ne surtout pas s’aider, ne pas s’aimer…. J’éprouve de la tendresse pour mes patients, mais il faut avouer que la plupart d’entre eux m’indiffèrent bien malgré moi.

    Pourtant je suis fier de ce que j’accomplis chaque jour et j’aime mon confort. Mon cabinet ressemble en tout point à ce que je m’étais imaginé des centaines de fois durant mes années de fac. Le divan en cuir rouge, le parquet ciré et rénové des immeubles haussmanniens, le bureau en bois massif et chaque élément de décoration, stratégiquement positionné, afin d’éveiller l’inconscient dans la matière de ce lieu.

    Malgré tout, ma région natale, l’Auvergne, me manque. J’y ai grandi. Durant mon adolescence, comme la plupart de mes copains, je n’avais en tête qu’une idée : voyager… sans fuir. J’aime la richesse de ces terres. Je vais régulièrement rendre visite à mes parents. Ils tiennent une maison d’hôte sur le mont Sancy où ils accueillent les Parisiens en mal de nature. Je ne cesse de leur répéter que leurs services valent le double sur le marché de l’hôtellerie. Pourtant ils tiennent absolument à conserver le principe de base de la maison d’hôte ; accueillir l’étranger, lui offrir le gîte et le couvert sans se soucier de ce que ça peut rapporter. Mes parents sont d’une générosité qui m’épate, pourtant la vie n’a pas toujours été tendre avec eux. Ils continuent de prendre soin de ma sœur cadette, handicapée mentale, le weekend uniquement. Par chance, ils ont trouvé un centre qui accepte de s’occuper d’elle la semaine. Je suis rassuré, ça les soulage un peu.

    Leur histoire d’amour nous fait tous rêver. Ils prennent un plaisir immense à la conter à chacun des voyageurs qui s’assoit à leur table. Mon père est un Auvergnat pure souche, un vrai, un dur. C’est un homme d’une soixantaine d’années, bien conservé, reconnu dans le village pour détenir un charme ravageur dont il n’ose abuser auprès de la gente féminine. Il sait être accueillant de par son métier, mais c’est un homme dur et peut parfois se montrer très étroit d’esprit. Il ne manque jamais de rappeler à un Parisien que c’est ici la « vraie vie ». J’ai beau lui rappeler que même à Paris, on sait prendre le temps de vivre, je crois qu’il ne souhaite pas au fond qu’on lui retire ce privilège de pouvoir user de sarcasmes à propos des habitants de la capitale. Malgré le mauvais cliché qui tend à peser sur les Auvergnats, et qui voudrait que ces derniers soient radins, mon père est un homme qui a le cœur sur la main. Il renferme une profonde sensibilité, celle que ma mère a su trouver puis porter depuis plus de quarante ans maintenant.

    Ma mère est une femme issue de Fontainebleau, en région Parisienne. Il y a cinquante ans, elle est venue passer des vacances au Mont Sancy avec ses parents, et c’est ainsi qu’elle a rencontré mon père. Elle est tombée amoureuse de la région et de cet ours un peu mal léché qui, finalement a réussi à la garder auprès de lui. C’est ma mère qui est à l’origine de l’idée de faire une maison d’hôte. C’est une femme très joviale, très sociable et qui aime profondément les gens. J’imagine que c’est un incontournable lorsqu’on accueille de parfaits étrangers chez soi pour plusieurs nuits.

    L’amour entre eux ne trouve raison nulle part. Rien ni personne n’aurait parié sur une possible histoire entre ces deux individus. Lors de leur premier rencard, elle lui avait cuisiné un sauté de porc à l’ananas voulant se montrer originale, authentique et subtile à la fois. Lui s’était senti presque insulté qu’on ait osé lui offrir un plat dans lequel on mélange le sucré et le salé. Mais il y a bien une chose fondamentale qu’ils partagent tous deux, ce sont leurs valeurs.

    Ma sœur puinée semble avoir retenu l’essentiel de ce couple modèle, puisqu’elle connait un succès sans faille lorsqu’il s’agit de sa vie sentimentale. De sa vie en général. Julie est vétérinaire pour les animaux de ferme et fait la grande fierté de mes parents. Elle vit à vingt kilomètres de chez eux avec son mari, négociant en bestiaux et fait le bonheur de mes parents chaque dimanche qu’ils passent ensemble. 

    Contrairement à moi, mes parents leur fichent un peu la paix. En tant qu’ainé et unique garçon de la fratrie, ma mère m’a gâté d’un comportement bien différent. Elle est inquiète depuis presque toujours pour mon sors, trainant cette hantise que je finisse mes jours en tant que « vieux-beau garçon ». Mon père lui, est un peu déçu que je ne sois pas un homme aussi proche de la terre, comme lui, mais je sens qu’il prend sur lui. La psychanalyse est souvent perçue comme un caprice bien futile dans les campagnes. En revanche, mes parents ont connu les milieux hospitaliers psychiatriques très tôt. Forcés de vouloir guérir ma plus jeune sœur, de fait, ont rapidement su ouvrir leur esprit à ce sujet. Mais bon sang je la sentais cette pression, qui m’a peut-être poussé hors de ma région. J’ai eu très rapidement besoin de me construire ailleurs, loin, seul

    III

    Dublin, il parait que c’est une jolie ville. Peu importe, je sais déjà que je n’aurai pas l’occasion de voir autre chose que le trajet en taxi de l’aéroport au Sofitel du centre-ville. Eventuellement, ils nous auront planifié un de ces jeux absurdes pour nous faire visiter les alentours comme l’an dernier. C’est ce que l’on appelle un « team building » dans mon monde. Un jeu infantilisant censé souder les équipes après avoir passé deux jours entiers à parler des billions que nous aurons brassés l’année passée. Et de ceux que nous aurons manqués. Enfin, promis, l’année prochaine nous ferons grossir ce chiffre tous ensemble !  Mais avant, il est temps de s’amuser et de montrer nos talents de « leadership » grâce à un jeu qui, en théorie, prendra soin de gommer toute trace hiérarchique et nous permettra de montrer quel « leader » hors pair nous sommes tous… bullshit… j’ai une sainte horreur de ces jeux. Je dois faire semblant d’être enthousiaste, combattive et orientée « people » étant donné que nous aurons tous passé un test psychologique à la mords-moi-le-nœud qui définira que 99% d’entre nous sommes des « people person ». Puis plus tard, une fois que nous jouerons tous ensemble, chacun exacerbera son profond individualisme devant chaque membre du top management. Parce que oui, l’intérêt de ce jeu aussi est d’avoir l’occasion de jouer dans la même cour que les membres du « board », que l’organisation aura pris soin de répartir au sein des différentes équipes. Calvaire… ils devront donc se cogner la plèbe pendant trois bonnes heures et faire semblant de leur donner l’illusion qu’ils sont égaux.

    Je me demande bien quelle originalité ils nous réservent cette année. Quoi qu’il en soit, je sais que nous aurons tous l’opportunité de nous la coller bien comme il faut, et j’en profiterai alors pour me rapprocher de ce directeur commercial sur lequel je lorgne depuis des mois. Enfin, un homme marié, une fois de plus. Peu importe, le but n’étant pas de lui passer la bague au doigt, mais bel et bien de jouer à ce jeu de séduction qui m’excite plus que tout. Il va tellement regretter d’être marié. Lui donner envie, l’aguicher en toute discrétion et élégance, pour enfin, qu’il ne pense plus qu’à ça.

    Certains dirons que je suis une manipulatrice cruelle et sans scrupule. Eh bien moi je me réconforte à l’idée qu’il soit affaire de justice. Si certaines peuvent jouir d’amour et de complicité depuis plus de vingt ans, moi j’ai bien le droit de jouer mon rôle de fantasme jusqu’au bout et d’en tirer certains bénéfices. J’aime croire que les hommes me désirent et m’admirent, me contant ces histoires où j’incarnerais alors un idéal inaccessible. Tout compte fait, je ne suis pas bien maline, puisque je suis me condamne à résider en l’état de fantasme et d’idéal, au point que les hommes n’osent même plus m’approcher. N’est-ce pas plus mal après tout ? J’observe toutes ces femmes qui ont quasiment renoncé à toute trace de féminité, après avoir attiré le mal reproducteur dans leurs filets, bercées dans une routine et une illusion de couple. Je ne sais pas finalement à quelle place je préfère me trouver. A savoir maintenant s’il n’y aurait pas un juste milieu… ?

    J’ai un problème avec les hommes, je n’ai pas eu de père étant petite. Sans blague, c’est la mélodie que me joue ma meilleure amie depuis quinze ans. En effet, pas besoin d’être Carl Gustave Jung pour en faire l’analyse, enfin ça me fait une belle jambe. Je le sais depuis que je suis en âge de tolérer les aléas de mes hormones et pourtant, tout ça n’a rien changé à la donne. Caroline me tanne pour que j’aille voir un psy, je ne sais pas, j’y pense mais je ne suis pas sûre que ces choses-là soient faites pour moi.

    IV

    Samedi, huit patientes au total. La majorité d’entre-elles sont en thérapie depuis plusieurs mois. Il parait qu’on attire le patient dont on a besoin. Ce qui est étrange, c’est que depuis quelques temps je ne ressens plus vraiment le transfert opéré. Nous allons souvent toucher des choses intéressantes, mes patientes ont besoin de moi, parce que la routine s’est installée. Au-delà d’une volonté réelle d’avancer. C’est malhonnête.  Je représente leur réconfort de la semaine en quelques sortes, un rendez-vous qu’elles attendent pour avoir enfin l’occasion de parler d’elles. Car c’est terrible mais les gens n’écoutent plus. Ils sont trop occupés à se prendre en photos. Je dois avouer que cette tendance au narcissisme m’inquiète un peu. J’en viens à penser que si l’époque veut ça, c’est une forme de revendication qui a ses droits. Nous nous inquiétons certainement plus qu’il n’en faut, comme chaque fois qu’un nouveau comportement se dessine. Enfin cette tendance me désole. Qu’est-ce-que cette manie de transformer la réalité, d’ajouter des « filtres » sur leur apparence pour finalement se mentir à ce point. Maquiller la réalité. L’autre jour j’observais les photos d’une jeune cousine éloignée, Camille qui ne peut plus « poster » une photo d’elle sans y avoir ajouter une dizaine de filtres. Puis elle est tombée sur une photo d’elle, sans retouche, sans maquillage. Le mal-être qui s’en est ressorti d’elle fut bouleversant, Camille se déteste et ces filtres lui permettent de tenir l’illusion encore un peu plus longtemps. Je suis inquiet pour Camille et sa génération.

    Lorsque j’ai débuté ma carrière, je croyais fortement à l’effet papillon qui voudrait qu’un battement d’aile, le mien peut-être, suffirait à changer les choses. Puis lorsque je vois notre société dans de telles souffrances et qui pire que ça, qui persiste à aller mal, alors je me dis à quoi bon. Je perds un peu la foi. Peut-être est-ce dû à ma quarantaine entamée, peut-être devrais-je en parler à mon superviseur. Peut-être devrais-je changer de métier et donner un sens différent à ma vie. Ou simplement déménager, changer de patientèle, là où les gens qui consultent vont vraiment mal, à la campagne, en Auvergne par exemple… J’ai besoin d’y remettre du sens, de trouver de nouveau ma place, d’avoir envie, de me sentir puissant et utile.

    J’éprouve quelques plaisirs dans ma vie personnelle, mais rien de très excitant en fin de compte. Mes amis m’entourent convenablement, j’entretiens une vie mondaine divertissante, et je sors régulièrement m’instruire. Je voyage lorsque la période me le permet. Professionnellement, je tends vers une progression incessante, je me diversifie, assiste à des stages, découvrant de nouvelles techniques de thérapie. J’anime des conférences partout en France et ai atteint le niveau de reconnaissance que je désirais plus que tout étant plus jeune. La profession connait mon nom et mes pratiques sont mentionnées dans certaines revues psychologiques. Malgré tout cela, il n’y a plus rien qui m’excite, la nouveauté se fait désirer et je crois que j’ai juste besoin de transpirer.

    V

    « Thank you so much for attending this wonderful meeting, we would be grateful to see your feedback to do even better next year{1} !!! » Pfff ces Américains, jamais dans la demi-mesure.

    Je suis blasée comme à chaque fois que je ressors de ces meetings. Lors de la dernière partie du séminaire, nous avons tous été récompensé. J’ai donc eu le privilège de recevoir un Award imprimé vulgairement sur une feuille A4 et une bouteille de champagne certainement offerte par l’hôtel lors de la réservation.  Il y a un an je

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