Après le terrible séisme, la nation entière est en deuil et compte ses morts par milliers
De ravissants villages de terre nichés dans l’Atlas ne sont plus que gravats et poussière
Rayé de la carte. Comme des dizaines de hameaux dans la province montagneuse d’Al Haouz, principale région touchée par le séisme. Leurs maisons construites depuis des générations en pisé, un mélange de paille et de terre, faisaient l’émerveillement des touristes, s’intégrant au paysage rocheux. Mais, faute d’armature métallique, elles se sont effondrées tels des châteaux de cartes, ensevelissant leurs habitants. L’absence de béton leur a laissé peu de chances, ils ont été assommés par l’effondrement des plafonds, asphyxiés sous les murs redevenus terre. Les routes, défoncées ou bloquées par les éboulements de pierres, retardent l’intervention des secours. Mais aussi le décompte des victimes.
Au milieu des dangereux décombres, chaque sauvetage est une épreuve et une raison de se battre
Seul indice d’une présence, un pied qui apparaît sous la lumière d’une lampe torche. Les sauveteurs savent que les premières heures sont cruciales. Alors des hommes, des femmes se sont précipités avec un matelas, de la nourriture, un peu d’eau, une pelle. Les propositions d’aide humanitaire affluent de toutes parts. Le royaume les accepte au compte-gouttes. Les sauveteurs européens parlent anglais et espagnol mais pas français. Pourtant, des liens sont irremplaçables : un million et demi de Marocains et de binationaux résident en France, 50 000 Français au Maroc ; 4 millions de Français ont fait de cette destination leur préférée, et leurs initiatives se multiplient. La politique a ses raisons que le cœur ignore.
On s’entraide avec des moyens dérisoires pour récupérer des corps, aussitôt inhumés
Grâce à l’endurance d’un voisin