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La chasse aux fantômes: Des histoires vraies de phénomènes inexpliqués racontées par une équipe de chasseurs de fantômes
La chasse aux fantômes: Des histoires vraies de phénomènes inexpliqués racontées par une équipe de chasseurs de fantômes
La chasse aux fantômes: Des histoires vraies de phénomènes inexpliqués racontées par une équipe de chasseurs de fantômes
Livre électronique324 pages6 heures

La chasse aux fantômes: Des histoires vraies de phénomènes inexpliqués racontées par une équipe de chasseurs de fantômes

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À propos de ce livre électronique

The Atlantic Paranormal Society, aussi connu sous l’acronyme T.A.P.S., est le bébé de deux personnes qui exercent le métier de plombier le jour et d’enquêteurs paranormaux la nuit : Jason Hawes et Grant Wilson. Grâce aux enquêtes propres à vous faire dresser les cheveux sur la tête qu’ils ont menées à l’aide de leurs talents particuliers et d’une bonne dose de science, ils sont devenus les vedettes d’une populaire émission de la chaîne télévisée Sci-Fi : Ghost Hunters. Avec l’aide de l’auteur à succès Michael Jan Friedman, Jason et Grant nous racontent pour la première fois par écrit leurs enquêtes les plus mémorables. Les enquêteurs de T.A.P.S. utilisent un équipement scientifique dernier cri - caméra thermique, détecteur de champs électromagnétiques, thermomètre numérique - pour chasser les fantômes avec des résultats étonnants. Ce livre à la fois amusant, fascinant et terrifiant présentent des enquêtes présentées dans Ghost Hunters ainsi que les premières incursions de T.A.P.S. dans le paranormal. Après l’avoir lu, vous ne verrez plus le monde surnaturel de la même façon.
Ce livre contient des images montrant des phénomènes paranormaux captés sur pellicule.
LangueFrançais
Date de sortie16 mai 2013
ISBN9782896836345
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    Aperçu du livre

    La chasse aux fantômes - Jason Hawes

    Wilson

    Avant propos

    L’absence de reconnaissance des phénomènes paranormaux par la science traditionnelle ou par les fabricants d’équipement spécialisé empêche de les recréer dans des conditions contrôlées. C’est pourquoi, dans le domaine de l’enquête paranormale, les théories, les spéculations et les points de vue divers pullulent. Compte tenu de ces limites, le contenu du texte qui suit représente ce que notre organisation, T.A.P.S., considère comme se rapprochant le plus de la réalité. T.A.P.S. ne prétend pas que ces croyances sont des faits avérés ; elle les présente plutôt comme des théories et des observations éclairées fondées sur des années d’expérience et de recherche.

    T.A.P.S.

    Par Jason Hawes

    Chez The Atlantic Paranormal Society (ou T.A.P.S.), chaque enquête commence habituellement par une question : ce cas mérite-t-il notre attention ? La réponse varie souvent en fonction d’une deuxième question : la personne qui croit avoir été té moin d’u ne activité paranormale a-t-elle vraiment besoin de notre aide ? Voilà notre objectif premier : aider.

    Dès qu’une personne croit avoir aperçu un fantôme, entendu un bruit étrange ou trouvé des objets qui avaient été déplacés de manière inexpliquée et que cela la préoccupe, nous chargeons notre matériel à bord de nos véhicules, nous nous rendons sur place pour enquêter sur cette activité et, au besoin, nous bénissons les lieux. Nous croyons qu’il existe des entités paranormales, certaines inoffensives et d’autres beaucoup plus dangereuses, mais, avant d’affirmer qu’une maison ou un édifice est hanté, nous étudions toutes les autres possibilités.

    J’éprouve une sympathie particulière envers les personnes qui ont été témoins d’une activité paranormale et qui ont l’impression d’avoir perdu la raison. J’y reviendrai plus loin. De plus, la décision de lancer une enquête ne me revient pas à moi seul. Mon associé, Grant Wilson, doit également donner son accord. Grant et moi sommes les cofondateurs de T.A.P.S. et nous tenons compte de nos points de vue respectifs. Il est comme un frère pour moi et notre amitié dure depuis le tout premier jour où nous nous sommes ­rencontrés.

    À l’époque, j’étais âgé de 22 ans et ma première expérience paranormale remontait à 2 années auparavant. À l’âge de 20 ans, je fréquentais une femme qui était une adepte du Reiki, une technique japonaise basée sur la manipulation des énergies vitales d’une personne pour l’aider à réduire son niveau de stress, à se détendre et à guérir.

    Au départ, le concept même d’énergie vitale me laissait sceptique. Toutefois, après avoir mis en pratique cette technique pendant environ six mois, j’ai commencé à voir des choses. Cela débutait habituellement par un fin brouillard d’où émanait une faible lumière, puis de cette lumière surgissaient différentes choses dont des animaux transparents ou des apparitions complètes d’êtres humains.

    J’essayais alors de les montrer à quiconque se trouvait avec moi, mais personne ne semblait les voir. On me regardait alors comme si j’étais complètement cinglé et, franchement, je me demandais si je ne l’étais pas effectivement. J’avais l’impression de perdre carrément les pédales.

    Vous ne pouvez pas imaginer à quel point cela m’effrayait. Je ne savais plus à quel saint me vouer. C’est alors qu’un ami me présenta un type nommé John Zaffis, qui était connu au Connecticut comme un chercheur dans le domaine du paranormal. Zaffis effectua quelques tests et détermina que j’avais acquis une sensibilité aux phénomènes paranormaux.

    Même si ce diagnostic était préférable à la folie, j’étais loin d’être rassuré. Je voyais encore des choses que je ne voulais pas voir. De plus, Zaffis, qui vivait à trois heures de route de chez moi, ne pouvait venir me voir aussi souvent que je l’aurais souhaité. À sa suggestion, j’ai fondé la Rhode Island Paranormal Society, mieux connue sous l’acronyme RIPS.

    Il ne s’agissait pas d’une organisation vouée à la chasse aux fantômes comme T.A.P.S., à tout le moins pas au début. C’était plutôt un groupe d’entraide. Je cherchais à côtoyer des gens qui avaient vécu des expériences similaires à la mienne, espérant ainsi qu’ils m’aideraient à composer avec ma sensibilité et à la tenir en laisse. J’ai ainsi fait beaucoup plus de belles rencontres que je ne l’aurais imaginé.

    Mais personne ne savait comment m’aider.

    Puis un jour, lors d’une visite à un aquarium situé à Mystic au Connecticut, une femme âgée dans la cinquantaine sortie de nulle part vint vers moi et me demanda sur un ton doux, presque intime :

    — Comment allez-vous ?

    C’était une question incongrue à poser à un parfait étranger. Avant que je puisse ouvrir la bouche, elle enchaîna en disant :

    — Je sais que vous voyez des choses. Tout ça peut cesser. Essayez les olives vertes. On se reverra bientôt.

    Puis elle s’en alla. J’étais trop sonné pour tenter de la rattraper et lui demander comment diable elle connaissait mon problème.

    Plus étrange encore, les olives vertes donnèrent des résultats. Je me mis à manger des olives à longueur de journée, une bouteille par jour, et les visions cessèrent. Toutefois, il s’agissait d’une solution temporaire, car dès que j’arrêtais d’en manger, les visions recommençaient. Au moins, je disposais maintenant d’un moyen d’atténuer les symptômes.

    Entre-temps, mon groupe RIPS avait pris son envol, envahissant les cimetières et les bâtiments abandonnés avec des caméras vidéo, un enregistreur et beaucoup d’optimisme. Nous captèrent quelques PVE ici et là, mais rien qui fut digne de mention.

    Un PVE est un phénomène de voix électronique. Quand un chasseur de fantômes entre dans une pièce, il demande toujours à toute entité paranormale qui pourrait s’y trouver de signaler sa présence. Or, même si une entité est présente, à l’écoute et disposée à se manifester, sa réponse n’est pas toujours audible pour l’oreille humaine. Il arrive parfois que seul un appareil d’enregistrement audio puisse la capter. Vous ne la découvrez ensuite qu’en analysant vos enregistrements sur bande magnétique ou sur support numérique.

    Les PVE font partie du répertoire de l’enquêteur paranormal depuis leur découverte fortuite dans les années 1950 par un homme qui enregistrait des chants d’oiseaux. À sa grande surprise, il capta plutôt des voix humaines.

    L’autre élément que le RIPS semblait trouver en abondance était des halos. Un halo est une concentration d’énergie de forme ronde, translucide et mobile qui signalerait une quelconque activité paranormale. Malheureusement, les gens confondent souvent les halos avec des phénomènes parfaitement normaux comme la poussière, les insectes ou les reflets de lumière. Il n’était pas rare qu’un membre du RIPS affirme détenir une « preuve » de phénomène paranormal sous la forme d’un « halo » capté par sa caméra alors qu’en fait, il s’agissait de particules de poussière en suspension et qu’il n’y avait pas l’ombre d’un fantôme dans un rayon de 80 kilomètres.

    Le RIPS visitait également des maisons, répondant ainsi à l’invitation des résidants qui voulaient savoir si leur domicile abritait des entités surnaturelles. Je me souviens d’un cas au Connecticut en particulier. J’en parle non pas parce qu’il s’y déroulait une activité paranormale significative, mais parce que c’est à cette occasion que je revis cette femme que j’avais rencontrée à l’aquarium de Mystic. Tout comme nous, elle cherchait des signes d’activité paranormale.

    Ce fut un moment étrange, surtout qu’elle avait prédit que nous allions nous revoir. J’en profitai pour la remercier de sa suggestion à propos des olives vertes.

    Environ au même moment, je reçus un appel d’un type qui venait de consulter ce qui nous tenait lieu de site Web et qui affirmait être en mesure de l’améliorer pour le rendre plus attrayant et plus convivial. En fait, il proposait de le refaire gratuitement. En retour, il demandait simplement l’autorisation de l’inclure dans son portfolio afin de décrocher d’autres contrats du genre.

    C’était une offre difficile à refuser. Je le rencontrai donc dans un restaurant, le Bess Eaton Doughnuts. Il était accompagné d’un ami prénommé Chris. Je me rappelle m’être demandé à ce moment s’il désirait vraiment discuter du site Web, car notre conversation semblait toujours bifurquer vers ses expériences personnelles avec le paranormal.

    Nous étions en train de bavarder à côté de ma voiture dans le stationnement du restaurant lorsque cet homme révéla ses véritables intentions. Il avait eu une expérience paranormale récurrente qui avait commencé alors qu’il avait 15 ans qui avait duré jusqu’à son entrée au collège à l’âge de 17 ans. Il s’agissait d’une expérience intense vécue dans un secteur boisé du Rhode Island, où il avait grandi, et il la revivait encore aujourd’hui de temps à autre.

    Cet homme s’appelait Grant Wilson.

    Chris confirma tout ce que Grant m’avait raconté. Lui et d’autres amis avaient même soumis Grant à plusieurs tests pour déterminer si cette expérience avait bel et bien eu lieu. J’aimerais vous en dire davantage, mais Grant n’aime guère parler de cette expérience. C’est un sujet sensible pour lui.

    Quoi qu’il en soit, cette conversation se transporta du stationnement de ce restaurant jusqu’à mon salon. Nous discutâmes pendant des heures de nos visions respectives du paranormal et nous constatâmes alors à quel point nos points de vue convergeaient. Ce dialogue se poursuivit pendant des jours et des semaines. Finalement, je lançai à Grant : « Au diable les autres (en référence aux autres chasseurs de fantômes et à leurs méthodes). Faisons-le à notre façon. »

    À l’époque, et c’est encore vrai aujourd’hui, la plupart des groupes paranormaux se promenaient un peu partout en affirmant que tout était hanté. Cependant, en recueillir des preuves était le dernier de leurs soucis. Ils entraient dans les maisons, se mettaient à l’écoute de leurs émotions et affirmaient péremptoirement s’il y avait ou non une présence spectrale. En fait, ces groupes ne trouvaient jamais d’endroits qui n’étaient pas hantés.

    Grant et moi préconisions une approche plus rationnelle. Avant d’affirmer qu’un lieu abritait une entité surnaturelle, il nous fallait une preuve. Nous nous démarquions ainsi de manière importante, et c’est sur cette base que nous créâmes T.A.P.S. J’emploie le mot « nous » parce qu’il s’agissait autant de l’idée de Grant que de la mienne.

    Grant résuma parfaitement notre philosophie : « Si vous cherchez à prouver qu’un endroit est hanté, tout ce que vous trouverez ressemblera à une preuve. Si vous cherchez à démontrer le contraire, il ne vous restera en fin de compte que les éléments que vous n’êtes pas en mesure d’expliquer. »

    Dès le départ, nous trouvâmes des gens qui avaient des visions similaires. Le site Web de T.A.P.S. (conçu par Grant, bien évidemment), accueillit 200 visiteurs par jour, ce qui à l’époque était un nombre très impressionnant. Ce nombre augmenta sans cesse et grimpa en 2 ans jusqu’à 2 000 visiteurs par jour.

    Les groupes paranormaux en quête de publicité entraient en contact avec les médias au moment de l’Halloween et ainsi de suite. Nous ne mangions pas de ce pain. Et pourtant, notre réseau de chasseurs de fantômes qui partageaient notre philosophie et abordaient le surnaturel en faisant preuve d’une bonne dose de discernement continuait de croître.

    Rapidement, notre réputation déborda des frontières de la Nouvelle-­Angleterre. Des gens nous contactaient d’aussi loin que la Californie, le Michigan ou la Louisiane. Malheureusement, nous n’avions pas les moyens financiers de nous rendre dans ces endroits pour aider ces personnes, pas plus que nous ne disposions de contacts fiables vers qui les diriger.

    Grant et moi arrivâmes à la conclusion que pour étendre notre réseau de contacts, il nous fallait d’abord faire la distinction entre ceux qui voyaient les choses comme nous et les autres. Le meilleur moyen d’y arriver fut de soulever un peu de controverse. Dans notre site Web, nous publiâmes un texte affirmant que les halos étaient une supercherie.

    À l’époque, les halos étaient un phénomène très en vogue. Pour certaines personnes, lire qu’ils étaient insignifiants fut l’équivalent d’une gifle en plein visage. Leur réplique fut cinglante. Pour eux, nous n’étions que des imposteurs et le débat fut lancé. Du jour au lendemain, tout le milieu du paranormal dut prendre position.

    Cela nous permit de trouver les personnes que nous ­cherchions.

    La première fut Al Tyas de D.C. Metro Area Ghost Watchers (affectueusement appelé D.C. MAG). Al voyait les choses comme nous et devint un membre important de la famille élargie de T.A.P.S. Nous reçûmes des appuis d’un peu partout aux États-Unis et même de l’étranger. Des personnes provenant de l’Europe, de l’Asie ou de l’Australie entrèrent en contact avec nous pour nous remercier d’avoir pris position.

    Comme notre réseau continuait de s’étendre et que notre organisation prenait de l’expansion, Grant et moi conclûmes un accord. Il s’occuperait des aspects techniques et créatifs de notre organisation, où il était le maître incontesté, tandis que je me chargerais de la gestion et du volet commercial. Une de mes responsabilités était de m’assurer que nous n’inviterions que les personnes au profil voulu à se joindre à notre groupe du Rhode Island.

    Une de ces personnes fut Brian Harnois. Lors de notre première rencontre, il nous apparut comme un grand enfant débordant d’enthousiasme qui croyait dans les halos, les vampires et tout le tralala. C’était aussi un chic type qui n’avait pas peur de se retrousser les manches et de se salir les mains.

    Plus il découvrait ce qu’était T.A.P.S. et plus il aimait ce qu’il voyait. Brian avait déjà créé son propre groupe de chasseurs de fantômes qui comptait quelques membres. Il les persuada de se joindre à nous, mais, finalement, il fut le seul à rester.

    Tous ceux qui ont vu l’émission Ghost Hunters connaissent les défauts de Brian. Par exemple, il a tendance à exagérer (c’est-à-dire à fabuler) et cela nous rend dingues. Il ne cherche qu’à se faire accepter par les autres, mais cela finit par se retourner contre lui.

    Brian était responsable de trier les demandes d’enquête, un rôle que nous lui avions confié en raison de son enthousiasme. C’était donc lui qui recevait les appels de personnes qui avaient besoin d’aide. Il abordait chaque cas avec la discipline propre à un ancien membre de la police militaire. Malheureusement, il avait aussi tendance à tomber sur les nerfs, en particulier sur les miens.

    Brian s’enflammait facilement, prêt à voler au secours de tous ceux qui en faisaient la demande. Malheureusement, il ne se souciait guère de la distance à parcourir pour se rendre sur les lieux avant d’accepter de faire enquête. Il était également du genre à voir des fantômes partout. La seule vue d’un soi-disant halo sur un enregistrement vidéo l’amenait à déclarer que l’endroit était hanté.

    Par ailleurs, l’enthousiasme de Brian avait un côté positif : c’est ce qui alimentait son éthique de travail et je savais que je pouvais compter sur lui pour veiller au matériel. Enfin, la plupart du temps. Il lui est arrivé, par exemple, d’oublier d’apporter des chaises pour une nuit de veille dans un phare ou d’égarer un appareil coûteux dans un site d’enquête.

    En résumé, Brian n’était pas un mauvais garçon et je sais que notre mission lui tenait à cœur. Nous sommes une grande famille et nous pardonnons les erreurs, un principe que je devais parfois rappeler aux autres.

    Carl Johnson se joignit à nous à peu près au même moment que Brian. Carl travaillait dans la vente au détail et c’était un individu charmant, poli et articulé. C’était aussi un démonologue qui possédait plusieurs années d’expérience comme enquêteur paranormal. Il ne sortait jamais sans sa mallette qui, bizarrement, était presque toujours vide.

    Nous étions heureux de pouvoir compter sur Carl et nous le fûmes encore plus quand son frère jumeau, Keith, vint le rejoindre. Keith était beaucoup plus religieux que son frère. C’était un « born-again christian », c’est-à-dire un évangéliste. C’était aussi une encyclopédie vivante. Par exemple, en passant à côté d’une université pendant que nous étions en route vers un lieu d’enquête, il pouvait se mettre à chanter la chanson de cet établissement ou nous révéler un quelconque fait obscur à propos d’un cousin de son fondateur.

    — Comment sais-tu ce genre de truc ?, lui demandais-je alors. Il répondait qu’il s’agissait d’une question posée lors d’une émission de Jeopardy diffusée en mars 1983. Par contre, Keith avait tendance à se lancer dans de longues explications alors que quelques mots auraient suffi. De plus, son timbre de voix était si apaisant que vous risquiez de tomber endormi avant qu’il ait terminé.

    Il y avait aussi Steve Gonsalves, un policier qui vivait dans l’ouest de l’État du Massachusetts. Dès notre première conversation téléphonique, il demanda de joindre les rangs de T.A.P.S. Ce qu’il nous dit alors et comment il le fit nous plurent. Le problème était qu’il vivait à deux heures de route. Nous lui conseillâmes plutôt de fonder son propre groupe.

    Le temps passa et nous n’eûmes plus de nouvelles de lui. Puis, un jour, nous entendîmes parler d’un groupe paranormal de la Nouvelle-Angleterre qui abattait du bon boulot dans la région de Springfield au Massachusetts et qui obtenait des résultats parfois supérieurs aux nôtres. Nous entrâmes en contact avec eux, pensant que nous pourrions nous aider mutuellement, et nous découvrîmes que leur chef n’était nul autre que Steve Gonsalves !

    Il fait aujourd’hui partie de notre équipe d’enquêteurs tout en dirigeant le groupe New England Paranormal, qui fait maintenant partie de la famille élargie de T.A.P.S. Steve est une personne ­pragmatique et fiable. Comme vous pourrez le constater, nous lui faisons entièrement confiance, mais s’il souffre de certaines phobies quelque peu embarrassantes. Heureusement, les fantômes n’en font pas partie.

    Donna LaCroix, un autre pilier de notre organisation, vint vers nous il y a environ quatre ans. Diplômée en génie environnemental, elle avait fréquenté la même école secondaire que Grant et avait elle aussi vécu certaines expériences paranormales pendant son enfance. Grant avait essayé de l’aider au téléphone et, à la fin de leur conversation, elle lui avait demandé de joindre notre groupe.

    Cela s’avéra un bon coup. Donna était une experte dans la gestion des enquêtes. Dès son arrivée, elle réorganisa notre mode de fonctionnement. Elle nous accompagna également sur le terrain à quelques reprises, même si elle n’aime pas vraiment manipuler le matériel et que nous devons sans cesse la ramener à des considérations d’ordre scientifique. En revanche, elle prend soin de nous quand nous sommes sur la route, en s’assurant que nous mangeons bien et que nous nous reposons suffisamment.

    Donna manifestait une sensibilité évidente pour le surnaturel et elle nous donnait une perspective différente sur une enquête. De plus, elle était une intervieweuse habile capable non seulement de sympathiser avec les victimes, mais également de démasquer les fraudeurs, dont nous eûmes notre lot.

    Cela étant dit, T.A.P.S. ne se limite pas à l’équipe que je dirige avec mon ami Grant. Nous avons 15 autres membres dans le Rhode Island et probablement le même nombre qui mènent des enquêtes avec Steve Gonzalves dans le Massachusetts. Ce sont eux qui travaillent dans l’ombre à mener des enquêtes confidentielles qui ne se retrouveront jamais au petit écran.

    Ce type d’arrangement convient parfaitement à ces personnes, car leur travail les empêche de s’associer publiquement à un groupe paranormal. Ces gens travaillent pour la NASA, la CIA et le FBI à titre d’expert en criminalistique, de physicien nucléaire ou même d’agent des Services secrets. L’engagement de ces personnes envers la chasse aux fantômes est si total que l’anonymat ne les dérange aucunement.

    T.A.P.S. dispose donc d’un réservoir de talent et d’expérience dans lequel nous pouvons puiser. Toutefois, le cœur de l’organisation demeure le duo que je forme avec Grant, que je surnomme affectueusement G.W. C’est lui qui a conçu notre protocole d’enquête. C’est également lui qui effectue une reconnaissance des lieux avant chaque enquête de manière à connaître les endroits susceptibles d’être balayés par un courant d’air, l’origine possible des bruits et les obstacles que nous pourrions rencontrer. Après tout, nous travaillons dans le noir, et les attentes suscitées conjuguées à l’excitation du moment peuvent pousser les gens à commettre des imprudences.

    Grant doute toujours de ce que les gens croient avoir vu ou entendu. Un des éléments qui a attiré son attention dans la correspondance que nous recevons est le nombre de fois où des personnes prétendent avoir pris des clichés où des visages démoniaques apparaissent. Il s’agit souvent d’un cas de paréidolie. La paréidolie est la tendance du cerveau humain à reconnaître des formes familières dans des figures ou des couleurs complexes. (Le même phénomène s’applique aux gens qui entendent des voix au travers de sons ­anodins.)

    Grant a constaté que des images contenant des formes et des motifs complexes sont un terrain fertile pour une imagination surexcitée qui y verra des « traits » semblables à ceux des personnages de bandes dessinées. Grâce à sa formation en arts plastiques, Grant peut rapidement déterminer si les proportions d’une image correspondent à celles d’un visage. De plus, il le rappelle constamment aux autres lorsque ceux-ci essaient d’associer un élément mystérieux dans une photo à une expression humaine.

    Bien entendu, il y a toujours la possibilité qu’une photo soit truquée. La photographie numérique a facilité la multiplication des fraudes, ce qui nous incite à redoubler

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