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La quatrième fée: Un roman émouvant
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La quatrième fée: Un roman émouvant
Livre électronique145 pages1 heure

La quatrième fée: Un roman émouvant

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À propos de ce livre électronique

Chelsea, cavalière passionnée de compétitions hippiques, mord la vie à pleines dents jusqu'à ce que tout bascule...

Voici une légende vietnamienne qui raconte l’histoire de trois fées.
La première fée veille sur l’embryon, le fœtus et la mère pour leur donner force et vigueur pendant la grossesse. La deuxième fée s’occupe de la naissance pour que la mère soit libérée rapidement et que l’enfant vienne au monde en bonne santé. La troisième apparaît quand vient l’heure de mourir : elle nous aide à passer la porte vers ce monde que l’on dit meilleur, à nous donner le courage et à nous apaiser.

Qu’arriverait-il si, par un rendez-vous insoupçonné, une quatrième fée venait faire trébucher cette dernière ?

Avec ce neuvième opus, Brigitte Guilbau nous revient avec un roman dans la mouvance « Inclassables ». Tout dernier né de son esprit, La quatrième fée vous plonge dans les doutes et les tourments d’une mère voulant sauver son enfant.

Un suspense émotionnel, une leçon d’amour et de continuité sont au rendez-vous de ce roman poignant.

EXTRAIT

Très typée, la jeune cavalière à la peau mate, aux longs cheveux ébène tressés, aux grands yeux bruns était vêtue totalement de noir, des mini-chaps au
casque. Jusqu’à sa longue natte tombant dans le dos et qui, parfois, venait se confondre avec la robe de sa monture comme une connexion supplémentaire,
fluide et caressante. Beau et elle ne faisaient qu’un : il frémissait à son contact, elle vibrait au sien.
Chelsea se pencha vers sa tête en déplaçant sa mentonnière qui la dérangeait toujours et flatta son encolure pour le calmer. Elle reconnaissait à son souffle son excitation mêlée d’inquiétude.
C’est un carrefour du hasard et du destin ou quelque chose qu’elle ne nommait pas qui les avait fait se rencontrer et Beau était, jusqu’à aujourd’hui, sa plus belle rencontre. Celle qui ne lui laissait aucun goût amer dans le coeur ou billes de dépit dans le ventre.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Petite fille, née en hiver d’un père d’origine bretonne et d’une mère ardennaise, j’ai affiché très rapidement un caractère trempé.
Aujourd’hui, je suis professeur de cours philosophiques. Active et engagée, mes objectifs pédagogiques et mes travaux d’écriture sont tous tournés vers la réflexion humaniste, certains avec force et désespoir, d’autres avec l’ironie propre aux vrais sensibles, mais toujours avec le même dénominateur commun : la condition de l’Homme, ses espoirs et ses doutes.
Cet engagement citoyen m’a valu la reconnaissance de mes pairs avec le prix de la Fondation Reine Paola pour l’enseignement, le prix de la Communauté Française de Belgique et le prix Condorcet-Aron. En 2003, j’ai été Namuroise de l’Année et reconnue « Enseignant Entreprenant ». Certaine que les actes prévalent sur les paroles, j’affiche une attitude résolument anti-tartuffe en disant qu’il n’est pas nécessaire d’avoir une face de Carême pour défendre la vie car défendre la vie c’est l’aimer. J’apprécie cette réflexion de Zola qui dit qu’il faut savoir où on veut aller, que c’est bien... mais que c’est encore mieux de montrer qu’on y va et il m’arrive d’ajouter « Tu veux du bonheur ? Donne du bonheur... »

LangueFrançais
Date de sortie9 févr. 2018
ISBN9782930848266
La quatrième fée: Un roman émouvant

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    Aperçu du livre

    La quatrième fée - Brigitte Guilbau

    Le chapitre un,

    où tout commence quand tout finit.

    Le steeplechase serait né au dix-huitième siècle en Irlande. C’était une course de chevaux en pleine campagne, les concurrents devant courir de clocher d'église en clocher d'église, steeple by steeple en anglais et s'apparentaient alors à ce qu'on nomme aujourd'hui le cross-country.

    La première édition sur circuit délimité et parsemé d’obstacles eu lieu dans la ville de Bedford en 1810, mais la reconnaissance officielle de l’ English National Steeplechase » ne se fit que le 8 mars 1830 lors d’une course entre Bury Orchardn Harlington – Bedfordshire et l’obélisque de Wrest park.

    Et c’est justement derrière cet élastique que Chelsea maîtrisait Beau de Maka Wanbli, son étalon pie White and Black, son bébé, ce cheval qu’elle avait vu naître et qui reconnaissait sa voix entre mille. Chelsea était d’ailleurs convaincue que c’est parce qu’elle s’était penchée la première sur son oreille et lui avait murmuré qu’il était le plus beau et le plus vaillant qu’il lui faisait confiance : les chevaux, comme les humains, cherchent toute leur vie cette confiance à offrir à celui qui touchera leur cœur, les couvrira de leur tendresse et partagera, dans le regard et les mots tendres, la quiétude de l’affection.

    Très typée, la jeune cavalière à la peau mate, aux longs cheveux ébène tressés, aux grands yeux bruns était vêtue totalement de noir, des mini-chaps au casque. Jusqu’à sa longue natte tombant dans le dos et qui, parfois, venait se confondre avec la robe de sa monture comme une connexion supplémentaire, fluide et caressante.

    Beau et elle ne faisaient qu’un : il frémissait à son contact, elle vibrait au sien.

    Chelsea se pencha vers sa tête en déplaçant sa mentonnière qui la dérangeait toujours et flatta son encolure pour le calmer. Elle reconnaissait à son souffle son excitation mêlée d’inquiétude.

    C’est un carrefour du hasard et du destin ou quelque chose qu’elle ne nommait pas qui les avait fait se rencontrer et Beau était, jusqu’à aujourd’hui, sa plus belle rencontre. Celle qui ne lui laissait aucun goût amer dans le cœur ou billes de dépit dans le ventre.

    Il lui avait offert sa fidélité indéfectible comme elle la sienne et jamais elle ne lui ferait défaut. Chelsea avait, depuis sa plus tendre enfance, compris que l’amour, le vrai, celui qui ne déçoit pas, celui qui ne soumet pas, celui qui ne profite pas, celui qui ne ment pas, est équin.

    Il n’y a pas que les humains, se disait-elle souvent, qui ont besoin d’être encouragés et reconnus dans leurs efforts, les chevaux c’est la même chose. Maltraités, humiliés, ils deviennent soit des canassons, soit des révoltés qui ruent, se cabrent et mordent la main qui se tend.

    Mais, pour l’heure, elle devait le faire patienter derrière cet élastique qui l’affolait.

    En steeplechase, les obstacles sont plus hauts et plus complexes que dans la course de haies. Il y a des talus, des contrebas, des fossés, des haies, des rivières, des douves, mais c’est justement ça qui plaisait à Chelsea car il n’y avait rien de mieux qu’une course de steeplechase pour se sentir vivante. Celle-ci était organisée dans le cadre d’une récolte de dons pour un projet humanitaire national. Y participer était un honneur triplé par la satisfaction de collaborer de façon caritative et à une œuvre et la reconstitution des célèbres courses irlandaises du siècle dernier.

    Chelsea était donc plus que prête vu que ce n’était que du plaisir. Quel que soit le gagnant, une somme équivalente aux billets vendus pour assister à l’événement serait versée à la recherche contre la leucémie et le cancer. Une course pour le plaisir de partager le bonheur de courir et la santé, que demander de plus ?

    Gagner ?

    Oui, évidemment…et chaque concurrent souhaitait en secret la même chose. Caritatif, d’accord, détachement et abnégation, ah que nenni !

    La météo était à l’image des objectifs de cette journée : belle et prometteuse.

    Le cœur battant, elle ajusta une dernière fois la souplesse de ses rênes afin qu’elles glissent entre ses doigts et permettent à Beau de se détendre en les mâchouillant. La cavalière vérifia ensuite ses éperons qu’elle n’utilisait qu’en outil de précision allongeant sa jambe car Beau était plus large que la moyenne et elle était petite. Elle s’obligea à relaxer les muscles de ses cuisses afin qu’il n’en perçoive pas la tension et fixa le point d’horizon de l’arrivée.

    Beau ne voyait encore que l’élastique.

    Il ne fallait pas rater le départ et celui-ci était imminent.

    Quand le drapeau s’abaissa, elle s’élança dans la course.

    Beau réagit immédiatement à ses injonctions et fila vers le premier obstacle. Chelsea lui murmurait ses ordres. La fusion entre la femme et son cheval était totale. Beau l’écoutait, ses oreilles se rabattaient légèrement en arrière quand elle disait un mot, il n’en fallait pas plus. Ils avaient des codes précis entre eux et il suffisait parfois d’un claquement de langue ou d’un « oui » murmuré… Elle sentait la foulée s’allonger. Beau doubla le premier cheval sur l’extérieur et le laissa sur place, puis, l’encolure projetée, il dépassa les deux autres au pied de la colline. Beau amorça la remontée comme s’il était doté d’une énergie sans bornes.

    Chelsea était au paradis, un paradis de naseaux frémissants, de bruits de galops, de respirations saccadées, simultanées entre le cavalier et son cheval. D’osmose parfaite.

    Elle se sentait comme un arbre dans le vent, les racines bien plantées à travers les jambes solides, musclées de son étalon trop massif pour les critères chers aux puristes pudibonds et coincés dans leurs notions du beau, débile et restrictif.

    Pour elle, Beau était le plus équilibré, le plus harmonieux et le plus représentatif cheval, symbole de l’équidé majestueux et solide.

    Pour eux, il était mal équilibré et dans le corps et dans la robe.

    Sa tête était noire jusqu’à l’encolure avec une tache blanche sur un œil, ce qui lui donnait un air cocasse qui ne faisait pas rire les fats pète-culs juges. Mais ça ne rit jamais un juge.

    Normal, ça juge.

    Les zones blanches de son corps se répartissaient ensuite de çà, de là, au hasard, dans le noir corbeau et traversaient la ligne du dos mais la majorité des taches était sur les cuisses et les jambes. Les limites entre les couleurs étaient bien nettes et en le brossant, Chelsea aimait comparer la couleur de la peau, différente sous les poils blancs ou noirs. Sa crinière et sa queue étaient blanches.

    Il était son ancrage, ses racines, sa terre et elle était les branches et le tronc de l’arbre de vie.

    Oui, à eux deux, ils étaient la vie. La vraie. Celle qui défie, qui encaisse, qui se bat et file vers le but ultime : la victoire sur soi-même et les défis qu’on s’est personnellement imposés.

    Dans cette course, Chelsea et Beau avaient de concert leur place dans le cycle de l’univers et à chaque fois, ils renaissaient. La jeune femme n’avait pas le sentiment de le monter mais bien de faire corps avec lui qui faisait plus de dix fois son propre poids.

    Plus petite que la moyenne des femmes, elle aimait son cheval trop massif. Comme un couple, finalement, avec ces femmes menues qui aiment la tendresse d’hommes trop grands parce qu’elles confondent taille et protection.

    Leur couple était inaliénable, pensait-elle, indestructible et Beau ne la décevrait jamais. Malgré son jeune âge, Chelsea avait eu l’intelligence d’apprendre à se connaître avant d’attendre que son équilibre vienne des autres. Consciente que ces mêmes autres ne sont jamais là, finalement, que pour espérer trouver leur propre stabilité grâce à nous.

    Très jeune, Chelsea l’avait compris et c’est en voyant naître Beau et en se couchant dans la paille à ses côtés qu’elle le lui avait murmuré. A vingt-quatre ans, elle avait déjà le sentiment d’avoir cerné la gent masculine. Ceux qui ont la sagesse due à leur âge savent qu’on ne sait jamais tout des hommes et qu’il faut une vie pour se rendre compte que l’on ne sait rien mais Chelsea en était persuadée comme on peut avoir des certitudes de jeunesse.

    À l’époque de la naissance de Beau, la jeune fille était en vacances dans un centre équestre avec des amies suivies par camaraderie. Cependant, le Horse Club ne l’attirait pas. Une récente rupture lui faisait prendre de la distance avec les garçons et ce recul lui donna la renommée d’être sauvage. Chelsea ne démentit personne, mais c’était sans mérite : elle préférait la solitude aux flirts et l’odeur de l’écurie à celle des cigarettes.

    C’est ainsi qu’un soir, cet inaccessible palefrenier assista à la naissance d’un magnifique cheval mâle destiné à la reproduction et immédiatement destitué de sa fonction, sans même savoir s’il avait des attributs, sans son consentement, à cause de sa morphologie par ces mêmes juges qui ne souriaient déjà pas à l’époque. Il ne correspondait pas à la norme.

    Quand Beau s’était mis debout et, chancelant, avait fait ses premiers pas, Chelsea avait marché à quatre pattes avec lui en riant d’elle-même et de son amour déjà éclatant. La jeune femme avait trouvé son nom en croisant son regard et en le caressant. Il avait frémi quand elle avait murmuré « tu es beau » et avait eu la certitude qu’il avait acquiescé.

    Comme cet étalon ne pouvait pas en être un selon des critères humains, il y eut une discussion entre éleveur et vétérinaire au sujet de son éventuelle castration mais Chelsea s’interposa. Ils ne l’aimaient pas ? Elle l’aimait. Ils le jugeaient, elle l’accueillait. Il ne valait rien ? Tant mieux, elle n’était pas riche. Et c’est ainsi qu’il changea de propriétaire en gardant « ses burnes ». Son attachement à sa jeune écuyère venait peut-être de là…

    Avant d’inscrire son nom dans le carnet, soucieuse d’avoir son approbation, elle s’adressa à lui :

    – Tu te nommes Beau Saint George, c’est le patron de la chevalerie. Tu aimes ?

    Mais elle eut le sentiment, en entendant prononcer et résonner son nom dans le box, que quelque chose clochait.

    Beau, le terme était acquis, il avait accepté. Mais Saint George ne l’enthousiasmait pas.

    Il attendait manifestement une autre proposition.

    Peut-être, se dit-elle, se souvient-il de ses

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