Pars, cours ! Adèle

Par Carl Rocheleau

Une course à obstacles ? FACILE ! Je la finis les deux doigts dans le nez ! Normal, j'en fais plein avec ma mère.

En attendant, je me prends pour Sherlock Holmes. Oui ! Oui ! Le fameux détective. En plus, ma BFF (alias Watson) m'aide. Notre mission : retrouver mon père.

Pour y arriver, tous les moyens sont bons… Comme :
- diffuser des capsules vidéo sur ma chaîne YouTube ;
- profiter de l'Halloween pour échapper quelques heures à ma mère ;
- faire du chantage (pas beaucoup) au grand frère de Rosalie ;
- manipuler (à peine) mon prof d'éduc.

Malgré ma détermination, une petite voix fatigante (celle d'une sorcière !) me fait sentir HYPER coupable ! J'en fais même des cauchemars ! Comment va réagir maman si je réussis mon enquête ? J'ai peur, mais je fonce !

Un récit touchant où se côtoient entraide, débrouillardise et persévérance !

• Langue: Français
• Éditeur: De Mortagne
• Date de sortie: 26 oct. 2018
• ISBN: 9782896628186

Carl Rocheleau

Quand il n’est pas en train d’écouter un film, de courir un marathon ou d’écrire, Carl Rocheleau occupe ses journées en enseignant la littérature au cégep de Saint-Hyacinthe. Tout comme Adèle, son plus récent personnage, Carl aime bien faire de la course à obstacles, mais il préfère encore plus quand sa fille l’accompagne ! Avant de plonger dans l’univers de Pars, cours!, il a publié des livres pour adolescents et adultes tels que Parfaite, COBAYES – Benoit ainsi qu’un fait vécu, L’enlèvement. Les enfants ne sont pas en reste, car l’auteur a aussi écrit Le renard du Bic, un court roman pour les premières lectures autonomes des tout-petits.

Aperçu du livre

Chapitre 1

Madame Claire, la mère vélociraptor

— Wôôôôôôôôôôaaaaarrrrrgh !

On entend le cri partout dans l’école. Toute la classe de sixième se précipite aux fenêtres comme si un lion enragé faisait un carnage dans la rue.

Je suis à peine surprise de voir dehors la directrice de l’école, madame Claire, qui se tient bien droite. Le camion de livraison de l’école s’est arrêté à un millimètre de son visage et elle n’a même pas peur. Sans son cri, le conducteur aurait reculé directement dans la clôture de la cour.

L’homme sort du camion en tortillant sa casquette entre ses mains. Il a l’air vraiment effrayé.

— Regardez, remarque Théo, il s’est fait pipi dessus !

C’est vrai ! Le pantalon du conducteur est mouillé entre ses jambes. Si elle peut effrayer un mastodonte comme ce camionneur, pas étonnant que madame Claire terrifie parfois les élèves de Sainte-Marie !

Par contre, elle peut aussi être très attentionnée. L’an passé, il y a eu une épidémie de gastro dès septembre. Théo Poirier s’était senti mal et attendait au secrétariat que ses parents viennent le chercher. Madame Claire, qui passait par là, est allée le voir pour lui demander ce qui n’allait pas. Théo a ouvert la bouche, mais, au lieu de mots, c’est un flot de vomi qui est sorti !

Bleuuuuuuuuarh !

Madame Claire, qui s’était accroupie pour lui parler, était recouverte de vomissures des pieds à la tête. Est-ce qu’elle était dégoûtée ? Fâchée ? Effrayée ? Non. Elle a essuyé calmement ses yeux (parce qu’elle ne voyait rien), puis elle a pris Théo dans ses bras et l’a consolé en attendant que ses parents arrivent. Ça, c’est aussi madame Claire.

Quand je pense à elle, je ne peux pas m’empêcher d’imaginer une maman dinosaure comme celle que j’ai vue dans un documentaire sur Internet.

Comment je sais tout ça ? Pourquoi j’ai l’air si sûre de moi ? Parce que la directrice, madame Claire, est ma mère. Oui, ça fait de moi un bébé vélociraptor.

Bienvenue dans ma vie.

Chapitre 2

Le magasin qui change tout !

— Pourquoi passe-t-on par ici, maman ?

Je ne reconnais aucun des immeubles qui nous entourent.

— L’orthodontiste a déménagé dans un nouveau bureau.

J’ai vraiment hâte de changer la couleur des élastiques qui entourent les boîtiers de mes broches. C’est le boni du passage chez l’orthodontiste. Je n’en suis qu’à ma troisième visite, mais j’y prends déjà goût.

J’ai des broches depuis la fin de ma cinquième année. Les deux premières semaines, ça faisait super mal ! J’ai dû coller de la cire sur les boîtiers pendant des jours tant le métal me blessait l’intérieur des joues. L’avantage, c’est que j’ai eu toute l’attention de ma mère pendant ce temps. Parce que le seul autre moyen d’intéresser ma maman vélociraptor, c’est de courir…

Je me souviens encore du premier kilomètre que j’ai franchi avec elle. J’avais quatre ans. Elle était tellement fière de moi qu’elle en avait pleuré. Depuis, je participe à plusieurs courses par année, mais pas autant que ma mère, qui est une marathonienne d’expérience. Nous avons un « mur de la victoire » dans le salon, où nous accrochons la photo que nous prenons à la fin de chaque événement. Ma mère garde une partie de ses médailles là, et elle accroche l’autre partie dans son bureau, à l’école. Pour les élèves, entrer dans le bureau de madame Claire, c’est comme entrer dans une chambre au trésor pleine de pièces d’or géantes !

Même si j’adore la course et que je gagne plein de médailles, ce n’est pas ce qui me passionne le plus. Ce que j’aime plus que tout, ce sont les médias sociaux. Je peux passer des heures à écouter mes youtubeurs préférés raconter leur journée ou montrer leurs tops, que ce soit les cinq meilleures espadrilles pour courir ou les quinze hamburgers les plus dégueu du monde ! J’ai moi-même lancé ma chaîne cet été. J’y parle de course, bien sûr, mais aussi des exercices quotidiens que je dois faire et de l’équipement qu’utilisent les coureurs professionnels.

En tout cas, c’est ce que je dis à ma mère…

Il y en a sûrement qui pensent que j’essaie de devenir populaire sur Internet comme beaucoup de jeunes de mon âge en rêvent, mais ce n’est pas le cas. Si j’enregistre toutes ces vidéos, c’est dans l’espoir secret qu’un jour mon père tombe sur l’une d’elles et me reconnaisse. Dans certaines capsules, je parle même de ma famille