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Ah, les garçons
Ah, les garçons
Ah, les garçons
Livre électronique270 pages3 heures

Ah, les garçons

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À propos de ce livre électronique

Quand la fabuleuse Clover, la tante d’Amy, obtient son emploi de rêve en tant que chroniqueuse pour le courrier du cœur d’un magazine pour adolescentes, Potins!, Amy s’aperçoit vite que ce ne sera pas une chronique ordinaire.

Bien vite en effet, Amy est entraînée dans les folles intrigues de Clover. La vie ne sera plus jamais la même.

Bienvenue dans le monde fou, fou, fou d’Amy et Clover!
LangueFrançais
Date de sortie26 août 2016
ISBN9782897671846
Ah, les garçons
Auteur

Sarah Webb

Sarah Webb worked as a children's bookseller for many years before becoming a full-time writer. Writing is her dream job as she can travel, read magazines and books, watch movies, and quiz her friends and family – all in the name of research. She is the author of nine novels, the most recent being Anything for Love and The Loving Kind. She also writes the Ask Amy Green series for young teenagers, and her books have been published in many different countries including Italy, Poland, Indonesia and the United States. Sarah lives in Dublin with her partner and young family. Find out more and read Sarah’s Yours in Writing Blog at www.sarahwebb.ie Or connect with Sarah on Facebook www.facebook.com/sarahwebbauthor or Twitter @sarahwebbishere

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    Aperçu du livre

    Ah, les garçons - Sarah Webb

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    Éloges de Ah, les garçons !

    « Un livre formidable, qu’on n’arrive pas à lâcher… Fantastique… Vivement la suite ! » (Kate, 13 ans)

    « Oh, mon Dieu ! C’est le meilleur livre au monde. J’ai failli mourir de rire, en le lisant. » (Annie, 13 ans)

    « J’ai adoré ce livre, après avoir réussi à l’arracher des mains de ma fille, qui ne pouvait pas le lâcher. C’est un livre plein de sagesse, un livre drôle et intelligent, qui reproduit parfaitement la vie des jeunes adolescents d’aujourd’hui. » (Judi Curtin, auteure de la série Alice and Megan)

    « Peu à peu, je me suis mise à éprouver de l’affection pour Amy en tant que personnage, et sa tante adolescente, Clover, m’a fait mourir de rire. Sarah Webb dépeint parfaitement cet enchaînement de hauts, de bas et de tout ce qui constitue l’adolescence. Une lecture très amusante. » (Cathy Hopkins, auteure de la série Les filles)

    Copyright © 2009 Sarah Webb

    Titre original anglais : Ask Amy Green: Boy Trouble

    Copyright © 2016 Éditions AdA Inc. pour la traduction française

    Cette publication est publiée en accord avec Walker Books Ltd, London, UK

    Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.

    Éditeur : François Doucet

    Traduction : Sébastien Arviset (CPRL)

    Révision linguistique : Féminin pluriel, Féminin pluriel

    Correction d’épreuves : Nancy Coulombe

    Conception de la couverture : Matthieu Fortin

    Illustration de la couverture : © Walker Books Ltd

    Mise en pages : Sébastien Michaud

    ISBN papier 978-2-89767-182-2

    ISBN PDF numérique 978-2-89767-183-9

    ISBN ePub 978-2-89767-184-6

    Première impression : 2016

    Dépôt légal : 2016

    Bibliothèque et Archives nationales du Québec

    Bibliothèque Nationale du Canada

    Éditions AdA Inc.

    1385, boul. Lionel-Boulet

    Varennes, Québec, Canada, J3X 1P7

    Téléphone : 450-929-0296

    Télécopieur : 450-929-0220

    www.ada-inc.com

    info@ada-inc.com

    Imprimé au Canada

    Participation de la SODEC.

    Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.

    Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.

    Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

    Webb, Sarah, 1969-

    [Ask Amy Green. Français]

    Amy Green répond à vos questions

    Traduction de : Ask Amy Green.

    Sommaire : 1. Ah, les garçons -- 2. Secrets d’été.

    Pour les jeunes de 9 ans et plus.

    ISBN 978-2-89767-182-2 (vol. 1)

    ISBN 978-2-89767-185-3 (vol. 2)

    I. Beaume, Sophie, 1968- . II. Webb, Sarah, 1969- . Boy trouble. Français. III. Webb, Sarah, 1969- . Summer secrets. Français. IV. Titre. V. Titre : Ask Amy Green. Français.

    PZ23.W42Am 2016 j823’.92 C2016-940045-X

    Diffusion

    Canada : Éditions AdA Inc.

    France : D.G. Diffusion

    Z.I. des Bogues

    31750 Escalquens — France

    Téléphone : 05.61.00.09.99

    Suisse : Transat — 23.42.77.40

    Belgique : D.G. Diffusion — 05.61.00.09.99

    Conversion au format ePub par:

    Lab Urbain

    www.laburbain.com

    Je dédie ce livre à :

    Robert Dunbar, qui m’a accueillie dans le monde des livres pour enfants quand je n’étais qu’une modeste libraire chez Waterstone.

    De même qu’à Paul Baggaley, qui ne se rend probablement pas compte de la façon dont il a changé ma vie en me donnant cet emploi.

    Et enfin à Sam, mon brillant fils, qui m’a fait arrêter de rêver et commencer à écrire.

    Salut,

    Bienvenue dans mon tout premier livre sur Amy Green.

    Merci de l’avoir choisi. Avant que tu te mettes à le lire, j’aimerais te dire quelques mots sur moi. Mais, si tu préfères, lance-toi dans la lecture dès maintenant.

    J’habite à Dun Laoghaire, ce qui est difficile à prononcer (on dit « Dun Leery »), mais c’est un endroit charmant sur la côte, près de Dublin, en Irlande.

    J’ai trois enfants : Sam, 14 ans, Amy, 5 ans (c’est d’elle qu’Amy Green tient son nom) et Jago, 2 ans. Ils sont une grande source d’inspiration pour moi, en particulier mon fils et ses amis. Oups, désolée, Sam me dit que je le mets mal à l’aise une fois de plus.

    Ce livre a été inspiré par les filles de la sixième année du secondaire, à la Glenageary/Killiney National School. Et l’une d’elles, Kate Gordon, est devenue ma conseillère éditoriale spéciale. Merci, Kate !

    Mais, tu sais, en réalité, c’est la fille de 13 ans qu’il y a en moi qui est aussi la coauteure de ce livre. J’ai tenu mon journal pendant des années, et quand je le lis, aujourd’hui, je me souviens exactement comment c’était d’être adolescente — parfois timide et manquant d’assurance, et parfois au paradis. Tu peux lire certains extraits de mon journal sur mon tout nouveau site web : www.askamygreen.com

    En fait, plusieurs des choses qui arrivent à Amy dans ce livre sont arrivées à des gens réels, et même à moi, comme quand Amy rencontre Seth, ce garçon beau à s’évanouir, sur la plage et qu’ils…

    Eh bien, il faudra que tu lises le livre pour découvrir ce qui leur arrive !

    De tout mon cœur,

    Sarah

    Bisous

    Chapitre 1

    — Les garçons !

    Clover se tapote les dents supérieures du bout de son stylo à encre gel rose tout en émettant un son plein d’irritation.

    — Ils ne changeront jamais. Quels idiots !

    Elle fait pivoter la chaise de bureau sur laquelle elle est assise et appuie sur une touche de son ordinateur, qui met en marche et fait ronronner son imprimante, pour ensuite me tendre deux feuilles de papier format lettre.

    — Lis ça, Amy, c’est à en pleurer.

    À : courrierducoeur@potinsmagazine.com

    Mardi

    Chère Clover, à l’aide, je t’en prie ! J’ai des problèmes avec les garçons. (Quoi d’autre ?) J’ai rencontré un garçon super mignon, il y a deux semaines à la Soirée épouvante pour ados de Sinister. Au secondaire, il a une année de plus que moi. Mais je n’ai aucune idée de ce qu’il pense de moi.

    On est allés au cinéma quelques fois déjà, et il m’envoie plein de textos. Mais je suis perplexe : à certains moments, il se jette littéralement sur moi, tandis qu’à d’autres, il m’ignore complètement. Qu’est-ce que je devrais faire, rester calme en laissant aller les choses, ou entrer dans son jeu ? Je le vois ce soir. Tes conseils, s’il te plaît.

    L’angoissée d’Artane

    (aussi connue sous le nom de Wendy, 14 ans)

    À : courrierducoeur@potinsmagazine.com

    Mercredi

    Chère Clover, je t’ai écrit hier au sujet d’un garçon. Eh bien, aujourd’hui, j’ai appris qu’à l’école, il faisait circuler des rumeurs sur mon compte. Il dit que j’embrasse comme une machine à laver ! Je crois que c’est parce que samedi soir, je lui ai dit de ne pas aller trop vite en affaires. Après tout, je voulais voir au moins quelques scènes du film.

    C’est tellement embarrassant ! Tous les garçons de ma classe m’appellent maintenant Wendy Whirlpool, et les D4 ricanent et font tourner leurs doigts en rond quand elles me voient dans les couloirs.

    Je ne sais pas quoi faire, c’est un cauchemar. J’ai été incapable de manger de toute la journée. Mes amies me disent de ne pas m’en occuper, mais je suis incapable d’arrêter d’y penser. J’ai l’impression que tout le monde me regarde.

    Demain et vendredi, je vais faire semblant d’être malade et je vais manquer mes cours, mais lundi, je devrai retourner à l’école.

    Je t’en prie, j’ai besoin de ton aide, je suis au désespoir.

    Wendy,

    Mortifiée

    Mes yeux s’écarquillent à mesure que je lis les courriels de Wendy. Je comprends parfaitement ses sentiments : le cœur rongé par l’inquiétude, avec en plus, l’impression que des dizaines de regards sont en train de creuser en elle, paranoïaque, troublée, profondément malheureuse.

    — Qu’en penses-tu ? me demande alors Clover.

    — Je suis vraiment triste pour cette pauvre fille. Je n’aimerais pas être à sa place.

    — Et qu’est-ce que tu lui conseilles ?

    Je hausse les épaules.

    — De tous les ignorer, je suppose, comme ses amis le lui ont dit. Si c’est le moindrement comme à notre école, dans quelques semaines ce sera terminé. Je lui dirais donc de serrer les dents et de faire comme si elle était invisible.

    — Pff, fait Clover en arrondissant la bouche tout en soufflant, mauvaise réponse !

    Et elle émet un de ces sons (tut-tut) comme dans Une famille en or.

    Je la dévisage.

    — Bon, dis-moi quelle est la bonne réponse, si tu es si brillante.

    — Peuh ! Se battre, ne pas laisser ce salaud s’en sortir comme ça.

    En effet, cette solution semble nettement plus intéressante, mais vraiment pas réaliste.

    — Comment ? Wendy ne semble pas des plus confiantes.

    Je me mets à me tortiller sur place, mal à l’aise. Tout cela m’est un peu trop familier.

    Clover incline la tête.

    — Wendy ?

    — La fille qui a écrit ces messages.

    Et du doigt, je lui indique ce qu’elle a imprimé.

    — Oui, bien sûr, Wendy. Laisse-moi réfléchir.

    Au bout d’un moment, ses yeux s’illuminent.

    — Un instant. Peut-être qu’elle n’a pas à être confiante. Peut-être que quelqu’un d’autre pourrait avoir confiance à sa place.

    Clover me sourit alors, les yeux brillants. La voilà qui prépare quelque chose. Je sens des frissons parcourir ma colonne vertébrale.

    — Non, Clover, non, ne pense pas à moi, il n’est pas question que je m’en mêle. Contente-toi de répondre à son message, écris-lui de tous les ignorer.

    Mais Clover me sourit simplement d’un air entendu.

    — Amy, j’ai pris une décision : on ne sera pas ce genre de courrier du cœur.

    — On ?

    Je la regarde en pleine face.

    — Oui, Beanie, on. Tu vas m’aider.

    — Vraiment ? Et mon opinion compte là-dedans ?

    — Voyons voir.

    Elle se tapote de nouveau les dents du bout de son stylo.

    — Euh… Hum…

    Elle fait semblant d’être en train de réfléchir sérieusement.

    — Non ! Et on va s’en mêler jusqu’au bout ! Ce sera tellement plus amusant, hein ? En plus, ça me permettra d’en tirer toute la chronique pour mon courrier du cœur, peut-être même un article, ou alors je ne m’appelle pas Clover Wildgust. Oui, j’imagine parfaitement comment ça pourrait être.

    Elle lève les mains.

    Tadaaa ! « Un minet te manque de respect ? Comment le lui faire payer », par Clover Wildgust. Non : Clover M. Wildgust. Ça me plaît, l’initiale du milieu, pas toi ? Ça fait plus sérieux. Clover M. Wildgust, ma première signature dans un journal. Ce sera le début d’une carrière formidable.

    Je me cache le visage dans les mains. Maman a raison, Clover est au bord du délire.

    — Bon, Beanie, poursuit-elle, toute cette affaire avec Wendy exige des mesures draconiennes. Il nous faut un plan à toute épreuve.

    Bon, maintenant, je suis inquiète. En effet, chaque fois que Clover prend des mesures draconiennes, il s’agit généralement de ce que c’est exactement : « draconien ». Par exemple, un jour qu’elle s’ennuyait, elle s’est teint les cheveux bleu pétrole ; et cette fois où, après en avoir été mise au défi, elle a traversé Dublin dans sa Mini Cooper avec la capote baissée en plein mois de février. En plus, elle ne portait qu’un bikini. Deux journaux nationaux ont publié sa photo. Papi ne l’a pas trouvé drôle.

    Clover, pendant ce temps, fixe le panneau d’affichage face à son bureau. Je suis son regard des yeux ; il déborde de toutes sortes d’invitations : des lancements de livres, des soirées de beauté, des défilés de mode, des fêtes. Je les survole du regard pour finalement m’arrêter sur une invitation d’un vert lumineux. Elle est immanquable — en caractères gothiques, elle hurle :

    Venez danser toute la nuit

    à la Soirée épouvante pour ados de Sinister

    Les soirées épouvante pour ados de Sinister FM sont célèbres. Elles ont lieu tous les vendredis au Club de rugby de Monkstown, sont sans alcool et strictement réservées aux moins de 16 ans. Si l’on veut être quelqu’un, on va à ces soirées. Mes amies Mills et Sophie essayent toujours de m’y traîner. J’y suis d’ailleurs allée quelques fois, mais il y a toujours tellement de monde, et je déteste danser en public. Cela me met mal à l’aise, puis mon estomac se noue, je me sens malade et je veux rentrer. De toute manière, il y a toujours une foule de D4 et de Crombies. C’est un peu leur foire aux bestiaux hebdomadaire pour se trouver un nouveau copain ou une nouvelle copine. Les D4 sont ces filles qui habitent ou voudraient habiter à Dublin 4, le quartier chic. Elles portent des bottes Ugg, des jeans moulants ou des mini-jupes et ont une dépendance au bronzage artificiel et aux fers à lisser.

    Les Crombies sont leur équivalent masculin. Ils jouent au rugby, portent des vêtements Abercrombie & Fitch et d’autres vêtements griffés. Ils emploient beaucoup le mot « fab » (« fabuleux » en plus court). En Irlande, c’est ce qui se rapproche le plus de l’homme de Néandertal. Les D4 les trouvent incroyablement séduisants. On se demande pourquoi…

    — Attrape cette invitation verte pour moi, me dit alors Clover.

    Je la lui donne, et elle la retourne.

    — Dis-moi, Beanie, est-ce qu’on pourrait me donner 14 ans ?

    Je la regarde attentivement. Qu’est-ce qu’elle a en tête ?

    — Eh bien ? me demande-t-elle de nouveau.

    Je me mords l’intérieur de la lèvre. Clover est plutôt petite, avec ce genre de cheveux lisses d’un blond très pâle que l’on retrouve habituellement chez les poupées Bratz. Ils sont tellement longs qu’elle peut presque s’asseoir dessus et quand il y a du vent, ils collent à son brillant à lèvres. Les cheveux de Clover sont vrais, mais leur couleur, vraiment pas. Papi ne cesse de répéter qu’elle va les perdre si elle continue de se les décolorer, mais elle ne tient aucun compte de lui.

    Aujourd’hui, elle porte un survêtement Juicy gris souris, combiné à un gilet à paillettes. Elle porte des tongs, et ses pieds, posés sur son grand bureau en bois, ont des ongles colorés en rose pêche comme des pétales. Elle a un air un peu trop mûr pour avoir 14 ans, l’air trop bien dans sa peau. Et surtout, elle refuse de porter des Ugg, parce que, dit-elle, ces bottes la font suer des pieds.

    Je hausse les épaules.

    — Peut-être, par une nuit vraiment noire.

    — Oh, il fera noir, tu peux en être sûre.

    Elle sourit, et ses yeux bleu porcelaine scintillent dangereusement.

    — J’ai un plan. Plus question de laisser les garçons se comporter comme des cons. On va se venger. Pour Wendy, dit-elle en remuant les bras autour d’elle, tout excitée. En fait, pour les adolescentes de tous les pays. Mais je vais avoir besoin de toi, et de tes bottes de yéti qui font suer des pieds.

    Chapitre 2

    Avant de poursuivre, laissez-moi vous expliquer comment je me suis retrouvée à devoir participer à toute cette histoire de courrier du cœur.

    Récemment, pendant son intervalle d’un an entre l’école secondaire et l’université, Clover a obtenu un emploi dans un magazine pour adolescentes, le Potins !. C’est un peu comme Mizz ou CosmoGirl, mais avec plus d’articles et moins de photos de célébrités. En fait, il n’y a pas beaucoup de célébrités irlandaises qui vivent en Irlande. La plupart d’entre elles passent leur temps à Hollywood, comme Colin Farrell, beau à s’évanouir, et ce super ravissant gamin de Cork, avec ses grosses lèvres, Jonathan Rhys-Meyers.

    Le magazine verse à Clover un salaire et tout le reste. Comme elle veut devenir journaliste, il s’agit d’une expérience fantastique. Papi a tout organisé : il connaît le père de la rédactrice en chef. Comme la dame responsable du courrier du cœur partait en congé de maternité, Clover a demandé si elle pouvait s’y essayer, et à sa grande surprise, on lui a répondu oui. Clover suspecte qu’ils devaient être au bord du désespoir.

    Par hasard, j’ai entendu maman parler à Dave, son copain. (Je refuse de l’appeler mon « beau-père » ; ça fait trop Cendrillon. De toute manière, ils ne sont pas mariés, ni quoi que ce soit du genre, mais j’y reviendrai.)

    — Clover est tellement chanceuse, disait-elle. On dirait que tout lui tombe du ciel sans effort.

    En effet, pour maman, ce doit sembler être le cas, mais Clover, quand elle veut bien, travaille vraiment dur. En toute justice, ce n’est pas souvent le cas.

    Voici ce que vous devez aussi savoir :

    1. Selon maman, Clover a toujours été gâtée. Maman et Clover sont sœurs, et elles ont un peu une relation amour-haine. Je suppose que cela vient de leur différence d’âge : 20 ans !

    2. Clover a 17 ans, avec une tendance vers 13 (mon âge, en fait), ce qui explique probablement pourquoi nous nous entendons si bien. Techniquement, c’est ma tante, mais nous sommes plutôt comme des sœurs.

    3. Clover est très populaire auprès des garçons. Elle a toujours un pauvre garçon quelconque à ses pieds. Pour le moment, c’est Ryan, qui étudie les arts au Trinity College, une ancienne université de Dublin, avec des pavés et, sur les pelouses, d’immenses sculptures en métal qui valent des millions.

    4. Clover habite chez son père, mon grand-père, ou « papi » comme on l’appelle. Quand j’étais petite, j’étais incapable de dire « grand-père », je disais donc seulement « pépé » ou « papi ». Clover avait l’habitude de l’appeler « papi » avec une voix de bébé pour l’irriter. C’est resté.

    5. En ce moment, Clover passe ce qui, a-t-elle décidé, sera la première de plusieurs parenthèses utiles avant d’étudier ou de travailler. Elle a tout prévu !

    Une place l’attend au Trinity College en arts (comme Ryan), qu’elle a fait reporter d’un an. Elle affirme que la dernière année du secondaire l’a presque dégoûtée du monde universitaire à vie. Elle l’a pourtant réussie de manière surprenante, pour quelqu’un qui considère qu’étudier, c’est bûcher la veille de l’examen.

    Clover affirme aussi qu’elle a l’intention de rester à la maison pendant bien des années, afin de pouvoir consacrer tout son argent à ce qui est important dans la vie, comme les vêtements, les chaussures et les sorties. Clover n’est pas folle, selon maman. Mais comme papi vient tout juste de prendre sa retraite, il aime avoir Clover à la maison : il affirme qu’elle met de la vie. Clover, elle, dit qu’elle le garde jeune, mais maman pense plutôt qu’elle est au bord du délire et que toutes ses bêtises vont le faire mourir prématurément.

    6. Clover n’a pas la langue dans sa poche. Selon maman, elle est presque impolie, mais Clover considère qu’elle est simplement franche. Quant à moi, je pense que la vérité se situe sans doute quelque part

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