Dix ans. C’est le temps qui s’est écoulé depuis que j’ai mis un pied dehors pour la dernière fois.
En ville, la nouvelle de notre passage circule vite. Les gens se massent le long de la rue, quelques personnes nous saluent, d’autres nous interpellent pour nous demander qui voyage dans le groupe. Je garde la tête basse et mes mains gantées posées sur les rênes de mon cheval, n’osant ni lever les yeux ni baisser ma capuche.
Au bout d’un moment, nous quittons la route pavée et ses attroupements. Plus nous avançons, plus les alentours s’appauvrissent. Je constate ce changement d’un œil méfiant en notant que même les cris semblent différents, sans cette jovialité qu’il y avait