En cas de malheur Cette phrase, qui clôt la nouvelle de Maupassant, « Coco », tombe tel un couperet sadiquement ironique sur l’histoire du cheval éponyme qui meurt de faim après avoir au Lear, de Dostoïevski à Camus, la littérature regorge de ces fenêtres donnant directement sur le problème du mal. Elles nous exposent, selon le mot de Nietzsche, à l'abîme si souvent contemplé, et nous donnent la possibilité de nous confronter aux épreuves incontournables de la vie. Dans Frédérique Leichter-Flack explore, au fil des textes littéraires, ces qui premier coup, celui qui vient par surprise » et qui, garder du sens à […], Elle montre que ces histoires, en nous faisant expérimenter les affres du mal comme si nous y étions, nous mithridatisent et nous laissent un peu moins démunis pour le jour où il nous frappera sans prévenir. En nous conviant aux discussions écorchées de Rieux avec le prêtre Paneloux de Job avec ses amis et d'Ivan avec Âliocha la littérature et l’ouvrage de Frédérique Leichter-Flack avec elle nous offrent ce dont l'approche parfois trop intellectuelle de la théologie ou de la philosophie nous prive: l’incarnation du mal, dans une voix brisée par le scandale ou dans un regard révolté et implorant, où l’on se reconnaît et où l’on trouve, non pas l'impossible consolation, mais l'universelle fraternité des âmes en peine.
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Feb 23, 2023
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