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Pluie d'automne
Pluie d'automne
Pluie d'automne
Livre électronique184 pages2 heures

Pluie d'automne

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À propos de ce livre électronique

Le shérif Burt est à nouveau confronté à une série de meurtres épouvantables qui semblent avoir été commis par un imitateur du tueur surnommé Jack aux pieds de plume qui avait abandonné derrière lui de nombreux cadavres de jeunes filles sous le froid de l’hiver. Peter, qui a retrouvé l’amitié de Denny mais qui éprouve toujours des sentiments à distance envers sa sœur, Ann, est une fois de plus entraîné dans une spirale assassine qui frappe des lycéennes de la New Academy. Burt décide de fermer l’établissement, en cet automne pluvieux, mais les cadavres surgissent de toutes parts.

LangueFrançais
ÉditeurBadPress
Date de sortie5 nov. 2018
ISBN9781547547906
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    Aperçu du livre

    Pluie d'automne - Claudio Hernández

    Pluie d’automne

    Claudio Hernández

    Première édition eBook : septembre 2017.

    Titre : Pluie d’automne.

    ©   2017 Claudio Hernández.

    ©   2017 Illustration de couverture : DNY59 gettyimages

    ©   2017 Illustration de couverture : IG_Royal  istockphoto

    ©   2017 Correction : Tamara López

    Tous droits réservés.

    ––––––––

    La présente publication, y compris ses éléments de couverture, ne saurait être en tout ou partie reproduite, stockée ou transmise par quelque support que ce soit, qu’il s’agisse d’une transmission électronique, mécanique, optique, par enregistrement, sur Internet ou par photocopie, sans l’autorisation préalable de son éditeur ou de son auteur. Tous droits réservés

    Encore là, me direz-vous ? Eh bien, oui, à vrai dire, je me devais de revenir, pour vous. Mais, d’abord, la dédicace. Je dédie ce livre à mon épouse, Mary, qui supporte chaque jour, patiemment, mes gamineries. J’espère qu’elle ne cessera jamais de le faire. Cette fois-ci, je me suis embarqué dans une autre aventure, une aventure que j’ai commencée dans mon enfance et que, à force d’endurance et avec son soutien, j’ai achevée. Un autre rêve devenu réalité. Elle dit que, parfois, je suis brillant... Parfois... Et je commence à la croire...

    Pluie d’automne

    Jack aux pieds de plume avait littéralement merdé, mais tout le monde n’avait parlé que de ça au cours des mois qui avaient suivi l’hiver glacial, pendant le printemps des baies, comme disaient les gens du cru, et au cœur de l’été, où les lézards lézardaient sur les pierres, en sortant leurs langues roses. Neuf mois s’étaient écoulés, et plus personne ne parlait du révérend Larry. En octobre étaient arrivées les pluies intenses, et il était revenu. C’était Jack aux pieds de plume, et le shérif Burt Duchamp voyait d’un mauvais œil la présence des types du FBI, dans leurs costumes ridicules fraîchement repassés. Son ressentiment contre la bière était chaque jour plus fort, il avait pris plus de deux kilos de gras autour du bide. Mais il lui restait fidèle, malgré tout.

    ***

    Il se réveilla en sueur, comme si un ressort venait de se planter dans son dos, et l’image d’une culotte rose bordée de dentelle blanche, recouverte de feuilles mortes humides, le fit paniquer. Un marteau chauffé à blanc frappait l’enclume de son cœur. Il se porta les mains au visage et fut surpris de constater que ses doigts étaient trempés. Dehors, la pluie de l’automne, aussi intense que le froid de l’hiver dernier qui n’avait jamais été aussi rude ces dernières années, tombait avec une telle puissance qu’on aurait dit des gouttes de plomb qui percutaient le sol, les carrosseries des voitures et les toits en bois. On entendait en bruit de fond son cliquetis permanent, comme celui que font les ongles d’un hors-la-loi nerveux sur le comptoir d’un bar miteux de l’Ouest.

    Il regarda ensuite par la fenêtre et aperçut un rayon déchirer en deux l'obscurité du ciel avant d’exploser comme un missile. Et un visage lui revint en mémoire. Le visage d’une jeune fille, les yeux grands ouverts, trempés de pluie, une main gantée de cuir plaquée sur sa bouche, tandis que, de l’autre main, quelqu’un enfonçait un énorme crucifix en elle, la pénétrant avec violence jusqu’à la taillader, la déchirer et voir le sang se mêler à l’eau de pluie.

    C’était cette même image qu’il avait vue quand il avait touché la main de Larry après son suicide, sauf que maintenant, il ne neigeait plus, il pleuvait. Peter en fut déconcerté, et il remua la tête comme s'il voulait se débarrasser des gouttes de pluie. Mais le révérend Larry, dit Jack aux pieds de plume, n’était plus qu’un mauvais souvenir, qui avait toutefois laissé une immense trace de ses méfaits à Boad Hill.

    Peter avait écrit son histoire, et il avait connu un petit succès commercial, mais ce qui intéressait le plus ses lecteurs, les curieux et les journalistes, c’était son don. Ce néant sinistre et la vision à l’intérieur de la personne. C’est pour cette raison que Peter s’était coupé du monde, reclus tous ces foutus mois chez lui, avec John, son père, qui continuait à mater les seins de Christie et qui avait recommencé à pisser du sang.

    Et, oui, Peter faisait des rêves érotiques avec Ann comme partenaire. Il la désirait toujours. Mais Ann était pour le moins insaisissable. Il avait fait la paix avec Denny, son frère, mais il n’était pas parvenu à se rapprocher d’Ann.

    La gorge en feu, il se rappela la dernière image de son cauchemar. La culotte rose, et les feuilles mortes qui la recouvraient et la protégeaient de la pluie.

    Le froid de l’hiver avait cédé la place à un automne pluvieux.

    C’est alors que la sonnerie de son portable résonna. Le titre China Blue, de Fancy, flottait comme un murmure, ce qui ne présageait rien de bon au beau milieu de la nuit. Un pressentiment s’empara de Peter quand ses longs doigts se saisirent du téléphone. Il répondit.

    1

    - Peter, le binôme du FBI m'emmerde. Ils disent qu’avant celle-là, il y en a eu d'autres, à quarante bornes d'ici. À Place Land, en direction de Boston, à côté de Main Road. Tu sais, là où ils ont pratiqué les autopsies de ces malheureuses gamines. Ce William a encore du pain sur la planche. J’ai besoin de toi...

    - Quoi ? couina Peter.

    Et il raccrocha.

    2

    La chaude mélodie de China Blue résonna à nouveau sous la lumière des éclairs et dans le tonnerre assourdissant qui semblait déchirer le monde en deux. Il n’écoutait pas la musique, mais il observait la lumière vive de l’écran tactile de son téléphone qui éclairait le plafond comme une lampe torche. Une lumière blanche balaya le plafond et le mur, puis termina sa course sur le visage de Peter qui, du pouce droit, appuya sur le bouton vert qui luisait sur l'écran. Le nom de Burt apparaissait tout en haut.

    - Je suis occupé, dit Peter, avec une grande assurance.

    - Peter, j’ai besoin de toi. Ethan comme Charlotte me pètent les couilles, et ils ont envahi ma ville, putain...

    - C’est qui, ça ? lui lança Peter, tandis qu’un nouvel éclair se reflétait dans les verres de ses lunettes. Il les avait chaussées avant de prendre le premier appel de Burt.

    - Le binôme du FBI.

    - Et qu’est-ce qu’ils font là ?

    - Ils disent avoir découvert une certaine Maya Grey aux alentours de Place Land, à côté de Main Road, dans un sale état apparemment. Elle avait les yeux remplis d’asticots. Un court silence se fit, qui sembla s'éterniser dans la nuit. Il poursuivit. Ils l’ont retrouvée dans le bois, recouverte de feuilles, les yeux ouverts, les parties intimes massacrées, comme les victimes de l’hiver dernier.

    Peter sentit une brûlure à l’estomac.

    - Et qu’est-ce que vous attendez de moi ?

    - On vient de découvrir un nouveau cadavre. Une jeune fille, aussi, je ne sais pas si je te l’ai dit. Ce sont des gamines très jeunes, des lycéennes. La nouvelle victime s'appelle Kaylee Collins, c'est la fille de Liam, ils habitent Road 44. La pauvre gosse a été tailladée des fesses jusqu’au ventre, et le tueur lui a laissé les yeux ouverts, et à présent, ils se remplissent de cette foutue pluie. J’ai besoin de ton aide, Peter.

    Un autre silence se fit, seulement brisé par un nouveau coup de tonnerre. Puis on entendit des cliquetis sur la ligne.

    - Qu’est-ce que vous voulez au juste ? Que je me balade dans toutes les rues de la ville en touchant la main des voisins avec un sourire débile sur le visage ? Et qu’est-ce que je leur dis ? « Ce n'est rien, je fais juste ça pour savoir si c'est vous le tueur » ?

    Burt se mit à rire. Il n’y avait pourtant pas de quoi.

    - Ne le prends pas comme ça. Tu as vu les meurtres du révérend Larry après sa mort. Je me suis dit...

    - Que j’allais toucher la pauvre gosse et m’introduire dans son esprit pour voir si je pouvais distinguer la gueule du tueur, c’est ça ?

    Burt ne répondit pas.

    Un éclair traversa la fenêtre en diagonale et, lorsque le tonnerre gronda, la vitre trembla dans son encadrement.

    - Peut-être, oui, dit Burt, d’une voix calme.

    On entendait derrière lui le ruissellement incessant de la pluie, et ce qui semblait être des gouttes de pluie qui rebondissaient sur son chapeau de feutre.

    - Foutez-moi la paix, dit Peter. Il raccrocha.

    3

    John, le père de Peter, était encore debout, affalé dans le canapé, l’écran de télévision se reflétant sur son visage pâle et accablé. Il avait la main posée sur sa vessie et serrait les dents au moindre mouvement. Il avait pissé pour la dernière fois dans l’après-midi, et il avait eu toutes les peines du monde à verser trois gouttes d'urine mêlée de sang. Ça ne l'avait pas effrayé, mais la douleur au bas ventre lui avait fait voir des étoiles à travers les nuages lourds de ce pénible automne. Il sentait que son heure approchait, mais il n’en avait pas parlé à son fils. Jamais de la vie, murmura-t-il dans la salle de bain, tout en se courbant de douleur, le visage appuyé contre la lunette des toilettes, le front trempé de sueur.

    L'écho de la télévision emplissait l'air du salon et, de temps en temps, la pièce s'illuminait d'une intense lumière blanche dès que le ciel se brisait en mille morceaux, transpercé par un éclair. La douce voix de Christie se noyait dans ce bruit tonitruant.

    Peter ajusta ses lunettes et descendit l’escalier, les pieds bien au chaud dans ses chaussettes. Des chaussettes blanches, bien trop grandes de deux pointures. Il avait un problème d’ongles incarnés et les chaussettes serrées lui faisaient un mal de chien. Parfois, les petites plaies sous les ongles s’infectaient et il devait les couper ras, au plus court, pour que son organisme en produise de nouveaux, en priant pour qu'ils ne s'incarnent pas.

    Ce que Burt lui avait dit l’avait décontenancé, et il ne savait ni s'il avait bien entendu ni ce qu'il devait faire. À mesure qu’il descendait les marches, en silence, la lumière de la télévision lui léchait les pieds jusqu’aux chevilles.

    Il y avait eu une nouvelle victime ? Oui. Était-ce un cas isolé ? Apparemment, non. Était-ce le même mode opératoire ? Était-ce ce que Burt avait voulu dire ? Arrivé à la dernière marche, il s'aperçut que son père regardait la quatrième chaîne.

    - Papa, qu’est-ce que tu fais debout aussi tard ?

    John pencha la tête sur le côté.

    - Je n’arrivais pas à dormir.

    - La tempête, pas vrai ?

    La lumière de la télévision se reflétait dans les verres de ses lunettes.

    - Et toi ? Qu’est-ce que tu fiches en peignoir ? Tu vas boire un verre de lait ? Je crois bien que j’ai fini la brique...

    - Non, l'interrompit Peter, en faisant la moue. Je ne suis pas descendu pour ça.

    Il était resté bloqué. Il ne savait pas quoi lui répondre, mais il continua à marcher vers son père et il contourna le canapé pour venir s’installer près de lui. Il s’y laissa tomber, comme une plume légère.

    - Alors, pourquoi diable es-tu descendu ?

    - La tempête m’empêche de fermer l’œil, mentit Peter, en haussant les épaules et en esquissant un léger sourire qui se distinguait à peine dans la pénombre.

    - Je ne te crois pas, dit son père en étirant la lèvre inférieure dans un sourire aimable.

    - Moi non plus, je ne te crois pas, rétorqua Peter en le regardant

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