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Mercredi: Hors du temps, #3
Mercredi: Hors du temps, #3
Mercredi: Hors du temps, #3
Livre électronique428 pages5 heuresHors du temps

Mercredi: Hors du temps, #3

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À propos de ce livre électronique

Il m’a fallu longtemps pour pardonner à Hawke – très longtemps.

Mais maintenant que c’est oublié, je n’éprouve plus qu’une joie débridée. Les choses sont exactement comme elles auraient dû l’être il y a deux ans. Il est tout ce que je veux, et pas seulement maintenant, mais pour toujours.

Jusqu’à ce que le désastre frappe à la porte.

Nous nous sommes promis l’un à l’autre, mais Hawke tiendra-t-il sa promesse quand son monde s’effondrera ? Quand la terre s’écroulera sous nos pieds, resterons-nous debout ?

Ou tomberons-nous ?

LangueFrançais
ÉditeurE. L. Todd
Date de sortie15 nov. 2017
ISBN9781386113638
Mercredi: Hors du temps, #3
Auteur

E. L. Todd

E. L. Todd was raised in California where she attended California State University, Stanislaus and received her bachelor’s degree in biological sciences, then continued onto her master’s degree in education. While science is interesting and a hobby, her passion is writing. After writing novels as a small child, her craft grew until she found the confidence to show her closest friends—which is how Only For You, the first installment of the Forever and Always series, and the Soul Saga series began. When she isn’t reading or writing, she is listening to indie rock music. Her current favorite artist is Mumford and Sons, whom she credits most of her inspiration for her novels. She also enjoys running and swimming, as well as working as a high school teacher. She also works as an assistant editor at Final-Edits.com. She has an unusual obsession with dogs, even though she doesn’t own one, and her favorite vacation spot is Disneyland, which she visits several times a year. The most important aspect of her life is her friends, whom contributed so much time and energy into all of her novels. According to E. L. Todd, “Without them, Only For You and Soul Catcher never would have come to fruition. I am theirs forever.”

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    Aperçu du livre

    Mercredi - E. L. Todd

    1

    En plein milieu de la nuit

    Francesca

    Les draps étaient chauds et le lit doux. Il était tard dans la nuit, une heure étrange à laquelle personne ne devrait être éveillé. Je me sentis tirée de mon sommeil et de mes rêves par une étreinte douce. Une bouche virile déposait des baisers partout sur mon corps, à commencer par mon ventre et descendant vers mes cuisses.

    — Mmm…

    J’aurais aimé rester endormie, mais aussi que ce toucher érotique continue.

    J’écartai légèrement les jambes et des lèvres douces descendirent plus bas vers mon entrejambe.

    Mon dos se cambra, mon corps se crispa. C’était le meilleur rêve que j’aie jamais eu. J’aurais aimé ne jamais m’en éveiller.

    Les lèvres d’Hawke se posèrent contre mon sexe et m’embrassèrent doucement. Sa langue darda autour de mon clitoris avant de le sucer, enflammant tous les nerfs de mon corps.

    Quelle sensation incroyable !

    Il m’embrassa plus férocement, chassant la fumée qui enveloppait mes rêves. Le brouillard dense s’évapora lentement jusqu’à ce que mon sommeil s’évanouisse. Un orgasme aveuglant me frappa, me ramenant à la réalité avec une secousse violente.

    — Hawke…

    Mes doigts se plantèrent dans ses cheveux tandis que je jouissais d’extase. Je me sentais vivante comme jamais. Tout mon corps était en feu, de mes doigts à mes orteils.

    Lorsque l’orgasme se calma, je redescendis lentement sur terre et ouvris les yeux sur le plafond sombre de ma chambre. La lumière ne pénétrait pas par la fenêtre, et je sus que le soleil n’était pas encore levé. En baissant les yeux, je pus voir le visage d’Hawke entre mes jambes.

    Sans un mot, il remonta jusqu’à se retrouver directement au-dessus de moi. Il baissa les yeux sur mon corps nu, ses lèvres humides brillant dans la faible lueur.

    — Quelle heure est-il ?

    Il me regarda d’un air intense, comme s’il n’avait pas entendu un seul mot. Puis il s’installa entre mes cuisses écartées et plongea sa queue dure en moi. Il m’étira dès l’instant où il entra, s’enfonçant dans ma chaleur humide. Je reposai la tête sur l’oreiller et savourai chaque mouvement et chaque sensation.

    Il se déhancha lentement en moi, la sueur s’accumulant sur son torse. Une main agrippa mes cheveux. En me regardant dans les yeux, il me pénétra encore et encore.

    — Peu importe l’heure qu’il est. Le temps n’a aucune emprise sur nous.

    À cinq heures trente du matin, je pris une douche et m’apprêtai pour le travail. Hawke ne se rendait pas au bureau avant neuf heures, mais il se levait généralement en même temps que moi. Lorsque j’entrai dans la cuisine pour prendre le petit-déjeuner, il m’avait déjà préparé mon assiette.

    Deux œufs brouillés m’attendaient sur un toast. Une tasse de café avec un peu de crème et de sucre était posée à côté. Son assiette était déjà vide, mais il n’avait pas terminé son café. Assis à table, il lisait le New York Times.

    Je m’installai et mangeai en silence, le regardant régulièrement. Nous ne parlions pas autant qu’avant car les mots étaient inutiles. Nous pouvions communiquer à un autre niveau, ce que personne ne pouvait comprendre hormis nous.

    Il tourna la page et continua à lire. Le soleil commençait à se lever au loin.

    Nous voir assis comme ça me fit penser à notre avenir. Suivrions-nous cette routine tous les jours pendant le reste de nos vies ? Serions-nous un jour vieux et grisonnants, nous demandant où le temps avait filé ? Si ce jour venait, je savais qu’il me rendrait heureuse.

    Il replia son journal après l’avoir lu et s’occupa en me dévisageant. Il sirota son café, les yeux posés sur moi, admirant mes cheveux et ma tenue de travail.

    — À quoi tu penses ? demanda-t-il, ne pouvant pas lire mes pensées.

    — J’espère qu’on restera comme ça pour toujours.

    Il posa sa tasse sur sa soucoupe puis glissa sa main vers la mienne. Ses doigts secs effleurèrent les miens, palpant mes jointures. La dévotion dans ses yeux contenait la promesse qu’il n’avait pas à dire tout haut. Nous avions gâché deux ans de nos vies mais ça n’avait plus d’importance. Désormais, nous étions exactement à notre place.

    — Pour toujours.

    Nous attendîmes à la porte d’embarquement que Marie et Axel sortent de l’avion.

    — Ils seront si déprimés en nous voyant, déclara Hawke, la main passé autour de ma taille.

    Il me dominait de toute sa taille, me donnant le sentiment d’être plus petite que je ne l’étais.

    — Pourquoi ? Qu’est-ce qu’on leur a fait ?

    — Rien. Mais ils retournent à la réalité.

    — Je suis sûre qu’ils doivent en avoir marre l’un de l’autre, à l’heure qu’il est.

    Il baissa les yeux vers moi, ses yeux bleus étincelant d’une manière vraiment spéciale.

    — Je n’en aurais jamais marre de toi.

    — C’est tout à fait différent. Moi, je suis super cool.

    Il frotta son nez contre le mien.

    — Et tu n’en aurais jamais marre de moi.

    — C’est parce que tu es super canon.

    Il sourit légèrement, mais ses yeux exprimèrent davantage sa joie.

    — C’est vrai.

    Marie et Axel sortirent du terminal, tout bronzés. Leurs colliers de fleurs pendaient toujours autour de leurs cous, comme s’ils n’étaient pas encore prêts à dire adieu au paradis.

    Je leur fis signe pour qu’ils nous voient parmi la foule.

    — Bon retour à la maison !

    Marie se raidit de surprise avant de courir dans mes bras. Elle me serra avec force et me balança d’un côté à l’autre.

    — Hé ! Je suis si heureuse de te voir. Tu as déjà tant fait pour le mariage, et maintenant tu nous fais une surprise ?

    — On pensait que vous pourriez avoir besoin d’aide avec vos bagages. Et vous nous avez manqué.

    Le fait que Marie ait emmené toute sa garde-robe en vacances n’était pas un secret.

    — Ooh ! Vous nous avez manqué aussi.

    — Absolument pas, déclara Axel en venant toper la main d’Hawke. Je peux franchement dire que je n’ai pas du tout pensé à vous durant tout le voyage.

    — C’est OK, répondit Hawke en réprimant un gloussement. Je n’ai pas pensé à vous non plus.

    Axel lui tapota le dos.

    — C’est pour ça qu’on est amis. On est toujours francs.

    — Ben, vous m’avez manqué, les amis, déclara Marie après m’avoir lâchée et reculé d’un pas.

    — C’est pas vrai, lâcha Axel en lui lançant un regard offusqué. Je t’ai divertie tout le temps.

    — Tu m’as très bien divertie. Mais ma meilleure amie me manquera toujours – peu importe avec qui je suis.

    Axel secoua la tête, déçu.

    — Je lui ai accordé mes meilleures danses. J’ai même lu quelques magazines Cosmopolitan.

    — Vraiment ? Cosmopolitan ? railla Hawke en haussant un sourcil.

    — Ouais, ils racontent des trucs assez intéressants, là-dedans.

    Mon frère venait vraiment d’une autre planète.

    — Comment c’était, Bora Bora ? demandai-je.

    — Génial, répondit Marie. Ces bungalows sur l’eau étaient tellement cool. Il y avait des raies Manta partout, et on a même vu quelques tortues de mer.

    — Wow ! m’exclamai-je. Vous avez pris beaucoup de photos ?

    — Beaucoup trop, répondit Marie. Crois-moi, tu en auras vite ta claque quand je te les montrerai.

    Axel passa un bras autour de sa taille.

    — Femme, le décalage horaire m’a épuisé. Rentrons à la maison.

    — Ouais, je suis crevée aussi, déclara Marie. Vous devriez venir nous voir demain.

    — Aucun souci, dis-je. Allons chercher vos bagages, et on vous ramènera chez vous.

    — Vous n’avez pas à faire ça, s’exclama Marie en balayant l’air de la main.

    — On insiste, dit Hawke en prenant ma main et en m’entraînant vers la ceinture de bagages. Techniquement, le mariage n’est pas terminé tant que vous n’aurez pas franchi le pas de votre porte. On ne fait que compléter nos devoirs, Frankie et moi.

    Axel entraîna Marie à notre suite, le bras toujours passé autour de sa taille.

    — Peut-être qu’on devrait se marier tous les weekends, pour que ces deux-là nous obéissent au doigt et à l’œil.

    Hawke se retourna vers Axel.

    — Fais attention. Quand ce sera notre tour, vous serez le témoin et la demoiselle d’honneur… je vous conseille d’être sympas.

    Un sourire se dessina immédiatement sur mes lèvres. Ça avait été difficile pour moi de donner une seconde chance à notre relation, mais là, je n’avais aucun regret. Hawke et moi étions exactement où nous étions censés être, et je n’avais plus peur qu’il m’abandonne à nouveau.

    Tout était bien qui finissait bien.

    2

    Retour sur le passé

    Francesca

    J’avais prévu de retrouver Marie pour boire un verre après le boulot. J’enfilai une robe avant de quitter la pâtisserie, pour ne pas arriver couverte de sucre et de farine. J’en avais plein les cheveux, mais il aurait fallu que je me douche pour l’enlever.

    — Alors, raconte-moi toute ta lune de miel !

    Nous buvions toutes deux des Apple Martini avec des parasols.

    — Ma fille, je n’ai jamais vu d’endroit aussi beau de ma vie. Hawke nous a très bien conseillés.

    — Wow ! Et moi qui n’ai jamais été en vacances.

    — Jamais ? demanda-t-elle, incrédule. Oh, oui, Axel m’a dit qu’il n’avait jamais voyagé non plus.

    — Ce n’était pas si courant durant notre enfance.

    — Ben cet endroit te donnerait une crise cardiaque. La nourriture était incroyable, le service impeccable, et l’hôtel glorieux. C’était vraiment long pour y arriver, mais ça en valait la peine.

    — Le vol a duré longtemps ?

    — Douze heures, dit-elle. Et puis on a dû prendre un avion entre Tahiti et Bora Bora. Je n’ai pas dormi beaucoup dans l’avion, donc je souffrais déjà le premier jour.

    — Mais tu as probablement tout oublié en arrivant.

    — Instantanément, confirma-t-elle en claquant des doigts.

    J’avais toujours du mal à croire qu’Axel avait failli renoncer à son mariage. La situation aurait été très différente si Hawke ne l’avait pas retrouvé.

    — Je suis soulagée que vous ayez arrangé les choses. Quand il t’a parlé avant le mariage, je ne savais pas du tout ce qu’il allait te dire.

    Elle but une longue gorgée, comme si elle avait besoin d’alcool pour continuer.

    — J’étais terrifiée. Je n’avais aucune idée de ce qu’il voulait me dire. Mais quand il me l’a dit, je m’en foutais, franchement. Les premiers mois de notre relation ne sont qu’un grand flou. Axel n’est plus du tout comme avant.

    — Non, c’est vrai.

    — Il est déjà un si bon mari. Il porte toujours mes sacs et fait très attention à moi… c’est vraiment mignon.

    C’était difficile d’imaginer mon frère être mignon. La plupart de nos interactions étaient des prises de tête.

    — Il t’aime vraiment, Marie.

    — Je le sais. J’ai beaucoup de chance.

    Elle ne put cacher la joie sur son visage. Ses traits s’illuminèrent comme Manhattan la nuit.

    — Alors, c’est pour quand les bébés ? demandai-je en souriant, sachant qu’elle ne saurait plus où se mettre.

    — Heu, calmos. C’est pas pour tout de suite, répondit-elle en secouant exagérément la tête. Je dois déjà m’occuper d’Axel, et c’est suffisamment de boulot comme ça.

    — Vous auriez des bébés super mignons ensemble.

    — Et tu seras leur baby-sitter préférée.

    Le baby-sitting ne m’intéressait pas trop, mais j’adorerais passer du temps avec ma nièce ou mon neveu.

    — On verra quand on y sera.

    Elle termina son cocktail et fit signe au barman pour en commander un autre.

    — Comment ça va, entre Hawke et toi ? Vous semblez vraiment heureux.

    — Très heureux.

    Nos deux années de séparation avaient été intolérables. J’étais parvenue à garder la tête haute et à vivoter, mais ça n’avait pas été facile. Maintenant que nous étions à nouveau ensemble, j’en étais venue à réaliser à quel point ma vie avait été vide sans lui. Maintenant, je me sentais entière, comme si plus rien ne manquait.

    — Je me demande quand il va te demander en mariage, dit Marie en souriant.

    — Ça, je n’en sais rien. C’est encore trop tôt.

    Mais l’épouser serait un rêve devenu réalité. Nous étions déjà engagés l’un envers l’autre de manière indestructible. Mariés ou pas, nous étions destinés à être ensemble, même si c’était seulement en tant qu’amis. Je ne pouvais lui échapper, et il ne pouvait pas m’échapper.

    — Le temps n’est pas une mesure précise des choses de la vie. Quand tu sauras, tu sauras, déclara-t-elle en sirotant son verre avant de jouer avec son parasol.

    Si Hawke me demandait en mariage, je ne dirais pas non. Mais je ne pensais pas qu’il me le demanderait – pas encore.

    — Pourquoi vous n’emménagez pas ensemble ? Axel et moi on vit ensemble, et c’est sans aucun regret.

    — On va d’abord voir comment se passent les choses.

    Je n’étais pas pressée de changer quoi que ce soit. J’étais très heureuse en l’état actuel.

    — Alors, quoi de neuf de ton côté ? Au boulot ? s’enquit Marie.

    Ma vie était assez tranquille en ce moment.

    — Pas grand-chose, répondis-je. C’est toi qui mène la grande vie pour le moment.

    — Oui, c’était magique, confirma-t-elle en souriant, se remémorant de son grand jour. C’est triste que ce soit fini.

    — Tu auras Axel tous les jours pour le reste de ta vie. Ce n’est pas vraiment fini.

    — Tu as raison, dit-elle, l’air plus joyeuse. J’ai trouvé l’homme parfait.

    — Je n’irais pas si loin…

    Marie était aveugle aux défauts d’Axel, alors que moi, je pouvais les voir clairement.

    — Hé, Frankie ! s’exclama une voix familière.

    Je la reconnus même si je ne l’avais pas entendue depuis un petit moment.

    — Salut, Kyle.

    Je ne m’étais pas attendue à le revoir après notre dernière conversation. Ça faisait plusieurs mois que nous ne nous étions pas parlé. Quand il avait cessé de m’envoyer des messages et de passer me voir à la boutique, j’avais supposé qu’il était enfin passé à autre chose – ce qui était une bonne chose.

    Il semblait pareil que d’habitude. Ses cheveux étaient un peu plus longs qu’avant, mais c’était la seule différence. Ses bras et épaules étaient toujours puissants, et il avait le charme d’un jeune garçon dans le corps d’un homme.

    — J’étais à l’autre bout du bar et je voulais venir te dire coucou, dit-il avant de se tourner vers Marie. Félicitations pour le mariage.

    — Oh ! merci, répondit Marie en souriant au compliment.

    Elle avait apprécié Kyle dès l’instant où elle l’avait rencontré.

    Kyle se retourna vers moi, une bière à la main.

    — Alors, comment vas-tu ?

    Son exubérance semblait avoir disparu. Il me rappelait une allumette qui refusait de s’allumer, peu importe le nombre de fois où elle était grattée.

    — Super. Et toi ?

    — Ça ne pourrait pas aller mieux, dit-il avec un enthousiasme feint avant de boire un coup.

    Marie ramassa son téléphone et regarda l’heure.

    — Purée, je suis en retard pour mon rendez-vous chez le coiffeur, dit-elle en attrapant son sac avant de quitter la table. On se voit plus tard, Frankie.

    — Chez le coiffeur ? répétai-je, sachant très bien que ce n’était qu’une excuse.

    — Ouaip.

    Elle s’éloigna à toutes jambes et disparut.

    Kyle était toujours planté devant la table, sa bière à la main.

    — Désolé, je ne voulais pas faire fuir ton amie.

    — Ce n’est pas ta faute.

    Elle se ferait tirer les oreilles plus tard.

    Il posa les yeux sur la chaise que Marie venait de libérer.

    — Je peux me joindre à toi ?

    Je pensai immédiatement à Hawke et à sa rage s’il nous voyait ensemble. Et puis je me souvins de la raison pour laquelle j’avais fréquenté Kyle.

    — Bien sûr.

    Je n’avais pas pensé beaucoup à Kyle depuis que j’étais de nouveau avec Hawke. Quand je pensais à lui, j’espérais toujours qu’il avait tourné la page et trouvé la bonne. Mais à en juger par son regard vide, ce n’était pas encore arrivé.

    — Alors, quoi de neuf de ton côté ?

    — Tu te souviens du dossier dont je t’ai parlé ?

    — Ouais.

    — Le procès est toujours en cours.

    Il soupira et but un coup avant de continuer.

    — L’accusé a un super bon avocat qui cherche toutes les failles possibles. Mais je ne vais pas le laisser s’en sortir comme ça. Je n’accepterai rien de moins que la prison à vie.

    Je n’oublierais jamais à quel point il était passionné par ses dossiers. Il n’en prenait pas souvent à sa charge, car il préférait jouer au golf ou passer du temps chez lui, mais quand c’était le cas, c’était le géant de la salle d’audience.

    — Je suis certaine que tu vas gagner, Kyle.

    — Perdre n’est pas une option, à ce stade.

    Il attrapa le parasol de mon cocktail et le glissa dans sa bière.

    — Pourquoi les bières n’ont pas de parasols ? C’est bien plus marrant comme ça.

    — Parce que les hommes n’en commanderaient pas.

    — Ça, je n’en suis pas si sûr. Moi, j’en commanderais.

    Comme par le passé, sa nonchalance me fit sourire.

    — Tu fréquentes quelqu’un ? demandai-je en priant qu’il réponde oui.

    — Il y avait cette fille que j’ai fréquentée un moment, mais je vais rompre avec elle.

    — Pourquoi ?

    — Je ne suis pas vraiment emballé, répondit-il sans me regarder dans les yeux. Elle est trop pot-de-colle. Ça me met mal à l’aise.

    — Je suis sûre que c’est parce qu’elle tient à toi.

    — Elle est jolie et tout, mais je ne pense pas vraiment à elle quand je ne suis pas avec elle.

    Il haussa les épaules avant de boire une autre gorgée.

    — Je n’ai jamais pensé à avoir de relation avant de te rencontrer. Mais maintenant que je sais ce que c’est, j’en ai vraiment envie – d’une vraie relation amoureuse, dit-il en levant les yeux pour croiser mon regard. Qui aurait cru que je deviendrais l’homme d’une seule femme ? Pas moi.

    — Peut-être que tu as beaucoup mûri cette année.

    — Peut-être. Mais plus je vais à des rencards, plus je déteste jouer le jeu. Tant de parlotte…

    Je gloussai.

    — Les filles ont tendance à parler beaucoup. Pourquoi tu n’essayes pas Tinder ?

    — Quand je l’utilise, je dégotte toujours des plans cul.

    — eHarmony ?

    — Nan. Hors de question.

    Il surveilla le bar avant de se retourner vers moi, l’espoir plein les yeux.

    — Alors… Hawke et toi, toujours en couple ?

    — Oui. Et ça continuera comme ça.

    Il me forçait à le blesser, et je détestais vraiment ça. Kyle me manquait parce qu’il était devenu un bon ami. Parfois, j’aurais aimé qu’on puisse traîner ensemble, aller voir un match. Mais je savais que ce n’était pas possible – pour son bien.

    — Ben, je suis content pour toi. J’espère que je connaîtrai moi aussi quelque chose comme ça – un jour.

    Malgré sa tristesse, il semblait sincère.

    — Je n’en doute pas une seconde.

    Il n’y avait aucun doute dans mon esprit. Kyle était l’homme parfait. Je me sentais même coupable de l’avoir quitté.

    — Tu n’as pas une copine sympa à me présenter ?

    — Aucune qui soit célibataire.

    Il soupira.

    — Les bonnes sont toujours déjà prises.

    — Ouais, on dirait bien.

    Il fit tinter sa bière presque vide contre mon verre.

    — Bon, je devrais y aller. J’ai déjà trop bu.

    — Je peux te raccompagner.

    Il termina sa bière et gloussa.

    — Ça ira, Frankie, mais merci.

    3

    Les affaires sont les affaires

    Hawke

    La voix de Samantha résonna dans l’interphone.

    — M. Taylor, j’ai Olivia de Thick Whiskey en ligne.

    Je me frottai immédiatement la tempe en entendant son nom. Olivia était une pimbêche qui avait hérité de la société de son père. Le reste de son équipe était un plaisir, mais elle était un vrai cauchemar.

    — Merci, Samantha.

    J’attrapai le téléphone et enfonçai le bouton clignotant.

    Sans me laisser le temps de dire un mot pour indiquer que j’étais en ligne, Olivia prit la parole.

    — Hawke.

    Je fis tourner un stylo dans ma main, celui qui comportait mon logo sur le côté.

    — Bonjour, Olivia. J’espère que tu vas bien.

    — Je vais très bien. En fait, j’ai des affaires pour toi.

    Olivia me permettait d’investir son argent dans des sociétés d’assurance-vie, et je lui avais fait gagner une tonne de fric supplémentaire dont elle n’avait même pas besoin.

    — Tu me connais. J’adore les affaires.

    — Génial. Alors viens me retrouver aux Bahamas. Tu sais que j’adore cet endroit.

    Olivia et moi avions une relation professionnelle. Ensemble, nous gagnions beaucoup d’argent. Mais nous avions également eu une relation intime.

    — Mon emploi du temps est vraiment serré pour l’instant. On ne peut pas en discuter au téléphone ?

    — Tu es très occupé ? demanda-t-elle avant de pousser un rire sarcastique, comme si c’était complètement absurde.

    — Oui.

    — Je suis beaucoup plus audacieuse quand je suis à la plage avec un verre à la main.

    Je savais qu’elle se montrerait insistante. Elle était pareille au lit.

    — Je suis désolé, Olivia. Je ne suis plus disponible sur ce plan-là.

    Elle était bonne au pieu et ne cherchait rien de sérieux, ce qui correspondait parfaitement à mes besoins quand nous étions ensemble. Nous nous voyions à l’occasion, généralement lors d’un voyage où nous pouvions nous envoyer en l’air et planifier ses investissements. Mais ça ne pourrait plus se passer ainsi dorénavant.

    — Plus disponible ? Hawke se serait-il casé ?

    Mes yeux se posèrent sur la photo encadrée sur mon bureau. Marie l’avait prise quelques années plus tôt. Francesca et moi étions dans la cuisine, mordant chacun dans un muffin, et j’avais passé mon bras autour de ses épaules.

    — Oui.

    — Oh, vraiment ?

    Elle était déçue, mais surtout parce qu’elle voulait quelque chose qu’elle ne pouvait avoir – ce qui était très rare.

    — Oui, vraiment.

    — Qui est l’heureuse élue ?

    — Elle s’appelle Francesca.

    — Ne me dis pas que c’est un mannequin italien.

    — Non.

    — Ça dure depuis longtemps ?

    Je n’appréciais pas les questions personnelles. Ma relation avec Francesca faisait partie de ma vie privée, et je ne voulais la partager avec personne, surtout pas avec une femme avec qui j’avais couché par le passé.

    — Si tu veux faire des affaires, appelle-moi. Sinon, à plus tard, déclarai-je en m’apprêtant à raccrocher le combiné.

    — Wow, attends !

    Je soupirai avant de coller le téléphone à mon oreille.

    — Oui ?

    — Je ne voulais pas te fâcher, Hawke.

    — Peut-on planifier une réunion la semaine prochaine ?

    — Je préférerais qu’on se voie en face à face. À l’endroit habituel ?

    Cette femme était incroyable. Elle pensait toujours pouvoir me séduire si nous nous retrouvions seuls tous les deux.

    — D’accord. Je cherche toujours une excuse pour sortir d’ici. Mais Francesca m’accompagnera.

    Le silence d’Olivia m’indiqua à quel point cette proposition l’enchantait.

    — Organise les détails avec ma secrétaire.

    Je raccrochai avant qu’Olivia puisse ajouter quoi que ce soit.

    Je sortais de la douche quand je vis mon téléphone s’éclairer d’un message.

    Qu’est-ce que tu fais de beau, Grizzli ?

    Voir son nom s’afficher sur mon écran me faisait toujours sourire. Je mange un pot de miel.

    Si je passais, tu me mangerais aussi ?

    C’est une possibilité. Je m’appuyai contre le mur, une serviette passée autour de la taille.

    Alors je prendrai le risque.

    Après avoir lu son message, j’entendis toquer à la porte. Je posai les yeux sur le vestibule, et un petit sourire se dessina sur mes lèvres.

    C’est toi ?

    Peut-être…

    Je mis mon téléphone de côté et ouvris la porte.

    Les yeux de Francesca se posèrent immédiatement sur la serviette autour de ma taille. Elle admira ensuite mon torse sculpté, encore humidifié par quelques gouttes d’eau, et un sourire espiègle se dessina sur ses lèvres.

    — Je crois avoir trouvé le pot de miel…

    Je la tirai dans l’appartement avant de refermer la porte derrière elle.

    — Pourquoi tu n’as pas toqué tout de suite ?

    — Je ne voulais pas que tu me prennes pour une cinglée qui te harcelait.

    Je la repoussai contre la porte, la tête inclinée vers elle.

    — Tu peux me harceler quand tu veux, bébé.

    — Ah oui ?

    Elle posa les yeux sur mes lèvres avant de les baisser sur mon torse.

    — Oui.

    J’embrassai le coin de sa bouche, adorant sa manière de réagir à mon toucher. Même si je ne pouvais sentir son cœur battre, je pouvais percevoir toutes ses réactions. Elle inspira doucement en entrouvrant les lèvres. Ses yeux se brouillèrent, comme si elle ne pouvait voir quoi que ce soit au-delà des quelques centimètres qui nous séparaient. Elle se noyait en moi, tout comme je me noyais en elle. Sans lire ses pensées, je savais qu’elle se languissait de moi. Elle voulait lécher mon torse et goûter chaque gouttelette d’eau.

    Elle posa les yeux sur la serviette autour de ma taille avant d’y glisser ses petits doigts. Puis elle leva les yeux vers moi, son intention claire comme de l’eau de roche.

    Je bandais depuis qu’elle m’avait envoyé son premier message. Tout ce qui la concernait m’allumait. J’avais connu des tas de femmes splendides, ici et en Caroline du Sud, mais aucune d’entre elles ne m’avait fait l’effet que Francesca me faisait. Son toucher était irréel, son charme sexy inégalable.

    Elle tira sur la serviette jusqu’à ce qu’elle se détache. Quand elle tomba par terre, elle baissa les yeux sans honte et me reluqua.

    — Grizzli semble très content de me voir !

    — Comme toujours.

    Je passai les bras autour de sa taille et la soulevai vers ma poitrine. Être avec elle était un cadeau du ciel, un présent que je ne pouvais tenir pour acquis. Elle avait chassé l’obscurité, venant me chercher dans ma grotte, m’illuminant. Désormais, j’étais entier.

    J’étais heureux.

    Francesca se glissa hors du lit.

    Je l’attrapai et la tirai vers moi.

    — Où tu vas comme ça, Muffin ?

    Je la reposai contre mon torse avant d’effleurer ses cheveux de mes lèvres.

    Son estomac gronda bruyamment, répondant à ma question à sa place.

    Je souris jusqu’aux oreilles.

    — J’espère que tu n’as pas entendu ça…

    Je la retournai sur le dos avant

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