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Dimanche: Hors du temps, #7
Dimanche: Hors du temps, #7
Dimanche: Hors du temps, #7
Livre électronique275 pages3 heuresHors du temps

Dimanche: Hors du temps, #7

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À propos de ce livre électronique

J’ai tout ruiné.

Au lieu de dire la vérité à Rose, j’ai gardé mon secret pour moi. Même si mes intentions étaient bonnes et que je voulais simplement l’aider, j’ai eu tort. Je n’ai pu supporter de voir son regard quand elle m’a surpris au tribunal.

Me pardonnera-t-elle un jour ?

Pourrais-je lui en vouloir dans le cas contraire ?

Je ne sais qu’une chose : je l’aime. Et je ne peux vivre sans elle. Je ne peux oublier ce lien indestructible entre nous.

Je dois la récupérer.

LangueFrançais
ÉditeurE. L. Todd
Date de sortie4 avr. 2018
ISBN9781386998952
Dimanche: Hors du temps, #7
Auteur

E. L. Todd

E. L. Todd was raised in California where she attended California State University, Stanislaus and received her bachelor’s degree in biological sciences, then continued onto her master’s degree in education. While science is interesting and a hobby, her passion is writing. After writing novels as a small child, her craft grew until she found the confidence to show her closest friends—which is how Only For You, the first installment of the Forever and Always series, and the Soul Saga series began. When she isn’t reading or writing, she is listening to indie rock music. Her current favorite artist is Mumford and Sons, whom she credits most of her inspiration for her novels. She also enjoys running and swimming, as well as working as a high school teacher. She also works as an assistant editor at Final-Edits.com. She has an unusual obsession with dogs, even though she doesn’t own one, and her favorite vacation spot is Disneyland, which she visits several times a year. The most important aspect of her life is her friends, whom contributed so much time and energy into all of her novels. According to E. L. Todd, “Without them, Only For You and Soul Catcher never would have come to fruition. I am theirs forever.”

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    Aperçu du livre

    Dimanche - E. L. Todd

    1

    Six pieds sous terre

    Kyle

    Je m’interrompis en plein milieu de l’argument que j’étais en train d’adresser aux jurés, sans finir ma phrase. Dès l’instant où je la vis plantée là, l’air horrifié, je perdis mon calme et mon assurance se volatilisa. Ses yeux étaient voilés de larmes et, sous ce voile, elle me décocha un regard qui trahissait sa déception. Il n’y aurait ni pardon ni oubli.

    Elle sortit en trombe de la salle d’audience silencieuse, aussi vite qu’elle le put sans pour autant se mettre à courir. Ses talons résonnèrent en claquant sur le plancher en bois. L’assemblée s’était laissé distraire par son départ. Lorsqu’elle eut disparu, tous me fixèrent des yeux, tentant de comprendre ce qui venait de se passer.

    Je fus d’abord tenté de la pourchasser pour lui expliquer la situation. Elle était sans doute bouleversée : entrer dans cette salle et découvrir que j’étais le procureur du procès lui avait certainement soulevé le cœur

    Mais je ne pouvais rien y faire.

    J’étais en plein milieu d’une audience et je n’avais aucune excuse pour interrompre la séance. Dans tous les cas, j’aurais l’air d’un idiot. Je ne pouvais me permettre de ruiner ma réputation devant les jurés, pas quand Audrey et Rose dépendaient de moi.

    Je fis de mon mieux pour maquiller ce faux-pas.

    — Désolé, Mesdames et Messieurs les jurés. C’était Rose… une autre victime de Peter. Elle est venue s’assurer que justice soit faite, mais le simple fait de le voir l’a décontenancée. Elle n’a pas pu le supporter.

    Tous les membres du jury tournèrent les yeux vers la porte, comme s’ils s’attendaient à ce qu’elle revienne.

    J’ajustai ma cravate et pris une minute pour retrouver le fil de mes pensées. Un témoin était à la barre : la serveuse qui s’était occupée d’Audrey et de Peter lors de cette soirée fatidique. Je n’avais pas fini de lui poser mes questions.

    Je poursuivis donc mon interrogatoire.

    Agissant comme si tout était normal, je quittai lentement la salle d’audience, comme si je n’avais nulle part où aller. Les personnes présentes à l’audience sortirent à la queue leu leu, retournant toutes à leurs affaires.

    Même si j’avais l’air calme et posé, je me sentais mort à l’intérieur. Mon cœur battait si fort que j’avais l’impression qu’il allait exploser. Je m’en voulais terriblement d’avoir fait souffrir Rose ; elle avait découvert la vérité de la pire des façons. Je devais rétablir la vérité et lui expliquer le motif de mes actions – ou de mon manque d’action.

    Lorsque je me retrouvai enfin sur le trottoir et sans témoin, je pris mes jambes à mon cou. Je me rendis jusqu’à son appartement au pas de course, fendant la mer des passants. J’espérais qu’elle serait chez elle. Sinon, j’ignorais où la chercher. J’aurais aimé l’appeler, mais je savais déjà qu’elle ne décrocherait pas.

    Je gravis les marches quatre à quatre jusqu’à son étage. J’évitai l’ascenseur car je pouvais monter plus vite que ce vieux bout de ferraille. Lorsque j’arrivai à sa porte, j’étais essoufflé et en nage.

    — Rose ? demandai-je en toquant plus fort que nécessaire, tant j’étais anxieux.

    Pas un bruit à l’intérieur.

    Elle devait être chez elle. Où d’autre irait-elle ? Si elle avait prévu de loger ailleurs, elle se serait d’abord rendue dans son appartement pour rassembler quelques affaires. Je n’avais qu’une heure de retard sur elle.

    — Ouvre la porte, s’il te plaît !

    Toujours rien.

    Ce que j’étais sur le point de faire était complètement immoral, mais j’étais désespéré. Je sortis un trombone de ma sacoche et le glissai dans la serrure pour la crocheter. La porte s’ouvrit sur un appartement vide et silencieux.

    J’entrai et refermai derrière moi. Rose n’était nulle part en vue et rien n’indiquait qu’elle soit précipitamment passée chez elle. Il n’y avait aucune trace de son passage. Lorsque j’inspectai sa chambre, je vis que rien n’avait été dérangé. Elle avait dû se rendre ailleurs, sachant pertinemment que je viendrais la chercher ici.

    Peut-être était-elle à son bureau.

    Je m’assis sur le canapé et déposai ma sacoche par terre. Si je la pourchassais à travers toute la ville, elle pourrait aisément m’éviter. Si je restais ici et attendais qu’elle vienne à moi, j’aurais une chance de lui parler.

    C’était malhonnête de la piéger chez elle, dans un endroit qu’elle pensait sûr, mais la situation était critique. Et aux grands maux, les grands remèdes.

    Je m’adossai au canapé et tentai de calmer mon cœur palpitant. J’étais submergé par l’anxiété et, peu à peu, la panique s’installa. Rose était tout pour moi. Elle faisait partie intégrante de mon âme. Lorsqu’elle m’avait dit qu’elle m’aimait, je m’étais enfin senti entier. La recherche de la femme de ma vie était officiellement terminée.

    Je ne pouvais pas la perdre.

    Elle rentra tard dans la nuit.

    L’appartement était plongé dans le noir : je n’avais pas allumé les lampes. Si je n’avais pas été aussi bouleversé, je me serais sans doute endormi. J’étais assis là depuis des heures, sans bouger. Enfin, j’entendis la clé tourner dans la serrure et elle entra.

    Supposant qu’elle était seule, elle referma la porte et abandonna son sac sur la table. Puis elle passa ses doigts dans ses cheveux en poussant un profond soupir, en proie à l’agonie. Je ressentis l’ampleur de sa peine. Elle dirigea son regard vers la table avant de fermer les yeux.

    Inutile qu’elle me dise à quel point je l’avais blessée. Ça crevait les yeux.

    Elle lâcha ses cheveux et sortit une bouteille d’eau du frigo, se déplaçant anormalement lentement. C’était comme si la vie avait déserté son corps, lui ôtant au passage toute volonté.

    À présent, j’ignorais quoi faire. Je ne voulais pas la surprendre, mais si je ne lui annonçais pas ma présence, elle risquait d’avoir la peur de sa vie. Je me levai du canapé et me tournai vers elle en me raclant la gorge.

    Elle se retourna et m’aperçut dans la pénombre.

    — Aaahh !

    Sa bouteille d’eau glissa entre ses doigts et se renversa sur le sol. Elle recula immédiatement et fouilla un tiroir, à la recherche d’un couteau. Elle semblait terrorisée.

    — Rose, c’est moi, dis-je en appuyant sur l’interrupteur pour éclairer la pièce. Ce n’est que moi.

    Je levai les mains en l’air, lui indiquant qu’elle ne risquait rien.

    — Je m’excuse de t’avoir fait peur, mon ange.

    Elle agrippa fermement son couteau avant de le reposer sur le plan de travail.

    Je baissai les mains, terrifié à l’idée de faire un faux-pas.

    — Fiche le camp !

    Elle me fusilla du regard, son corps tremblant de rage. Sa voix était déformée par la colère.

    — Sors d’ici ou j’appelle la police. Ce ne sera pas joli-joli dans ton dossier, d’être arrêté pour avoir harcelé une ancienne cliente.

    Je ne m’étais pas attendu à ce qu’elle le prenne bien, mais je n’avais pas non plus anticipé une telle réaction.

    — Rose, laisse-moi t’expliquer…

    — M’expliquer quoi ? Que tu es un menteur ? Un prédateur ?

    Son accusation me fit voir rouge, et je m’écriai :

    — Hein ? Quoi ? Un prédateur ? De quoi tu parles, bordel ?

    — Tu savais ce qui m’était arrivé et tu m’as manipulée pour profiter de moi.

    — Je n’ai jamais entendu une idiotie pareille !

    — C’est ça, lâcha-t-elle. Tu savais que j’avais été violée donc tu as tout fait pour que je baisse ma garde. Et puis quand j’ai commencé à te faire confiance, tu en as profité. Tu ne m’as pas violée, mais tu m’as leurrée et appâtée. Tu m’as poussée à faire des choses que je n’aurais pas faites autrement.

    Je ne m’étais jamais senti aussi blessé par des paroles.

    — Ce n’est pas ça du tout, Rose. Tu le sais bien.

    — Sors de chez moi, dit-elle en indiquant la porte. Je ne plaisante pas, Kyle.

    — Je veux juste te parler. Je ne t’ai pas manipulée ! Durant les deux premiers mois de notre relation, je n’étais pas au courant. Quand j’ai découvert ce qui t’était arrivé, ton attitude a pris tout son sens. J’ai fait tout ce que j’ai pu pour que tu te confies à moi mais tu refusais de t’ouvrir. Je voulais que tu me dises la vérité par toi-même. J’ai attendu et attendu, mais tu n’étais jamais prête. J’attendais que tu me le dises toi-même pour te montrer que ça ne changeait rien à mes yeux.

    Elle croisa les bras et refusa de me regarder.

    — Je ne comprends pas comment tu as pu attendre si longtemps sans rien me dire… Je suis tellement embarrassée.

    — Il n’y a aucune raison d’être embarrassée.

    Comment pouvait-elle croire qu’elle baisserait dans mon estime parce qu’elle avait été violée ?

    — On a passé tout ce temps ensemble et, toi, tu savais ce qui m’était arrivé. Je pensais pouvoir recommencer à zéro, être avec un homme qui me voyait telle que j’étais, qui me trouvait belle…

    — Je t’ai toujours trouvée belle – avant et après.

    Elle secoua la tête, au bord des larmes.

    — Et puis tu as couché avec moi sans rien me dire…

    — Tu ne m’as rien dit non plus, rétorquai-je. Le malaise est réciproque. J’allais te le dire avant qu’on ne… couche ensemble, mais tu m’as dit que tu m’aimais. Après avoir entendu ces mots, le reste est sorti de mon esprit : plus rien d’autre ne comptait. Qu’est-ce que ça change, le passé, si on s’aime ? Ça n’entre pas en compte dans l’équation.

    — J’allais t’en parler cette nuit-là, mais quand tu m’as dit que tu m’aimais… c’est passé au second plan.

    — Alors nous sommes tous deux coupables du même crime.

    Et nous n’avions aucune raison de nous disputer.

    — J’aurais voulu te le dire plus tôt, mais j’avais peur de te perdre…

    Elle renifla doucement avant de s’essuyer les yeux avec son avant-bras.

    — Tu ne me perdras jamais.

    Une douleur sourde se mit à gronder dans ma poitrine. Je pouvais la sentir se propager dans tout mon corps et jusque dans mon cœur.

    — J’avais peur que tu me voies différemment.

    — Jamais.

    Elle inspira profondément – poussant un râle d’agonie – avant de me regarder.

    — Mais tu n’as aucune excuse. Tu m’as volontairement induite en erreur pour obtenir ce que tu voulais.

    — Non. Je ne t’ai rien dit parce que j’avais peur que tu me repousses.

    — Je te repousse parce que tu m’as menti à ce sujet pendant si longtemps.

    Juste quand je pensais que nous allions nous réconcilier, la conversation avait pris un tour dangereux.

    — Rose, je comprends que tu sois bouleversée. C’est choquant – c’est le moins qu’on puisse dire. Mais je te promets que je n’ai jamais eu d’arrière-pensée sinistre à ton égard. Je voulais que tu te confies à moi une fois que tu serais prête.

    Elle baissa les yeux au sol, m’excluant de la conversation.

    — Mon ange…

    Elle s’appuya contre le plan de travail, maintenant la table entre nous.

    — J’ai su qu’il y avait quelque chose entre nous l’instant où je t’ai rencontrée. J’ai été à toi à la seconde où tu es entrée dans ce restaurant. À partir de là, je n’ai cessé de penser à toi. Plus le temps passait, plus j’étais obsédé. J’ignorais pourquoi – jusqu’à ce que j’apprenne ce qui t’était arrivé. Tu crois que c’est un hasard, si ma sœur a traversé la même épreuve ? Que c’est une coïncidence ?

    Elle tourna lentement sa tête vers moi, son regard impénétrable.

    — Je ne pense pas que ce soit une coïncidence, continuai-je. Au contraire, je suis tombé encore plus amoureux de toi. Je comprends ce que tu as traversé. Je comprends ton fardeau. Je suis l’homme qu’il te faut : qui d’autre te comprendrait mieux que moi ?

    C’était un argument solide, un argument qu’elle ne pourrait nier.

    — Ou peut-être que tu aimes les femmes faibles.

    Là, elle avait poussé le bouchon un peu trop loin.

    — Faibles ? Tu plaisantes ? Ma sœur n’était pas faible ! Elle a été victime d’un crime violent. Et tu n’es pas faible non plus. Ce n’est pas l’idée que je me fais de toi.

    Elle maintint la distance entre nous, se terrant à l’autre bout de l’appartement. Elle se tenait près des couteaux, comme pour se rassurer, pour trouver la force dont elle avait besoin pour se protéger de moi.

    La voir ainsi me brisa le cœur.

    — Je ne peux pas oublier ça, Kyle…

    — Il n’y a rien à oublier. Ce qui t’est arrivé s’est produit bien avant notre rencontre. Notre relation s’est fondée sur d’autres bases.

    — Elle était fondée sur la confiance – mais plus maintenant.

    Je ne pouvais pas la perdre. Je refusais d’envisager ma vie sans elle.

    — Et qu’aurais-je dû faire ? Te confronter l’instant où je l’ai appris ? Mettre le sujet sur la table alors que tu n’étais pas prête à en discuter ? Qu’est-ce que ça aurait apporté de bon ?

    Elle resta silencieuse un moment, comme si elle n’avait pas de réponse.

    — J’aurais su à qui j’avais à faire. Alors que là, je t’ai embrassé et j’ai fait d’autres trucs alors que tu avais ces images atroces en tête.

    — Ces images en tête ? répétai-je tout bas. Rose, je n’y pense jamais. Je ne peux pas y penser parce que ça me rend malade. Tu ne comprends pas à quel point ça me tue ? J’enferme cette pensée dans un coin de mon esprit et j’essaie de l’oublier. Quand je suis avec toi, ça ne me traverse jamais l’esprit. Je ne vois que la femme que j’aime – c’est tout.

    Chaque fois que je songeais à ce qui lui était arrivé, je me décomposais en mille morceaux. Je contournai le canapé, voulant me rapprocher d’elle.

    Elle se raidit contre le plan de travail.

    — Ne t’approche pas de moi.

    Je m’arrêtai immédiatement.

    — Tu aurais quand même dû me le dire.

    — Et tu te serais enfuie.

    — Oui… probablement.

    Elle serra ses bras autour de sa poitrine, me repoussant davantage.

    — Alors tu comprends pourquoi je ne t’ai rien dit.

    — Nous sommes voués à l’échec d’une manière ou d’une autre, Kyle. Au moins, si tu avais été honnête, j’aurais pu échapper à cette relation plus tôt.

    C’était comme si elle cherchait à me blesser.

    — Et ça rimerait à quoi ? Nous sommes malheureux l’un sans l’autre.

    — Je suis malheureuse de toute manière, murmura-t-elle.

    À présent, j’avais peur que ce ne soit pas qu’une simple dispute.

    — Rose, je suis désolé de t’avoir caché le fait que je savais. Mais tu dois comprendre que j’étais face à un dilemme. Quoi que je fasse, je risquais de te perdre.

    Elle baissa les yeux au sol.

    — Tout ce qui compte, c’est que je t’aime. Tu m’aimes. Fin de l’histoire.

    — Mais ce n’est pas la fin de l’histoire. Tu es le procureur au procès de Peter, et tu n’allais rien me dire ?

    — J’avais peur de te contrarier.

    Elle commença à arpenter la cuisine, de plus en plus troublée.

    — Évidemment, que la nouvelle m’aurait contrariée. Mais me le cacher, ça, c’est inacceptable. C’est Mark Robinson qui m’a appelée pour me prévenir.

    Putain, Mark !

    — Je ne voulais pas t’entraîner là-dedans tant que le procès ne serait pas terminé.

    Elle s’agrippa le crâne.

    — Tu te rends compte à quel point c’est tordu ? Tu vis une double vie dont je n’ai aucune idée !

    — C’est faux. J’allais tout te dire – mais je ne savais pas quand.

    — Je n’arrive toujours pas à y croire…

    — Écoute, voilà ce qui s’est passé, dis-je en calmant ma voix tremblante. Mark m’a demandé conseil sur son dossier. Quand je l’ai feuilleté, je suis tombé sur ta photo – et j’ai tout compris. Puisqu’il avait perdu ton procès, j’ai décidé de m’en charger moi-même parce que je ne pouvais pas courir le risque de voir Peter être disculpé une seconde fois. Je devais m’assurer qu’il se retrouve en taule pour le restant de ses jours. J’ai pris ce dossier pour toi. Je voulais obtenir justice pour toi.

    Elle cessa d’arpenter la pièce et se couvrit la bouche d’une main.

    — Rose, je suis…

    — Alors tu as tout vu ! Toutes les photos et les descriptions…

    Malheureusement. J’avais lu son compte-rendu de la soirée et des choses terribles que ces hommes lui avaient faites. Perturbé, j’en avais même pleuré dans mon bureau. C’était douloureux à lire et je ne pouvais qu’imaginer ce que ce serait de le vivre. Le fait que Rose ait poursuivi sa vie et qu’elle ait la force de rire et de sourire me dépassait.

    — Oui.

    Elle ferma les yeux, comme si je l’avais poignardée.

    — C’était horrible, de lire ces choses. Horrible d’apprendre la vérité. Mais tu sais quoi ? J’ai compris à quel

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