Faust, Joe et les amants
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À propos de ce livre électronique
Un autre Faust diriez-vous ? Pas nécessairement quand ce livre ajoute une dimension plus narrative et plus contemporaine à la problématique de Goethe et de Marlowe, revisitée sous un angle bien particulier. Ce récit romanesque s'offre comme l'authenticité d'une expérience fictionnelle qui s'ouvre sur son versant fantastique, ancrée dans un miracle mythique et contemporain à la fois : celui des retrouvailles amoureuses d'un couple qui suscite l'empathie et soulève parfois un double malentendu : celui de Jessie/Tom et celui du lecteur. C'est dans ce malentendu ou dans cette ambiguïté que réside le retour éternel de Faust : le déchirement sous-jacent à la certitude/absurdité de la mort. Baron Deschauer a su exploiter les potentialités de cette absurdité, de l'âme vendue, des notions de fin, d'attente et de libre-arbitre.
Un chef d'oeuvre se cacherait peut-être dans les plis des histoires qui articulent ce récit élégant et un tantinet effrayant. En outre, de belles perles littéraires : le jeu narratif bien maîtrisé du démon appelé, la répétition du récit familial et le personnage flou et omniprésent de Joe, toujours proche des âmes sensibles.
''Bonjour, Lecteur !'' ça y est, vous y êtes ! Au secours de la littérature !
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Aperçu du livre
Faust, Joe et les amants - Baron Alexander Deschauer
Faust, Joe et les amants
Baron A. Deschauer
Traduit de l'anglais par :
Noury Bakrim
En guise d'invocation
À ces Dieux que les chroniques disent morts
Soyez attentifs à mes larmes,
aux Dieux encore vivants, priez et inspirez ma plume,
portez ces paroles et que d'autres puissent les apprendre,
qu'ils ne perdent pas ce peu d'ouvrage que les déesses apportent
Préface
Son don de feu puni,
Picoré..son foie à l'infini
pour une étreinte
l'homme, la femme sont réunis
Au chaud
enrichis et bien nourris
Faust est une histoire éternelle d'hommes issus du commun des mortels en quête de savoirs détenus par les mortels. Dans un élan pervers, Faust échange sciemment l'immortalité contre la mortalité, l'incertitude et l'absence de tout savoir contre la certitude. Mais si la mort est en soi une certitude, pourquoi diable risquer le seul jeton qui rester? Nous l'avons fait comme l'a fait Faust en son temps.
Issue d'un mythe nord-germanique, l'histoire porte sur un savant frustré par sa vie et par le niveau d'apprentissage qui lui est accessible. Afin de faciliter la découverte de toute chose connaissable, il est contraint de vendre son âme au diable. C'est un mythe sur un diable-valet que domine Satan de l'enfer.
En remontant loin dans le temps, nous tombons sur d'anciennes divinités nommées les Titans, l'une d'elles s'appelait bien Prométhée. Prométhée déroba le feu sacré pour le restituer à l'être humain (qu'il a créé), il en fût puni, attaché à un rocher et son foie picoré par l'aigle (comme il était immortel, sa peine durait chaque jour). Il a été puni pour avoir causé le dégoût des Dieux (surtout du Dieu le plus puissant Zeus). C'était aussi un signe de dissuasion adressé aux autres immortels afin que cesse l'élévation des mortels au rang de Dieux.
Les poètes antiques tels que Hésiode, Homère, Ovide et Virgile ont repris la relation des Dieux et des mortels (les deux premiers pour l'antiquité grecque et les deux derniers pour l'antiquité romaine). Ils en firent des descriptions très fines. Encore aujourd'hui, on continue d'enseigner et d'étudier ces œuvres qui ouvrent une perspective sur les vérités éternelles de l'humanité et de la nature humaine. Les Dieux éternels incarnent plusieurs traits et caractéristiques humaines, on les rendit imparfaits par de faux savoirs, désagréables par vanité ou jalousie. Quant aux mortels, ils représentaient une distraction pour les immortels, considérés comme des jouets que chaque Dieu pouvait s'amuser à tourmenter comme bon lui semblait.
Cette vision purement polythéiste du monde et de l'existence, fût dépassée en quelque sorte (ou absorbée selon le point de vue adopté) par le Christianisme il y a presque 1700 ans (il a fallu quelques siècles après Jésus Christ en plus d'un empire pour que cette religion prenne racine et qu'elle soit adoptée) vers l'an 313 les Romains annoncèrent l'édit de Milan, un document qui reconnaît le statut légal des Chrétiens et qui leur garantit un bon traitement au sein de l'empire). L’islam, une autre religion monothéiste accéda rapidement au rang de force mondiale depuis que le mot Allah fût révélé à Mahomet. Dans des religions monothéistes comme celle-ci, les adorateurs ne peuvent invoquer qu'un seul Dieu tout puissant au lieu de se vouer à une foule entière de Dieux palabrant et se disputant.
Notre référence temporelle même porte la trace du monothéisme : A.D ou Anno Domini veut dire en l'année du seigneur et non en l'année de notre seigneur comme le pensent beaucoup de gens, cette expression renvoie à un seul Dieu. Av. JC veut dire (avant Jésus Christ) malgré les notions d’Ère Commune ou avant l’Ère commune toutes les deux renvoyant chez les spécialistes mais aussi chez les non-chrétiens à un temps humain commun. De fait, nous vivons bien dans une époque chrétienne. Cependant, les Juifs et les musulmans adoptent respectivement la date de la création et celle de la naissance de Mahomet comme base du calendrier religieux.
Christopher Marlowe, écrivain anglais et premier auteur du mythe Faust, dans sa pièce théâtrale Doctor Faustus (1604), représente un Faust traitant avec le diable afin de pouvoir jouir des plaisirs et acquérir les connaissances immenses qui lui manquent. Le prix à payer : une damnation éternelle et aucune grâce de la rédemption. Quant à Goethe, le grand écrivain et érudit allemand, il a repris ce mythe dans sa célèbre pièce écrite sous forme de poème épique, deux siècles après le premier Faust dont il s'est inspiré pour le même personnage. Cette œuvre dramatique est un chef-d’œuvre intimement lié au nom de Goethe, une référence majeure qui a influencé l'histoire de la langue et de la pensée allemandes.
Mon intérêt initial à Faust fût marqué par la vision de Goethe en cela que son œuvre dépeint cette capacité des humains à exister loin de toute portée divine, à trouver le salut et la rédemption sans présence de Dieu. N'est-ce pas cela aussi Faust : ''Wer immer strebend sich bemüht, den können wir erlösen!'', le salut est un résultat de l'effort de l'homme non de la grâce divine.
Goethe représente pour moi un passage incontournable vers l'exploration de Faust dans un contexte de réalités conscientes. D'autres auteurs ont aussi abordé ce sujet, soit en l'évoquant directement soit en le mentionnant brièvement. Des films ont en fait allusion ou l'ont brièvement présenté et l'expression idiomatique ''vendre son âme au diable'' y renvoie à chaque énonciation, elle s'applique à une situation où l'on cautionne le mal, contraints ou pas, afin d'obtenir ce que l'on désire le plus. Il revient donc à Goethe et à Marlowe le privilège de l'avoir consacrée mais aussi au mythe germanique qui les a inspiré.
J'ai, quant à moi, adopté une autre intrigue fondée sur une autre perception de Faust. J'ai eu ainsi l'ambition de développer une histoire sur Faust reliée à une existence fictionnelle déjà élaborée dans mon livre précédent Revelation. Je crois que sous tous rapports, elle représente bien le personnage de Faust.
Selon ma conception, le libre arbitre, notre capacité à penser courageusement sans censure (sans auto-censure ni censure imposée) sont des traits qui nous définissent et permettent d'affirmer notre existence propre. Tout en adoptant la base narrative ou dramatique de Milton, Marlowe et de Goethe, mon objectif était celui d'écrire une fiction à lire, une fiction à procurer du plaisir, une histoire à retenir pour ses propres mérites et qualités indépendamment du Faust classique.
Les lecteurs désireux d'en faire la réception auront sûrement accès à mon raisonnement interne, au réseau interne de ma propre philosophie de l'existence. Ce livre cherche doublement à divertir et à encourager la réflexion, il n'a en aucun cas l'intention de porter atteinte ou d'offenser.
Je vous souhaite une lecture agréable.
Baron A. Deschauer
St. Helier, Jersey, C.I.2016
Chapitre 1
Les épaules de Brian Muldrox étaient tendues, les muscles de son torse raides. Tout son corps s'épaissit, traversé par un courant diluvien de sang. Il ne pouvait juste pas le supporter, Tom venait encore une fois de l'insulter.
''Que cette merde foute le camp!" dit Brian à ses amis. Une poussée d'adrénaline s'empara de ses mouvements et le faisait bouger, il se dirigea vers Tom. Entièrement pris dans son champ de vision, il ne pouvait alors voir les autres garçons qui jouaient au foot juste derrière Tom ni même les enseignants qui les surveillaient, tous ont cessé d'exister.
"Hé Tom'' dit Brian d'un ton menaçant.
Mais Tom ne bougea pas. Il fixait Brian sans dire un mot.
Il n'était pas particulièrement grand pour son âge, plutôt petit en fait, le petit doigt de sa main gauche était légèrement raide. Il y a trois mois, il se l'était cassé. Brian était de 10 cm plus grand que Tom et un plus fort. La dernière fois qu'ils s'étaient rencontrés, Tom se moqua de la bicyclette de Brian. La conséquence du dérapage ne s'est pas faite attendre : Tom avait fini par terre entouré par Brian et ses amis. Brian l'avait d'abord tapé au visage puis à l'estomac. À la vue de Tom tombant par terre et enroulé comme une balle, chacun des autres garçons