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Moïra ou les Enfants du Désert
Moïra ou les Enfants du Désert
Moïra ou les Enfants du Désert
Livre électronique69 pages1 heure

Moïra ou les Enfants du Désert

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À propos de ce livre électronique

Moïra ou les Enfants du Désert de CORINNE TISSERAND-SIMON : après la fin d’un certain nombre de siècles, la très vieille Moïra parle... Elle se croit seule face à Jacob, qui veut détruire les mots, et donc la vie sur terre.
Mais Clara, âgée de dix ans, est là. La sauvegarde des mots devient l’enjeu du combat pour la vie. Moïra offre à Clara le pouvoir de transmettre son savoir aux générations futures
À l’issue d’un long combat, L’humanité renaît de ses cendres lorsque les mots retrouvent un sens. Le désert devient le berceau d’une humanité nouvelle qui parle un autre langage.

LangueFrançais
Date de sortie8 mars 2015
ISBN9781310849626
Moïra ou les Enfants du Désert
Auteur

Corinne Tisserand-Simon

Née à Châteauroux en 1959. Elle vit et travaille à Bordeaux. Docteur d'université en Arts du spectacle. Metteur en scène, elle fonde Les GOUPILS en 1986. Elle a mis en scène une vingtaine de pièces. Spécialiste de BECKETT, son travail a pour objets le corps, la voix et l’émotion. Sa pratique l’a conduite à collaborer avec des plasticiens, des musiciens et des chanteurs. Écrivain, elle a publié : - Poétique du Petit Corps, Poésie 2001 - Petite Musique du Corps, Poésie 2003 - Moïra ou les Enfants du Désert, théâtre (Éd. ETGSO, Vol 5, 2007) - Petit Cri Cherche Petit Corps, théâtre (Éd. ETGSO, Vol 12, 2010) Elle participe régulièrement à des ouvrages collectifs -Atelier de Poésie de Cognac (Expression Culturelle Éditeur) - Le Moulin de Poésie, Saintes - Recours au Poème Born in Châteauroux in 1959. Lives and works in Bordeaux. Doctor University in Performing Arts. Director, she founded The Goupils in 1986. She has directed over twenty plays. BECKETT specialist, his work for the objects body, voice and emotion. Her practice has led her to collaborate with artists, musicians and singers. Writer, she has published - Poetry Little Body, Poetry 2001 - Small Body Music, Poetry 2003 - Moira or Children of the Desert theater (Ed. ETGSO, Vol 5, 2007) - Little Scream Seeking Small Body, theater (Ed. ETGSO, Vol 12, 2010) She regularly participates in collective works Poetry Workshop-Cognac (Cultural Expression Editor) - Le Moulin Poetry, Saintes - Points Poem

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    Moïra ou les Enfants du Désert - Corinne Tisserand-Simon

    Moïra ou les enfants du désert

    version 2.0

    Corinne Tisserand Simon

    By Corinne Tisserand-Simon

    ISBN: 9781310849626

    Copyright 2015 ( Corinne Tisserand-Simon

    Smashwords Edition

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    Pour Dominique Raingeard

    Homme de paix

    Pour Marc Moreaux.

    Sommaire

    Distribution

    Texte

    Du même auteur chez Smashword

    Corinne Tisserand-Simon sur internet

    DISTRIBUTION

    MOÏRA, vieille femme aveugle. Longs cheveux blancs, longue robe noire.

    CLARA, fillette d’une dizaine d’années.

    JACOB, robot, gros cube rectangulaire en fer rouillé, monté sur rails. Au centre quatre boutons chromés.

    Monsieur ALMIRA,

    ARTIS, le père de CLARA

    ANTIA, la mère de CLARA

    Une foule

    TOBALD

    ITA

    Retour sommaire

    Texte

    Un désert de cendres. Sous les cendres, un immense livre, invisible jusqu’au final.

    lumière faible sur un désert de cendres. Sous les cendres, un immense livre blanc invisible jusqu’au final. Bruit de canne sur les pierres. Silhouette d’une vieille femme aveugle courbée sur une canne dans le lointain. Longs cheveux blancs, longue robe noire. On l’appelle MOÏRA. Elle apparaît dans le lointain (côté jardin). Elle se dirige vers le centre de la scène.

    Derrière MOÏRA entre JACOB. JACOB est un robot, sorte de gros cube rectangulaire en fer rouillé monté sur rails. Au centre, quatre boutons chromés. Jacob se déplace lentement, latéralement en arrière-scène.

    Côté Cour, en avant-scène, une fillette d’une dizaine d’années, CLARA. Elle joue avec un seau et une pelle de plage. Ses gestes sont très lents.

    MOÏRA (Au centre de la scène: Lumière dans ma tête... De dessous les cendres. Comme avant. Avant ? Quand je voyais le soleil agrandir le temps et inonder les pierres. Je courais sur la terre à la recherche des hommes. (Petit rire)  Je ne les ai pas trouvés.

    Seule ? Libre ? Mais oui. (Elle fait quelques pas, manque de tomber.) Enfin presque. (Un temps.) Libre, mais pas n’importe où. Libre dans ma tête. (Un temps, puis avec force) Là où ils essaient de rentrer. Ceux qui pillent et qui veulent ma mort. (Un frisson la parcourt. Elle se redresse brusquement et dit dignement.)  Alors un jour, pour ne plus les voir, j'ai fermé les yeux. Noir. V'lan. Bien fait pour eux. Exclus de mon monde. Pas vus, pas connus, pas reconnus (De nouveau courbée sur sa canne) Ils m'ont dit : Tu ne verra plus le ciel, les arbres, le soleil, la mer. Alors j'ai ri, j'ai ri et je leur ai dit « Le ciel, les arbres, le soleil et la mer sont des mots. Et les mots, je les ai tous dans la tête Quand je m'ennuie, je les habille de couleurs pour qu'ils bougent et me tiennent compagnie. Le soleil est vert car je l'ai trempé dans la mer, (Elle réfléchit, et dit fièrement.) J’utilise toujours les mêmes mots, alors j'obtiens toujours la même couleur : le vert. Quoi de plus simple, (S'exaltant) de plus réconfortant, (Au comble de l'excitation) Jaune et bleu, ça fait vert... C'est bien ça.

    Donc mon soleil est vert. Pour eux, il est jaune, quoique pour mes congénères les plus évolués, il soit rouge lorsqu'il descend dans les flots. « Signe de pluie  », qu'ils disent. Mais ils peuvent se tromper ; tandis qu'en mélangeant toujours les mêmes mots, moi (Elle se redresse.) j’obtiens toujours les mêmes couleurs. Quoi de plus sécurisant. (Épuisée, elle lâche sa canne et tombe. Silence. Sourire béat. JACOB se fige, en arrière-scène, cour ; fin du sourire.) Dans ma liberté toute neuve, je me heurte aux images mortes du vieux monde. Je les enduis de cendres et elles se pulvérisent. Elles se réduisent en purée de mots, toute verte... Purée de pois que j'avale quand c'est absolument nécessaire... Il faut se nourrir pour se souvenir... (Elle prend de la cendre sur le sol qu'elle porte à la bouche. Elle la recrache aussitôt.) Ah, c'est dégueulasse... Tant pis, je ne me souviendrai pas. Il est inutile de vouloir être quelqu'un si on ne se souvient pas. La lumière que j'ai dans la tête ne me sert à rien. Et pourtant je parle et pense pour que d'autres voient le chemin qu'ils ont à parcourir sur la terre recouverte des cendres qui m'ont engendrée.

    Avant je ne faisais rien. Alors ils disaient : « Pourquoi ne fais-tu rien ? » Avant je répondais : « Je n'ai rien à faire. » Alors, ils secouaient la tête,  l’air navré. (Sourire cruel). Les pauvres. (Fin du sourire) Maintenant que la nuit du monde a embrumé mes yeux, ils ne me disent plus rien. (Sourire cruel)   Les pauvres. (Fin du sourire) Et moi, je suis libre. Libre de dire qui j'étais autrefois.

    Autrefois...Je veux dire quand la lumière était hors de ma tête, j'étais muette. Je laissais les hommes dire que je n'existais pas. Je sortais la nuit et rôdais. Ne

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