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Noémie et Maxime en Espagne
Noémie et Maxime en Espagne
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Livre électronique208 pages2 heures

Noémie et Maxime en Espagne

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À propos de ce livre électronique

Dans ce neuvième roman de la collection, les Fournier-Turcotte habitent une maisonnette sur le vignoble Vila Gomez, situé en banlieue de Barcelone. Isabelle, qui anime une conférence avec son amie Patricia, doit faire face à des manifestations de climatosceptiques. Alors que Noémie et Maxime tentent d’étudier, ils sont dérangés par un feu de forêt qui menace les vignes. Le vent souffle fort, et le temps presse. Les Fournier-Turcotte acceptent d’aider leurs hôtes à protéger leur terre pendant que les pompiers font tout pour éteindre l’incendie.

Le jeune Natan Gomez, blessé, se fait prendre par le feu de forêt. Noémie et sa mère réussiront-elles à le sortir du brasier à temps ?
LangueFrançais
ÉditeurÉditions du Défi
Date de sortie6 avr. 2025
ISBN9782924785430
Noémie et Maxime en Espagne
Auteur

Suzie Pelletier

Native de Sherbrooke, Suzie Pelletier habite Kirkland, dans l’ouest de l’île de Montréal, depuis plus de 25 ans. Elle écrit des nouvelles depuis l'adolescence. Elle est également une conférencière inspirée, une animatrice scolaire d'expérience et un coach en écriture.

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    Aperçu du livre

    Noémie et Maxime en Espagne - Suzie Pelletier

    Chapitre 1

    France, Pyrénées, 5 avril, 13 h

    Isabelle Fournier pique solidement son bâton de marche dans le sol pour s’aider à grimper la portion plutôt abrupte du sentier. Elle adore les activités de plein air. Ça lui apporte une grande satisfaction. Ses cheveux blonds volent au vent. Des lunettes teintées protègent ses yeux bleus du soleil éclatant du sud de la France.

    Elle lève la tête. Cent mètres devant elle, le terrain s’ouvre, et elle repère une petite cabane. La bâtisse un peu délabrée marque le prochain arrêt. Bien que ses mollets lui fassent mal, Isabelle poursuit le rythme. Son souffle saccadé écorche sa gorge. Elle a faim et soif. Malgré ces malaises bénins, la Québécoise sourit de bonheur.

    Derrière elle, son mari, Simon Turcotte, respire bruyamment sous l’effort. Ses cheveux roux collent à ses tempes. Une casquette et des verres fumés protègent en partie sa peau pâle. L’odeur de crème solaire, qu’il applique toutes les deux heures, flotte autour de lui. L’homme, moins habile dans les sports, apprécie tout de même ces excursions qui le distraient de sa vie d’enseignant.

    Leurs enfants, des jumeaux de quatorze ans, les suivent à une vingtaine de mètres. Isabelle se rappelle que Noémie et Maxime se sont fait tirer l’oreille à leur réveil. Ils voulaient dormir plus tard. Bien sûr, à cet âge, les ados ont besoin de plus de repos. Et leur périple en Europe commence à épuiser leur résilience naturelle.

    Les Fournier-Turcotte voyagent depuis plus de neuf mois. La mère, architecte de métier, a accepté un projet de recherche avec l’Université Laval de Québec. Ça l’oblige à parcourir l’Europe pendant une année. Elle a failli refuser, pour ne pas se séparer de sa famille aussi longtemps. Son mari a trouvé la solution idéale: il a pris un congé sabbatique de son job d’enseignant au cégep pour la suivre avec les jumeaux, dont il est devenu le professeur temporaire.

    L’intensité des visites touristiques, combinée à l’école en voyage, commence à peser lourd sur Noémie et Maxime, surtout que les Fournier-Turcotte bougent régulièrement. Pour aider leurs enfants, les parents planifient une semaine de résidence fixe tous les mois ou presque, comme c’est le cas à partir de demain. Pendant sept jours, ils logeront dans une jolie maisonnette sur un vignoble de la région ouest de Barcelone, en Espagne.

    Malgré le niveau de fatigue que ressent chacun des membres de sa famille, Isabelle a insisté pour réaliser cette marche de vingt-trois kilomètres en montagne. Cette transition entre la semaine de voyage intense dans les Pyrénées françaises et leur repos à Barcelone leur permettra de récupérer un peu d’énergie.

    Isabelle sort de sa réflexion en mettant le pied sur le cap. Elle s’arrête à côté de la cabane et observe le paysage. La beauté des lieux lui coupe le souffle. Le soleil la réchauffe d’un côté. De l’autre, elle voit les nuages qui flottent dans la vallée, à 200 mètres sous sa position. Ces randonnées en montagne lui permettent de vivre des expériences époustouflantes.

    — C’est magnifique! s’exclame Simon en se plaçant à côté de sa femme. Je suis heureux d’avoir accepté ta proposition d’excursion. Ça termine très bien notre séjour dans les Pyrénées.

    — Moi, je pense que vous voulez juste nous épuiser pour qu’on dorme toute la journée, demain! lance Noémie en s’approchant de ses parents.

    Marchant derrière sa jumelle, Maxime se contente de grogner pour montrer qu’il l’appuie.

    — Voyons! Je n’y ai même pas réfléchi! répond Isabelle en riant. Regardez! Le panorama devant nous en vaut vraiment la peine.

    — Cette marche de santé nous fait du bien à tous, ajoute Simon. Pas de devoir. Pas de lecture obligatoire. Pas d’Internet. Pas de poussière de musée.

    — Pas de conférence où tout le monde parle en même temps, complète Isabelle. Le paradis!

    — Les enfants, vous aimez le plein air, d’habitude, non? déclare Simon en pointant vers le sud. Regardez! L’Espagne se trouve à dix kilomètres par là.

    — Hum! J’aurais préféré dormir ce matin et faire le tour du village de Saint-Jean-Pied-de-Port en après-midi, se plaint Noémie. On aurait pu se rendre à Roncevaux en auto, pour le souper.

    — Vous pourrez roupiller demain pendant les huit heures de route qu’exige le voyage vers Barcelone, indique Isabelle.

    — J’ai faim, affirme Maxime en faisant claquer ses bottes poussiéreuses sur le cap.

    — Tu as toujours faim, Max! réplique sa sœur.

    — Oui, mais là, c’est exceptionnel. Nous avons pris un minuscule déjeuner à Saint-Jean-Pied-de-Port.

    — N’importe quoi! lâche Noémie. Tu as avalé deux œufs, du jambon, quatre rôties et une orange. Tu parles d’un petit repas, toi?

    — Vrai! Mais ensuite, nous avons grimpé pendant une heure trente, ajoute le garçon. Huit cents mètres de dénivelé, je te rappelle!

    — Dois-je préciser qu’au refuge d’Orisson, tu as mangé comme un ogre? Ton assiette contenait trois fois la nourriture que j’ai mise dans la mienne.

    — Ce n’est pas ma faute si tu as un appétit ­d’oiseau! réplique Maxime. C’était bon. Là, on marche depuis plus de deux heures. Mon estomac gargouille beaucoup.

    La discussion se poursuit encore un moment. Le ton monte à chaque riposte. Normalement, les jumeaux s’entendent bien, mais depuis quelque temps, la fatigue les irrite. Ça paraît dans leurs échanges. Simon décide de couper court à la situation.

    — Je te comprends, répond-il en direction de son fils. Cette randonnée est classée dans la catégorie «très difficile». Tu dois quand même admettre que la vue est époustouflante, Max. Regarde autour de toi.

    — De toute façon, nous casserons la croûte ici, les informe Isabelle. Nous y resterons une heure pour nous reposer. Le sentier jusqu’au col de Lepoeder est plutôt plat. Par la suite, le chemin vers Roncevaux descend tout le long.

    La mère de famille place son sac de montagne et ses bâtons près de la cabane. Elle sort son dîner ainsi que sa bouteille d’eau. Elle repère un rocher en surplomb de la vallée et s’y installe. Elle enlève ses bottes pour soulager ses pieds. Simon l’imite. Noémie tente de dompter sa crinière rousse que l’humidité ébouriffe, sans succès. Elle finit par mettre son chapeau par-dessus pour éviter que sa tignasse ne lui tombe sur les yeux. Maxime ôte sa casquette pour libérer ses cheveux blonds. De  l’autre main, il fouille dans son sac afin de trouver l’un des trois sandwiches qu’il contient.

    — Les troupes de Napoléon Bonaparte sont vraiment passées par ici avant de se battre? demande Noémie. Elles ont dû peiner.

    — Ouais, de nombreux soldats sont morts avant même d’atteindre la zone occupée par l’ennemi, répond Maxime. Du moins, si j’ai bien retenu mes lectures à ce sujet.

    — Pensez-y, les enfants, intervient Simon. Nous avons soufflé fort dans la montée, mais nous sommes bien chaussés.

    Il explique que les vêtements et les sacs à dos modernes sont conçus pour faciliter ce type d’exercice. Les soldats de Napoléon, eux, étaient équipés pour la guerre. Leurs habits de laine se gorgeaient d’eau à la moindre averse. Leurs bottes de cuir laissaient toute la place aux ampoules. Ils traînaient leurs armes personnelles à l’épaule. Pire, ils tiraient ou poussaient des canons et des chariots pleins de matériel et de victuailles.

    — Quelle opération difficile pour une simple question de territoire! s’exclame Maxime. Napoléon contestait l’opinion de son voisin sur la position de leur frontière.

    — Vraiment? demande Noémie. Je croyais que Napoléon réagissait à la tentative d’attaque des Anglais, qui cherchaient à passer par les régions de ses alliés, le Portugal et l’Espagne.

    — Plusieurs experts, napoléonistes pour la plupart, sont de l’avis de Noémie, approuve Simon.

    L’Angleterre et les pays qui entouraient la France étaient gérés par des monarchies. Le peuple français avait éliminé la royauté et créé une république. Les souverains voisins n’aimaient pas ça. Ils ont essayé d’écarter l’empereur du pouvoir. D’ailleurs, ils s’y sont pris à plusieurs pour anéantir les forces de Napoléon à Waterloo, quelques années plus tard.

    Pour le litige avec l’Espagne, Napoléon prétendait que le territoire de France se rendait jusqu’à Pampelune et gobait même une partie du Portugal. Bonaparte avait placé des troupes à plusieurs endroits, dans les Pyrénées, pour protéger la France. Il avait également installé une garnison à Madrid. De l’autre côté, les Espagnols considéraient que la chaîne de montagnes s’étendait dans leur pays. Une fois le conflit terminé, la frontière a été établie à peu près au milieu des Pyrénées.

    — Nous nous en approchons, d’ailleurs, mentionne Maxime entre deux bouchées de sandwich.

    — C’est curieux, songe Noémie à voix haute. Pampelune, de son titre français, s’appelle maintenant Pamplona et se trouve en Espagne.

    — Comme Roncevaux, où nous souperons ce soir, ajoute Isabelle. Désigné ainsi par les Français, le village porte aussi un nom espagnol, Roncesvalles.

    La discussion se poursuit un moment au sujet de la série de batailles menées par le maréchal Jean-de-Dieu Soult, au nom de l’empereur français. Par la suite, les Fournier-Turcotte terminent leur repas et se reposent en observant le panorama magnifique qu’offre la vallée devant eux. Le soleil joue avec les filaments de nuages et les pics rocheux pour modifier les couleurs chaque seconde, comme un film IMAX sur la nature.

    Noémie pense à son chum, Jérémie, qui vit à Montréal. L’artiste apprécierait les effets de la lumière sur le paysage. Elle a tellement hâte de le revoir. En attendant, elle prend plusieurs photos avec son cellulaire, espérant que le garçon en choisira une pour en faire un dessin.

    Isabelle regarde ses enfants et note à quel point ils ont grandi depuis leur départ de Montréal, en juillet dernier. Ils ont beaucoup appris au cours de leur périple en Europe sur l’histoire, les coutumes locales, les valeurs sociales et bien d’autres détails au sujet des pays visités. Mais également, leur propre façon de vivre a changé. Forts de leurs compétences acquises en voyage, ils agissent avec plus de maturité. Ça paraît dans leurs discussions et leur manière d’aborder les expériences nouvelles. La mère se rend compte que sa fille affiche un air songeur.

    — Ça va, Noémie? demande-t-elle.

    — Hum?

    — Tu es perdue dans tes pensées. Je m’inquiète ou pas?

    — Pas du tout, maman! Je me sens très bien. Je constate simplement que mon caractère a beaucoup évolué au cours de ce voyage.

    — Tu t’adaptes aux changements plus facilement, énonce son frère. Tu es plus sûre de toi, aussi. Moi, je réfléchis avant de sauter dans l’action.

    — Tu cherches moins à me protéger, indique Noémie. Te souviens-tu, à l’île d’Achill, quand on est restés coincés dans une grotte par la marée? J’avais peur, mais tu as réussi à me calmer.

    — Dans le Connemara, tu as fait taire tes craintes pour me secourir. Les pirates modernes m’avaient kidnappé. J’étais blessé. Tu as pris soin de moi.

    — N’oublie pas l’aide de Dermot! ajoute Noémie. À huit ans, le jeune Irlandais se débrouillait très bien.

    — À Dublin, vous vous en êtes sortis ensemble, raconte leur père.

    La famille a passé près de deux mois en Irlande. D’abord, Noémie avait si peur de ce voyage qu’elle refusait de partir, surtout de prendre l’avion. Puis son amie Mathilde lui a montré des photos de l’île d’Achill, qu’elle avait visitée avec ses parents, lors d’une excursion. Rassurée, Noémie a exigé d’amorcer ce périple par l’Irlande¹. Isabelle a dû modifier son itinéraire, pour mettre l’adolescente à l’aise.

    — Je garde d’excellents souvenirs de ce premier bout de mon projet, narre l’architecte. Ma complicité avec Patricia O’Reilly a commencé dans ce pays. Sa famille nous a accueillis si souvent depuis notre arrivée en Europe.

    — Vous nous avez fait vivre des peurs intenses à cause de vos péripéties, raconte Simon. J’aurais aimé que ça s’arrête là.

    — Ouais, je m’en suis voulu pour la suivante, tu sais, explique Maxime. J’ai trop insisté pour participer aux recherches des deux enfants dans les champs de Culloden, en Écosse².

    — Nous les avons secourus, mais papa s’est retrouvé ligoté et blessé, ajoute Noémie. Il a dû recevoir des soins à l’hôpital d’Inverness. Heureu­sement, tout s’est bien terminé.

    — Par contre, au pays de Galles, ce n’était pas notre faute, raconte Maxime. Vous avez choisi de vous promener seuls dans la ville de Llangefni³. Vous nous avez fait peur!

    — Nous nous sauvions de voleurs! s’exclame Isabelle.

    — Vous n’avez pas provoqué ce qui s’est passé en Suisse, admet Simon. Un coup de feu avait déclenché l’avalanche⁴.

    — Nous avons eu l’aide de nos amis du Québec, ainsi que

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