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Mardi: Hors du temps, #2
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Livre électronique422 pages5 heuresHors du temps

Mardi: Hors du temps, #2

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À propos de ce livre électronique

Me remettre de ma rupture avec Hawke a été la chose la plus difficile que j’aie jamais eue à faire.

Je n’arrivais plus à respirer, dormir ou manger. Chaque jour était plus atroce que le précédent. Mais après deux ans de souffrance, je me suis remise sur pied.
Et je suis passée à a utre chose.

Maintenant, j’habite en ville et j’ai ma propre pâtisserie. La vie est belle. Je suis entourée de bons amis que j’aime, et chaque jour est encore meilleur que le précédent.

Puis tout change.

Après deux ans de silence, je dois maintenant lui faire face. Le regarder dans les yeux et prétendre qu’il n’a plus aucun effet sur moi. Garder la tête haute, comme s’il ne m’avait pas fracassée en mille
morceaux.

Faire semblant qu’il n’est plus rien à mes yeux.

Puis-je le duper ? Puis-je me duper moi-même ?

LangueFrançais
ÉditeurE. L. Todd
Date de sortie6 oct. 2017
ISBN9781386418306
Mardi: Hors du temps, #2
Auteur

E. L. Todd

E. L. Todd was raised in California where she attended California State University, Stanislaus and received her bachelor’s degree in biological sciences, then continued onto her master’s degree in education. While science is interesting and a hobby, her passion is writing. After writing novels as a small child, her craft grew until she found the confidence to show her closest friends—which is how Only For You, the first installment of the Forever and Always series, and the Soul Saga series began. When she isn’t reading or writing, she is listening to indie rock music. Her current favorite artist is Mumford and Sons, whom she credits most of her inspiration for her novels. She also enjoys running and swimming, as well as working as a high school teacher. She also works as an assistant editor at Final-Edits.com. She has an unusual obsession with dogs, even though she doesn’t own one, and her favorite vacation spot is Disneyland, which she visits several times a year. The most important aspect of her life is her friends, whom contributed so much time and energy into all of her novels. According to E. L. Todd, “Without them, Only For You and Soul Catcher never would have come to fruition. I am theirs forever.”

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    Aperçu du livre

    Mardi - E. L. Todd

    1

    Deux ans plus tard

    Francesca

    Comme tous les matins, c’était le chaos.

    Les employés préparaient le petit-déjeuner et le déjeuner d’un côté de la pâtisserie, où une énorme file entourait la boutique jusqu’au-delà de la porte. Les clients occupaient toutes les tables, et lorsqu’une table finissait enfin par se libérer, quelqu’un s’en emparait avant que le serveur n’ait eu le temps de venir la nettoyer. La file pour les viennoiseries était tout aussi longue. J’avais cessé de passer de la musique dans la boutique parce que c’était toujours si bruyant qu’il était impossible de s’entendre.

    J’étais dans la cuisine réservée à la préparation des gâteaux, passant en revue le design d’un nouveau gâteau de mariage. C’était une création inhabituelle, mais elle avait beaucoup de signification pour le couple. J’étais toujours ouverte à tout, et puisque c’était un jour pas comme les autres, je ferais de mon mieux pour leur donner ce qu’ils désiraient.

    — Frankie ?

    Liz venait de l’avant-cuisine. Son t-shirt noir était couvert de farine et un voile de sueur brillait sur son front.

    — Oui ? dis-je sans quitter mon classeur des yeux.

    — Quelqu’un qui aimerait passer une grosse commande. Il dit que c’est pour une conférence d’entreprise. Et il voulait que je te dise qu’il s’appelle Matt.

    Matt était devenu une connaissance du fait de ses nombreuses visites à la pâtisserie. C’était mon premier client lors de mon inauguration, et il nous rendait toujours visite au moins deux fois par semaine.

    — J’arrive dans une minute.

    — OK, dit Liz avant de retourner dans le chaos.

    Ayant ramassé mon calepin, je me dirigeai vers l’avant de la boutique. Plus j’approchais, plus c’était bruyant. Le niveau sonore atteignait toujours un pic. Lorsque j’arrivais tôt le matin, c’était toujours mortel — je ne parvenais pas à me faire au bruit.

    Les yeux de Matt s’illuminèrent en me voyant.

    — C’est la foule des grands jours, hein ?

    — Alors c’est toujours les grands jours.

    Je lui lançai un petit sourire avant de faire un signe de tête vers l’arrière-boutique.

    — Tu veux discuter dans ma salle de conférence ?

    — Quoi ?

    Il se pencha vers moi comme s’il ne m’avait pas entendue. C’était impossible d’avoir une conversation dans cet endroit.

    Je lui fis signe de me suivre, et nous montâmes les escaliers jusqu’au couloir menant vers la salle de conférence.

    — Je peux enfin m’entendre penser !

    Il entra, une main glissée dans la poche de son costume. Une montre brillait à son poignet, et il sentait le parfum Hugo Boss.

    — Parfois, je porte des bouchons d’oreille.

    — Bonne idée, dit-il en gloussant.

    Nous nous assîmes à table, et je sortis mon menu de service traiteur.

    — Qu’as-tu à l’esprit ?

    — Et bien, c’est pour un banquet caritatif.

    Ça ne me plaisait déjà pas du tout.

    — Combien de convives ?

    Il fit la grimace, comme s’il savait que je n’aimerais pas sa réponse.

    — Six cents.

    Je secouai lentement la tête.

    — C’est beaucoup d’invités, Matt.

    — Je sais. Mais ton menu est vraiment incroyable. Ils en seront fous.

    Je lui lançai un petit sourire.

    — J’apprécie le compliment. Mais… je ne suis pas sûre d’avoir assez de main-d’œuvre et de provisions pour faire tourner la pâtisserie en même temps.

    — Et si je payais double ?

    Ce n’était pas du tout ce que je cherchais.

    — Non, ça n’y changerait rien.

    Il se pencha sur la table, et son beau visage devint presque puéril en me suppliant.

    — Allez, Francesca. Donne-moi un coup de main.

    Je soupirai en sachant que j’allais le regretter.

    — D’accord.

    Son sourire accentua ses belles pommettes et ses dents droites.

    — Merci. Je t’en serai éternellement reconnaissant.

    Je posai mon stylo sur le papier et pris sa commande. Il me faudrait demander à tous mes employés de travailler jour et nuit pour y arriver. Mon commerce avait tant prospéré que je considérais sérieusement agrandir, voire même ouvrir une autre boutique.

    — Tu as quelque chose de prévu samedi ?

    — Je travaille, dis-je en montrant mon calepin. Toute la journée.

    — Et le soir, alors ?

    Matt était un mec assez sympa. Il était poli, attentif et très séduisant. Il m’avait discrètement invitée à sortir quelques fois, et lorsque j’avais refusé, il avait laissé tomber — pendant un temps.

    — Je serai crevée.

    Je tentai de décliner gentiment. Parfois, je me demandais s’il aimait vraiment mes pâtisseries, ou si c’était simplement une excuse pour venir me parler.

    La déception traversa brièvement son regard avant de disparaître.

    — Tu as raison. Je doute que tu puisses encore tenir debout quand tu auras terminé.

    Il me lança un sourire pour m’indiquer que c’était sans rancune.

    — Alors à très bientôt. Je ferais mieux de me remettre au boulot, dis-je en me levant de table avec sa commande à la main.

    — Moi aussi. Si je reste trop longtemps, je mangerai quelque chose que je ne devrais pas, dit-il en posant une main sur son ventre.

    — Comme si tu devais faire attention à ton poids…

    Nous descendîmes nous jeter dans la mêlée.

    — À plus tard, Matt.

    — À bientôt, Francesca.

    Il me lança un petit clin d’œil avant de sortir et de retourner au travail.

    — Frankie ? héla Liz à nouveau.

    — Oui, qu’est-ce qu’il y a ?

    — Marie est arrivée. Elle aimerait te voir.

    Mon cœur palpita dans ma poitrine et je me sentis toute excitée.

    — Où est-elle ?

    — Dans la cuisine à gâteaux. Je ne savais pas où la faire attendre.

    — Merci.

    Je me faufilai en vitesse entre les employés de la cuisine pour rejoindre l’arrière-boutique.

    Marie m’y attendait, faisant les cent pas comme si elle était incapable de tenir en place. Elle portait une jupe-crayon noire et une blouse rose. Ses cheveux blonds tombaient jusque sous ses épaules. Je posai immédiatement les yeux sur son annulaire gauche.

    Lorsqu’elle me vit, elle se mit à hurler.

    — Frankie !!! s’exclama-t-elle en levant sa main gauche. Devine qui va se marier !!!

    — Oh mon Dieu ! m’écriai-je en la serrant dans mes bras. Félicitations ! Je suis si contente pour toi.

    — C’était tellement romantique. Il m’a fait sa demande sur la plage.

    J’attrapai sa main gauche et étudiai la bague, bien que je l’aie déjà vue.

    — Elle est magnifique. Il a très bien choisi.

    — On va être sœurs – officiellement !

    — Je sais… c’est génial, dis-je en serrant son épaule. Vous êtes si beaux tous les deux. Je suis aux anges.

    Le soupçon apparut dans ses yeux.

    — Tu étais déjà au courant, pas vrai ?

    — Tu crois vraiment qu’Axel ne me l’aurait pas dit ? demandai-je, incrédule. Je l’ai aidé à choisir la bague.

    — Pas étonnant qu’elle soit si parfaite, dit-elle en riant. Je n’arrive pas à croire que tu aies pu garder ce secret.

    — J’ai dû me forcer à ne pas y penser.

    Elle examina sa bague avec tendresse.

    — Il m’a complètement prise par surprise. Je me suis retournée et il était là, sur un genou, dans le sable. J’ai pleuré…

    Axel me surprenait également. J’ignorais qu’il pouvait être si romantique.

    — C’est vraiment adorable.

    — Je n’arrive pas à croire que mon grand jour soit arrivé ! s’écria-t-elle au milieu de ma cuisine.

    Le bonheur déferla dans mon cœur. Marie ne méritait que le meilleur. Lorsque Axel et elle avaient commencé à se tourner autour, je ne m’étais jamais attendue à ce que ça mène quelque part. Je pensais qu’il lui briserait le cœur et disparaîtrait. Mais j’avais tort — heureusement.

    — Tu veux bien être ma demoiselle d’honneur ? demanda-t-elle en serrant ma main.

    — Tu as vraiment besoin de me poser la question ? dis-je d’un ton sarcastique. Bien sûr que ça doit être moi ! Je te botterais le cul si tu avais choisi quelqu’un d’autre.

    Elle gloussa.

    — Super. Je pensais qu’on pourrait organiser une fête de fiançailles.

    — C’est une très bonne idée. Je l’organiserai pour ce week-end.

    Ses yeux s’éclairèrent d’émerveillement.

    — Wow, tu es déjà une demoiselle d’honneur en or.

    — Je fais ce que je peux, dis-je en haussant les épaules.

    Elle tritura la bague à son doigt avant de devenir plus sérieuse. L’atmosphère de la pièce s’assombrit, et toute la joie qui étirait ses lèvres disparut. Je sentis le froid s’infiltrer dans mon corps et me geler.

    — Il y a quelque chose dont j’aimerais te parler…

    Je savais exactement de quoi elle voulait me parler.

    — Marie, je sais qu’il sera présent, et ça ne me dérange pas du tout.

    Une vague de soulagement déferla dans ses yeux.

    — Axel allait lui demander d’être son témoin… mais on ne le fera pas si ça te dérange trop. On ne te ferait jamais ça.

    Je n’avais plus vu ou entendu parler d’Hawke depuis deux ans. La rupture avait été difficile, et j’avais passé trois mois à tenter de m'en remettre. C’était comme si quelqu’un m’avait arraché un poumon, et que j’étais forcée de survivre sans. J’avais passé la plupart des jours à pleurer et à rester au lit. J’étais parvenue à terminer mes cours parce que Marie avait fait tout mon travail à ma place. Ils m’avaient tous deux vue au plus bas, et leur inquiétude n’était pas sans fondement.

    — Je vais bien, Marie. C’est ton grand jour, et tu ne devrais te préoccuper de personne d’autre que toi.

    — Ferme-la, dit-elle. Mon grand jour est aussi important pour toi. Je veux que tu sois à ton aise.

    Après six mois de séparation, les choses s’étaient arrangées. Je m’étais enfin concentrée sur l’ouverture de ma pâtisserie et j'étais passée à autre chose. J’étais toujours furieuse contre Hawke, mais ça aussi, c’était passé. J’étais heureuse depuis pas mal de temps à présent. Le revoir ne me dérangeait pas du tout. S’il avait pu tourner la page et m’oublier, je pouvais faire pareil.

    — Je m’en balance complètement, qu’il soit là ou pas. Il ne signifie plus rien à mes yeux.

    — Mais Axel et moi, on sait ce que tu éprouvais pour lui…

    — Il y a deux ans, Marie. J’ai fréquenté d’autres hommes et j’ai tourné la page. Franchement, tout ira bien.

    Elle ne semblait toujours pas sûre.

    — Parce qu’il pourrait ne pas participer à la cérémonie du tout. Il pourrait être invité à la réception uniquement.

    Et lui donner cette satisfaction ? Hors de question.

    — Marie, je veux qu’il participe à la cérémonie. C’est le meilleur ami d’Axel. C’est sa place.

    — Peut-être que tu devrais prendre quelques jours pour y réfléchir…

    Je posai mes mains sur mes hanches et la fusillai du regard.

    — Marie, si je pensais que je ne pourrais pas gérer la situation, je te le dirais franchement. Je—

    — C’est faux, et tu le sais très bien.

    C’était faux, et elle avait tout à fait raison.

    — Franchement, ça ne me dérange pas. Il ne me manque pas et je ne pense jamais à lui. Pourquoi je pleurerais après quelqu’un qui s’est fait la malle comme ça ? Pourquoi je penserais à quelqu’un de si égoïste ? Je pensais que notre relation était vraie et réelle, mais je me suis mis un doigt dans l’œil. J’ai eu suffisamment de temps pour l’oublier et tourner la page. Tu sais que je fréquente Kyle pour le moment.

    — Tu parles de ton plan cul ?

    — Qu’importe. Ce que je veux dire, c’est que je ne me morfonds pas. Ça fait plus d’un an que je ne me morfonds plus.

    Marie sembla plus convaincue.

    — Ça ne me dérange pas. Allez, cessons de parler d’un type que j’ai fréquenté il y a deux ans et commençons à planifier ton mariage.

    Elle finit par se détendre, et toute l’inquiétude s’évanouit de ses yeux.

    — D’accord.

    N’ayant que quelques jours pour tout organiser, je commençai par planifier la fête de fiançailles. Heureusement, Matt me proposa’ d’utiliser la terrasse de son immeuble pour la soirée. C’était superbe là-haut, avec une vue sur toute la ville. Et c’était propre. Je pendis des guirlandes lumineuses et louai des tables et des chaises. Et pour une fois, je commandai le service traiteur de quelqu’un d’autre au lieu de préparer la nourriture moi-même. Mais je me chargeai évidemment du gâteau.

    Kyle passa chez moi pour une petite partie de jambes en l’air, et ensuite, je me remis au travail. J’étais en train de terminer les invitations et les derniers détails.

    — Tu as un homme sexy dans ton pieu et tu l’ignores ?

    Je levai les yeux au ciel.

    — Tu as tiré ton coup, non ?

    — Mais on s’envoie généralement en l’air deux fois, dit-il en s’asseyant sur le lit, le drap entourant sa taille.

    — Je te donne plus de temps pour recharger tes batteries.

    — Bébé, je n’ai pas besoin de plus de temps, dit-il en baissant le drap pour révéler son outil.

    Je levai à nouveau les yeux au ciel.

    — Comment pourrais-je refuser ça ? dis-je en recommençant à écrire les adresses sur les enveloppes.

    Il soupira avant de se coucher près de moi au pied du lit.

    — Sur quoi tu travailles, au fait ?

    — Ma meilleure amie va se marier et je lui organise une fête de fiançailles.

    — Ça a l’air barbant.

    — Ce sera très amusant, rétorquai-je en empilant les enveloppes terminées à côté de moi.

    — Tu vas me demander de t’accompagner ?

    — Non ! lâchai-je.

    — Tu vas demander à quelqu’un d’autre de t’accompagner ?

    — Non. J’y vais seule.

    — Ça craint.

    Hawke viendrait probablement accompagné, mais je m’en fichais. Et je n’allais pas inviter quelqu’un juste pour prétendre que je l’avais totalement oublié. Je l’avais oublié, et je n’avais nul besoin de le prouver. Je n’avais aucune envie de jouer à ce genre de jeux.

    — Ça montre de la confiance en soi. Je n’ai pas besoin d’être escortée par un homme pour me sentir en sécurité.

    Il me lança ce sourire qui m’avait tant attiré chez lui.

    — C’est très sexy.

    — Je te l’avais bien dit.

    — Mais je crois que tu devrais quand même m’inviter à t’accompagner.

    — Tu veux rencontrer des meufs ?

    Pour quelle autre raison Kyle voudrait-il m’accompagner ?

    Il fronça les sourcils, l’air dérouté.

    — Non… je viens pour la bouffe gratuite. Tu vas lui faire un gâteau, non ?

    — Bien sûr.

    — C’est ça qui m’intéresse.

    Je continuai à écrire mes invitations.

    — Je te ramènerai une part.

    Il roula sur le matelas pour s’approcher de moi. Le drap ne le couvrait plus du tout.

    — Donne-moi une seule bonne raison de ne pas m’inviter.

    — Parce que je n’en ai pas envie. C’est une raison suffisante ?

    Il était terriblement exigeant, aujourd’hui.

    — Ah…, dit-il en hochant la tête, l’air entendu. Tu as l’intention de ramener quelqu’un ?

    Il avait pris un ton taquin, mais je pus lire la déception dans ses yeux. Je pensai immédiatement à Hawke.

    — Absolument pas.

    — Alors je devrais t’accompagner.

    — Pourquoi tu insistes tellement avec ça ?

    Je posai les invitations et le regardai dans les yeux.

    — Parce j’aime passer du temps avec toi. Et que ta meilleure amie va se marier. Je suis sûr que ça doit te foutre le cafard.

    Il me regarda dans les yeux sans ciller.

    — Quoi ? Pourquoi ça me foutrait le cafard ?

    — Parce que ce n’est pas toi qui va te marier…

    Je levai les yeux au ciel.

    — Je ne suis pas comme ça. Je suis vraiment ravie pour elle et je me fous de ne pas être dans la même situation. Mon jour viendra, et quelle que soit sa situation, elle sera aussi heureuse pour moi.

    — Et alors, ce ne serait pas mieux de m’avoir pour escorte au lieu de rester assise toute seule ?

    Je me relevai et ramassai ses vêtements. Je lui lançai son jean à la figure.

    — Tu devrais y aller.

    — Wow, c’est quoi, le problème ? demanda-t-il en se relevant et en levant les bras d’un air confus.

    — On était d’accord sur une liaison sans lendemain et maintenant tu essayes de tout changer. Je t’ai dit que je ne cherchais rien de plus.

    — Moi non plus, dit-il en se levant pour enfiler son boxer.

    — Alors pourquoi veux-tu tant m’accompagner ?

    — Aucune idée, lâcha-t-il. Parce qu’on est amis. On pourrait faire d’autres choses à part s’envoyer en l’air.

    — Mais je ne veux pas faire d’autres choses.

    J’avais été très claire et ne me sentais pas mal d’être si froide.

    — Qu’est-ce qui t’es arrivé ? demanda-t-il soudain.

    — Qu’est-ce que tu veux dire par là ?

    — Tu as érigé une muraille autour de toi. J’avoue que je ne suis pas fan des femmes nunuches et pots de colle, mais tu es pire que tous les mecs que je connaisse. Quand as-tu eu un vrai petit ami pour la dernière fois ?

    Hawke.

    — Il y a deux ans.

    — Et tu es célibataire depuis ?

    — C’est quoi, le problème ?

    — Juste que… c’est un bail pour rester célibataire.

    — Peut-être que j’aime être célibataire.

    Il secoua la tête.

    — Aucune fille n’aime être célibataire.

    Je lui lançai son t-shirt à la figure.

    — Va-t’en. Ça devient trop compliqué pour moi.

    — Qu’est-ce qui est arrivé à ce type il y a deux ans ?

    — Qu’est-ce que tu crois ? demandai-je d’un ton sarcastique. Qu’on est toujours ensemble ?

    — Comment ça s’est terminé ?

    Je ne pensais jamais à Hawke, donc c’était étrange de parler de lui.

    — Il m’a larguée. Il a pris ses cliques et ses claques et s’est fait la malle.

    — Et c’est tout ? demanda-t-il. Aucune explication ?

    Je n’avais aucune envie d’approfondir le sujet.

    — Non.

    Il se rassit sur le bord du lit, la tête baissée.

    — C’est moche, Frankie.

    — C’est du passé, dis-je avec dédain. C’était il y a longtemps.

    — Si c’est vraiment du passé, pourquoi es-tu si renfermée ?

    — Peut-être que je n’ai tout simplement pas trouvé le bon. Je suis vraiment difficile. Il m’a fallu vingt-deux ans pour le trouver, et je suis sûre qu’il me faudra au moins ça pour trouver le suivant.

    Il soutint mon regard avec insistance.

    — Ou peut-être que tu dois juste mieux regarder.

    Le silence s’étira entre nous, mais ses yeux avaient tout dit. Puis il attrapa son t-shirt et le passa par-dessus sa tête.

    Kyle et moi couchions ensemble depuis des mois. Ça avait commencé comme une aventure sans lendemain ; c’était ce que je voulais. Lorsque Kyle quittait mon appartement, je ne me demandais jamais ce qu’il faisait de son temps. Je ne me souciais pas suffisamment de lui pour y penser. Mais à présent, les choses avaient changé. Au lieu d’une liaison basée sur du sexe, il semblait en vouloir plus, comme aller voir un film ou un match avec moi.

    — Tu devrais y aller.

    — Oui, je crois aussi. Amuse-toi bien à ta fête.

    Il enfila son jean avant de ramasser son téléphone sur ma table de nuit.

    — Merci.

    Il me lança un regard froid avant de sortir de mon appart en claquant la porte.

    Je soupirai avant de retourner à mes invitations. La personne suivante sur la liste était Hawke. Son adresse m’avait été fournie par Marie. Je fixai son nom des yeux, avant de passer à l’adresse. Il avait un appartement sur Park Avenue. Il devait s’en sortir bien. Je me demandais où il travaillait et s’il était heureux.

    Je me demandais s’il pensait la même chose de moi.

    Axel entra, vêtu d’un costume cravate de marque. Sa carrière avait été providentielle et il puait le nouveau riche.

    — Salut, sœurette.

    — Qui voilà ! Toutes mes félicitations !

    Je sortis de la cuisine et le serrai dans mes bras. Nous nous touchions rarement, mais je pensais pouvoir faire une exception.

    — Merci. Elle a pleuré quand je lui ai fait ma demande, dit-il en haussant l’épaule. Parce que je suis tellement romantique…

    Je levai les yeux au ciel.

    — Qui aurait cru que tu prendrais un jour une épouse.

    — Ça m’a pris par surprise aussi, dit-il en haussant les épaules. Mais c’est la bonne, mec.

    — Mec ?

    — Désolé. Parfois, j’oublie que tu es une fille.

    Je lui tendis une bière.

    — J’imagine que mes seins ne sont pas assez volumineux.

    — Aucune idée. Je ne les regarde jamais.

    Il s’assit sur le canapé et desserra sa cravate.

    — Quoi de neuf de ton côté ?

    Je m’assis à côté de lui.

    — Les invitations sont envoyées et tout roule. Ce sera une fête géniale.

    — Cool, dit-il en posant sa bière sans la toucher.

    Je savais déjà ce qui allait suivre.

    — Marie m’a dit que ça ne te dérangeait pas qu’Hawke soit mon témoin.

    Franchement, ne pouvions-nous pas passer à autre chose ?

    — Mais je voulais en être sûr avant de lui poser la question.

    — Vous en faites vraiment tout un plat, répondis-je sèchement. Oui, on est sortis ensemble pendant quelques mois et puis on s’est séparés. Les couples se séparent tout le temps. On s’entendra très bien.

    Axel me dévisagea d’un regard que je ne voyais pas souvent. Il était empreint de tristesse — et de pitié.

    — Ce n’était pas qu’un petit ami à tes yeux. J’étais là, Frankie. Ce que vous partagiez… c’était rare.

    C’était ce que je pensais aussi. Mais plus maintenant.

    — Mais ça fait deux ans, Axel. Beaucoup de choses ont changé. Je suis très heureuse dans ma vie. Je ne pense plus à lui. Ça fait longtemps que je n’ai plus pensé à lui.

    Je ne lui avais jamais parlé d’Hawke depuis notre rupture. Je n’avais même pas prononcé son nom. Et Marie et Axel n’en parlaient jamais non plus. Je savais qu’ils le fréquentaient toujours, mais ils n’en parlaient jamais devant moi.

    — Alors pourquoi tu n’as plus jamais eu de petit ami ?

    — Ce ne sont pas tes affaires, lâchai-je.

    — Ne monte pas sur tes grands chevaux.

    — Je suis très difficile. Je ne me contente pas d’à-moitié. Tu me connais.

    — On est à New York. Tu aurais dû trouver quelqu’un, depuis le temps.

    Devais-je en déduire qu’Hawke avait trouvé quelqu’un ? Était-il amoureux ? Je repoussai cette pensée parce que ce n’était pas important.

    — Ne me dis pas où je devrais être dans la vie. Je suis ravie que Marie et toi, vous soyez heureux pour toujours, mais ça ne veut pas dire que quelque chose ne tourne pas rond chez moi parce que je n’ai pas encore trouvé pareil.

    Il fit machine arrière.

    — Tu as raison. Mais je ne veux pas faire le mauvais choix si ça te met mal à l’aise. C’est mon meilleur ami, mais tu es ma sœur. Tu es plus importante.

    Quand les gens allaient-ils enfin commencer à me croire quand je disais que je me fichais d’Hawke ?

    — Demande-lui d’être ton témoin, Axel. C’est un bon ami depuis très longtemps. Il le mérite.

    L’hésitation miroitait toujours dans ses yeux.

    — Pourquoi ne me crois-tu pas ? Quand t’ai-je donné l’impression que je ne l’avais pas oublié ?

    — Jamais. C’est juste que je me rappelle de tout ce qui s’est passé.

    — C’est le passé, Axel. Ce que j’ai partagé avec Hawke était génial, mais c’est fini depuis longtemps. J’ai tourné la page et lui aussi. Il te suffit de l’accepter.

    — D’accord…, dit-il en soupirant. C’est juste… tu ne lui as plus parlé depuis. Ça ne va pas être bizarre ?

    — Ben, ce ne sera pas agréable, mais ce ne sera pas terrible non plus. Et arrête de te préoccuper d’Hawke et moi. C’est ton mariage. On pourra mettre nos différends de côté pour un jour.

    — Il y aura pas mal de trucs entre-temps, dit-il. Organiser les soirées, tout ça tout ça.

    — On fera ce qu’il faut aussi. Arrête d’en faire toute une histoire.

    — Je voulais juste m’assurer que tout était OK.

    — Ne t’inquiète pas à notre sujet, sérieusement.

    — OK, dit-il en se détendant enfin. Je vais lui demander. C’est ta dernière chance.

    Je soutins son regard sans me laisser intimider.

    — Bon, dit-il en se relevant. Je ne reviendrai pas sur ma décision.

    — Super. Ce qui s’est passé entre nous est hors de propos. C’est un bon ami et il a toujours été là pour toi. Ce ne serait pas juste que tu demandes à quelqu’un d’autre d’être ton témoin.

    J’aurais préféré ne pas voir Hawke, mais mon frère et Marie étaient plus importants. Ils méritaient leur grand jour, entourés de tous leurs proches. Rien d’autre ne comptait.

    — Tu es une bonne sœur, déclara-t-il en me tapotant la main. Je sais que je te taquine beaucoup et que je dis que je te déteste… mais tu es assez cool.

    — Je suis cool.

    — OK… maintenant, tu frimes.

    — Non, je ne fais qu’accepter ton compliment. Et c’était un très beau compliment, répliquai-je en lui tapotant la main à mon tour.

    Il me lança un petit sourire.

    — Merci pour tout ce que tu fais pour Marie. J’en suis très reconnaissant.

    — C’est ma meilleure amie. Elle mérite le meilleur.

    — Je suis d’accord.

    — Et merci de ne pas faire l’enfoiré avec elle.

    Il gloussa.

    — Je suis un enfoiré… parfois. Mais je suis certain qu’elle aime ça.

    2

    Fête de fiançailles

    Francesca

    Tout était parfait.

    Les guirlandes blanches qui traversaient la canopée éclairaient toutes les tables. De petites bougies brillaient à côté des décorations de table,

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