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Petits noirs et café crime: Nouvelles policières
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Petits noirs et café crime: Nouvelles policières
Livre électronique142 pages1 heure

Petits noirs et café crime: Nouvelles policières

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À propos de ce livre électronique

Des personnages banals confrontés au crime

Borges a écrit que le roman policier créait « le génie de l'intellectualité », après Edgar Poe, l'inventeur d'un nouveau genre et d'un nouveau type de lecteur. Les contes de ce recueil savent ce qu'ils doivent à ces deux auteurs majeurs.
Aujourd'hui, le « noir » a pris le relais pour dire comment se comportent des personnages banals (vous et moi ?) face au meurtre et à la mort violente qui trahissent le dysfonctionnement sociétal. Peu importe qui a tué et pourquoi. C'est la mort et le mal qui sont mis en scène. La société évite ces sujets tabous en nous poussant à admettre une improbable immortalité. L'humour (noir) sert ici à faire avaler une pilule certes toujours aussi amère. Mais nul doute que le conte sera bon si l'on convient que le noir est aussi, autant que l'humour, la poli... (j'allais écrire « la police » !)... tesse du désespoir...

Grâce à ce recueil de nouvelles policières, plongez dans un univers noir et pourtant humoristique !

EXTRAIT

Je me rends compte, brusquement, que tout cela n’est que mises en scène. Hopper est le peintre du décor théâtral par excellence. Il a une façon bien à lui de découper le réel. Je me dis aussi qu’une scène de crime signe une théâtralité. L’œuvre est un meurtre prémédité. Ces décors désertés par la voix humaine, figés, morts, ces aquariums étouffants, tout cela renvoie à la chambre mortuaire. Ou au lieu du crime. Bref ! à mon propre problème…

À PROPOS DE L'AUTEUR

Romancier, nouvelliste, essayiste et poète, Michel Lamart se consacre entièrement à l'écriture après avoir enseigné les lettres et la philosophie en Classes Préparatoires scientifiques et commerciales.
LangueFrançais
ÉditeurEx Aequo
Date de sortie4 avr. 2018
ISBN9782378730376
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    Aperçu du livre

    Petits noirs et café crime - Michel Lamart

    cover.jpg

    Table des matières

    Résumé

    Avertissement

    Au fil de l'eau

    De main morte

    Fée d'hiver

    J’erre, vain

    La main verte

    Le compte est bon

    Le flingue

    Poupée rousse

    Pourquoi j'ai tué (aussi) Max Aub

    Tueur au salon

    Un chant de neige

    Un coup d'épée dans l'eau

    Une filature

    Une leçon de ténèbres

    Extraordinaires révélations sur la mort de Poe

    Le complexe de Hoffmann

    Café crime

    Dans la même collection

    Résumé

    Borges a écrit que le roman policier créait « le génie de l'intellectualité », après Edgar Poe, l'inventeur d'un nouveau genre et d'un nouveau type de lecteur. Les contes de ce recueil savent ce qu'ils doivent à ces deux auteurs majeurs.

    Aujourd'hui, le « noir » a pris le relais pour dire comment se comportent des personnages banals (vous et moi ?) face au meurtre et à la mort violente qui trahissent le dysfonctionnement sociétal. Peu importe qui a tué et pourquoi. C'est la mort et le mal qui sont mis en scène. La société évite ces sujets tabous en nous poussant à admettre une improbable immortalité.

    L'humour (noir) sert ici à faire avaler une pilule certes toujours aussi amère. Mais nul doute que le conte sera bon si l'on convient que le noir est aussi, autant que l'humour, la poli... (j'allais écrire « la police » !)... tesse du désespoir...

    Romancier, nouvelliste, essayiste et poète, Michel Lamart se consacre entièrement à l'écriture après avoir enseigné les lettres et la philosophie en Classes Préparatoires scientifiques et commerciales.

    Michel Lamart

    Petits noirs et café crime

    Nouvelles noires

    ISBN : 9782378730376

    Collection Rouge : 2108-6273

    Dépôt légal mars 2018

    © couverture Ex Aequo

    © 2018 Tous droits de reproduction, d’adaptation et de

    traduction intégrale ou partielle, réservés pour tous pays.

    Toute modification interdite.

    Éditions Ex Aequo

    6 rue des Sybilles

    88370 Plombières les bains

    www.editions-exaequo.fr

    Avertissement

    Ces contes noirs, métaphoriques d'eux-mêmes, ne sont pas à lire comme des histoires policières stricto-sensu. Ce sont, bien plutôt, des nouvelles où la métaphysique n'est jamais très loin. Le récit policier traditionnel a à voir avec la mort. Qui a tué ? est son refrain le plus obsédant. Un leitmotiv macabre mais, in fine, rassurant, puisque la logique et la pensée déductive finissent toujours par avoir le dernier mot. Reste, malgré tout, le mystère suprême qui empiète sur notre idéal de bonheur : comment s'y prendre avec la mort pour l'accepter, tout en se consolant d'une vie si injuste ? Tel est notre dilemme de (pauvres) mortels. Heureusement, le plaisir de la fiction nous détourne, n'en déplaise à Pascal, de l'échéance inéluctable…

    Borges a raison. La fiction policière, à la suite de Poe, a inventé un lecteur plus exigeant. Incrédule et méfiant. Quelqu'un qui ne s'en laisse pas… conter ! Poe, au dire de l'écrivain argentin, introduit l'idée selon laquelle coexistent la littérature, comme fait intellectuel orienté vers la pensée, et le roman policier. Ce qui n'implique en rien que la fiction policière ne soit pas de la littérature. Le mérite du genre, écrit-il dans son étude sur le roman policier (in Conférences, Folio essais), est qu' « il est cependant en train de sauver l'ordre à une époque de désordre. » On en mesure toute l'actualité et son réel succès commercial.

    L'ambition de ces textes est tout autre. Ils proposent un pacte non avec le diable mais entre un narrateur fort peu naïf et un lecteur compétent. Un contrat d'amitié baudelairienne, donc, avec le semblable, le frère. N'est-ce pas la moindre des choses pour aborder, en s'en amusant, des sujets aussi graves ?

    Un dernier mot. « Le compte est bon » a été choisi par Claude Chabrol pour une adaptation radiophonique avec la voix de Jean Topart. Le texte a été pré-publié par la revue Brèves n° 40. Le reste du recueil est inédit.

    Espérons que, pour vous, le conte sera bon…

    Michel Lamart

    Au fil de l'eau

    Eaux printanières/plus émeraudes que le ciel

    Barque peinte/écoutant pluie s'endormir

    Wei Zhuang

    Le canotage est un sport d'agrément.

    On n'y lutte finalement qu'avec soi-même. Et, sans doute aussi, avec l'eau…

    Nous étions dans le même bateau, Maxime et moi.

    Max est un vieux camarade. Notre amitié se perd dans la nuit des temps. Il me colle aux chausses depuis toujours. Un peu comme ces ombres mouvantes des arbres qui frissonnent au fil de l'eau…

    Parfois, le muscle soutient le cœur - autre muscle ! Ramer à deux n'est pas désagréable. Cela permet d'échanger en toute intimité. En toute complicité.

    Qui était le muscle ? Qui manquait de cœur ? Qui était le plus courageux des deux ? Je l'ignorais et l'ignore encore aujourd'hui.

    J'avais des choses à dire à Max.

    Des choses importantes.

    Capitales, même !

    J'avais choisi, pour notre rencontre, le calme d'une navigation sur cette eau à peine ridée. Il me semblait que son cours lent, sans remous, apaisait déjà, par anticipation, ce que j'avais de grave à lui confier. Le doux clapotis de l'eau, les coups sourds des rames frappant parfois la coque, tout cela créait les conditions d'une intimité propice à la confidence.

    Il faisait beau et chaud.

    L'après-midi dolente coulait au diapason, comme un fleuve trop tranquille. Parfois, des rires d'enfants, échappés de leurs jeux, venaient mourir dans notre sillage. La ville, au loin, semblait un gros chat assoupi dont les ronronnements rassuraient. Nous nous balancions mollement dans cette nacelle, sur une onde rafraîchissante, au-dessus d'un abîme. On eût dit de deux frères heureux de se retrouver après une trop longue séparation.

    C'était vraiment le lieu idéal pour parler de choses sérieuses.

    Je ne savais pas, pour l'instant, comment aborder mon sujet. Max, rêveur, semblait savourer la grâce de l'instant. À coup sûr, il ne s'attendait en aucune façon à ce qui allait suivre. L'innocence ne s'alarme jamais, tant qu'elle est en harmonie avec une nature quiète. Les choses changent quand s'annonce la tempête…

    J'étais seul maître à bord.

    Du moins savourais-je ce sentiment grisant.

    Il était à ma merci. Sans défense. Tout entier appliqué à l'effort qui cassait son corps. Nous étions tous deux au milieu de l'eau, comme sur une île déserte. Il est émouvant de constater à quel point le bateau évoque, tout à la fois, navigation et naufrage. Rares sont les objets porteurs de sens opposés : on périt en mer et on survit grâce à la même embarcation. Il me semble que la parole possède cette ambivalence : elle blesse tout en étant capable de soigner…

    Voulais-je blesser Max ?

    Voulais-je le guérir ?

    C'est difficile à dire. La vérité, si elle existe, est porteuse de cette ambiguïté. L'amitié est une eau calme. On a du mal à y faire des ronds. Perturber sa surface, c'est remettre en cause un équilibre fragile. La paix de l'âme s'accommode difficilement de ce qui peut la troubler. C'est comme remuer la vase – ce qui arrive souvent en canotant…

    Épouser la barque. La formule peut surprendre. C'est éviter de faire eau de toutes parts. Il allait bien falloir surnager. Je m'y préparais, mesurant l'inégalité de la situation. Max risquait de se noyer. Comment faire autrement ? Pour moi aussi ce serait difficile. Certaines situations, cependant, sont inévitables. Le conflit est toujours une impasse. L'eau qui court et que rien n'arrête devait pouvoir permettre de passer outre…

    À quel moment gagne-t-on la confiance de l'autre ?

    Je me posais cette angoissante question. Je me sentais du même coup investi d'une responsabilité dont je ne pouvais me démettre qu'en ignorant ma lâcheté. Il est parfois difficile d'agir sans entraîner l'autre dans son sillage. Il perd alors tout libre arbitre. L'abus de confiance est la conséquence de la perte de liberté subie par l'autre. Le pouvoir ne fonctionne pas autrement.

    Cependant, nous étions embarqués et j'avais des choses difficiles à confier à Max. Des choses qui auraient nécessairement un retentissement sur le cours de nos vies. Autrement dit, nous étions liés par ce pacte tacite dont j'étais, pour l'instant, seul à connaître le fondement. Je pouvais différer le plus longtemps possible le moment où je mettrais Max dans la confidence. J'étais l'unique décideur en la matière. J'avoue que j'en éprouvais même une réelle jouissance. Mais il ne fallait pas pour autant que mes scrupules moraux gâtent ce plaisir enfantin que je m'octroyais à vil prix.

    Je ne suis pas un pervers. Je n'aime pas jouer au jeu du chat et de la souris. Je me pique d'une honnêteté intellectuelle, que, trop souvent, je reproche aux autres de ne pas cultiver, pour ne pas en assumer sans réserve les obligations.

    Nos propos s'enlisaient dans les méandres de préoccupations dérisoires : le temps - exceptionnel pour la saison ! -, les tracas professionnels, les soucis du quotidien… Rien que de très neutre dans un échange langagier qui nous était devenu familier. Les vieux amis finissent, comme les vieux couples, par épuiser les sujets de conversation. Ils éprouvent alors le besoin, pour sauver les apparences, de n'échanger que de banalités, lesquelles les engagent peu et désamorcent souvent bien des conflits…

    De quelles menaces le silence est-il gros ?

    Je me posais cette question évidente pour moi mais qui ne l'était pas pour Max, puisque j'avais tout fait pour éteindre en lui tout questionnement. De même, cette nature paisible : je n'ignorais pas qu'elle dissimulait, sous son aspect riant, bien des drames. Par exemple : combien de brochets à l'affût ne finissaient pas par fondre sur leur proie ? Je n'osais pas en parler à mon coéquipier, de peur

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