Douzillac. 1939-1945: Evacués et Réfugiés. Prisonniers de guerre allemands
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À propos de ce livre électronique
En 1945, 14 prisonniers de guerre allemands venant principalement du dépôt de prisonniers de l'Axe n°125 de Brantôme vont être utilisés à des travaux de toute nature par des employeurs Douzillacois. Ils sont ici recensés ainsi que leurs adresses en Allemagne et le nom de leurs employeurs.
André-Pierre Chavatte
André-Pierre Chavatte, après plusieurs ouvrages sur l'histoire locale de la Dordogne et en particulier sur le Mussidanais et la commune de Douzillac, entreprend dans "Généalogie d'un Régiment:: le 31ème Régiment d'Infanterie 1610-1940" de mettre à disposition du lecteur les écrits du Capitaine Edmond Victor Ferry, d'après un manuscrit datant de 1902 de ce militaire devenu Général de Division (à titre provisoire) pendant la première guerre mondiale.
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Avis sur Douzillac. 1939-1945
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Aperçu du livre
Douzillac. 1939-1945 - André-Pierre Chavatte
Remerciements
Douzillac, terre d’accueil des évacués et réfugiés en 1939
En 1939, avant la déclaration de guerre à l’Allemagne de Hitler, le gouvernement français évacue, à titre préventif, près d’un demi-million d’Alsaciens (surtout des Strasbourgeois) vers l’intérieur du pays et notamment en Dordogne.
Pourquoi la Dordogne?
Ce département est loin du front et offre, à priori, assez d'espace pour loger une population de plusieurs milliers de personnes. La Haute-Vienne et l'Indre recevront aussi beaucoup de réfugiés. De plus, Paul Valot, directeur des services d'Alsace-Lorraine à la Présidence du Conseil, originaire du Périgord, aurait influencé le choix de la Dordogne.
Le choix du département a été mûrement réfléchi et ce, depuis 1938. La destination des Alsaciens relevait alors du secretdéfense.
La guerre est déclarée le 3 septembre 1939 et quelques jours plus tard, Périgueux, dont la population a brusquement doublée, devient officiellement la préfecture du Bas-Rhin.
Lors de la réunion du Conseil Municipal de Douzillac, le 5 septembre 1939, Monsieur Joseph Pierre Dessagne, Maire, annonce l’arrivée dans la commune de 360 évacués du Bas-Rhin. Un comité d’accueil est constitué composé de Mr Joseph Pierre Dessagne, Maire, Président ; Mr Emile Duponteil, Adjoint au Maire, Vice-Président ; Mrs Georges Tronche, Georges Veyssière et Jean Faure, membres. Les membres du Comité seront chargés de loger et de recevoir les évacués du Bas-Rhin devant arriver dans la commune.
Délibération du Conseil Municipal de Douzillac en date du 5 septembre 1939.
Les premiers évacués du Bas-Rhin arrivent à Douzillac le 8 septembre 1939. Ils seront suivis de beaucoup d’autres arrivant non seulement d’Alsace mais aussi de Moselle ,surtout de Glatigny(82 personnes) et de Maizeroy (41 personnes), de la zone interdite, de la zone occupée voire de pays étrangers notamment de Belgique, d'Allemagne, de Pologne, de Roumanie, de Tchécoslovaquie, de Suisse, du Luxembourg et même de Russie. (voir cartes des différentes zones ci-après). Au total, 1038 réfugiés de toutes origines géographiques passeront à Douzillac entre 1939 et 1945, certains pour quelques jours, d’autres plusieurs mois voire plusieurs années.
Les différentes zones.
A Périgueux, chaque jour les cars et les trains déversent des centaines de réfugiés qui sont ensuite répartis dans le département.
Périgueux voit ainsi arriver plus de 11000 Strasbourgeois avec bagages qui remplissent la ville d'une manière soudaine.
L'administration de ces évacués est confiée à Marcel-Edmond Naegelen, adjoint au Maire de Strasbourg. Le Maire, Charles Frey, resté dans sa ville, se déplacera plusieurs fois à Périgueux où sont logés les services centraux.
35 mairies annexes de Strasbourg sont installées en Dordogne et dans l'Indre afin de maintenir le lien avec la population alsacienne, notamment pour l'aide d'urgence aux évacués.
Arrivée d'un wagon d'évacués Alsaciens.
L'hôpital civil de Strasbourg est transféré à Salagnac (Clairvivre). Y exerceront des professeurs, des chefs de cliniques, des internes, des externes ... venus de Strasbourg. En septembre 1940, après la drôle de guerre
, lorsque l'hôpital regagne la capitale alsacienne, certains médecins, refusant la domination allemande comme le professeur Fontaine resteront à Clairvivre.
Charles Altorffer, dans son journal, note que « les évacués qui n’ont pu emporter beaucoup de choses, manquaient de beaucoup d’articles » et que « les commerçants de Périgueux n’avaient jamais fait un pareil chiffre d’affaires :les quincaillers, les marchands de vêtements ou de chaussures, de meubles légers voyaient se vider leurs stocks…. Les patissiers, cafetiers, pharmaciens étaient pris d’assaut car, surtout au début les évacués avaient beaucoup d’argent liquide, recevaient des allocations et voyageaient gratuitement. » Ce « gaspillage » sera critiqué par nombre de Périgordins assez économes par nature.
Les évacués, habitués pour beaucoup à un certain confort arrivent dans un des départements les plus pauvres.
Ils se plaindront de leurs conditions d’hébergement : parfois, ils seront logés à 8 ou 10 dans des logements trop petits, des maisons inoccupées , parfois des granges et, au début les moyens mis à leur disposition seront assez rudimentaires, dormant parfois sur des paillasses faites de « panouilles ». Les Périgordins en général et les Douzillacois en particulier ne peuvent offrir que ce qu’ils ont et ils l’offrent en général de grand cœur.
La banque de Strasbourg à Périgueux.
Mais la solidarité existe, non seulement entre évacués mais aussi entre les Douzillacois et évacués. La vie s’organise. En échange de quelque nourriture (pain, œufs, lait, volaille, légumes…), les arrivants aident aux travaux des champs… Certains d’entre eux trouveront même du travail sur place notamment à l’Usine Bata.
Des « jardins ouverts » ou « jardins ouvriers » sont mis à la disposition de ceux qui désirent cultiver quelques légumes.Des bons de pantoufles sont attribués par la mairie (un cahier conservé en mairie reprend ainsi toutes les pointures des réfugiés).
Bien sûr, l’arrivée massive dans la commune de tous ces réfugiés crée parfois des conflits avec les locaux. Les Alsaciens ont coutume de parler la langue alsacienne entre eux, les rapports entre les quelques Belges et les Alsaciens sont aussi parfois tendus.
Le Préfet de la Dordogne, Marcel Jacquier fait placarder un appel à la population afin que « les Alsaciens ne soient en rien suspectés ou maltraités… , ne soient pas traités de Boches » et l’avis mentionne « qu’il serait absurde de croire que le fait de parler l’Alsacien implique que l’on a des sentiments allemands ».
Aux Alsaciens, il demande « de parler autant que possible le français ».Il invite aussi les ressortissants Belges « de s’abstenir de faire des réflexions désobligeantes à l’égard des Alsaciens ».
Cet appel à la population est rédigé en français et en allemand (voir fac-similé).