Le Journal du dimanche

Debout les bouquinistes !

Ah, maudites boîtes ! Cachez ces images que je ne saurais voir. C’est le sentiment qui domine depuis la décision prise par la préfecture de Paris d’enlever les 650 boîtes couleur wagon qui jonchent les quais lors de la cérémonie d’ouverture des prochains JO de Paris. Un an jour pour jour avant ce cérémonial, qui se tiendra le 26 juillet 2024 pour une durée de quatre heures seulement, les bouquinistes parisiens ont été surpris d’apprendre par courrier qu’ils étaient priés de décamper. Depuis cette décision d’autant plus inique qu’elle semble aussi irréaliste dans sa faisabilité – 650 boîtes à démonter en une semaine –, l’émotion a gagné les réseaux sociaux. Certes, rien à voir avec les polémiques capables d’enflammer X (ex-Twitter) sur une petite phrase. Cependant, –, de gagner du terrain. Pas un jour sans une nouvelle photo rappelant combien les bouquinistes participent au rayonnement de la France. On y voit Jean Seberg s’évadant quai des Grands-Augustins du tournage d’, l’esprit absorbé par une lithographie sous le regard des tours de Notre-Dame. On y trouve Simone Signoret, cigarette dans une main et un livre dans l’autre, devant une boîte du quai de Montebello ou bien Gérard Philipe donnant la réplique à Colette Richard devant un bouquiniste pour les besoins du film de Marc Allégret, en 1943. On y découvre encore Arthur Miller en goguette à la recherche d’un ouvrage rare, Pablo Neruda, béret vissé jusqu’aux oreilles, mais le nez déjà plongé dans sa lecture, sans oublier tous ces sourires d’inconnues saisis au vol par le photographe Robert Doisneau. , s’insurge Ghislaine Thibault, bouquiniste quai de la Mégisserie. , s’empêche de rigoler Gilles Morineaux, 69 ans, un des 140 bouquinistes (sur 250) visés par cet arrêté préfectoral — en vertu de l’article L.226-1 du Code de la sécurité intérieure. Naturellement, des solutions ont été proposées de part et d’autre : barrière installée à bonne distance du parapet, boîtes bâchées et scellées avec passage des démineurs avant la cérémonie. La Mairie, outre l’enlèvement, a aussi proposé de les rénover, voire de les remplacer à ses frais., poursuit Ghislaine Thibault. explique Gilles MorineauxAh ! Maudites boîtes ! Maudits bouquinistes ! Déjà, le baron Haussmann trouvait qu’ils gâchaient la vue…

Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.

Plus de Le Journal du dimanche

Le Journal du dimanche2 min de lecture
En Bref
Avec une barre à 6,24 mètres franchie dès sa première tentative lors du meeting chinois de Xiamen hier, Armand « Mondo » Duplantis a battu pour la septième fois son propre record du monde. Il y a quatre ans, le perchiste suédois, 20 ans seulement à l
Le Journal du dimanche2 min de lecture
Christian Laborde Déballe Son Délicieux Fourbi
Qui d’autre que l’épatant Christian Laborde pouvait consacrer un poème au plus beau slow de toute l’histoire du rock progressif : A Whiter Shade of Pale, imparable et si mélancolique chanson du génial Procol Harum ? Il a osé ; il a raison. La danse e
Le Journal du dimanche2 min de lecture
Jean-Luc Moudenc « Les Collectivités Locales Ne Sont Pas Des Vaches À Lait ! »
Des immeubles se sont récemment effondrés dans le centre-ville de Toulouse, d’autres viennent d’être évacués. Les habitants sont-ils en danger dans le cœur historique de la ville rose ? Non. Soixante-sept immeubles sont suivis par les services de la

Associés