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Il était une fois, une nuit éternelle: Thriller fantastique
Il était une fois, une nuit éternelle: Thriller fantastique
Il était une fois, une nuit éternelle: Thriller fantastique
Livre électronique333 pages3 heures

Il était une fois, une nuit éternelle: Thriller fantastique

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À propos de ce livre électronique

Dans une cité peuplée d'enfants, une fillette est retrouvée sans vie...

Au centre d'une petite ville noyée dans une Nuit éternelle, un cri de douleur retentit. Sur une grande place, juste en dessous d'un lampadaire vacillant, une enfant est allongée par terre...
La cité des enfants, complètement hermétique au monde des adultes, se laisse envahir par la peur qu'a provoquée la mort d'une de ses habitantes. Les quartiers de la ville, autrefois unis, entrent alors en conflit : Sigfrid, prince des Singes de la Nuit, s'attaque aux Satines du Jour malgré les avertissements des Mains Sales du Crépuscule. Au centre de cette décadence; Dragon, le dernier des frères, essaye de rétablir l'équilibre de la cité en retrouvant le meurtrier de la petite fille.

Découvrez un univers étrange et déroutant dans ce thriller fantastique angoissant !

EXTRAIT

Au centre d’une petite ville noyée dans une Nuit éternelle, un cri de douleur retentit. Des ombres projetées sur des murs bleu et blanc s’agitent. Sur une grande place, juste en dessous d’un lampadaire vacillant, une enfant est allongée dans une mare de sang. Ses cheveux châtains décoiffés lui couvrent une partie du visage. Son ventre est complètement déchiré. Elle n’a déjà plus la force de bouger, seules des larmes, qui coulent sur ses joues encore roses, et le bruit de sa faible respiration témoignent de sa vie. Des dizaines enfants s’agglutinent autour d’elle sans qu’aucun d’eux ne s’approche réellement. Les lumières jaunes de la ville, projetant leurs silhouettes sur le sol, plongent la petite fille allongée dans l’obscurité.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Né à Saint-Étienne et élevé dans le sud de la France, Swann Zapata choisit de partir de l’autre côté du pays, à Lille pour entreprendre des études de cinéma. Influencé par la littérature, la musique, la peinture, mais aussi les sciences et la philosophie, une idée commence à germer dans sa tête : créer un conte contemporain, miroir de notre monde en constante évolution. Ce n’est qu’une fois baigné dans le brouillard et le vacarme parisien que le projet Il était une fois est né.
LangueFrançais
Date de sortie28 mars 2018
ISBN9782374641201
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    Aperçu du livre

    Il était une fois, une nuit éternelle - Swann Zapata

    LA CITE DES ENFANTS

    CHAPITRE UN

    La Nuit

    Au centre d’une petite ville noyée dans une Nuit éternelle, un cri de douleur retentit. Des ombres projetées sur des murs bleu et blanc s’agitent. Sur une grande place, juste en dessous d’un lampadaire vacillant, une enfant est allongée dans une mare de sang. Ses cheveux châtains décoiffés lui couvrent une partie du visage. Son ventre est complètement déchiré. Elle n’a déjà plus la force de bouger, seules des larmes, qui coulent sur ses joues encore roses, et le bruit de sa faible respiration témoignent de sa vie. Des dizaines enfants s’agglutinent autour d’elle sans qu’aucun d’eux ne s’approche réellement. Les lumières jaunes de la ville, projetant leurs silhouettes sur le sol, plongent la petite fille allongée dans l’obscurité.

    Un enfant

    Une enfant meurt…

    Un autre enfant

    Un enfant en a tué un autre…

    Un troisième enfant

    C’est Lilou, une des Satines…

    Quatre silhouettes, plus grandes que celle des enfants, arrivent parfaitement alignées. Elles sont habillées d’une grande cape bleue qui traîne sur le sol. Chacune d’entre elles porte un masque sur lequel est dessiné un visage en train de pleurer, un visage différent par personne.

    Les quatre Capes Bleues s’approchent doucement de l’enfant en train d’agoniser. Le sang qui se propage par terre commence à recouvrir leurs vêtements. L’une d’entre elles se baisse pour prendre la petite fille dans ses bras avant de revenir sur ses pas. Une rivière de sang, prenant sa source dans le ventre déchiré de la petite fille, coule derrière eux.

    Un par un, silencieusement, les enfants commencent à les suivre. La mare de sang, inondant désormais presque toute la place, se retrouve de nouveau éclairée. Les quatre Capes, presque entièrement recouvertes de rouge, traversent toute la ville à pied. Les traces de pas pourpres, laissées par les enfants, se multiplient et parcourent des dizaines de ruelles. Au-dessus d’eux, des centaines de câbles en acier, partant de tous les immeubles, se mélangent à différentes hauteurs.

    Les Capes Bleues, et le groupe d’enfants qui les suivent, finissent par arriver devant un immense rocher tapissé de peinture bleue et blanche. Sans s’arrêter, ils empruntent un grand escalier à paliers longeant les parois de la pierre jusqu’à son sommet. La rivière écarlate, qui s’écoule depuis le ventre de la petite fille blessée, couvre les marches.

    Une ombre dans l’obscurité, loin des lumières des lampadaires, est restée sur la grande place. Une fois le dernier enfant parti, elle se met silencieusement en mouvement vers la tache rouge qui s’étale sur le sol. La lumière des lampadaires, en retirant le voile d’obscurité qui le couvrait, éclaire un jeune homme habillé d’un long poncho teinté aux couleurs de la Nuit. Un masque blanc, posé sur le dessus de sa tête, couvre la moitié supérieure de son visage et plonge le reste dans le noir. Trois paires de cornes, placées de part et d’autre du masque, s’entortillent autour de sa tête.

    Le jeune homme s’agenouille pour regarder la flaque de plus près. Une substance noire se mélange au rouge du sang. Des traces de pieds, du même noir, dessinent un petit chemin qui disparait dans une ruelle étroite. Les lampadaires qui l’éclairent ne cessent de vaciller. Le jeune homme se prend, soudainement, une charge électrique dans les pieds. Sans y faire attention, il bondit en direction de la rivière de sang.

    Avec une élégante souplesse, il saute, d’immeuble en immeuble, en évitant les câbles qui y sont accrochés, comme si son corps ne subissait pas la gravité. En une dizaine d’enjambées, sans tremper ses pieds dans la rivière de sang, il arrive au pied du rocher.

    Comme sur tous les murs qui entourent la cité, les parois de la gigantesque pierre sont recouvertes d’une peinture bleue très claire. De grosses taches blanches, de tailles différentes, s’étalent dessus. Le jeune homme n’est qu’un petit point noir noyé dans cet océan.

    Le jeune homme habillé aux couleurs de la Nuit

    On dit qu’autrefois c’était la couleur du Ciel. Mais à cette époque, il n’était surement pas taché de rouge.

    La rivière de sang qui s’écoule doucement sur les marches de l’escalier déborde et laisse de grandes traces verticales sur le bleu du Ciel peint.

    Le jeune homme habillé aux couleurs de la Nuit

    On dit aussi que le Ciel était habité par des milliers de lumières.

    Une voix pénétrante

    Maintenant, il est noir.

    Un peu plus loin, un homme du même âge est adossé contre le rocher. Son corps, démesurément grand, est entièrement recouvert de muscles. Il est seulement habillé d’un pantalon vert sapin, pieds et torse nus. Une lune est dessinée en dessous de son œil droit vert et une étoile au-dessus de son œil gauche bleu. Ses cheveux blonds tirés en arrière descendent jusqu’à ses épaules. Un sourire marqué déforme la moitié de son visage.

    Les deux hommes regardent dans des directions opposées, l’un se tient devant le Ciel peint tandis que l’autre a le visage tourné vers une gigantesque tour qui domine toute la ville. L’édifice à cinq façades. Au sommet de chacune d’entre elles se trouvent d’imposants cercles de métal éclairés par des lumières jaunes. Au centre de ces cercles sont accrochées de grandes aiguilles tournant toutes dans le même sens à des allures variées. Des centaines de câbles en acier partent de la tour à différentes hauteurs pour arriver dans toute la ville.

    Sans rien dire de plus, le jeune homme habillé aux couleurs de la Nuit s’élance vers le sommet du rocher. Afin d’éviter les escaliers ensanglantés, il monte en marchant verticalement sur le Ciel. Des éclairages éblouissants, provenant d’un plateau situé de l’autre côté de la cité, l’éclairent.

    L’Aurore

    Arrivé au sommet du rocher, le jeune homme regarde les lumières éclatantes, en contre bas, puis continue de marcher. Un bâtiment imposant se dresse devant lui. La structure est gigantesque : deux énormes piliers, posés sur un petit escalier, gardent une somptueuse porte d’entrée. Chaque façade de l’édifice, dépourvue de fenêtre, est entièrement sculptée de visages d’anges et de démons en pleurs. Sur la petite place en face de cette bâtisse est construite une étrange fontaine. Des dizaines de mains taillées dans de la pierre noire recueillent les larmes d’une enfant modelée dans une roche blanche. Elle tient deux fleurs dans une main. Autour de la fontaine, une multitude d’enfants, à la fois curieux et effrayés, attendent silencieusement.

    Le jeune homme habillé aux couleurs de la Nuit franchit la foule d’un bond et tombe derrière le temple. Il ouvre une petite porte puis la referme derrière lui. Une salle s’étendant à perte de vue se dévoile. Des dizaines de piliers, parfaitement alignés, soutiennent un toit à peine visible. D’imposants lustres, accrochés à différentes hauteurs, éclairent toute la pièce. La rivière de sang, qui a continué jusqu’ici, se termine à côté d’un lustre qui rase le sol. Les quatre Capes tachées de rouges sont assises en losange autour de la jeune fille blessée. L’enfant a arrêté de pleurer.

    Un lourd bruit mécanique submerge la salle. La grande porte s’ouvre. Une jeune femme avec une tunique beige entre en premier. Un bandeau rouge tient ses longs cheveux bruns en arrière tandis qu’un regard noir assombrit son visage. Juste derrière, une femme un peu plus jeune, blonde aux yeux bleus, habillée en vert, l’accompagne. Des tresses, habilement mêlées, décorent leur chevelure. Un peu plus loin ; des dizaines de filles, habillées et coiffées de la même manière, les suivent. La jeune femme blonde se met spontanément à courir en direction de l’enfant qui ne bouge plus. Elle la prend dans ses bras, des larmes coulent sur ses joues.

    La jeune femme blonde (en pleurant)

    Lilou !

    La jeune femme au bandeau rouge (avec un regard noir qui cache sa tristesse)

    Qu’est-il arrivé à notre sœur ?

    Le jeune homme habillé aux couleurs de la Nuit

    Son corps a été déchiqueté par un monstre qui efface ses traces dans l’obscurité.

    Une fille au loin

    La folie des Singes va trop loin !

    Une autre fille

    Ils ne méritent pas de faire ce qu’ils veulent, ils vont nous le payer !

    Le jeune homme habillé aux couleurs de la Nuit

    Lilara, je te demande de ne rien faire.

    Lilara, la jeune femme au bandeau rouge

    Je ferme les frontières du plateau du Jour.

    Le jeune homme habillé aux couleurs de la Nuit

    La cité des enfants ne peut survivre si les quartiers ne fonctionnent pas ensemble.

    Lilara

    La cité ne fonctionne pas non plus si les enfants s’entretuent. Une Satine est morte et je dois protéger les autres. Je ne reviendrai pas sur ma décision.

    Le jeune homme habillé aux couleurs de la nuit

    Une larme s’essuie quand elle est seule, mais ne peut plus s’effacer lorsqu’elle finit par en faire couler d’autres.

    Lilara

    Le sang d’une sœur ne s’efface pas. Tu devrais le savoir mieux que quiconque, toi, Dragon, le dernier des frères.

    Dragon, le jeune homme habillé aux couleurs de la Nuit, retire le masque de sa tête pour le poser sur son cœur. L’obscurité couvre une partie de son visage mais ne réussit pas à voiler ses yeux bleus en forme d’amande. Ses cheveux noirs, au-dessus de son crâne, dessinent une crête plaquée en arrière.

    Dragon

    Je le comprends. Mais au lieu de chasser le monstre, tu le nourris.

    Le jeune homme recule doucement jusqu’à disparaitre entièrement dans le noir. Lilara se rapproche de ses sœurs.

    Lilara

    Lilune, on va rentrer à la maison maintenant.

    La jeune femme prend le corps de la petite dans ses bras. Lilune, maintenant toute tachée, la suit tête baissée. Elles traversent, ensemble, le groupe de filles puis la foule d’enfants toujours silencieuse. Sans s’arrêter, elles descendent un long escalier de fer et arrivent au plateau éclairé parles lampes éblouissantes.

    CHAPITRE DEUX

    Dans le temple, près du lustre qui rase le sol, les quatre Capes Bleues se séparent. Trois disparaissent ensemble tandis que la dernière reste assise au milieu de la pièce. Des larmes tombent derrière son masque et se mélangent au sang qui coule entre ses mains tremblantes. Sans qu’elle réagisse, le lustre à côté d’elle monte doucement au plafond. L’obscurité s’installe.

    Une bougie, venant du fond de la pièce, s’approche. Une autre Cape Bleue la tient. Le visage sur son masque est aussi torturé que déformé.

    La Cape Bleue au masque torturé (avec une voix masculine)

    Que fais-tu encore ici ?

    La Cape Bleue en pleurs (avec une voix féminine)

    Je… je n’y arrive pas.

    La Cape Bleue au masque torturé

    Encore une fois, tu te démarques par ta faiblesse. La peine qui t’accable est bien maigre comparé à Aquilis et sa détresse. Nous sommes des Larmes, nous représentons le plus grand des tourments. Tu ne peux te permettre de te laisser abattre par la seule mort d’un enfant.

    Les larmes que tu verses nettoient le sang qui coule entre tes doigts, mais il n’est pas suffisant pour faire disparaitre le rouge qui envahit le bleu de ta cape. Nous ne sommes pas des larmes de sang.

    La Cape Bleue en pleurs (n’arrivant pas à retenir ses larmes)

    Je vous prie de m’excuser. Mon attitude fait honte aux Larmes.

    Je vais la nettoyer tout de suite.

    La Cape Bleue au masque torturé

    Tu nettoieras aussi le sang que l’enfant a versé sur le rocher.

    La Cape Bleue au visage torturé pose la bougie au sol et disparait dans le noir. La Larme tachée de rouge prend un instant pour souffler puis attrape l’objet avec ses deux mains. Elle se lève, traverse la salle, passe une lourde porte et arrive devant quelques marches d’escalier qui s’enfonce dans un petit bassin. Elle pose sa bougie sur le rebord et, sans se déshabiller, plonge dans l’eau.

    Le sang s’écoule de la cape et teinte de rouge l’eau transparente. Une fois entièrement submergée, la jeune femme enlève ses vêtements, mais garde son masque. De longs cheveux blonds tombent sur ses épaules et couvrent sa poitrine. Après s’être lavé le corps, elle se pose contre le rebord du bassin, prend une grande inspiration puis souffle tout l’air de ses poumons. Bien qu’elle ne soit pas en face d’elle, la bougie s’éteint.

    L’obscurité tombe d’un coup sur ses épaules et la tire vers le bas. Prise de panique, elle bouge dans tous les sens et s’étrangle avec sa propre cape. Son vêtement, l’eau et l’obscurité semblent former un seul et même fluide qui s’enfonce dans sa gorge pour la faire taire. La jeune fille a beau se débattre pour revenir à la surface, ses mouvements l’attirent inexorablement vers le fond.

    En tâtant les parois du bassin, elle réussit à se diriger vers les marches de l’escalier et sort la tête de l’eau. Elle avance pour se dégager du bassin, mais un poids la tire en arrière et la fait tomber. La jeune femme tape la tête contre une marche et brise le masque qui reste accroché à elle. Sonnée, elle utilise ses dernières forces pour tirer sur ses bras et enfin s’extraire de l’eau. Elle retire la cape, encore tachée de sang, de son cou et reste nue, sur le bord du bassin, en tremblant.

    CHAPITRE TROIS

    Le Jour

    Lilara et Lilune sont devant un grand cerisier au beau milieu d’un champ de blé. L’arbre est rempli de fleurs roses qui tombent délicatement sur de la terre brune. Derrière elles ; des centaines de filles, toutes plus jeunes, se tiennent debout. Une poignée de Capes Bleues aux masques en pleurs sont aussi présentes. Elles ont les mains jointes et murmurent des poèmes.

    Les Capes Bleues (ensemble)

    Depuis l’Aurore au Crépuscule,

    Nous te pleurons comme Aquilis pleure la mort de ses parents.

    Bien que notre existence contre la sienne soit minuscule,

    Nous partageons sa tristesse et ses tourments.

    Que les larmes engendrées par sa mort,

    Abreuvent la terre de nos corps.

    Aussi loin que nous existerons,

    Le souvenir de l’enfant nous protègerons.

    Nous cultiverons notre peine,

    Pour que sa disparition ne soit pas vaine.

    Un jeune homme, avec ses mains abimées, recouvre de terre le corps de Lilou décoré par des fleurs de Lys. Il est habillé d’un tee-shirt bordeaux et d’un pantalon marron. Ses yeux violet foncé, cachés derrière ses cheveux blonds bouclés, ne cessent de se diriger vers Lilune. Un couteau très large, rangé dans son étui, décore sa ceinture. Il a le regard dur, mais ne pleure pas.

    Suspendus à une gigantesque structure en métal, très haut au-dessus, des milliers de lumières chauffent les champs autour d’eux. Les cultures sont étendues sur un grand plateau qui surplombe la ville. La plateforme s’étale en longueur entre le mur aux couleurs du Ciel d’antan et un fossé qui donne sur les premiers immeubles de la ville dominée par la tour aux cinq faces. Sur un des côtés, le long escalier de fer, qui mène au sommet du rocher, lie le plateau au temple tandis qu’à l’opposé un pont en pierre descend sur une grande colline.

    Une petite concentration de maisonnettes est installée au milieu des champs, à une centaine de mètres du cerisier. Sur un bâtiment plus grand que les autres, semblable à une petite tour, des voiles blancs sont étendus sur quatre longues tiges qui partent toutes du même point.

    Les lampes au-dessus du plateau sont si puissantes qu’elles arrivent à illuminer le sommet du rocher et la colline en contrebas. Une épaisse rangée d’arbres, plantés juste avant le fossé, empêche les rayons de lumière de tomber dans la ville.

    Malgré la chaleur, personne ne parle. Seuls quelques insectes, dispersés entre les blés, chantent la peine des enfants. Une fois le corps de Lilou entièrement recouvert de terre, les Larmes se tournent ensemble vers Lilara.

    Les Capes Bleues (ensemble).

    Une fois qu’une larme repose dans la terre, elle nourrit de nouveau la vie. Lilou va maintenant devenir fleur.

    Nous retournons au temple, sur le rocher de l’Aurore.

    Sans attendre de réponse, les Capes Bleues s’en vont une par une vers l’escalier de fer qui mène à l’Aurore. Le jeune homme blond aux mains usées s’approche de Lilune qui tombe instantanément dans ses bras. Alors qu’il la sert fort contre lui, elle pose sa tête en dessous de la sienne et ferme les yeux. Il l’embrasse sur le front puis s’approche de Lilara. Lilune s’assoit à genoux sous le cerisier pour ne plus bouger.

    L’homme aux mains usées

    Au Crépuscule, les Mains Sales pleurent la disparition de votre sœur. Il est bien rare qu’un enfant meure, mais la cité doit rester unie. Tu ne peux pas fermer les frontières indéfiniment. Nous nous faisons vieux maintenant et le Loup va bientôt venir chercher ceux qu’il a oubliés.

    Lilara

    Merci Eliot, mais tu seras le dernier à traverser la frontière du Jour.

    Eliot, l’homme aux mains usées

    Comme tu voudras. Une fois que ta dernière larme aura coulé, Damien aimerait s’entretenir avec toi.

    Lilara ne répond pas. Eliot regarde une dernière fois Lilune assise sous le cerisier, dans ses pensées. Il attend un instant de croiser son regard, mais elle ne daigne pas se retourner. Le jeune homme se met alors en marche.

    Lilara s’approche d’une jeune fille à côté d’elle. Cette dernière a une tunique marron et les cheveux noirs.

    Lilara

    Madille, fais construire des barrières pour fermer l’escalier de fer et le pont de pierre. Trouve Sanne et dit lui de détourner un des tuyaux d’irrigation pour amener l’eau directement au village.

    Madille, la jeune fille

    Tu es sûr que c’est ce que tu veux faire ? Sans le Jour, les enfants de la cité sont condamnés à vivre sans nourriture, loin de la lumière. Ils ont besoin que nous…

    Lilara (en lui coupant la parole)

    Ne discute pas ce que je te dis. Quel qu’en soit le prix, plus aucune Satine ne se fera tuer.

    Madille

    D’accord…

    Madille part en courant. Les autres filles se dispersent dans les champs. Lilara et Lilune restent seules, devant le cerisier. Un peu plus loin, en dessous d’un arbre se trouve une silhouette noire au visage caché par un masque blanc. Dragon, avec un air très solennel, fait un signe de compassion aux deux sœurs puis bondit dans le vide en direction de la ville baignant dans l’obscurité. Lilara ne réagit pas et s’approche de Lilune.

    Lilara

    Tu ne veux toujours pas parler ?

    Lilune assise reste dans ses pensées en regardant l’amas de terre

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