À propos de ce livre électronique
Elle m’aime.
C'est ce qu'elle m’a dit.
J’ai déjà perdu tant de proches dans ma vie… je ne peux m’imaginer la perdre, elle aussi. Je n’y survivrais pas.
Je dois arrêter ça…
Arrêter ça avant qu’il ne soit trop tard.
Me forcer à croire que je ne l’aime pas…
Un jour, peut-être, j’y croirai vraiment.
E. L. Todd
E. L. Todd was raised in California where she attended California State University, Stanislaus and received her bachelor’s degree in biological sciences, then continued onto her master’s degree in education. While science is interesting and a hobby, her passion is writing. After writing novels as a small child, her craft grew until she found the confidence to show her closest friends—which is how Only For You, the first installment of the Forever and Always series, and the Soul Saga series began. When she isn’t reading or writing, she is listening to indie rock music. Her current favorite artist is Mumford and Sons, whom she credits most of her inspiration for her novels. She also enjoys running and swimming, as well as working as a high school teacher. She also works as an assistant editor at Final-Edits.com. She has an unusual obsession with dogs, even though she doesn’t own one, and her favorite vacation spot is Disneyland, which she visits several times a year. The most important aspect of her life is her friends, whom contributed so much time and energy into all of her novels. According to E. L. Todd, “Without them, Only For You and Soul Catcher never would have come to fruition. I am theirs forever.”
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Avis sur Vendredi
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Aperçu du livre
Vendredi - E. L. Todd
1
Imbécile
Marie
Je ne m’étais jamais sentie aussi conne.
Lorsque nous nous étions retrouvés au lit tous les deux, je n’avais plus les idées claires. J’avais fait comme d’habitude, me fiant à mon instinct. Chaque fois qu’il se déhanchait en moi et m’embrassait, j’éprouvais quelque chose qui dépassait de loin le désir physique, le plaisir charnel. Je ressentais quelque chose de tellement plus fort. J’étais une fleur et il était mon soleil. J’étais l’agneau et il était le loup. Je n’aurais pas dû le lui dire, mais je n’avais pas pu m’en empêcher.
Je le pensais sincèrement.
Je ne m’étais pas attendue à ce qu’il se relève et parte comme ça. Il était sorti en trombe, sans un regard en arrière. Lorsque je lui avais demandé de rester, il avait refusé. Comme une idiote, j’avais cru qu’il ressentait la même chose pour moi. J’avais cru que de l’amour s’était développé entre nous ces derniers mois, que ce que nous partagions n’était pas insignifiant.
Je pensais qu’il m’aimait aussi.
Je n’étais pas seulement gênée de m’être mise à nu comme ça. J’étais également blessée.
En réalité, j’étais dévastée.
J’assistais à mes cours comme si tout était normal et m’efforçais de faire mes devoirs. Au Grind, je me concentrais sur ma routine : servir du café et nettoyer le bar.
Malgré tout, mon esprit dérivait toujours vers lui.
Qu’est-ce que ça voulait dire ? Était-ce fini entre nous ? Comme ça ?
Une semaine entière s’écoula et je restai sans nouvelles de sa part. Puisque c’était lui qui s’était enfui, je refusais de le recontacter la première. J’avais peut-être le cœur brisé, mais j’avais encore ma fierté.
Axel était un homme respectable ; il était toujours honnête. S’il ne m’aimait pas, il ne me ferait pas de déclaration juste pour me faire plaisir. Mais je n'aurais pas cru qu’il soit le genre d’homme à se casser comme ça, sans rien dire. C’était, pour le moins, un coup bas.
Chaque jour, il m’était plus difficile de faire bonne figure et de prétendre que tout allait bien. Lorsque j’étais avec Francesca, je faisais de mon mieux pour agir normalement. Je n’avais aucune envie de la noyer sous mon désarroi ; en particulier parce qu’elle était la sœur d’Axel.
Francesca venait de sortir un lot de muffins du four. Ils sentaient la pomme et la cannelle, et les effluves de la pâtisserie embaumaient notre maison. Même si l’odeur était délicieuse, elle ne parvenait pas tout à fait à couvrir la pestilence de ma douleur.
Elle déposa le moule sur le comptoir, en attendant qu’ils refroidissent.
— Ça me fait bizarre de ne plus voir Axel traîner ici tout le temps, dit-elle en grattant la croûte d’un muffin, avant de le fourrer dans sa bouche.
— Ouais, il est très occupé.
J’étais assise à la table de la cuisine, devant mon ordinateur. Je devais rendre une dissertation de dix pages et n’avais pas encore écrit un seul paragraphe. Pourtant, l’introduction était toujours la partie la plus facile.
— Trop occupé pour toi ? demanda-t-elle, gloussant comme si c’était absurde. Impossible !
Axel avait toujours été si doux avec moi. Il était constamment collé à moi et refusait de prendre ses distances même quand j’avais besoin d’air. Il dormait à mes côtés toutes les nuits et trouvait n’importe quelle excuse pour m’embrasser. J’étais nostalgique de la manière qu’il avait de me regarder. Il me dévorait des yeux comme si j’étais l’épicentre de son monde.
Comment avais-je pu à ce point me tromper à son sujet ?
Francesca retira un muffin et le posa sur une assiette, avant de me la tendre.
— Quelque chose ne va pas ?
— Non, répondis-je vivement, en détournant le regard.
Je tirai l’assiette vers moi, avide d’une gourmandise qui me réchaufferait le cœur.
Francesca resta plantée devant la table, la tête inclinée de côté, m’étudiant du regard.
— Tu es sûre ? Tu es vraiment réservée depuis quelques temps.
— Je suis stressée par mes examens… le semestre est pratiquement terminé.
Mais, me connaissant mieux que personne, Francesca pouvait me lire à livre ouvert.
— Honnêtement, qu’est-ce qui ne va pas ? Tu es si bizarre dernièrement, je pensais que tu étais simplement fatiguée, mais ça fait un petit moment maintenant… qu’est-ce que tu me caches ?
Je n’avais aucune envie de lui dissimuler quoi que ce soit. Je lui racontais ma vie dans ses moindres détails et notre amitié solide pouvait toujours me remonter le moral. Cependant, j’étais gênée à l’idée de lui parler de son frère.
— Ce n’est rien.
— Ne me la fais pas. Qu’est-ce qui se passe ? demanda-t-elle en tirant une chaise avant de se laisser tomber dessus.
Je triturai le muffin, le sentant s’émietter entre mes doigts.
— Ma belle, dis-moi tout. Je vois bien que quelque chose te préoccupe, ajouta-t-elle avant de me dévisager, attendant ma réponse.
— C’est à propos d’Axel… je pense que c’est terminé.
— Quoi ? s’exclama-t-elle en poussant un petit cri. Tu rigoles ? Pourquoi ?
— Il s’est cassé, et il n’y a rien d’autre à dire, répondis-je en haussant les épaules.
— Il s’est cassé ? Comment ça ? Marie, reprends du début.
La télévision était allumée dans le salon, mais nous n’y prêtions pas attention.
Je soupirai tout en continuant d’émietter le muffin.
— C’est gênant…
— Tu peux tout me dire. Je te promets de ne pas juger.
— Eh bien, tu devrais juger, justement.
Elle fit claquer ses doigts devant mon nez.
— Je suis une adulte. Marie, tu es ma meilleure amie et je veux être au courant de ces choses-là – même si ça concerne mon frère.
— Ben… on était tous les deux…
Inutile de lui faire un dessin…
— D’accord. Et alors ? demanda-t-elle impassible.
— Et j’ai dit quelque chose que je n’aurais pas dû…, ajoutai-je, encore mortifiée par ce souvenir.
— Qu’as-tu dit ?
— Je t’aime.
— Tu lui as dit que tu l’aimais ? demanda-t-elle, les yeux écarquillés.
J’opinai du chef, me sentant plus idiote à chaque seconde qui passait.
— Et que s’est-il passé ? Il n’a pas répondu ?
— Il a cessé ce qu’il était en train de faire, s’est rhabillé et est parti.
Francesca ouvrit la bouche et poussa un cri si perçant qu’il fit bourdonner mes tympans.
— Oh mon Dieu !
Je repoussai mon muffin. J’avais perdu l’appétit.
— Tu plaisantes ? lâcha-t-elle. Il est parti comme ça ? Il t’a laissé tomber ?
Je hochai la tête.
— Quel enculé, putain !
Malgré ma douleur, je ne l’aurais jamais insulté ainsi.
— Tu lui as parlé ?
— Non, répondis-je en secouant la tête. Ni message ni appel. Lui non plus.
— Ça fait longtemps ?
— Une semaine.
— Incroyable…
Je hochai la tête, ne sachant pas quoi faire d’autre.
— Je n’arrive toujours pas à le croire. Tu lui dis que tu l’aimes et il se fait la malle ? Quel crétin !
Clairement, cette histoire ne le présentait pas sous son meilleur jour.
— Et il n’a pas appelé pour s’expliquer ? C’est tout ? C’est juste… terminé ?
— C’est ce que je pense...
J’avais toujours eu conscience que notre relation risquait de se terminer un jour mais j’avais espéré qu’elle se conclurait plus délicatement que ça. Ce que nous avions vécu tous les deux méritait bien plus qu’un adieu muet. Il m’avait larguée comme si je ne signifiais rien à ses yeux, comme si mes sentiments lui importaient peu. Jamais on ne m’avait brisé le cœur ainsi.
— Waouh… je vais aller lui dire ses quatre vérités.
— J’apprécie ton geste… mais reste en dehors de ça. Je me sens conne d’avoir un jour pensé que notre relation mènerait quelque part. Je croyais qu’il était différent, mais j’ai eu tort… il n’a pas changé.
Lorsque Francesca vit le chagrin poindre dans mes yeux, elle approcha sa chaise et m’enveloppa dans ses bras. Elle m’apporta l’affection dont j’avais tant besoin, l’étreinte indispensable pour apaiser ma douleur.
— Marie, tout ira bien.
Maintenant, je comprenais comment Francesca s’était sentie après le départ d’Hawke. Contrairement à elle, je ne perdais pas la tête et je n’avais pas de pulsions suicidaires, mais j’étais tout de même dévastée. J’avais pris conscience de mes sentiments pour lui avant qu’il ne me laisse tomber, mais maintenant qu’il n’était plus là, je réalisais quelque chose d’autre.
Il était l’amour de ma vie.
2
Haine
Axel
Ce souvenir resterait gravé dans mon esprit à jamais. Ma queue encore trempée de ses jus, j’avais renfilé mon jean et m’étais enfui comme un lâche. Le poids de cette suite d’évènements m’avait écrasé comme une enclume dans un dessin animé et m’avait poussé à faire la seule chose que je savais faire.
Fuir.
Marie était importante à mes yeux et méritait mieux, mais je n’avais pas eu la force d’affronter ses paroles. Je n’étais pas prêt à entendre ces mots. Tout s’était passé si vite ! Je ne considérais pas notre relation comme une simple passade, mais je ne pensais pas que nous en étions déjà là. Elle savait ce que je pensais de mon père et de ce que ma sœur avait fait. Je descendais d’une lignée de gens handicapés par de sérieux troubles émotionnels. Je n’étais pas digne d’elle.
Et je ne le serais jamais.
Une semaine s’était écoulée et je n’avais toujours pas rassemblé le courage de l’appeler. Chaque fois que j’y pensais, je me dégonflais. Qu’allais-je pouvoir lui dire ? Que je ne l’aimais pas ? Que je ne l’aimerais jamais ? Je ne voulais pas empirer les choses… ne valait-il pas mieux ne rien dire ?
Mais ne rien dire, c’était pire que tout.
Marie finirait bien par tout raconter à Francesca. Ma sœur n’hésiterait pas une seconde avant de venir me défoncer le crâne. Le plus triste, c’était que je ne l’en empêcherais pas. Elle ferait aussi bien d’apporter une batte avec elle.
Qu’est-ce que j’avais fait, bordel ?
Je me rendis au travail tous les jours, sans vraiment prêter attention à quoi que ce soit. Je ne cessais de repenser à la dernière fois où j’avais vu Marie. Elle était nue dans son lit, estomaquée par mon départ.
J’avais vu son cœur se briser devant mes yeux.
Mais j’ignorais vraiment quoi faire d’autre. L’anglais ne m’aurait été d’aucun usage pour me dépêtrer de cette situation. En fait, la langue était obsolète. Je m’étais uniquement fié à ma capacité à fuir le plus vite possible.
Pouah… je me haïssais.
— Quoi de neuf ? demanda Hawke en décrochant.
— Tu fais quoi, là ?
— Salut à toi aussi.
— Réponds à ma question.
— Je sors du boulot. Pourquoi ?
— On peut se retrouver au bar où on s’est vus la dernière fois ?
— Une minute, dit-il. Tu es à New York ?
— Ouais.
— Mince, qu’est-ce qui se passe ?
— Viens me retrouver, d’accord ?
Je raccrochai et posai le téléphone sur la table. Ma bière était posée devant moi, mais je n’avais encore rien bu. Les bulles remontaient à la surface et le verre était couvert de condensation. En temps normal, j’aurais trouvé cette bière irrésistible. Mais aujourd’hui, elle n’était qu’un prétexte pour m’installer dans le box.
Hawke se glissa sur la banquette d’en face vingt minutes plus tard.
— Tu as toute mon attention, Axel. Et ma sollicitude.
— Je suis vraiment dans la merde, et je ne sais pas quoi faire.
— Heu, tu as commis un meurtre ?
— Non… c’est à propos de Marie.
— Ah… une peine de cœur. Alors ?
— On s’envoyait en l’air la semaine dernière et elle m’a dit qu’elle m’aimait.
Hawke me dévisagea sans dire un mot, comme s’il attendait la suite.
— Tu m’as entendu ?
— Ouais. Et quel est le problème ?
— Elle m’a dit qu’elle m’aimait, répétai-je en abattant mon poing sur la table en bois. Qu’est-ce que tu voulais que je lui dise ?
— Tu veux dire que tu ne lui as pas répondu ?
— Non !
Je n’avais encore jamais dit ces mots à une femme, jamais de toute ma vie.
— Alors qu’as-tu fait ? Tu as continué à… ?
— Non. Je me suis rhabillé et je me suis cassé.
— Comme ça ? demanda-t-il, incrédule. Tu ne lui as rien dit ?
— Je lui ai dit que je devais y aller.
Maintenant que je relatais l’histoire tout haut, je réalisais à quel point mon comportement était honteux.
— Dis-moi que tu rigoles, dit-il, les sourcils arqués vers le plafond.
— Non.
— Quand est-ce que ça s’est passé ?
— Il y a une semaine.
— Et tu ne l’as pas recontactée ?
Je secouai la tête.
— Axel… es-tu complètement idiot ?
Je haussai les épaules.
— Axel, répéta-t-il en soupirant, se massant nerveusement la tempe. C’est vraiment moche…
— Je me sens vraiment con.
— Imagine comment elle doit se sentir.
Je ne sus plus où me mettre.
— Tu dois lui parler. Tu as déjà attendu trop longtemps, et tu as peut-être déjà raté ta chance. Tu dois essayer de recoller les morceaux.
— Comment ?
— Retourne la voir et dis-lui que tu as paniqué, mais que tu l’aimes aussi.
— D’accord, je vais…, dis-je avant de m’interrompre en réalisant ce qu’il avait dit. Mais je ne l’aime pas !
— Arrête ton baratin. Bien sûr que tu l’aimes.
— Ben, non.
— Axel, ce n’est pas le moment de cacher ton jeu. Je sais ce que tu ressens pour elle. C’est évident depuis le début.
— Écoute, je tiens vraiment à elle et je la trouve super sexy, mais non, je ne l’aime pas.
— N’importe quoi !
— Si je l’aimais, je le saurais.
— Peut-être es-tu dans le déni. Être amoureux n’est pas une si mauvaise chose.
— Je n’ai jamais dit que ça l’était. Mais je ne suis pas amoureux d’elle.
Hawke se massa la tempe à nouveau.
— Axel, je sais que c’est fou pour toi, mais tu dois l’accepter. Tu aimes cette femme. Je suis sûr de ce que j’avance.
— C’est faux.
— Veux-tu être avec une autre ?
— Cette question est hors de propos, répondis-je en levant les yeux au ciel.
— Bien sûr que non, lâcha-t-il sèchement. Veux-tu être avec une autre ? Réponds à la question.
— Non.
Je ne pouvais même pas m’imaginer avec une autre femme que Marie.
— Est-ce que tu penses à elle quand elle n’est pas là ?
— Oui.
— Comment te sentirais-tu si elle sortait avec un autre type ?
J’en serais malade.
— Ça ne me plairait pas trop…
— Tu l’aimes.
— Hawke, ça ne prouve rien.
— Bien sûr que si.
Je n’avais jamais été amoureux, donc il était tout à fait possible que je sois incapable d’en reconnaître les symptômes même quand ils me pendaient sous le nez. Néanmoins, je savais déchiffrer mes sentiments. Marie était une personne spéciale, mais ce que je ressentais pour elle n’était pas plus profond que ça.
— Que tu aies les couilles de lui dire ou pas, tu dois lui parler. Tu ne peux pas laisser tomber quelqu’un comme ça.
Mes narines se dilatèrent et j’éprouvai l’envie de l’étrangler.
— Tu peux bien parler…
Il encaissa mon accusation sans réagir.
— C’est totalement différent. Je ne suis pas parti sans lui dire que c’était fini. Je lui ai parlé yeux dans les yeux et lui ai expliqué ce qui se passait. Je n’ai pas agi comme une mauviette. Ce qui est précisément ce que tu es en train de faire.
— Je ne suis pas une mauviette.
— Une semaine entière s’est écoulée et tu n’as toujours pas trouvé le courage de lui parler.
— Elle ne m’a pas parlé non plus.
Mes paroles furent accueillies par un regard sceptique.
— Que veux-tu qu’elle te dise ? Tu crois qu’elle va t’appeler pour te demander pourquoi tu ne lui as pas répondu ? Elle n’est pas conne, tu sais ? Elle peut faire le rapprochement.
Je me cherchais des excuses, j’en étais conscient.
— Si tu ne vas pas lui parler bientôt, tu vas la perdre.
— Je l’ai déjà perdue.
Comment pourrions-nous continuer à nous voir après ce qui s’était passé ? Je ne pouvais pas sortir avec elle en sachant ce qu’elle ressentait pour moi, alors que je ne ressentais pas la même chose en retour. Ces émotions étaient trop intenses pour moi. Elle voulait quelque chose que je ne pourrais jamais lui donner.
— Quoi ? demanda-t-il en plissant les yeux. Tu veux dire que c’était ta façon de rompre avec elle ?
— Non… mais on ne peut plus rien y faire maintenant.
— Pourquoi pas ? Parle-lui, c’est tout.
— Je ne peux pas sortir avec elle si c’est ce qu’elle ressent pour moi… fin de l’histoire.
— Mais puisque tu l’aimes aussi…
—Oh, ta gueule. C’est faux.
— Ouais, ouais, c’est ça, dit-il en levant les yeux au ciel. Tu vas perdre la meilleure chose qui te soit arrivée juste parce que tu es têtu et ignare.
— Encore une fois, tu peux parler.
Il détourna les yeux, sa mâchoire crispée.
— Ce n’est pas pareil. On le sait tous les deux.
— Je ne vois pas la différence.
Il reposa les yeux sur moi, son regard trahissant sa colère.
— Alors tire une leçon de quelqu’un qui a perdu la seule chose qui avait un sens dans sa vie. Je l’ai perdue, et maintenant je suis pire que malheureux. Jamais plus je ne serai heureux. Je connais parfois des sursauts de joie, mais ils sont superficiels, éphémères, vides de sens. Ils disparaissent d’un coup de vent, puis c’est comme s’ils n’avaient jamais été. Mon existence est minable et, chaque jour, j’attends que la douleur disparaisse – même si je sais que ce ne sera jamais le cas.
Bouche bée, je le dévisageai.
— Axel, rentre chez toi et arrange les choses avec Marie. Tu ne veux pas finir comme moi.
S’il était vraiment aussi malheureux qu’il le disait, pourquoi ne tentait-il pas de la récupérer ? Pourquoi passait-il ses nuits avec des femmes pêchées au hasard ? Pourquoi vivait-il si loin d’elle ?
— Entre Marie et moi, ce n’est pas comme entre vous deux.
— C’est toi qui le dis, rétorqua-t-il en secouant la tête.
— Marie veut une relation sérieuse et je ne peux pas la lui donner. Je venais de dîner avec ses parents quand Francesca a lâché un commentaire sur notre mariage prochain, et puis elle m’a dit qu’elle m’aimait… c’était trop. Je ne veux pas d’une vie de famille. Je ne serai jamais un bon mari, un bon père. Je lui ai déjà dit tout ça… mais elle ne m’a pas cru.
— Parce qu’elle sait que tu as tort.
Alors elle ne me connaît pas si bien que ça.
— Axel, je t’avertis. Arrange les choses, ou tu le regretteras pour le restant de tes jours.
Je posai les yeux sur la fenêtre.
— Sérieusement, écoute mes conseils.
— Je dois la laisser partir.
— Au moins, parle-en avec elle, insista-t-il en secouant la tête. Ne fais pas comme si rien ne s’était passé. C’est la pire chose que tu puisses faire.
Comment pourrais-je me tenir face à elle et lui dire ces choses tout en la regardant dans les yeux ? Je m’en sentais incapable.
En réalisant que cette conversation ne menait nulle part, Hawke laissa tomber. Il attrapa ma bière et en descendit la moitié d’une seule traite. Puis il la reposa d’un coup sec sur le sous-verre en renversant quelques gouttes au passage. Son regard déçu faillit m’achever.
— Ce sera ta fin, mec.
3
De la visite
Axel
— Espèce d’enfoiré, ouvre-moi ! cria-t-on soudain en martelant la porte.
Je compris aussitôt l’identité du visiteur.
Francesca.
— Ouvre cette porte ou je l’enfonce, sans déconner.
Elle tambourina de nouveau à la porte.
Je n’avais aucune envie de lui parler, pas après m’être fait tirer les oreilles par Hawke quelques jours plus tôt. Mais si je ne lui ouvrais pas, elle continuerait à me harceler jusqu’à ce qu’elle ait pu vider son sac.
— Quoi ? demandai-je en ouvrant la porte, avant de reculer pour m’installer confortablement sur le canapé.
Elle entra à ma suite et referma la porte d’un coup sec.
— Qu’est-ce que tu veux dire par quoi ? Tu t’es foutu de ma meilleure amie. Voilà quoi.
Je me doutais que Marie finirait par tout confier à Francesca. En réalité, je pensais qu’elle l’aurait fait plus tôt.
— Je ne me suis pas foutu d’elle.
— Quel lâche. Comment oses-tu l’abandonner comme ça ?
— J’ai paniqué et je ne savais pas quoi faire d’autre.
— D’accord, j’imagine que je peux comprendre, dans une certaine mesure. Mais ça fait deux semaines et tu n’as toujours pas cherché à lui parler. Elle pense que vous avez rompu.
— Ben, on a rompu.
— Et c’est comme ça que tu la plaques ? Axel, vous êtes sortis ensemble pendant six mois.
— Tu rêves ou quoi ? C’était pas plus de trois mois.
— Ouais, c’est ça, lâcha-t-elle. Et c’est comme ça que tu la largues ? Tu te fais la malle sans rien dire ?
— Ça ne s’est pas passé comme ça, me défendis-je en posant les coudes sur mes genoux et en me penchant en avant. Je ne sais pas quoi faire d’autre. Il était déjà trop tard quand j’ai réalisé qu’elle ressentait de l’amour pour moi. Rester loin d’elle est la meilleure chose que je puisse faire.
— Mon cul, que tu ne savais pas ce qu’elle éprouvait, Axel.
Je tournai les yeux au sol pour éviter son regard.
— Parce que même moi, je le savais. C’était gravé sur tous ses traits. Et tu sais quoi ? Je peux voir la même chose briller dans tes yeux.
D’abord Hawke, et
