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Les 6 doigts de la main - 2: Épisode 2
Les 6 doigts de la main - 2: Épisode 2
Les 6 doigts de la main - 2: Épisode 2
Livre électronique336 pages3 heures

Les 6 doigts de la main - 2: Épisode 2

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À propos de ce livre électronique

Alie, Léa, Marie-Zoé (Mazo pour les intimes), Solal Beverly et Louis.
Six amis unis comme les doigts de la main, inséparables.
Six amis qui se disent toujours tout.
Vraiment tout ?...

Alie rêve à sa « première fois », espérant être tombée sur le bon garçon, attendant le bon moment.

Léa vient en aide à deux jeunes qui ont fui la guerre en Syrie et s'en fait des amis. Ne risque-t-elle pas d'être dépassée par cette histoire ?

Mazo découvre l'amour, et tous les questionnements qui l'accompagnent.

Solal et Soline forment le couple idéal… en apparence ! Pourquoi l'adolescent ne réussit-il pas à s'impliquer vraiment ?

Beverly veut se défaire de son image parfaite. La nouvelle Bev' fera-t-elle l'unanimité ?

Louis est prêt à tout pour changer d'école et retrouver ses amis. Même à s'humilier au passage !

A l'âge où les histoires de coeur se transforment en histoires d'amour, où l'on échange des baisers (en étant moins debout qu'allongés), les six doigts de la main vont devoir trouver du temps pour tout se dire et garder la bande unie.
LangueFrançais
ÉditeurDe Mortagne
Date de sortie9 août 2017
ISBN9782896626748
Les 6 doigts de la main - 2: Épisode 2
Auteur

Sophie Laroche

Née en 1970, Sophie Laroche a grandi au bord de la mer, à Wimereux, dans le Pas-de-Calais. Après des années de journalisme, elle se consacre à l’écriture pour la jeunesse, la rédaction d’articles comme pigiste pour un magazine féminin et les rencontres dans les écoles. C’est indéniable, Sophie Laroche sait écrire pour la jeunesse. N’hésitant aucunement à aborder des thèmes graves, elle n’a cependant pas besoin d’être moralisatrice, les légèretés et gravités de ses romans suffiront à ce que le message soit compris par les jeunes lecteurs. La plume de Sophie Laroche est une vraie découverte.

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    Aperçu du livre

    Les 6 doigts de la main - 2 - Sophie Laroche

    plus.

    La classe de seconde générale et technologique est avant tout une classe de détermination où l’élève teste ses goûts et ses aptitudes avant de choisir une orientation en première.

    Source : education.gouv.fr

    Peut-être qu’elle ne dépasse pas les cinquante kilomètres à l’heure, que sa peinture « bleu pétrole rouillée » est complètement dépassée et que ses pétarades, à peine atténuées par le casque, sont une réelle insulte aux tympans, mais Solal adore sa mobylette.

    Quand il l’a découverte, au début de juillet, dans la grange de ses grands-parents, elle n’avait pas aussi fière allure.

    — Elle appartenait à ton oncle Pascal, lui a raconté son grand-père quand l’adolescent l’a questionné. Il en a séduit, des filles, avec ça !

    Sans que Solal ait besoin de poser la question, le vieil homme a ensuite précisé :

    — Ton père n’a jamais eu de mobylette, il n’en a jamais voulu. Trop dangereux, qu’il disait… Je ne peux pas dire qu’il avait tort, mais…

    Mais quoi ? Solal le devinait bien : son père n’a jamais été un aventurier. L’adolescent ressemble bien plus à son oncle.

    — Dis, papi, tu crois qu’elle roule encore ? l’a-t-il questionné.

    — Bah, à mon avis, avec un peu d’huile de coude, elle devrait redémarrer.

    Solal, qui ne connaissait pas cette expression, s’est demandé où on pouvait en trouver. Maintenant, il sait… Il a nettoyé, graissé, démonté puis remonté toutes les pièces de la mobylette, ou presque. Seule la selle n’a pas été modifiée. Sa grand-mère a proposé de lui coudre un couvre-selle en tissu tenu par un élastique, mais le garçon a gentiment décliné l’offre.

    La remise en état de l’engin a été longue et salissante, pourtant ça n’a pas été la partie la plus délicate. Pour que la Peugeot 103 puisse quitter la cour de la ferme, il fallait qu’elle soit assurée et que son conducteur soit titulaire du brevet de sécurité routière².

    — Niet ! ont répondu à l’unisson ses parents quand Solal leur a quémandé de l’argent pour ces deux dernières étapes.

    Ces mêmes parents qui, pendant des semaines, s’étaient réjouis de voir leur fils délaisser les jeux vidéo pour une occupation intelligente et saine… Qui s’en étaient même vantés auprès de tous leurs amis. Trop nuls !

    Heureusement, papi a payé l’assurance. Pascal a quant à lui financé le brevet et il a emmené son neveu le passer en douce. Oui, il a signé à la place du père. Non, l’examinateur n’a rien remarqué ; il était trop subjugué par la superbe Harley-Davidson garée devant le centre d’examen !

    — Vous voulez faire un tour ? a proposé l’oncle, sourire en coin.

    Solal n’a rien raconté de tout cela à ses amis, avec qui il a pourtant texté et « snapchatté » tout l’été. Bien trop envie de voir leurs têtes médusées quand ils la découvriraient ! Pas de doute, il va faire des jaloux. Il ne la prêtera pas, ses parents le lui ont fait promettre. (C’est une des clauses du traité Usage de la mob qu’ils ont finalement imposé.) Mais il se régale déjà à l’idée de les emmener en balade. Alie la première ?

    En se garant devant le café, le garçon aperçoit Louis.

    — T’as pas honte de te balader sur une antiquité pareille ! blague son copain en lui administrant une grande tape dans le dos.

    Aucune place en terrasse. À croire que ce soleil de fin d’août a attiré tous les jeunes boulonnais comme des moustiques sur une peau sucrée et bronzée.

    — Allons voir au Cornet d’amour, propose Solal.

    — On ne va plus au Cornet d’amour, rétorque Louis. On est des lycéens, maintenant, donc on fréquente les cafés branchés.

    Voyant la mine perplexe de son copain, il argumente :

    — De toute façon, ce n’est pas encore la saison du chocolat chaud.

    Au même moment, les garçons repèrent Alie qui arrive à droite et Léa qui s’en vient par la gauche. Quant à Beverly et Mazo, elles sont déjà installées sur une banquette du fond du café. La bande au complet ! se dit Louis. Il a du mal à se réjouir : lundi, il part pour la pension, loin de ses amis.

    À l’arrivée des autres, Beverly et Mazo se lèvent, sautillent, font la bise. Même si l’été a été sympa pour tout le monde, même si vraiment « ça fait chier de recommencer les cours ! », c’est bon de se retrouver.

    — Alors, le camping entre filles ? Vous avez fait de belles rencontres ? demande Louis, d’un air désintéressé qui ne convainc personne.

    — Hé, on partait pas pour ça ! s’offusque Alie.

    — On soutenait Léa pour ses premières vacances sans son père, ajoute Mazo.

    — Tout en profitant de la région pour faire des randonnées en montagne et des visites de grottes, récite Beverly, en vraie guide touristique.

    — C’était surtout ma mère qui avait besoin de se changer les idées, tient à préciser Léa. Et je crois que ç’a été le cas.

    Silence. Dans les regards perdus de chacune, ces deux semaines dans un camping quatre étoiles du Périgord. Les filles en attendaient beaucoup. En théorie, il fallait consoler la mère de Léa, qui ne s’est toujours pas remise de son divorce, et lui prouver qu’il lui était encore possible d’apprécier les petits bonheurs de la vie. Dans les faits, l’ex-madame Potiek avait déjà entamé seule le chemin de sa guérison et elle a profité de ces vacances pour entrer dans la phase « À mon tour de m’amuser ». Elle a multiplié les activités au sein du camping, préférant les apéros dans les bungalows voisins aux sorties avec les filles. Le troisième matin, elle racontait, en trempant ses biscottes dans son café instantané, qu’elle avait rencontré un type charmant. Le lendemain, elle était absente au petit-déjeuner…

    Léa a tiqué un peu, pas certaine de ce qu’elle pensait de tout ça : certes, sa mère ne déprimait plus, mais de là à se consoler dans les bras d’un homme rencontré à peine vingt-quatre heures plus tôt… C’était quand même exagéré, non ? La jeune fille ne savait plus. Ce divorce n’avait pas fini de la prendre de court !

    Ses amies n’ont pas su non plus comment réagir. Difficile de trouver les mots justes quand ce sont les parents qui jouent aux ados… Puis Alie s’est ressaisie, et a vite exposé les avantages de la situation aux autres : liberté, soirées et beaux spécimens bronzés ! Ça peut paraître très superficiel, comme réaction, mais Léa a souri. Mission accomplie !

    En effet, elles ont rencontré des garçons… Seulement, rien de très concluant.

    Il y a bien eu ce bel apollon, qui est sorti un peu plus d’une semaine avec Alie, mais qui a fini le séjour avec une autre parce que l’adolescente ne voulait pas coucher avec lui. Elle n’a pas décoléré pendant deux jours, hésitant entre lui en vouloir de se montrer ingrat ou s’en vouloir de se montrer trop prude.

    Il y a aussi eu ce garçon avec qui Mazo est sortie. Quentin. Pas franchement attirant… Elle a cédé à ses avances par compassion : ses parents venaient d’annoncer au jeune homme que, à cause de la crise économique, ce serait leur dernière semaine de vacances avant longtemps. Il voulait que ce soit inoubliable.

    — Au fait, Mazo, ton pot de colle, il t’a rappelée ? demande Léa.

    Télépathie amicale. Phénomène jamais étudié mais souvent constaté.

    — Euh… non ! ment (mal) sa copine. Je lui avais dit que nous deux, c’était juste pour les vacances.

    La vérité : de retour à Boulogne-sur-Mer, Mazo a essayé de contacter Quentin. Oh, pas parce qu’il lui plaisait, non, trop difficile à assumer ! Juste pour lui souhaiter bon courage pour la rentrée. Elle est comme ça, Mazo, elle a un grand cœur. La mère du garçon a répondu que son fils était aux États-Unis pour son séjour linguistique annuel. Oups ! Oui, elle s’est fait manipuler, et non, elle n’a pas envie de le dire à ses amies.

    — Et toi, au fait, ton voyage aux États-Unis, c’était comment ? demande Beverly à Louis.

    Elle veut détourner cette conversation qui gêne visiblement Mazo.

    — J’ai trouvé ça a-ma-zing ! répond Louis en insistant sur chaque syllabe du dernier mot.

    Son récit fait voyager ses amis dans Brooklyn, Manhattan, Central Park, Times Square, et Louis en profite pour leur offrir à chacun – oh my God, Alie va défaillir ! – un vrai de vrai t-shirt acheté chez Abercrombie & Fitch. Et pendant qu’il énumère la liste des jeans et des chandails zippés qu’il a achetés, il ne pense plus à la rentrée de lundi dans ce fucking pensionnat.

    — Qu’est-ce que t’as préféré ? le questionne Alie.

    — Ta famille d’accueil était gentille ? veut savoir Léa.

    Louis ménage son effet.

    — Oui, géniale. (L’adolescent gonfle le poitrail.) Très friendly. Surtout Lucretia.

    — C’est qui ? s’empresse de demander Mazo.

    Alie esquisse un sourire : elle a déjà compris que Louis avait une annonce importante à faire.

    — La fille aînée, elle a un an de plus que moi, mais ça ne l’a pas gênée…

    — T’es sorti avec elle ? l’interroge Solal.

    — Oui. Et à dix-sept ans et demi, elle n’allait pas se contenter d’un simple french kiss

    — Tu veux dire que t’as ?… s’exclame Alie.

    Elle s’était pourtant promis de jouer la blasée ! Louis jubile, c’est son moment, la dernière scène de sa grosse production américaine. Il opte pour une version cinéma muet, et acquiesce d’un coup de menton et d’un grand sourire satisfait.

    C’est nul. Comment peut-elle être fâchée contre Louis, alors que le pauvre entre en pension demain, à plus de cinquante kilomètres ? Pourtant, rien à faire, Alie est vexée. Elle peut l’admettre, là, toute seule, dans l’obscurité de sa chambre. Elle est aussi jalouse. Côté « histoires d’amour », c’est elle le chef de la bande, c’est elle qui ose d’habitude ! Elle qui a toujours ravalé ses doutes pour avoir l’air cool… et qui l’a payé assez cher, en troisième, quand elle a testé le triangle amoureux. Sans revenir sur cet épisode peu glorieux avec Gabin et Jérémy, c’est toujours elle qui a été la plus sollicitée. Ça, c’est un fait avéré. Non, elle n’affirme pas qu’elle est la plus jolie. C’est juste que… Alie aime ces jeux de séduction, et les garçons le sentent. La preuve, elle a été la première de la bande à embrasser avec la langue ! Ce souvenir l’attendrirait presque…

    Jouer la fille cool et superficielle, c’est sa façon très personnelle de gérer sa situation : Alie est fille de profs. Oui, au pluriel ! Rien de honteux, au contraire ! s’exclament ses parents quand ils abordent le sujet. Reste que ça fausse les relations avec les autres élèves. Au collège, ce n’était pas simple d’être la fille de la prof de sciences de la vie et de la Terre. Au lycée, elle va devenir la fille du très austère prof d’histoire-géo. Et elle est bien décidée à montrer que les chiens font aussi des chats ! Commencer l’année scolaire en ayant une certaine expérience en plus (et quelle expérience !) aurait été un atout pour Alie…

    Aurait-elle dû faire moins de manières et dire oui à Léo, cet été, au camping ? De quoi a-t-elle eu peur ? Il était sacrément mignon. Mais il le savait… Et il l’a si vite remplacée ! Bon, elle n’avait pas non plus l’intention de former un couple avec lui une fois l’été passé. Ç’aurait juste été une belle histoire de vacances, elle serait rentrée avec la peau moins grasse (il paraît que le sexe est un remède naturel très efficace), et une foule de souvenirs à raconter. Comme Louis.

    Alie retourne son oreiller. Il est chaud, elle a horreur de ça.

    Plus elle y pense et plus elle se dit qu’une première fois dans une douche de camping ou sous une tente, ce n’est pas super exaltant. Elle a toujours rêvé mieux. Et elle reste convaincue que Léo l’aurait quand même larguée une fois qu’il aurait eu ce qu’il voulait. C’est ce qu’ils font tous. Enfin, c’est ce qu’ils ont tous fait l’année dernière avec Océane, la fille de leur collège qui a la réputation d’avoir couché avec la majorité des garçons de troisième. Même si elle assume son côté « belle blonde allumeuse », Alie n’est pas comme Océane. Elle veut se faire respecter. Elle se respecte. Léo n’a pas voulu attendre ? Tant pis pour lui ! Il y en aura d’autres. Demain, elle intègre Mariette, le lycée aux vingt classes de seconde. Elle y trouvera forcément celui à qui elle abandonnera un jour sa virginité. Sans l’offrir au premier venu, mais parce que le garçon vaudra le coup ! se rassure-t-elle avant de glisser une jambe par-dessus sa couette.

    Elle va commencer à chercher sa perle rare dès le premier cours. Pas de temps à perdre : Louis a déclenché le compte à rebours.

    Deux semaines à peine. Léa vient de parier au téléphone avec Louis que, dans deux semaines à peine, il aura quitté la Providence et intégré le lycée Mariette. La jeune fille est malheureusement certaine de gagner : comment son ami pourrait faire changer ses parents d’avis ?

    — Celui qui perd réalise un souhait de l’autre, l’a même défiée le garçon.

    — Pari tenu ! a rétorqué Léa, prête à la défaite si elle signifie que leur ami les rejoint. Rien de sexuel ou de dégradant, a-t-elle précisé, sachant bien à qui elle a affaire.

    Louis a affirmé qu’il avait un plan infaillible. Léa aimerait le croire ; cependant, elle doute. Elle connaît la mère de son copain ! Celle-ci s’est montrée particulièrement déterminée à ce que son fils aîné intègre la plus prestigieuse école privée de la région. Louis a tout tenté pour la faire fléchir, en vain.

    Une voix maternelle résonne depuis le salon. Malheureusement pour les tympans de Léa, aucun son aigu ne se perd dans l’épaisseur du mur de sa chambre. Décidément, les parents, ça fait ch…

    — Léa, je sors, je vais au ciné avec Cécile ! Tu te couches pas trop tard ? Demain, les cours reprennent.

    Ben ouais, justement. Et tu vois, maman, j’entre au lycée. Et même si je ne compte pas sur toi pour choisir ma tenue vestimentaire ou préparer mes collations, j’aurais trouvé cool que tu restes avec moi, ce soir… La plupart des ados l’auraient fait, mais Léa ne monte pas le volume de sa musique pour faire savoir son mécontentement à sa mère. Elle n’a aucune envie de lancer la discussion, et n’est pas certaine que sa mère prendrait le temps de l’écouter. Ah, ça, l’année dernière, elle en avait, du temps pour parler ! Pour réécrire en boucle l’histoire de son couple, les sacrifices de son existence pour un homme qui l’a laissée tomber à la première ride. Pour mettre en garde sa fille contre ces hommes-tous-des-salauds.

    Maintenant, sa mère « vit », comme elle aime le répéter. Elle s’est inscrite sur un site de rencontre et met autant d’ardeur à vivre une deuxième jeunesse qu’elle en a mis à pleurer l’échec de son couple. Désormais, elle change de partenaire plus vite qu’Apple de version d’iPhone. Le ciné avec son amie Cécile, mon œil ! Cécile a trois enfants et elle ne les laisserait jamais seuls une veille de rentrée scolaire, elle.

    Léa entend la porte claquer. Elle sort de sa chambre, direction la cuisine. Elle attrape la bouteille de boisson gazeuse dans le frigo, le paquet de biscuits

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