ÉLOGE DE LA JEUNESSE
La légende veut que Jean-Luc Go-dard soit venu seul pour visiter son exposition, sans prévenir personne, un matin, au printemps, en voisin. C’est peut-être d’ailleurs la clé de tout cela : si l’exposition « Sentiments, signes, passions » au château de Nyon fut à ce point réussie, c’est qu’elle était intime, intérieure, nous donnait l’impression d’habiter chez le maître, de loger dans le labyrinthe heurté de sonpuis le succès pop des années Nouvelle Vague/Anna Karina), cette réclusion, ce confinement long de quatre décennies, a toujours été interprété comme un décentrement. En retournant au bord du lac Léman, Godard ne rentrait pas chez lui; il torpillait ce qu’il restait à torpiller du cinéma d’un endroit coupé du monde, souterrainement, tel le silure.
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