Celui que tout accuse
Accoudée au garde-fou du minuscule balcon où elle n’a pu installer qu’une rangée de géraniums, Adèle observe sa fille en train de caresser Bijou, le chien de Valérie. Chaque fois que cette voisine, devenue au fil du temps une amie, emmène son fils sur l’aire de jeu aménagée de l’autre côté de la rue, elle propose à la maman de Fleur d’y conduire aussi sa fillette âgée de 4 ans et de veiller sur elle. Adèle sait qu’elle peut lui faire confiance. Et puis Fleur adore son petit voisin de palier, d’un an son aîné. Et, même si Benoît joue les durs, il fond devant la blondinette qui le mène par le bout du nez. Ce n’est pas comme David, le fils aîné d’Adèle qui, à 12 ans, manifeste son désir d’indépendance par des velléités de rébellion contre l’autorité maternelle.
Les deux enfants d’Adèle n’ont pas le même père, et les deux pères sont partis à l’autre bout de la terre, l’un aux Etats-Unis où il tourne des films, l’autre sur un voilier pour découvrir les îles Marquises comme l’avait fait Jacques Brel avant lui. Adèle ne s’est pas mariée. Quand ses hommes l’ont quittée, elle n’en a pas fait un drame. Elle est heureuse comme ça, avec ses deux petits qu’elle couve comme une vraie mère poule.
David, justement, vient de rentrer de l’école. Adèle a entendu claquer la porte et a quitté le balcon pour accueillir son garçon. Elle lui a préparé une tartine de pain complet comme il les aime, avec beaucoup de beurre et de confiture.
Elle s’est assise en face de lui dans la cuisine et lui pose mille questions sur le déroulement de sa journée. Lui n’en pose aucune parce qu’il ne s’intéresse pas beaucoup aux statistiques que sa maman élabore sur son ordinateur avant de les envoyer à des collègues inconnus, parfois à des milliers de kilomètres de Paris.
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