G&H : À quelle falsification fait référence le titre de votre ouvrage ?
Jean-Marc Berlière : À la vision que les discours présidentiels donnent depuis 15 ans des rapports entre Vichy et la Shoah, notamment celui qu’Emmanuel Macron a tenu le 17 juillet dernier à Pithiviers à l’occasion du 80e anniversaire de la rafle du Vel’ d’Hiv’. Cette vision est biaisée, tronquée, imprécise et erronée. La mémoire, la politique et l’Histoire ne font en général pas bon ménage, je vous l’accorde. Que le Président ait voulu prendre ses distances avec certains propos, ceux d’un Éric Zemmour par exemple, je peux le comprendre ; mais pas sur le dos de l’Histoire. J’ai trouvé encore plus insupportable que, dans la communauté des historiens spécialistes, personne n’ait élevé la voix pour rectifier. Voilà pourquoi Emmanuel de Chambost, René Fiévet et moi-même avons voulu prendre la plume.
Qu’a pu dire le Président qui vous ait tant choqué ?
Trois choses. La rafle serait une décision française procédant d’une