LE GENDRE N’ÉTAIT PAS IDÉAL
Dans une vie, il est rare de se retrouver sur une scène de crime. Il est encore plus rare qu’une même personne se retrouve sur deux scènes de crime à un an d’intervalle. Il aura fallu dix ans aux policiers pour joindre les deux enquêtes et mettre en accusation Arnaud Mimran, aujourd’hui en détention provisoire. Samy Souied, tué le 14 septembre 2010, était son associé. Claude Dray, assassiné dans la nuit du 24 au 25 octobre 2011, son beau-père. Les investigations ont piétiné jusqu’en 2016 et la nomination d’un nouveau juge d’instruction, Benoist Hurel. « Ce changement a remis l’enquête judiciaire et policière dans un cercle vertueux, affirme David-Olivier Kaminski, avocat de deux membres de la famille Souied. Le travail colossal de la brigade criminelle a fait le reste. » En 2021, les deux affaires ont été réunies en un seul dossier, ce qui représente la bagatelle de trente tomes de procédure. Et le rôle trouble que pourrait y avoir joué Arnaud Mimran s’est dessiné en filigrane.
Entre Arnaud et son beau-père, la relation était fusionnelle jusqu’à ce que Claude Dray apprenne qu’il trompait sa fille
Mardi 25 octobre 2011, 9 heures, Claude Dray gît dans sa chambre au deuxième étage de son domicile, situé dans une impasse chic de Neuilly-sur-Seine. Un hôtel particulier cossu, 1 000 mètres carrés bâtis sur trois étages avec enfilade de salons, chambres, jardin et immense piscine. Un rapport d’enquête dévoile que l’infirmière et le majordome ont découvert son corps « allongé près du lit », face contre terre, sur un petit tapis. Volets fermés, télévision allumée. Trois balles de calibre 7,65 Browning ont été tirées par derrière, quasi à
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