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Samedi: Hors du temps, #6
Samedi: Hors du temps, #6
Samedi: Hors du temps, #6
Livre électronique322 pages3 heuresHors du temps

Samedi: Hors du temps, #6

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À propos de ce livre électronique

Lorsque Francesca m’a quitté, je pensais ne jamais m’en remettre.

Mais plus le temps passait, mieux je me sentais. Six mois après notre rupture, j’étais enfin prêt à tourner la page. Et après qu’un an se soit écoulé, je ne pensais plus du tout à elle.

Mais il me manque toujours quelque chose.

Je veux connaître ce qu’elle partage avec Hawke, le genre d’amour qui brûle toujours même quand l’attrait de la nouveauté s’est dissipé. Je veux rencontrer une femme qui m’aime de tout son cœur. Et je veux l’aimer ainsi à mon tour. 

Lorsque je me rends à un rendez-vous arrangé, je m’attends à passer une soirée médiocre. Les blind dates sont tous pareils. Nous dînerons et boirons du vin, et peut-être aurai-je ensuite droit à une bonne partie de jambes en l’air.

Mais lorsqu’elle franchit le seuil, je sais que ce soir va être différent.

LangueFrançais
ÉditeurE. L. Todd
Date de sortie20 mars 2018
ISBN9781386455110
Samedi: Hors du temps, #6
Auteur

E. L. Todd

E. L. Todd was raised in California where she attended California State University, Stanislaus and received her bachelor’s degree in biological sciences, then continued onto her master’s degree in education. While science is interesting and a hobby, her passion is writing. After writing novels as a small child, her craft grew until she found the confidence to show her closest friends—which is how Only For You, the first installment of the Forever and Always series, and the Soul Saga series began. When she isn’t reading or writing, she is listening to indie rock music. Her current favorite artist is Mumford and Sons, whom she credits most of her inspiration for her novels. She also enjoys running and swimming, as well as working as a high school teacher. She also works as an assistant editor at Final-Edits.com. She has an unusual obsession with dogs, even though she doesn’t own one, and her favorite vacation spot is Disneyland, which she visits several times a year. The most important aspect of her life is her friends, whom contributed so much time and energy into all of her novels. According to E. L. Todd, “Without them, Only For You and Soul Catcher never would have come to fruition. I am theirs forever.”

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    Aperçu du livre

    Samedi - E. L. Todd

    1

    Kyle

    Honeycombs ou Froot Loops ?

    Tous deux contenaient bien trop de glucides et de graisses saturées, mais je m’en fichais. Un bol de céréales de temps en temps n’allait pas faire fondre ma tablette de chocolat. J’hésitai encore un instant avant de les lancer tous deux dans mon caddie.

    Bon, ben, tant pis.

    Je remontai l’allée et attrapai une brique de lait d’amande et quelques bananes. Quand je faisais mes courses, je me limitais à l’essentiel. Si j’achetais trop, je finissais par jeter les périssables à la poubelle.

    Je passai à l’allée suivante et saisis un paquet de bicarbonate de soude. C’est là que je remarquai un visage familier ; un visage que je n’oublierais jamais. Ses cheveux bruns étaient plus longs qu’autrefois et atteignaient maintenant sa taille. Elle les portait comme dans mon souvenir, tressés et ramenés sur une épaule. Elle n’avait pas beaucoup changé depuis la dernière fois que je l’avais vue, à une différence près.

    Elle était énorme.

    Je déposai le bicarbonate de soude dans mon caddie et m’approchai d’elle. Elle se tenait devant le rayon du sucre en poudre, cherchant probablement des ingrédients pour pâtisser.

    — Frankie ?

    Lorsqu’elle se retourna, son visage s’illumina comme celui d’un enfant le matin de Noël. Elle était heureuse de me voir, aux anges. Son sourire radieux ne se limitait pas à ses lèvres, mais remontait jusqu’à ses yeux.

    — Kyle ?

    Je baissai les yeux vers son ventre. Je n’en croyais pas mes yeux.

    — Purée, on dirait que tu es sur le point d’exploser !

    Elle posa les mains sur son ventre distendu, gloussant comme si je lui avais fait un compliment.

    — Oui… ça commence à être un peu lourd.

    Je ne pouvais quitter son ventre des yeux. J’étais émerveillé par cet embryon de vie qui grandissait en elle.

    — Tu es vraiment radieuse. La grossesse te va à ravir.

    Jamais je ne l’avais vue aussi heureuse. Elle rayonnait, resplendissait comme une flamme qui ferait pâlir le soleil. Elle était si petite et frêle que son ventre avait l’air colossal, en comparaison.

    — Félicitations !

    — Merci, dit-elle en passant sa main sur son ventre pour palper la vie qui grandissait à l’intérieur. Parfois, je n’arrive pas à croire qu’il y ait un bébé là-dedans.

    — Je peux ? demandai-je en m’approchant et en tendant la main.

    — Bien sûr.

    Je posai ma main sur son ventre tendu, remarquant les angles durs sous la surface de sa peau. Le petit être ne bougeait pas, mais je sentis émaner une douce chaleur de ce cocon maternel.

    — Tu vas accoucher d’un jour à l’autre, non ?

    — C’est prévu pour la semaine prochaine, répondit-elle en souriant.

    Je retirai ma main et levai les yeux vers son visage, observant la joie qui illuminait ses traits. Je ne l’avais plus vue depuis un an et, à présent, notre relation semblait dater d’un autre temps. Elle était sur le point de donner la vie.

    — Tu sais déjà ce que ce sera ?

    — Une fille.

    — Oh… une petite Frankie.

    — Elle s’appellera Suzie, dit-elle en continuant à se frotter le ventre.

    — Encore plus mignon.

    — Merci. C’est Hawke qui a choisi le nom.

    La dernière fois que nous nous étions parlés, elle m’avait dit qu’elle allait épouser Hawke. À l’époque, j’avais eu le cœur brisé mais, à présent, j’étais heureux pour elle. Même si j’aurais aimé qu’elle me choisisse moi, je savais que son cœur lui était destiné.

    — Il a bon goût.

    Cette mention lui rappela notre passé commun. Des souvenirs lui traversèrent l’esprit et, avec, la culpabilité.

    — Kyle…

    — Je suis très heureux pour toi. Vraiment.

    Je ne voulais pas qu’elle culpabilise à cause de sa décision. Elle avait eu raison. Il m’avait fallu des mois pour arriver à la même conclusion qu’elle mais, quand j’y étais parvenu, j’avais trouvé la paix.

    Francesca me connaissait mieux que la plupart des gens. Elle n’aurait eu aucun mal à démêler le vrai du faux. Réalisant que j’étais sincère, elle sourit à nouveau.

    — Comment vas-tu ?

    — Bien. Ma boîte a remporté un procès important, et j’ai un nouvel appartement dans les beaux quartiers.

    — Les affaires vont bien, donc.

    — Je suis célibataire pour l’instant, mais je sortais avec une avocate il y a peu de temps. Elle était mignonne et drôle, mais j’ai fini par rompre en réalisant que ça ne mènerait nulle part.

    — Tu rencontreras la bonne, Kyle.

    Je n’en doutais pas une seconde – un de ces jours.

    — Merci. Toi, comment tu vas ?

    — Ben, mon année a été assez mouvementée, dit-elle. On s’est mariés puis je suis tombée enceinte juste après…

    — Il n’a pas perdu de temps, hein ? demandai-je en étouffant un rire.

    Elle éclata de rire.

    — Suzie n’était pas vraiment prévue. Mais c’est la meilleure chose qui nous soit arrivée.

    — J’en suis sûr.

    J’avais très envie de fonder une famille un jour. J’avais toujours pensé que je serais un bon père, qui serait toujours là pour ses enfants.

    — J’ai entendu dire que tu avais ouvert une seconde pâtisserie, ajoutai-je.

    — Oui, elle fonctionne du tonnerre.

    — Pas étonnant.

    Francesca avait des doigts de fée. Les affaires, ce n’était pas son truc, mais elle savait y faire avec les gens. Tout le monde gravitait naturellement autour d’elle, recherchant sa compagnie ou la chaleur de ses sourires.

    Hawke apparut au bout de l’allée et s’approcha de nous. Il portait un jean foncé et un t-shirt gris. Il avait un tatouage sur le bras gauche. Une alliance noire ornait son annulaire gauche, très visible sur sa peau claire. Il me regarda d’un air impassible.

    Je n’étais pas l’ami d’Hawke, et il n’était pas le mien. À vrai dire, je ferais mieux de m’éloigner sur le champ si je ne voulais pas me prendre son poing dans la figure.

    Il arriva à hauteur de Francesca et me dévisagea ; ses pensées étaient un véritable mystère. Il était naturellement intense et bourru, infectant malgré lui l’air de son hostilité. Mais ce qu’il fit ensuite me prit par surprise.

    — C’est un plaisir de te voir, dit-il en me tendant sa main.

    Le geste était si inattendu que je souris malgré moi.

    — Toi aussi, dis-je en serrant sa main, avant de la retirer. Frankie vient de m’annoncer la bonne nouvelle.

    — Ouais, on est impatients, dit-il en passant un bras autour de sa taille. Je lui ai dit de rester à la maison pour se reposer, mais elle ne m’écoute jamais… Tu sais comment elle est.

    Il la regarda d’un air d’adoration, comme si elle était le centre de son univers.

    — Je me souviens qu’elle est têtue comme une mule, si c’est ce que tu veux dire.

    Frankie pinça les lèvres et fronça les sourcils.

    — Vous êtes censés être gentils avec les femmes enceintes, pas les insulter.

    — Ce n’était pas une insulte, contrai-je.

    — Ouais, renchérit Hawke en opinant. C’était la vérité.

    Elle tapa malicieusement son bras.

    — Ne joue pas au con.

    — Je suis ton mari. Ça fait partie de mon rôle.

    Francesca leva les yeux au ciel.

    Maintenant que je les avais salués et interrompus, il ne me restait plus qu’à continuer mes emplettes.

    — Bon, ça m’a fait très plaisir de te revoir. Prends soin de toi, OK ?

    — Je vais bien, répondit-elle en continuant à se masser le ventre.

    Puis elle fit un pas vers moi, tourna son ventre sur le côté et se blottit contre ma poitrine pour m’étreindre.

    Je la serrai à mon tour, passant mes bras autour de ses épaules.

    — Tu seras une excellente mère, Frankie.

    — Tu crois ?

    — J’en suis sûr, répondis-je en tapotant maladroitement son dos avant de la lâcher. Mais ne lui donne pas trop de muffins, ou elle deviendra accro.

    — J’y penserai, gloussa-t-elle.

    — À plus, mec, dit Hawke en me serrant la main.

    Son regard n’était plus menaçant, comme il pouvait l’être autrefois. C’était la première fois qu’il me regardait comme un ami, un mec qu’il appréciait. Le mariage avait changé sa vision des choses.

    — Toi aussi. Félicitations !

    — Merci.

    Il me lança un petit sourire avant de se tourner vers Francesca et de passer son bras autour de ses épaules. Il la guida dans l’allée vers leur caddie abandonné sur le côté.

    Je les observai s’éloigner, sentant un élan de joie inexplicable me traverser. Autrefois, j’avais aimé cette femme. Elle était constamment dans mes pensées. J’avais même acheté une bague de fiançailles car j’avais l’intention de l’épouser. Quand les choses avaient mal tourné, j’avais été dévasté. J’avais pensé ne plus jamais connaître le bonheur. Francesca était la bonne.

    Mais j’avais réussi à tourner la page.

    J’avais avancé pas à pas, jour après jour, jusqu’à cesser de penser à elle. Tout mon chagrin et mon amertume s’étaient évaporés, et j’étais enfin en paix. À présent, je pouvais la voir s’éloigner sans éprouver de douleur.

    J’étais heureux.

    2

    Kyle

    J’entrai dans mon bureau et m’avachis dans mon fauteuil. Mon rôle au cabinet se limitait à de la gestion. Je supervisais les dossiers de loin et je m’occupais de la paperasse et des salaires. Quand quelque chose d’intéressant se présentait, je sautais pieds joints sur l’occasion. Mais c’était rare, donc je passais généralement mes journées à jouer au golf.

    — Mark aimerait vous parler, monsieur, déclara mon assistante via l’interphone.

    — Appelez-moi Kyle, s’il vous plaît.

    Elle était nouvelle et devait encore apprendre les ficelles du métier.

    — Je m’excuse.

    — Envoyez-le moi.

    — Tout de suite.

    Mark entra une seconde plus tard.

    — Hé, tu es occupé ?

    J’avais les pieds posés sur mon bureau, et je pressais machinalement une balle anti-stress.

    — J’ai l’air occupé, peut-être ?

    Il se laissa tomber dans le fauteuil en face de mon bureau et fit glisser un dossier sur la surface en acajou.

    — J’aimerais ton avis à propos de ce dossier.

    J’ouvris la farde en carton couleur crème et parcourus le résumé.

    — Je t’écoute.

    — Le juge a rejeté les preuves. Il les trouve indirectes ; des conjectures, selon ses termes. Mais la police a pourtant trouvé le couteau couvert du sang du suspect, dit-il en abattant son poing sur la table. Allez ! Comment un couteau couvert de sang pourrait-il être considéré comme une preuve indirecte ?

    La loi pouvait se montrer particulièrement capricieuse.

    — Je pensais tenir cet enfoiré par les couilles, et voilà ! Je parie que quelqu’un a payé le juge.

    Ce ne serait pas la première fois.

    — Donne-moi une heure pour étudier les faits, et je te recontacte.

    — Merci, mec. Fais-moi savoir ce que tu en penses.

    Lorsqu’il se remit debout, il passa ses doigts dans ses cheveux pour les ramener en arrière.

    — Sans faute.

    Mark sortit et, l’instant où la porte se referma, mon assistante me contacta sur l’interphone.

    — Charles est là pour vous voir, monsieur. Enfin… Kyle.

    — Charles qui ? demandai-je, connaissant plus d’un Charles.

    — Charles Rubien.

    Le petit ami de ma mère. Je n’avais pas réalisé qu’il viendrait me voir aujourd’hui.

    — Faites-le entrer.

    — Tout de suite.

    La porte s’ouvrit à nouveau et Charles entra. Son costume coûtait plus cher que certaines voitures et sa montre plus qu’un compte épargne moyen. Malgré sa fortune, il était modeste. C’était ce qui me plaisait chez lui.

    — Kyle, dit-il en tendant sa main pour serrer vigoureusement la mienne. C’est un plaisir de te voir.

    — De même. Comment vas-tu ?

    Charles était un chic type. Il était agréable, chaleureux et avait beaucoup d’humour. Mais aucune de ces choses n’étaient importantes à mes yeux – même pas sa fortune. Il traitait bien ma mère et la rendait heureuse, et c’était tout ce qui comptait.

    — Bien. J’espère que je ne te dérange pas.

    Il jeta un coup d’œil à mon bureau et aux photos que j’avais disposées dessus, avant de se retourner vers moi.

    — La loi ne dort jamais. Rien de nouveau sous le soleil, dis-je en me rasseyant et en posant le dossier sur le côté. Que puis-je faire pour toi ?

    Il n’était jamais passé me voir à mon bureau. Mon père avait ouvert sa boîte trente ans plus tôt et, à mes yeux, elle lui appartenait toujours – même s’il était décédé depuis presque sept ans. Rencontrer le petit ami de ma mère dans son bureau était une expérience assez étrange. C’était la première fois que ça arrivait.

    — Eh bien, je voulais te parler de quelque chose. J’ai bien peur que ce soit un sujet délicat, mais j’espère que tu le prendras bien.

    Je plissai les yeux en le regardant, n’ayant aucune idée de quoi il voulait me parler.

    — Tu sais que je suis ouvert d’esprit.

    Il ajusta sa cravate avant de prendre la parole.

    — Ta mère est une présence merveilleuse dans ma vie. Quand j’ai perdu ma femme il y a douze ans, je ne pensais pas retomber amoureux. Ta mère est la partenaire idéale sous tous les aspects et j’aimerais passer le restant de mes jours à prendre soin d’elle. J’espérais avoir ta bénédiction avant de lui demander de m’épouser.

    Ma mâchoire se décrocha.

    — Sérieux ? m’exclamai-je en bondissant de mon fauteuil et en prenant mon visage entre mes mains. Tu vas demander ma mère en mariage ?

    Il étouffa un rire et sortit un écrin de la poche de son costume.

    — Oui.

    — Pas cap !

    — Cap, dit-il en riant.

    Il ouvrit la boîte et révéla une bague immense, sertie de plusieurs diamants.

    Je contournai mon bureau pour aller la voir de plus près.

    — Mince, avec ça, c’est clair qu’aucun autre homme n’osera s’approcher d’elle !

    — C’est l’objectif.

    J’examinai la bague et m’attardai sur les diamants impeccables et étincelants. Elle était en or blanc, l’anneau fin. Je n’y connaissais rien aux bijoux avant d’avoir acheté la bague de Francesca, mais de toute évidence, celle-ci conviendrait parfaitement à ma mère.

    — Charles, elle est parfaite !

    — Merci, dit-il en refermant l’écrin pour le replacer dans sa poche.

    C’était curieux de voir ma mère avec un autre, mais je savais qu’il était temps de tourner la page. Papa était décédé depuis longtemps, et il voudrait qu’elle soit heureuse. Et moi aussi.

    — Alors, tu es d’accord ?

    Charles avait toujours été sympa avec moi, mais il n’avait jamais dépassé les bornes et tenté d’être plus que le petit ami de ma mère – ce que j’appréciais beaucoup chez lui. Il comprenait qu’il ne remplacerait jamais mon père et que ce n’était pas quelque chose que je souhaitais.

    — Absolument.

    Il poussa un soupir de soulagement, comme s’il s’était attendu tout ce temps à mon refus.

    — Je sais que ce n’est pas facile. Merci de prendre les choses avec autant de maturité.

    — Je sais que mon père aurait voulu son bonheur avant tout, expliquai-je en haussant les épaules. Et tu es un mec bien. Maman a besoin de quelqu’un qui prenne soin d’elle. Quand je me caserai et fonderai une famille, je ne serai pas toujours disponible pour m’occuper d’elle.

    — Tu as raison.

    — Alors, c’est pour quand ?

    — Je l’emmène à Florence ce week-end. Je lui ferai ma demande lors d’un dîner aux chandelles sur le pont d’un yacht.

    — Mince, c’est romantique, c’est sûr !

    — Elle adore l’Italie, dit-il en étouffant un rire. C’est un de ses pays préférés.

    — Alors elle ne refusera pas.

    — Je l’espère bien.

    Il glissa ses mains dans ses poches et me lança un regard affectueux. Il semblait vraiment m’apprécier, et pas seulement parce que j’étais le fils de ma mère.

    — Tu es un homme bon, Kyle. Tes parents t’ont merveilleusement bien éduqué.

    — Merci. Ma mère est une femme extraordinaire.

    — Oui, acquiesça-t-il en gloussant. Souhaite-moi bonne chance.

    Il posa une main sur mon épaule et la pinça avec bienveillance.

    — Avec un dîner aux chandelles sur l’Arno, tu n’auras pas besoin de chance.

    — Je l’espère.

    — J’aurais peut-être besoin de quelques tuyaux, le jour où je voudrai demander une femme en mariage.

    Il éclata de rire et s’éloigna vers la porte.

    — J’ai le sentiment que tu n’as besoin des tuyaux de personne, Kyle.

    3

    Kyle

    — Putain, Curry !

    C’était un tir facile, et il aurait dû marquer.

    — Mec, tout le monde le considère comme un dieu du ballon, mais il n’est pas si bon que ça, lâcha Will en buvant tranquillement sa bière. Il a marqué un panier, waouh !

    — Il a marqué plus de points que n’importe qui dans l’histoire de la NBA.

    Comment pouvait-il rester assis là à dire qu’il n’était pas si talentueux ? C’était comme dire que Michael Jordan était un joueur moyen.

    — Ouais, c’est ça, dit-il en s’enfonçant dans le canapé avant de déposer sa bouteille sur la table basse. Il est surfait.

    — T’es jaloux.

    — Jaloux ? demanda-t-il. Jaloux de ne pas être un joueur de NBA ? Ouais… je suis jaloux, pour sûr.

    Je saisis une poignée de frites et les enfournai. Nous avions commandé des ailes de poulet épicées dans un fast-food situé à un pâté de maisons, et ce repas déséquilibré serait le seul que je me permettrais cette semaine. Cela dit, je ne le regrettais pas : c’était délicieux.

    — Devine sur qui je suis tombé la semaine dernière ?

    — Le Bron ? demanda-t-il d’un ton rempli d’espoir.

    — Non. Mais j’aurais aimé, répondis-je en m’adossant au canapé avant de poser les pieds sur la table. J’ai revu Frankie.

    Will était sur le point de boire une gorgée de bière mais il se ravisa.

    — Frankie ? La même Frankie que tu allais demander en mariage ?

    Je n’avais pas beaucoup parlé d’elle à mes amis. Les mois qui avaient suivi notre rupture avaient été déprimants, et il m’avait fallu longtemps pour m’en remettre. Les premiers rendez-vous avaient été difficiles et coucher avec d’autres femmes, écœurant. Mais après m’être poussé un peu, tout avait fini par rentrer dans l’ordre.

    — Ouaip.

    — Où ça ? demanda-t-il, oubliant la télé pour diriger toute son attention sur moi.

    — Au supermarché. Elle était avec Hawke.

    — Désolé, mec.

    — Non, ça va.

    Je m’étais senti réellement bien. La voir si heureuse m’avait fait plaisir. Je n’aurais jamais pensé être capable de l’oublier un jour mais, en fin de compte, j’y étais parvenu. Et maintenant, cette relation me semblait bien loin.

    — Elle est enceinte. Sur le point d’accoucher.

    — Ah oui ?

    — Elle est gigantesque – mais ça lui va bien.

    — Ce n’était pas trop dur ?

    C’était la première fois que je la revoyais en un an, mais ça n’avait pas été tendu comme je l’avais imaginé.

    — Non, pas vraiment. C’était sympa. Elle semblait heureuse, et ça m’a fait plaisir. C’était un moment agréable.

    — Tant mieux pour toi, dit-il en faisant tinter sa bière contre la mienne. Je me souviens à quel point tu étais amoureux d’elle.

    — Je trouverai la bonne, un jour, dis-je en haussant les épaules. Probablement quand le défilé de Victoria’s Secret arrivera en ville.

    Il étouffa un rire.

    — J’épouserai un mannequin aussi – et pas seulement pour son look.

    — Elle seront nos femmes pleines aux as.

    — Je suis pour, dit-il en trinquant. Au fait, tu es libre vendredi soir ?

    Je détestais ce genre de questions.

    — Ça dépend pour quoi.

    — Une amie du boulot m’a arrangé un coup avec une de ses copines. Elle aimerait que je lui rende la pareille.

    — Tu parles d’un rendez-vous à l’aveugle ?

    — Ouaip.

    Je n’étais pas amateur de blind dates, mais je n’avais rien de prévu vendredi soir.

    — OK. Pourquoi pas !

    — Super.

    — Elle est comment ?

    — Vraiment intello. Elle travaille dans l’informatique – elle fait pas mal de programmation.

    — Elle est mignonne ?

    — Assez mignonne.

    C’était tout ce qui

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