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Noémie et Maxime en Italie
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Livre électronique211 pages2 heures

Noémie et Maxime en Italie

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À propos de ce livre électronique

NOUVEAU ! Ce roman est le dixième d'une série de onze, qu'on peut lire dans l'ordre ou le désordre.
La famille de Noémie et Maxime continue son périple et voyage maintenant entre Barcelone et Rome, avec des arrêts à Palerme et à Naples. Dans ces deux dernières villes, les Fournier-Turcotte se retrouvent près de camps de sans-abris. Noémie est étonnée d’y voir le même enfant d’environ trois ans. Celui-ci s’approche chaque fois de l’adolescente, mais un homme l’emmène systématiquement loin d’elle, ce qui la laisse perplexe. Noémie est déçue de ne pas pouvoir intervenir pour aider cet enfant à sortir de l’itinérance.
Les jumeaux retrouvent finalement le petit à Rome. Grâce à leur détermination et au soutien du jeune Dermot, ils arriveront à s’en occuper. Mais qui est cet homme qui parle à l’enfant dans une langue qu’ils ne reconnaissent pas?
LangueFrançais
ÉditeurÉditions du Défi
Date de sortie21 août 2025
ISBN9782924785454
Noémie et Maxime en Italie
Auteur

Suzie Pelletier

Native de Sherbrooke, Suzie Pelletier habite Kirkland, dans l’ouest de l’île de Montréal, depuis plus de 25 ans. Elle écrit des nouvelles depuis l'adolescence. Elle est également une conférencière inspirée, une animatrice scolaire d'expérience et un coach en écriture.

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    Aperçu du livre

    Noémie et Maxime en Italie - Suzie Pelletier

    Chapitre 1

    Espagne, Salou, Platja Llarga, 28 avril, 15 h

    Salou est une ville balnéaire située au sud de Barcelone, sur la mer Méditerranée. Les Catalans affirment qu’on y trouve les plus beaux bords de mer d’Espagne. Salou est également la capitale touristique de la Costa Daurada, que l’on peut traduire par «côte dorée». Cette bande de terre s’étire sur plus de 200 kilomètres, entre les villes de Cunit et d’Alcatar. L’arrangement complexe de plages de sable blond, de criques et de caps rocheux est réputé pour ses eaux calmes et peu profondes.

    Noémie et Maxime ainsi que leurs parents, Isabelle Fournier et Simon Turcotte, sont arrivés un peu avant le dîner. Ils ont rapidement repéré la Patja Llarga¹, chaudement recommandée par Anna-Maria Gomez, la propriétaire de la maisonnette où ils ont résidé, à Barcelone, au début du mois d’avril.

    Aujourd’hui, les Fournier-Turcotte terminent leur séjour dans la péninsule ibérique, qui comprend l’Espagne, le territoire britannique de Gibraltar et le Portugal. Leur prochaine destination, Palerme, se trouve en Sicile. Pour s’y rendre, la famille québécoise prendra un avion à partir de Barcelone. Par contre, les jumeaux ont demandé à passer le moins de temps possible dans la capitale catalane. La ville leur rappelle trop de mauvais souvenirs, dont le feu de forêt et les démonstrations des climatosceptiques². Simon et Isabelle leur ont proposé de visiter d’abord la plage de Salou, à une heure au sud de Barcelone.

    Ils sont partis de Saragosse en matinée et ont mis un peu plus de deux heures pour se rendre à la mer. Depuis, aucun d’eux ne veut quitter ce lieu enchanteur. Ils profitent du soleil radieux et des merveilleux vingt-cinq degrés Celsius. Ils relaxent et oublient, ne serait-ce que pendant quelques heures, l’horaire chargé qui les attend en Italie.

    Demain, ils rejoindront Jerry O’Reilly au port de Barcelone. Leur ami irlandais est responsable des opérations maritimes de l’entreprise Ocean O’Reilly en Méditerranée, en Afrique et en Asie. Les Fournier-Turcotte l’ont connu lors de leur passage à Galway, en Irlande, presque dix mois plus tôt³. Jerry et sa femme les ont ensuite invités dans leur villa à Marseille⁴, au début de mars.

    Au départ, Simon n’avait pas prévu suivre Isabelle en Italie avec les enfants. Leurs nombreux bagages, dont la caisse contenant le projet ­d’Isabelle et celle utilisée pour le matériel de classe des jumeaux, ont nécessité la location d’une grosse voiture. Se rendre en Italie en auto aurait obligé la famille à parcourir des milliers de kilomètres, un trajet trop long qui aurait nui aux études de Noémie et Maxime.

    Jerry a proposé de transporter leur camionnette avec tous leurs effets personnels sur un cargo d’Ocean O’Reilly, entre Barcelone et Palerme. Ça permettrait aux quatre Québécois de prendre l’avion et d’attendre ensuite leur véhicule en Sicile, où il arriverait deux jours plus tard. La famille a tout de suite accepté. Ainsi, le voyage sera plus court et l’horaire scolaire des adolescents, respecté. Pendant leur séjour, Simon et les jumeaux occuperont leur temps entre sessions d’études et visite de la ville italienne.

    Sous le soleil de Salou, Isabelle est assise sur une chaise longue qu’elle a louée en début d’après-midi. Elle observe ses poussins, âgés de quatorze ans, qui batifolent dans l’eau d’un vert cristallin. Ils nagent vers le large, puis se laissent bousculer par les vagues. Quel moment magique! Isabelle respire profondément l’air salin et chaud. Elle n’aurait pas vécu ce bonheur si elle avait refusé le projet proposé par le doyen de la faculté d’architecture de l’Université Laval.

    Il l’avait invitée dans son bureau, installé dans l’édifice du Vieux-Séminaire de Québec. Le froid hivernal l’obligeait à garder les fenêtres fermées, mais on entendait distinctement le trafic sur la rue Sainte-Famille. Ce rappel de ses propres études a fait sourire Isabelle. Elle se souvient de la conversation:

    — J’ai appris que tu t’intéressais beaucoup à l’environnement, a indiqué le doyen.

    — Je vois qu’on vous a bien renseigné, a-t-elle répondu en riant. J’essaie d’appliquer les principes d’écoresponsabilité dans mes conceptions de bâtiments et d’aménagements.

    — Parfait! Tu partiras en Europe cet été. D’ici là, nous allons développer un plan pour tes recherches.

    Isabelle était restée estomaquée devant l’ampleur de la tâche. Elle se sentait très fière. On lui montrait une grande confiance en lui proposant un projet fort stimulant. Quand elle a compris qu’elle travaillerait loin de sa famille pendant une année, elle a voulu refuser. Simon lui a offert la solution idéale en prenant un congé sans solde de son poste d’enseignant en histoire du cégep André-Laurendeau. Il pouvait ainsi la suivre avec Noémie et Maxime. D’ailleurs, il devenait automatiquement le professeur des jumeaux, maintenant en secondaire trois.

    Isabelle respire à fond… pour la vingtième fois au moins depuis son arrivée près de la mer. Son corps a besoin de ces grandes expirations afin d’évacuer le stress accumulé tout au long de leur périple extraordinaire.

    — Quelle aventure incroyable! lâche-t-elle sans se soucier de la réaction des autres personnes autour d’elle.

    Noémie et Maxime ont gardé le contact avec leurs camarades de Montréal, qu’ils appellent presque quotidiennement. Ces adolescents ont joué régulièrement des rôles importants dans les tribulations des Fournier-Turcotte. Léopold Simionov, l’ami d’enfance de Maxime, s’est par exemple impliqué à quelques reprises lors de recherches informatiques particulières. Mathilde Janssens, la meilleure copine de Noémie, est quant à elle devenue la blonde de Maxime, l’automne dernier, et elle l’aide beaucoup à surmonter toutes ces épreuves.

    Jérémie Nadeau-Couture s’est ajouté au groupe en octobre. Les Fournier-Turcotte le connaissent bien, puisque Noémie et lui étaient inséparables au cours de leurs premières années de primaire. Par la suite, il a déménagé avec sa famille à Amos. Quand ses parents lui ont annoncé qu’ils revenaient à Montréal, il a demandé à vivre dans leur ancien quartier, pour retrouver ses camarades, dont les jumeaux. Jérémie et Noémie forment un couple depuis le congé des fêtes.

    Les trois amis d’enfance de Noémie et Maxime ont eu un impact positif sur leurs nombreux apprentissages. Le fait qu’ils se parlent, s’écrivent et se voient souvent, même virtuellement, a permis aux jumeaux de maintenir une belle stabilité relationnelle, si importante pour les adolescents.

    Noémie et Maxime ont aussi fait la connaissance de personnes qui suivent leurs aventures par le biais des réseaux sociaux. Ils correspondent d’ailleurs de façon continue avec trois d’entre elles. La première est Dermot O’Callaghan, un jeune garçon qu’ils ont rencontré en Irlande⁵. Il avait alors huit ans. Les jumeaux le considèrent comme leur cousin irlandais. Il a été adopté par Patricia et David O’Reilly. Le garçon a demandé à garder le nom de famille de son père biologique. Patricia travaillant avec Isabelle sur son projet, les Fournier-Turcotte voient souvent les O’Reilly.

    De Marseille, Émile Durand, seize ans, est resté un ami formidable depuis leurs aventures communes à Dublin⁶. Il communique régulièrement avec Noémie et Maxime, mais aussi avec Léopold, Mathilde et Jérémie. Sa blonde, Amélia Deschamps, a apprécié le rôle important qu’a joué Noémie afin qu’elle et Émile forment un couple⁷.

    Isabelle reprend son observation de ce qui l’entoure. C’est tranquille. Pendant la période touristique, l’endroit doit être bondé, et les vacanciers sont certainement obligés de se coller les uns aux autres. En ce 28 avril, peu de gens fréquentent la plage. «Trop froid!» affirment les Espagnols, plus habitués aux 40 °C de l’été dans la péninsule ibérienne.

    Les jumeaux sortent finalement de l’eau. Maxime frotte son abdomen, ce qui fait sourire Isabelle. Le garçon a beaucoup grandi ces dernières semaines, mais sa croissance se poursuivra pendant plusieurs mois encore. Il a tout le temps faim, au point de prendre plusieurs collations entre les repas.

    Les jumeaux rejoignent Isabelle, ramassent leur serviette et se sèchent. Ils s’assoient ensuite en tailleur sur la couverture multiusage que la famille traîne depuis son arrivée en Europe. Maxime fouille dans le sac de victuailles et trouve une barre tendre, qu’il déballe.

    — Tu me passes une pomme, Max? demande sa jumelle.

    — Moi, j’aimerais des croustilles, mentionne Isabelle.

    Maxime remet le fruit à sa sœur ainsi que la friandise à sa mère. Sa collation avalée, le garçon regarde autour de lui.

    — Papa est allé où? interroge-t-il. Je ne le vois pas.

    — Hum… c’est une surprise, lance Isabelle d’un ton taquin.

    Les jumeaux l’observent avec une lueur d’espoir dans les yeux. Pourquoi a-t-elle l’impression de lire le mot «McDo» sur leur front?

    — Je vous explique, dit-elle. En route, vous avez affirmé que ça ne vous intéressait pas vraiment de passer une journée et une nuit à Barcelone. De là notre visite sur cette plage.

    — Tu sais, commence Noémie, ton aventure à l’universitat Pompeu Fabra avec les climatosceptiques nous a déplu…

    — Sans compter l’épisode avec le feu de forêt⁸, la coupe Maxime. Papa et moi, nous avons eu très peur de vous perdre.

    — À cause de nos souvenirs pénibles, aucun de nous ne veut séjourner trop longtemps dans cette ville, précise Isabelle, même si elle est magnifique et généralement accueillante.

    — D’accord, mais il est où notre père? insiste Maxime.

    — Il a eu une idée et il est parti vérifier sa faisabilité.

    Le téléphone d’Isabelle sonne. Elle accepte l’appel de Simon et le met sur haut-parleur pour que ses enfants puissent l’entendre.

    — Tu as trouvé quelque chose? s’enquiert-elle.

    — Oui! Un chalet sur le bord de la plage, à un kilomètre de la Patja Llarga.

    — Pourquoi? demandent les jumeaux en même temps.

    — Parce que votre mère et moi, nous partageons votre avis. Nous devons déposer l’auto au port de Barcelone avant de prendre l’avion vers Palerme. Mais nous ne sommes pas contraints de dormir là-bas.

    — Donc, nous coucherons ici, à Salou, complète Isabelle. Par contre, nous nous déplacerons tôt demain matin, un lundi. Ça vous obligera à étudier plus tard que d’habitude une fois à Palerme, peut-être même en soirée.

    Noémie et Maxime se regardent et se mettent d’accord sans parler.

    — Vendu! lance le garçon. Et le souper?

    — J’ai repéré un restaurant d’appellation écossaise juste en face… formule Simon.

    Il attend leur réaction. Les jumeaux sont déçus. Ils demandent depuis des jours à manger au McDo. Cette malbouffe les réconforte beaucoup. Ils plissent le nez, puis observent leur mère, qui n’arrive plus à retenir son rire. Perplexes, ils froncent les sourcils. Finalement, ils comprennent ce qui se passe:

    — Un McDonald! Yé! Hourra! s’exclament-ils à l’unisson.

    — Je peux donc annuler l’hébergement à Barcelone et confirmer notre séjour ici, déclare Simon. Je vous propose de me rejoindre à pied. Marchez vers le nord jusqu’au bout de la platja Llarga. Empruntez ensuite le sentier de terre qui traverse la petite forêt sur le cap. Plus loin, vous trouverez facilement une série de chalets verts. Le nôtre est le troisième.

    — Ça va, papa, je te vois sur l’application de localisation de mon cellulaire, explique Maxime. On arrive bientôt.

    La mère et les jumeaux enfilent un vêtement par-dessus leur maillot de bain et chaussent leurs sandales. Ils ramassent leurs affaires et vont rendre le matériel loué. Heureux du changement de plan, ils marchent joyeusement tout en jacassant. Ils notent rapidement la voiture stationnée devant le chalet. Ils retrouvent Simon, qui s’est installé en face de la mer, sur l’une des chaises fournies avec la réservation. L’eau bleu-vert et les petites vagues les invitent à se baigner une dernière fois. Par la suite, les Fournier-Turcotte profitent de la magnifique fin d’après-midi en effectuant une randonnée sur le sable chaud.

    Ils arrivent en face d’une sorte de camp, un kilomètre au nord de leur chalet. Les abris ont été construits avec des plaques de tôle rouillée et des bâches de différentes couleurs. Des gens sont assis par terre, devant des refuges de fortune. Leur maigreur leur donne un air malade. Certains tiennent une bière, d’autres dorment. À quelques pas des jumeaux, une seringue traîne sur le sable. L’odeur désagréable de déchets envahit leurs narines.

    Deux hommes marchent vers eux. Leur démarche lourde, leur torse tatoué, leur barbe longue et hirsute ainsi que leur expression méfiante intimident Noémie, qui s’approche de son père. Isabelle réagit aussitôt:

    — Retournons au chalet. Je n’aime pas ce coin, et la nuit tombera bientôt.

    — On dirait un groupe de sans-abris, comme on en voit à Montréal, observe Maxime tout en se dirigeant vers la zone plus touristique. Je trouve ça triste.

    — Il y a des camps comme celui-là dans toutes les villes du monde, souligne Simon.

    — Au moins, l’hiver est moins froid en Catalogne. Chez nous, ça prend des centres d’hébergement.

    — J’espère qu’ils en ont ici aussi, s’indigne Noémie, oubliant sa frousse. Ce n’est pas humain de les laisser dehors comme ça. Ils se lavent comment? Il faut les nourrir. Tu as vu leur maigreur?

    — Tu sais, ma chouette, leur existence est souvent compliquée, répond Isabelle.

    Elle lui explique que ces gens sont généralement démunis. Sans emploi, ils n’ont

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