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Voleurs de désert
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Livre électronique281 pages3 heures

Voleurs de désert

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À propos de ce livre électronique

C’est Zoya qui les remarqua la première. Des lumières brûlantes orangées dans le sombre ciel de la nuit. Au début, elle pensa que c’était peut-être des feux d’artifice ou des étoiles, peut-être des lanternes. Mais non. C’était des missiles en feu qui se dirigeaient directement sur eux. Le Libellule se faisait attaquer… La dernière chose que Zoya vit fut une tempête de feu orangé. Maintenant, elle se retrouvait couchée sur le sol dur, entourée de débris, le rire glacial et maniaque de Lendon Kane résonnant encore dans ses oreilles.

Juste au moment où elle pensait lui avoir échappé, il était de retour pour tous les détruire.
LangueFrançais
Date de sortie8 mai 2020
ISBN9782897865115
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    Aperçu du livre

    Voleurs de désert - Dan Walker

    2018                                                j823'.92                                                C2018-940320-9

    CHAPITRE 1

    La pluie martelait les rues, formant de grosses flaques noires qui éclaboussaient les jupes et les pantalons des passants. Un homme tirant un chariot de fleurs contourna une flaque particulièrement large, puis sauta en bas sur le pavé et poursuivit son chemin dans la rue. Dodsley Brown l’observait, tapi dans les ténèbres de l’autre côté de la rue. Dans sa main, il tenait une pièce qu’il lançait de temps à autre, les bords en métal luisant d’une couleur orange dans la lumière des rues. Il leva les yeux sur l’horloge au-dessus des boulangeries : 21 h 25. L’heure d’y aller.

    De l’autre côté de la rue, une femme s’arrêta pour ouvrir son parapluie. Dodsley attendit qu’elle passe, puis remonta le col de sa veste et marcha dans la lumière. Se courbant pour éviter le pire de la pluie, il courut de l’autre côté de la rue, chaque pas envoyant en l’air une douche fraîche. Il se dirigeait vers un édifice trapu coincé entre deux établissements plus grands. En devanture, il y avait quelques tables et quelques chaises, et, au-dessus, il y avait des lettres clouées et usées formant les mots « Taverne chez Mika ». Un homme gardait l’entrée.

    Sécurité.

    C’était un homme costaud, avec un peu trop de muscles et de cicatrices pour sembler aimable au premier regard. Il se tenait les bras croisés sur sa poitrine, grimaçant sous la pluie et ayant l’air suffisamment furieux pour apeurer la prochaine personne qui croiserait son chemin.

    — Que voulez-vous ? grogna-t-il à Dodsley.

    — Bonjour, dit Dodsley, mimant une voix charmeuse. Est-ce qu’on se connaît ? Je ne crois pas vous avoir déjà vu.

    Le garde le fixa.

    — Vous devriez être beaucoup plus coriace pour me connaître.

    — Sans doute. Eh bien, si vous voulez m’excuser…

    Dodsley se pressa pour passer à côté de l’homme.

    Le garde bougea pour lui bloquer le passage.

    — Vous ? Ici ? Je ne crois pas.

    Dodsley s’arrêta. Il leva les yeux sur l’homme, qui avait au moins 30 centimètres de plus en hauteur et en largeur que lui. Il se dit qu’il n’avait pas plus de chance dans un combat qu’une crevette contre un grand requin blanc. Dodsley recula.

    — Vous savez, dit-il, je suis sûr que Mika ne vous paie pas autant que vous le voudriez.

    Le garde haussa les épaules.

    — Je ne suis pas millionnaire.

    — Je me demande, dit Dodsley en plongeant la main sous sa veste, si je vous donnais quelque compensation…

    Il tira une pièce et la mit sous les yeux du garde.

    — … accepteriez-vous de me laisser entrer ?

    Le garde regarda la pièce.

    — Mika m’a dit de faire attention aux pots-de-vin. Il m’a dit : « Les pots de vin viennent de l’armée de l’air. »

    Il se pencha vers Dodsley pour mieux le voir.

    — Vous n’êtes pas de l’armée de l’air, hein ?

    Dodsley serra les dents. Cet abruti ne faisait pas partie du plan. Il avait une entente. Le garde habituel allait le laisser entrer sans poser de questions et, à son départ, Dodsley lui apporterait une chope de bière. Mais ce nouveau garde ne semblait pas du genre à vouloir faire une entorse aux règles pour une chope de bière.

    Dodsley regarda encore l’horloge : 21 h 27.

    — Écoutez, dit-il en éclaircissant sa voix, qu’est-ce qu’il faudrait pour que vous me laissiez entrer ?

    — Ce qu’il faut pour tout le monde. Le mot de passe.

    Dodsley fronça les sourcils. Il avait déjà su le mot de passe, lorsque Mika avait fondé la taverne, et que Dalmacia était une ville beaucoup plus tranquille. Était-ce quelque chose en lien avec le poisson ? Ou le café ? Ah oui, le café ! À moins que ce ne fût avec la bière ? Il soupira. C’était inutile.

    — Le mot de passe ? dit-il en feignant l’ignorance. Il y a un mot de passe ?

    Il recula et regarda l’insigne.

    — Où suis-je déjà ?

    — Chez Mika, dit le garde. Et si vous voulez rester ici au lieu d’aller à l’hôpital, vous allez devoir déguerpir.

    — Chez Mika ? dit Dodsley. Je pensais que c’était chez Yarnham ! Toutes mes excuses. Je vous ai confondu. C’est Yarnham que je cherche. Pourriez-vous me rappeler où c’est ?

    Le garde regarda Dodsley d’un air suspicieux, puis pointa du menton le bout de la rue.

    — Par-là, puis c’est à gauche.

    — Mille mercis, dit Dodsley. À la prochaine.

    Il commença à marcher sur le chemin dans la direction que le garde lui avait indiquée, sentant le regard de ce dernier posé sur son dos, puis il tourna un coin et s’enfonça dans les ténèbres.

    — Fieffés videurs, maugréa-t-il.

    Il arrivait à un arrêt près d’une allée à l’arrière de la taverne. Il enleva son manteau et chercha d’un air grognon un endroit pour le cacher. Le seul endroit le moindrement sec était une poubelle en métal collée contre le mur. Dodsley plia son manteau, souleva le couvercle et le lâcha dedans.

    — Rien ne se passe jamais bien.

    Dodsley remonta les manches de sa chemise et regarda le mur de pierres qui séparait chez Mika de l’allée. Même dans l’obscurité, il pouvait discerner une ligne de verre et de pierres qui courait le long du sommet. Il regarda ses mains avec espoir, soupira une fois, puis courut rapidement vers le mur aussi vite qu’il pouvait. Il bondit pieds d’abord, accrocha ses orteils dans une fente entre deux pierres et il se propulsa vers le haut. Près du sommet, il agrippa le mur et fit onduler son torse au-dessus, avant de balancer ses jambes autour pour redescendre. Après avoir atterri sain et sauf, il sourit, épousseta ses vêtements, puis entra à l’intérieur.

    CHAPITRE 2

    Pour un voleur professionnel comme Dodsley, la Taverne chez Mika était la seule taverne : sombre, miteuse et laide. Pôle pour les échanges illicites, elle formait le centre du monde criminel des personnages ombrageux qui voulaient quelque chose volé ou qui cherchaient quelque chose à voler. Tous les échanges se faisaient librement. Il n’y avait aucun secret chez Mika, surtout de la part du barman lui-même, qui fournissait l’alcool et qui faisait de son mieux pour payer les agents de l’armée de l’air lorsqu’ils venaient fouiner.

    Même en écartant la réputation de la taverne pour fournir du bon travail criminel honnête, Dodsley aimait Chez Mika. C’était une caverne, pleine d’isoloirs, de criques, de recoins, avec tout juste assez de lumière pour lire. Il appréciait la clientèle aussi. Ils étaient les voleurs de ciel du sol. Non, mieux que les voleurs de ciel. Ils étaient des voleurs de ville, et une vie de voleur de ville n’avait pas d’égal pour le niveau d’adrénaline. Certainement mieux que de passer son existence à flâner sur les ponts ou dans une de ces usines cracheuses de fumée.

    Dodsley se glissa dans la taverne, scruta la pièce à la recherche de soldats de l’armée de l’air camouflés, puis choisit un isoloir vide dans le coin. Il regarda l’horloge au-dessus du bar : 21 h 29.

    Il en savait peu sur l’homme qu’il allait rencontrer. Leur échange concernait un artefact coûteux que Dodsley allait voler dans un musée à l’autre bout de la ville. C’était un objet dispendieux, et c’était ce qui avait piqué la curiosité de Dodsley. Mais Dodsley avait compris avec l’expérience que quiconque exigeant un tel objet méritait une petite enquête. Il n’était pas allé loin. En fait, lorsqu’il avait essayé d’en savoir davantage, il avait frappé un mur bien fait de fumée et de miroirs. Cela avait seulement rendu le travail plus intéressant. Dangereux, mais intéressant.

    De la poche de son pantalon, Dodsley tira une casquette aplatie bourgogne et la mit sur sa tête. L’indication de porter le chapeau avait accompagné la note contenant l’endroit de leur rencontre, une manière pour son employeur de le reconnaître, avait présumé Dodsley. Pendant qu’il ajustait la casquette sur sa tête, une serveuse s’approcha et lui demanda s’il voulait un verre. Dodsley commanda de l’eau, puis la chassa. L’œil rivé sur la porte, il regarda les aiguilles de l’horloge tourner jusqu’à la demie, puis l’aiguille des secondes lorsqu’elle franchit le cap des 30.

    — M. Brown ?

    Debout à côté de Dodsley se tenait un gros homme, encore plus large que le garde. Dans l’ombre, derrière lui, se trouvait un autre homme, tout habillé de noir, le dos tourné et un chapeau haut de forme perché sur la tête. Dodsley se pencha pour mieux voir, mais le gros homme bougea pour lui bloquer la vue.

    — Êtes-vous M. Brown ? demanda encore le gros homme, impatient.

    — Ou-oui, dit Dodsley, Dodsley Brown.

    — J’espère que vous ne serez pas aussi nerveux lorsque vous volerez mon artefact, M. Brown, dit le deuxième homme d’une voix calme, tout en restant caché. J’ai entendu du bien à votre sujet. Je ne voudrais pas que vous me laissiez tomber.

    Comme Dodsley ne savait pas trop dans quelle direction adresser sa réponse, il parla au gros homme.

    — Non, dit-il, je ne vous décevrai pas.

    — Et vous savez où se trouve l’objet ? dit le deuxième homme. Vous connaissez l’endroit ?

    — Oui, répondit Dodsley.

    — Bien. Il y a une route de campagne tranquille juste de l’autre côté de la clôture qui mène à l’ouest de la ville. Si tout va bien, prenez l’artefact demain à 6 h. Un de mes associés vous attendra près d’un saule à côté de la rivière. Je lui demanderai de porter une casquette semblable à la vôtre. Il vous remettra la moitié de votre paiement, et je vous remettrai l’autre moitié lorsque je serai satisfait des biens. Des questions ?

    Dodsley grimaça.

    — Sans être impoli, dit-il, j’aime habituellement savoir avec qui je fais affaire. Quel est votre nom ?

    L’homme dans les ténèbres rit.

    — Vous n’avez aucunement besoin de mon nom, M. Brown. Vous êtes ici seulement pour recevoir des ordres. Si cela ne vous convient pas…

    Dodsley le coupa.

    — Non, non, non, c’est parfait, c’est parfait ! J’aime simplement faire des affaires sur des termes personnels, c’est tout.

    Le gros homme siffla devant l’impolitesse persistante de Dodsley, puis serra les poings. Derrière lui, le deuxième homme se fit silencieux, comme s’il réfléchissait à ce qu’il allait dire. Dodsley sentit la température de la pièce monter et il remarqua pour la première fois que la taverne s’était tue.

    — Vous pouvez m’appeler l’Homme en noir, dit enfin la voix.

    — D’accord.

    — Je pense que cela conclut notre entente, M. Brown. N’est-ce pas ?

    — Oui.

    À la gauche de Dodsley, la serveuse arriva avec son verre. Distrait, Dodsley lui fit signe de le mettre sur la table. Il prit le verre et avala une gorgée. L’eau glacée rafraîchit sa bouche. Lorsqu’il eut terminé, il le reposa sur la table pour l’enlever de sa main tremblante, puis il se retourna vers les deux hommes. Mais ils avaient disparu.

    Dodsley se glissa à nouveau dans l’isoloir. Un poids se souleva de ses épaules. Il y avait quelque chose d’effrayant chez l’Homme en noir. Il ne semblait pas s’inquiéter du risque d’être capturé ou d’être mis en prison, comme si le cambriolage était aussi facile que de marcher dans la rue.

    Dodsley frissonna en pensant à ce qui pouvait également être facile pour un tel homme…

    — Tu t’impliques avec du monde sérieux, dit une voix derrière son épaule.

    Mika, le barman, était penché sur le bord de son isoloir, un torchon lancé au-dessus de son épaule et un tablier accroché à sa taille.

    — Rien que je ne puisse gérer, Mika.

    — Les temps sont dangereux, fiston. As-tu entendu parler des Cambriolages de sable ?

    Qui n’en avait jamais entendu parler ? Les Cambriolages de sable avaient fait les gros titres de l’année passée ; une série de braquages le long d’un bout de route isolée qui reliait Dalmacia au village-marché le plus proche, Ryneston. En soi, les vols de charrettes n’avaient rien d’inhabituel. Mais la plupart des bandits pillaient les charrettes et relâchaient ensuite leurs propriétaires. Les Cambrioleurs de sable, à l’inverse, prenaient le butin et, sans la moindre exception, assassinaient les propriétaires. Jusqu’à présent, il y avait eu 60 morts et pas une seule arrestation. Les fermiers des environs étaient terrorisés, verrouillaient leurs portes et ne s’aventuraient plus sur les routes le soir.

    — Bien sûr, répondit Dodsley en prenant une autre gorgée d’eau.

    Mika pointa du menton l’endroit où s’était tenu le deuxième homme.

    — On raconte que c’est ce type.

    — Lui ?

    — C’est ce qu’ils disent. Seul quelqu’un d’aussi froid pourrait être l’auteur des Cambriolages de sable. Les types de l’armée de l’air commencent à lui donner un nom, eux aussi…

    Dodsley regarda Mika directement pour la première fois.

    — Mais je m’attends à ce qu’un gaillard costaud comme toi sache ce qu’il fait, dit Mika en levant les mains. Tu n’as pas besoin d’un vieux fouineur comme moi pour te dire comment gérer tes affaires. En parlant de ça, dit-il d’une voix plus joyeuse, il est temps que je retourne aux miennes.

    Mika se dandina jusque derrière son bar et commença à verser une chope de bière pour son prochain client. Dans son isoloir, Dodsley remarqua que sa main tremblait et il posa fortement son verre sur la table. Un éclat se détacha et tourbillonna sur le bois. Dodsley le fixa en pensant à ce que Mika avait dit, et la rage commença à monter en lui. Il sortit de son isoloir et marcha furieusement vers la porte, sans se soucier de savoir s’il allait rencontrer le garde ou non. Lorsqu’il se pencha sous l’arche, il s’arrêta et se tourna vers Mika.

    — Mika, ce type, celui avec les cambriolages ?

    Mika cessa de frotter le verre qu’il tenait dans ses mains et le posa sur le bar.

    — Qu’est-ce qu’il a ?

    — Tu as dit qu’il avait un nom.

    — En effet.

    Dodsley fixa Mika, attendant qu’il parle. Mika le fixa en retour, puis roula les yeux.

    — Selon l’armée de l’air, il y a un seul type assez cruel pour être impliqué dans les Cambriolages de sable, dit-il en baissant la voix.

    — Oui ?

    Mika prit une respiration.

    — Lendon Kane.

    CHAPITRE 3

    — Encore quelques centimètres, dit Bucker en se penchant par-dessus l’épaule de Zoya. Dix tout au plus, et tu l’as.

    — Je peux voir ça, espèce d’imbécile. Occupe-toi de la garder stable.

    Le soleil brillait sur le pont du Libellule, jetant une légère lueur orangée. Comme la plupart des jours d’été dalmaciens, c’était une splendide journée, avec un ciel bleu sans nuages et une brise fraîche. Le navire traversait l’air comme un oiseau, presque silencieusement tout en glissant le long de la chaîne de montagnes des Dalmaciennes en direction de la mer. Sur le pont, l’équipage s’activait, transportant de la nourriture et des boissons, des tables et des chaises. Rosie, la mère de Bucker, les dirigeait, en pointant à droite ou à gauche selon ce qui était transporté. La température était si merveilleuse que même le Doc était sur le pont, loin de son laboratoire caverneux, penché sur le plat-bord avec des jumelles autour du cou, affichant un visage souriant. Derrière lui, commandant sur le pont à la poupe du navire, se tenait le pilote Cid Lightfoot. De sa pipe, il tira une bouffée de fumée et exhala.

    Au-dessus du ponton, perchés haut entre les mâts et les voiles solaires, se trouvaient Zoya DeLarose et Bucker Blake. La première, accroupie, les yeux rivés au-dessus du bord d’une boîte de conserve de fèves vide, chassa le gamin, lequel était penché par-dessus son épaule pour mieux voir. S’échappant de la boîte, deux bandes de caoutchouc s’étiraient dont chaque bout était attaché à deux mâts. Posé sur le bord de l’observatoire se trouvait un bol de fraises.

    — C’est stable, dit Bucker. Je suis le meilleur pour faire des nœuds sur ce bateau. Si une de ces bandes se détache, tu peux me tirer une fraise dessus.

    Zoya éloigna sa tête de la boîte et arqua un sourcil.

    — Ne me tente pas, Bucker. Ne me tente pas.

    Elle retourna à la boîte et tira doucement pour la faire reculer, en étirant les bandes. Sans bouger la tête, elle montra le pot.

    — Fraise, s’il te plaît.

    Bucker se pencha, prit la baie la plus juteuse et la plaça dans la main étendue de Zoya. Lorsque Zoya la sentit, elle la plaça devant elle et ensuite dans la boîte. Elle fit un bruit satisfaisant.

    — Alors, tu es certain que tu veux que je frappe Cid ? C’est son anniversaire. Tu sais à quel point il devient grognon.

    — C’est exactement ce pour quoi je veux que ce soit lui qu’on vise, dit Bucker.

    Zoya haussa les épaules, puis positionna la boîte pour qu’elle vise directement la tête de Cid. Elle tira jusqu’à ce que les deux bandes de caoutchouc soient tendues, compta à rebours à partir de trois, puis lâcha. La fraise décrivit un arc dans les airs, un long tir courbé parfaitement aligné avec le front ridé de Cid. Les enfants la regardèrent commencer à plonger, gagnant de la vitesse chaque seconde jusqu’à ce qu’elle éclate directement sur sa cible. Pendant un moment, le monde s’arrêta tandis que la chair rouge écrasée coulait sur les lunettes de Cid et sur son chandail. Puis, un des associés du pilote comprit ce qui s’était passé et se mit à rire. Ce n’était qu’un petit rire, mais il s’étendit encore et encore jusqu’à ce que toute l’équipe du pilote le pointe et rie.

    Cid ne réagit pas immédiatement. À la place, il tira un mouchoir de sa poche arrière et commença à nettoyer les dégâts. Lorsqu’il eut terminé, il plia le mouchoir, le posa sur le bord du pont et appela un de ses associés.

    — Scott ?

    — Oui, monsieur ?

    — Pourrais-tu aller dans le placard et prendre mon lance-pierre, s’il te plaît ?

    — Oui, monsieur. Et les œufs ?

    — Oh oui, dit Cid en levant les yeux vers Zoya et Bucker. Nous allons clairement en avoir besoin.

    Cid afficha le sourire d’un homme qui allait obtenir sa vengeance.

    — Oh, les enfants, appela-t-il. Les enfants…

    Zoya se pencha sur le bord de l’observatoire.

    — Oui ?

    — Ah, Zoya, dit Cid. Est-ce que Bucker est avec toi, par hasard ?

    Bucker leva la tête.

    — Ah, le voilà. Maintenant, est-ce qu’un de vous deux peut me rappeler ce que j’ai dit que j’allais faire si vous me lanciez quelque chose le jour de mon anniversaire ?

    — Nous faire un gâteau ? dit Bucker.

    — Non, dit Cid, ce n’était pas un gâteau. Mais cela impliquait des œufs, en effet.

    Zoya se pencha vers Bucker.

    — Nous ferions mieux de nous tirer d’ici.

    Bucker acquiesça et commença à se lever. Pendant ce temps, Scott revenait vers Cid avec le lance-pierre et un bol d’œufs. Sans donner une chance aux enfants de se sauver, Cid choisit le plus gros, le chargea dans son lance-pierre et l’envoya s’écraser sur le mât au-dessus de leurs têtes. La glue jaune éclaboussa le bois et coula dans les cheveux de Bucker, le faisant mettre ses mains dedans. Zoya éclata de rire, jusqu’à ce qu’un moment plus tard, le deuxième tir de Cid s’écrase directement sur son chandail.

    — Tu te moques de moi ? dit-elle. Je venais juste de le laver !

    — Il me reste…

    Cid prit une pause pour compter.

    — Sept œufs dans ce bol. Je vous

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