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Meurtre au lycée: Moïja, #1
Meurtre au lycée: Moïja, #1
Meurtre au lycée: Moïja, #1
Livre électronique153 pages2 heures

Meurtre au lycée: Moïja, #1

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À propos de ce livre électronique

Suite à la découverte du corps d'une jeune femme dans un bois, James et Dolorès vont devoir faire face à une famille en proie au chagrin lors d'une enquête émotionnellement difficile.
Sur un plan plus personnel, James va-t-il accepter de se livrer et de refaire sa vie ?

LangueFrançais
ÉditeurLou Morens
Date de sortie6 déc. 2023
ISBN9782494897106
Meurtre au lycée: Moïja, #1

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    Aperçu du livre

    Meurtre au lycée - Lou Morens

    Prologue

    Octobre 1996

    Dolorès sursauta lorsqu’elle entendit tambouriner à la porte de son appartement. Il était 5 heures du matin. Elle se leva rapidement et ouvrit avec précaution. Un policier en uniforme accompagné par un pompier lui expliqua la situation : l’immeuble devait être évacué de toute urgence à cause d’une fuite de gaz dans le sous-sol. Elle n’eut que le temps de prendre un sac dans lequel elle jeta quelques affaires, avant de s’habiller et d’attacher son arme. Elle attrapa son portefeuille et sa carte du BEI et descendit dans le hall. Le jeune policier qui l’avait réveillée eut un geste de recul lorsqu’il découvrit le holster attaché à sa ceinture, mais sa carte le rassura aussitôt. Elle n’obtint pas plus d’explications, lui-même ne savait que ce qu’on lui avait ordonné de dire aux habitants. Elle ne put pas prendre sa voiture garée au sous-sol et fut escortée par les policiers et les pompiers à l’extérieur du bâtiment avec tous les habitants de l’immeuble. La rue était bouclée et tous les immeubles et maisons alentour étaient aussi en cours d’évacuation par précaution.

    Elle remercia le policier et s’éloigna doucement. Il n’était pas encore 5 h 30. La seule personne susceptible d’être levée à cette heure était son équipier. Elle tenta sa chance et une vingtaine de minutes plus tard, sa moto arrivait au barrage. Il invita la jeune femme à prendre place derrière lui et l’emmena non loin de là pour prendre un petit déjeuner. Ils discutaient en prenant leur collation lorsque leurs bipers respectifs sonnèrent. Un message leur indiquait de se rendre le plus vite possible dans la forêt. Des coordonnées GPS terminaient le message.

    Trop jeune pour mourir

    Le commandant Maurice Mercier sortit de sa voiture dès qu’il entendit la moto s’engager dans le sentier forestier. Jimmy s’arrêta à sa hauteur et laissa descendre Dolorès avant d’arrêter le moteur et de béquiller l’engin.

    — Tu as oublié de te raser, Jimmy... taquina directement Maurice.

    — J’essaye un nouveau look... Qu’est-ce qui nous amène de si bon matin ?

    — Le garde forestier a découvert le corps d’une jeune femme en terminant sa ronde nocturne. Je n’en sais pas plus.

    Par cette matinée fraîche de début d’automne, les trois agents du BEI marchaient d’un pas rapide sur le sentier qui menait à la scène de crime. Ils aperçurent de loin des cordons de signalisation et les deux policiers en faction. À leur approche, les deux hommes les saluèrent et soulevèrent le cordon de sécurité pour les laisser pénétrer dans la clairière. L’équipe médico-légale s’affairait déjà autour du corps et tous trois attendirent l’arrivée du légiste.

    — Doc, qu’avez-vous pour nous ? interpella le commandant.

    — Ça fait deux jours que la jeune femme gît ici. Je dirais qu’elle a succombé à ses blessures. Passez en début d’après-midi, j’en saurai un peu plus.

    — Peut-on la voir ? demanda Dolorès.

    — Ne sortez pas du chemin blanc avant qu’ils n’aient terminé de relever les indices. Tenez, des gants. Il me semble avoir aperçu un portefeuille dans la poche de sa veste.

    — Merci, Doc, répondit la lieutenante.

    Dolorès et Maurice approchèrent du corps avec précaution. La lieutenante récupéra les papiers de la victime.

    — Sarah Moraux, 17 ans.

    — Elle était très jeune, murmura Jimmy qui les avait rejoints.

    — Bien trop jeune pour finir ici, ajouta Dolorès.

    — Je vais voir si on a quelque chose. Continuez la fouille.

    Plusieurs minutes s’écoulèrent avant que le commandant revienne leur donner les informations.

    — Elle semble portée disparue depuis dimanche, d’après le fichier.

    — En tout cas, le vol n’est pas le mobile, il reste cent francs[1] dans son portefeuille et ses bijoux sont toujours en place. Ongles manucurés, vêtements chics, pas vraiment de son âge.

    — Vous irez voir ses parents. Son père a signalé sa disparition dimanche dans la matinée. D’après le dossier, elle n’est pas rentrée de sa sortie de la veille.

    Jimmy gara la moto dans l’allée qui menait à la maison de la victime. Le quartier semblait calme et plutôt rupin. Après avoir pris une grande inspiration, Dolorès sonna. Tous deux tenaient leur carte du BEI à la main.

    — Madame Moraux ?

    — Oui.

    — Lieutenants James Mac Alister et Dolorès Bossart, BEI.

    — Vous avez retrouvé Sarah ?

    — Pouvons-nous entrer, madame ? insista Jimmy avec une voix très douce.

    Dolorès détestait cette partie de son travail et fut reconnaissante à son équipier de prendre les choses en main. Mme Moraux les introduisit dans la pièce à vivre dans laquelle son mari la rejoignit aussitôt.

    — Vous l’avez retrouvée ? Elle va bien ? Où est-elle ? interrogea-t-il à son tour.

    — Nous avons retrouvé votre fille, ce matin. Je suis tellement désolé, pour elle et pour vous.

    Mme Moraux fondit en larmes et s’affaissa dans le fauteuil le plus proche. M. Moraux tentait de faire bonne contenance et de consoler sa compagne.

    — Que lui est-il arrivé ?

    — Difficile à dire pour l’instant, monsieur. Il serait bon de passer à l’institut médico-légal pour reconnaître formellement le corps.

    — Ce n’est peut-être pas elle que vous avez retrouvée.

    — Nous avons trouvé son portefeuille avec sa carte d’identité, madame. Le vol ne semble pas être le mobile. Savez-vous pourquoi elle avait autant d’argent sur elle ?

    — Elle avait rendez-vous avec des jeunes de sa classe. Ça ne fait que deux mois que nous avons emménagé ici. Sarah peinait à se faire des amis. Elle était tellement heureuse que l’un de ses camarades de classe l’appelle pour l’inviter à sortir, répondit M. Moraux.

    — Savez-vous de qui il s’agit ?

    — Non. Il a téléphoné vers 18 h samedi. Sarah a rejoint le point de rendez-vous en bus. Annie travaillait samedi soir et ma voiture était au garage pour la révision. Je sais seulement qu’il était dans la même classe qu’elle.

    Dolorès venait d’apercevoir un jeune garçon caché dans l’escalier. Elle avait repéré les photos sur le meuble du salon.

    — Est-ce que son frère saurait qui a téléphoné ?

    — Non, Simon est encore jeune. Il va falloir trouver comment lui expliquer.

    — Je pense qu’il a tout entendu, monsieur Moraux. Il est caché dans l’escalier, murmura Dolorès.

    Ce dernier se précipita vers l’enfant qui se sauva et se cacha dans le cabanon du jardin. Jimmy suivit le maître des lieux. M. Moraux ne parvenait pas à faire sortir son fils qui hurlait. Jimmy approcha doucement et lui parla sur un ton très doux à travers la porte. M. Moraux le laissa faire. L’enfant déverrouilla la serrure pour laisser entrer le lieutenant. L’enfant refusa que son père l’approche. Après avoir incité M. Moraux à rejoindre sa compagne, Jimmy s’assit près de l’enfant et ils discutèrent longuement. Dolorès admira son équipier lorsqu’elle l’aperçut qui revenait avec l’enfant dans les bras. Mme Moraux avait repris ses esprits et rabroué son mari lorsqu’il était rentré. Elle remercia le policier et le libéra de l’étreinte de l’enfant.

    — Connaissez-vous quelqu’un qui pourrait vous aider ?

    — Non, il refuse de parler à la pédopsychiatre. Il est très rare qu’il accepte de parler à quelqu’un d’autre que moi et Sarah.

    Elle retint un sanglot. Jimmy tira une feuille de son carnet sur laquelle il inscrivit un nom et un numéro de téléphone.

    — Contactez-la. Lily utilise des méthodes alternatives et pourra sans doute vous aider. Dites-lui que vous venez de ma part.

    Il tendit la feuille et sa carte professionnelle à Mme Moraux, qui le remercia. M. Moraux les raccompagna.

    — Que lui avez-vous dit ?

    — Des secrets d’enfants. Il aura besoin d’aide pour surmonter ça, et vous aussi. Est-ce que Sarah...

    — Non ! Elle était seulement timide. Elle était très intelligente, pas comme Simon.

    Jimmy ne répondit pas. Il invita Dolorès à le suivre. Tous deux ajustèrent leur casque et il démarra. Il ne s’arrêta qu’au commissariat.

    — Reste calme, Jimmy.

    — Cet enfant a besoin d’être entouré par des personnes qui croient en lui et l’aident à se développer. Pas des personnes qui lui font peur et qui n’ont aucun respect pour lui !

    — Je le sais. Je pense que sa mère suivra tes conseils.

    — Si son mari ne l’en empêche pas !

    — On va être amené à les revoir. On le saura très vite.

    Jimmy lui sourit. Elle posa délicatement la main sur sa joue et lui sourit.

    — Jimmy, ça va aller. On l’aidera s’il le faut. En attendant, ils sont sous le choc. On vient de leur annoncer que leur fille est partie et qu’ils vont devoir reconnaître son corps.

    Jimmy posa à son tour la main sur celle de son équipière et la remercia.

    Après avoir rapporté leur entrevue à Maurice et Louisette, le quatrième membre de leur petite équipe, celle-ci leur exposa les informations qu’elle avait compulsées.

    — Sarah semblait être une très bonne élève. Elle a eu une aide lorsqu’elle était enfant, mais n’en a apparemment plus eu besoin lorsqu’elle a changé de collège à sa rentrée en cinquième. Ses parents ont déménagé régulièrement depuis son enfance et son parcours a été difficile à suivre. Ils ont emménagé en juillet et elle a intégré le lycée en septembre. Elle était en terminale. On va interroger ses professeurs en début d’après-midi. Le proviseur nous a donné rendez-vous à 14 h. Le légiste vous attend pour l’autopsie à 15 h. Les parents ont téléphoné après votre départ, ils arriveront vers 14 h 30.

    — Dolorès, Jimmy, vous les rejoindrez. Assistez à la reconnaissance. On se retrouve ici après l’autopsie.

    — Pourquoi sommes-nous obligés d’y assister ?

    — C’est la procédure, Jimmy, et je déteste ça donc c’est vous qui irez. Le privilège de l’âge... Vu l’heure, nous ferions bien de songer à nous nourrir. Tu n’as pas pris ta gamelle, aujourd’hui ?

    — Non, je n’ai pas vraiment eu le temps, ce matin.

    — Il y a eu une fuite de gaz dans mon immeuble. On a été évacué à 5 h du matin. Pour l’instant, on ne peut pas approcher du quartier pendant deux jours. Jimmy est venu me chercher.

    — Je comprends mieux ton nouveau look. Babeth se fera un plaisir de nous régaler tous les quatre ce midi.

    Tous acquiescèrent et rejoignirent la petite brasserie située à deux pas de leur bureau. La restauratrice leur donna leur table habituelle et leur servit le plat du jour avec, entre autres plats, une salade composée végétarienne spécialement pour Jimmy. Ils avalèrent rapidement leur repas en discutant de l’affaire. Louisette et Maurice se rendirent aussitôt après au lycée, suivis de peu de leurs compagnons.

    Le légiste pratiquait l’examen préliminaire en attendant l’arrivée des parents. Il sourit devant la mine décomposée de Jimmy lorsqu’il découvrit le corps allongé sur la table.

    — Je ne l’ai pas encore ouverte...

    Le commis de service entra dans la pièce discrètement et annonça que les parents de la victime étaient là, avec leur fils.

    — Quel âge a-t-il ?

    — Il n’a que 8 ans. Il ne doit surtout pas voir sa sœur ainsi ! grogna Jimmy.

    — Je suis d’accord avec toi. Je vais avec vous les chercher. Antonin, prépare le corps.

    Le commis acquiesça, visiblement soulagé. Le légiste salua la famille en expliquant qu’il ne pouvait pas laisser l’enfant venir avec eux.

    — Il réclame sans cesse sa sœur, il faut qu’il comprenne !

    — Il ne rentrera pas dans la salle de reconnaissance !

    Jimmy observait l’enfant apeuré et sa mère qui le serrait contre elle.

    — Il a peut-être raison, Simon ne doit pas la voir ainsi.

    — Si je suis obligé de voir le corps de ma fille, il n’y a pas de raison qu’il ne la voie pas !

    — Monsieur Moraux, s’il vous plaît, ne criez pas, vous lui faites peur.

    Jimmy n’eut que le temps de se reculer pour éviter le poing qui arrivait vers lui. Il réagit aussitôt et plaqua le

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