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Cette vieille histoire: Un thriller bruxellois palpitant
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Livre électronique133 pages1 heure

Cette vieille histoire: Un thriller bruxellois palpitant

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À propos de ce livre électronique

Trois frères pris dans la tourmente voient resurgir les cauchemars du passé...

La perspective de révélations médiatiques provoque des remous inquiétants dans le groupe de Pierre Wellens, un magnat de l’immobilier qui a façonné le visage de Bruxelles au gré de ses intérêts.
Dans le même temps, son frère Yves cherche à faire la lumière autour d’un incident qui s’est produit lors d’un vernissage, où une jeune femme a violemment giflé l’homme d’affaires. Alors que son enquête progresse, le troisième frère Wellens, perdu de vue, indique à Yves où rencontrer cette femme.
Cet entrelacs de relations renvoie à une vieille histoire où les frères, ligués contre un père alcoolique et violent, ont pris leur indépendance. Un événement fondateur qui a révélé leurs natures profondes et les poursuit sans pitié...

Un thriller politique haletant et parfaitement ficelé au cœur de Bruxelles !

EXTRAIT

Une salle du dixième étage avait été réquisitionnée, et des instructions strictes fournies au personnel chargé des préparatifs. Il les respecta sans faire de commentaires, bien que cela supposât de déplacer contre un mur une lourde table rectangulaire afin de faire place nette au milieu de la pièce, et de ranger une série de chaises le long du mur en face. Une desserte avait été prévue dans un coin, pour mettre boissons, verres et tasses à la disposition des participants. Les instructions stipulaient en outre que les lieux devaient être remis dans leur état premier après la réunion.
Une heure avant le début de la rencontre, personne ne devait plus se trouver, sous quelque prétexte que ce soit, dans le couloir menant à la salle. Un membre de la sécurité, manifestement choisi pour sa mine peu engageante, avait pour mission de vérifier les identités. Sur son injonction, un assistant tout aussi rébarbatif se chargeait de ramener tout individu non inscrit et non autorisé jusqu’à l’ascenseur, de l’y fourrer sans ménagement et de presser le bouton de la sortie. Un acolyte, posté au rez-de-chaussée, lui confirmait, par un message dans son écouteur, que l’intrus ne reviendrait pas.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Yves Wellens, de son vrai nom Yves Van Cutsem, est né le 6 avril 1955 à Bruxelles-Ville. Son milieu social d’origine est composé d’artisans, d’ouvriers qualifiés et de commerçants. Il a effectué des études de journalisme et de communication sociale à l’Université Libre de Bruxelles, et est actuellement fonctionnaire à la Ville de Bruxelles, chargé de questions d’urbanisme.
LangueFrançais
ÉditeurKer
Date de sortie21 mars 2018
ISBN9782875862280
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    Aperçu du livre

    Cette vieille histoire - Yves Wellens

    Première partie

    Prologue

    Une salle du dixième étage avait été réquisitionnée, et des instructions strictes fournies au personnel chargé des préparatifs. Il les respecta sans faire de commentaires, bien que cela supposât de déplacer contre un mur une lourde table rectangulaire afin de faire place nette au milieu de la pièce, et de ranger une série de chaises le long du mur en face. Une desserte avait été prévue dans un coin, pour mettre boissons, verres et tasses à la disposition des participants. Les instructions stipulaient en outre que les lieux devaient être remis dans leur état premier après la réunion.

    Une heure avant le début de la rencontre, personne ne devait plus se trouver, sous quelque prétexte que ce soit, dans le couloir menant à la salle. Un membre de la sécurité, manifestement choisi pour sa mine peu engageante, avait pour mission de vérifier les identités. Sur son injonction, un assistant tout aussi rébarbatif se chargeait de ramener tout individu non inscrit et non autorisé jusqu’à l’ascenseur, de l’y fourrer sans ménagement et de presser le bouton de la sortie. Un acolyte, posté au rez-de-chaussée, lui confirmait, par un message dans son écouteur, que l’intrus ne reviendrait pas.

    Comme s’ils s’étaient donné le mot, les participants arrivèrent presque tous au même moment, par petits groupes. La réunion commença donc à l’heure précise. L’absence de table empêcha sans doute que les corps se relâchent : beaucoup préférèrent rester debout, certains s’asseyaient puis se levaient et tous arpentaient la pièce comme s’ils se préparaient à un combat.

    Dès que la porte fut fermée, un feu roulant de questions, à la limite du tendancieux, s’était abattu sur un homme assis sur une chaise au milieu de la pièce. À tour de rôle, des participants paraissaient devant lui. Parfois, ils formaient un cercle irrégulier, chacun se relayant comme dans un ballet, et tentaient de le déstabiliser, avant de reculer et de céder le témoin à d’autres.

    Légèrement en retrait, une femme observait le manège. Ses traits étaient tendus et son chignon sévèrement tiré accentuait cette raideur. Sa chevelure blonde était probablement factice. De petites rides entouraient ses yeux : elle les dissimulait derrière les larges branches d’une monture à damiers qu’elle rabattait parfois du sommet de son crâne. Elle arborait une gourmette, une pierre d’améthyste montée en bague à un majeur, mais pas d’alliance. Ses vêtements étaient d’une sobre élégance (chemisier ouvert, veste en lin, pantalon moulant, fine ceinture de cuir, escarpins rouges à talons noirs). Deux écouteurs étaient fichés dans ses oreilles et la reliaient, à la manière d’un stéthoscope, à un smartphone et à ses multiples applications, avec lesquelles elle semblait ausculter les convulsions du monde. Elle n’intervint à aucun moment et ne tenta rien pour venir à la rescousse de son patron.

    Lui-même portait beau : tout en lui respirait une sorte d’aisance, avec juste assez de contenance pour ne pas basculer dans la désinvolture qu’on impute généralement à ceux qui agissent selon leur bon vouloir, et ont les moyens pour cela. Pourtant, cette fois, il paraissait inquiet : ses mains étaient nouées l’une à l’autre avec une force presque sauvage, faisant saillir leurs veines ; sa mâchoire était crispée, accentuant la forme anguleuse des os du visage et tendant les nerfs du cou ; sa parole, d’ordinaire volubile, émergeait cette fois à grand-peine, comme si l’homme, accoutumé à dominer, devait cette fois se courber pour amadouer, sinon convaincre un public hostile. Une perle de sueur se forma à un moment sur son front, avant de disparaître. Pendant près d’une heure, tandis que ses tourmenteurs prenaient force notes, le dirigeant fut mis en accusation et menacé dans ses propres murs.

    Une sonnerie de portable retentit et sembla libérer tout le monde.

    On en entendit une autre, et une autre encore. Ces bruits irritèrent l’homme d’affaires. Puis il se détendit, faisant quelques pas dans la pièce, comme pour sentir sous ses pieds qu’il était revenu dans son monde. Son corps sec et souple, manifestement entretenu, lui donnait l’air dur à cuire d’un privé tel qu’on se le représente dans un roman ou un film noirs américains. Il retourna sa chaise et s’y assit sans façon. Il paraissait trôner, les jambes écartées, en jetant un regard peu amène vers les autres qui s’étaient soigneusement éloignés et avaient rejoint, pour s’y aligner, le mur d’en face :

    — Messieurs, votre verdict ?

    Un homme d’une quarantaine d’années avait levé la main avant la fin de la question. Il ne semblait pas détenir une autorité particulière et rien n’indiquait qu’il pût se targuer d’une quelconque préséance, mais on le laissa se mettre en avant sans rechigner.

    — La plupart du temps, c’est bon. Vous ne vous écartez pas des réponses que nous vous avons préparées et surtout, vous les livrez sur un mode convaincant.

    Il sortit un carnet de sa poche et se mit à en tourner les pages avec des gestes calculés, parfaitement conscient de l’intérêt qu’il suscitait. Il referma le bloc puis reprit la parole d’une voix traînante, comme s’il voulait étirer son instant de gloire.

    — Il y a un problème quand vous simulez l’hésitation. C’est une attitude qui est en contradiction avec ce que l’on sait de vous. Cela vous donne l’air de peser vos mots et ce n’est pas votre meilleur registre. Vous devez plutôt imposer des silences sans pour autant qu’ils soient interprétés comme une échappatoire. Alterner l’ouverture pour vous rendre utile à une enquête, et en même temps laisser voir une certaine hauteur, pour rappeler le rang que vous occupez.

    L’avocat se tut un moment. Puis son client lui fit le signe qu’il attendait et il poursuivit :

    — Si on en arrive là, ceux qui vous interrogeront sont comme des restaurateurs de tableaux. Ils sont formés pour voir à travers les couches de vernis superposées. Ils ne prendront pas de gants, ni avec vous ni avec votre statut. Leur but est de pointer la moindre faille dans vos déclarations. Ils vous cuisineront sans ménagement. Il faut tenir bon. Ne vous écartez pas de la réalité, intégrez-la plutôt à votre récit. Pas de fausse piste qui ne tiendrait pas la route et qui vous reviendrait par contrecoup…

    — Jouer à être sincère, enchaîna un autre – du même moule vestimentaire que le précédent : blazer bleu marine à boutons dorés, mocassins à bouts pointus, boutons de manchette et large cravate –, ce n’est jamais donné…

    Il désigna sans vergogne la femme au chignon serré :

    — En tout cas, c’est mieux qu’on s’en tienne à ce que nous savons faire : dans ce genre d’affaires, il est périlleux de monter un plan com’ car, pour cela, il faudrait qu’il y ait de la place sur la comète…

    De petits rires discrets saluèrent le bon mot. La femme esquissa un mouvement, mais son patron la dissuada de poursuivre d’un geste sec. Puis il engagea l’avocat à poursuivre.

    — En même temps, reprit ce dernier, il faut rester limpide, ne pas donner prise au trouble. Votre voix est claire, même quand vous en jouez pour rester au bord du murmure. Mais vos gestes sont parfois forcés. La position des mains, par exemple, n’est pas bonne. Il ne faut pas les nouer comme si vous ne pouviez plus les relâcher – ceci dit, trop les agiter pourrait être interprété comme de la désinvolture… En conclusion : sur vos gardes mais pas crispé, calme sans être éteint, gestes rares mais non calculés. Vous serez prêt au moment voulu.

    L’homme d’affaires se redressa, jaugea le groupe qui lui faisait face. Personne n’ajouta rien.

    — Bien, Messieurs, ce sera tout.

    — Et le journaliste ? reprit le même interlocuteur. Faut-il vous soumettre une proposition de réplique ou un projet de démenti ?

    — Pour l’instant, je ne donne pas suite à ses demandes d’entretien. A-t-il même quelque chose à publier ? Je ne vais pas lui faciliter la tâche. Il faut que je reste le maître du temps face à lui.

    Il y eut des murmures d’approbation et des soupirs d’aise dans la petite salle.

    Wellens regarda ses hommes de loi se retirer. Il s’entretint un moment avec la femme au chignon, qui tapotait en même temps sur son portable et rajustait l’un de ses écouteurs en vérifiant le contenu de sa messagerie. Il finit par la quitter et regagna son bureau.

    Même s’il n’en avait rien laissé paraître, cette séance de préparation, rendue indispensable par les premiers appels de Duty, l’avait épuisé. Suite à ses manœuvres d’approche, il avait fallu définir une ligne en cas de publication d’un article et de ses éventuels prolongements judiciaires. Un verre à la main, il regarda à travers la baie vitrée qui parcourait la largeur de la grande pièce. Mais il n’observait pas la foule qui s’agitait en contrebas et se frayait un passage pour rentrer au bercail, refuge provisoire jusqu’au lendemain.

    Un bâtiment aux fenêtres teintées, planté comme un monolithe dans le paysage urbain, lui bouchait la vue. Contrarié, Wellens marcha jusqu’au bout du plateau. Arrivé là, il sortit son portable et chercha un nom dans son répertoire. Un numéro s’afficha sur le cadran. Il pressa une touche et obtint la tonalité. Il appuya sa main libre sur une vitre et regarda en direction des quartiers du nord-ouest de la ville, au-delà de la basilique. Des lambeaux de mémoire flottaient dans son esprit comme de vieilles formes qui revenaient trop précisément à la surface.

    1

    Quelques jours auparavant, Pierre Wellens avait convié son frère dans un restaurant de la rue de Flandre. Pendant longtemps, ils s’étaient vus régulièrement – jusqu’à deux fois par

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