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La montagne transfigurée
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Livre électronique84 pages1 heure

La montagne transfigurée

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À propos de ce livre électronique

Ce récit est pour Helcim Nilbel un retour aux sources et un bain de jouvence. En effet, il a souhaité revisiter une séquence décisive des évangiles communément appelée « Le sermon sur la montagne ». Dans le sillage de son roman (Le feu du Royaume), le jeune auteur, toujours aussi exalté, entend retrouver la fraîcheur originelle, le grain sémitique et surtout l’appel subversif du Rabbi palestinien. Un 5e Évangile qui ne sente plus la naphtaline du Dogme, plutôt le miel et l’aloès poétiques, avec néanmoins force épices, puisque demeure pressante l’invitation du Maitre : « Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel devient fade, avec quoi va-t-on saler ? » Cette recréation littéraire qui fait la part belle aux « dires » (logia) de Jésus-Iéschoua’, à son ardeur, à son humour, à maintes rencontres bouleversantes - qu’elles soient textuelles ou imaginées - étanchera-t-elle notre modernité gavée et desséchée ?
LangueFrançais
Date de sortie5 déc. 2023
ISBN9782312141169
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    La montagne transfigurée - René-Samir Helcim Nilbel

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    La montagne transfigurée

    René-Samir Helcim Nilbel

    La montagne transfigurée

    LES ÉDITIONS DU NET

    126, rue du Landy 93400 St Ouen

    Du même auteur

    (Récit paru aux Éditions du Net)

    img1.jpg

    Tous droits de traduction, de reproduction

    et d’adaptation réservés pour tous pays.

    Iconographie

    Deux toiles de Jean-François Béné (collection privée)

    Tout se cache 50X50 (Couverture du livre)

    La montagne transfigurée 50X70 (Épilogue)

    D’emblée l’écrivain s’est retrouvé dans l’alchimie de l’artiste plasticien,

    sa peinture à la fois minérale et spirituelle,

    happée par les cimes des Hautes-Alpes

    et façonnée par l’eau, le sable et les pigments des vallées.

    © Les Éditions du Net, 2023

    ISBN : 978-2-312-14116-9

    Hommes, mes bien-aimés, je ne puis rien dans vos malheurs,

    Je n’ai pu que vous donner votre courage et les larmes,

    C’est la preuve chaleureuse de l’existence de Dieu.

    L’humidité de votre âme c’est ce qui vous reste de moi.

    Jules Supervielle

    La fable du monde

    Chacun possède en lui un ‘Īsā. Si nous éprouvons en nous cette douleur, notre ‘Īsā naîtra.

    Jalal Ud Din Run

    Le livre du dedans

    Chapitre I

    Un voyageur marche à grands pas. Seul et déterminé. Il a quitté la rive du lac pour obliquer à l’ouest, en direction d’une montagne qui s’élève dans le prolongement de l’axe principal. À vrai dire, il ne s’agit pas d’une montagne, plus exactement un haut-plateau encadré par deux mamelons peu escarpés. Les gens d’ici l’appellent Les cornes d’Hattin.

    L’homme pressé a quitté la route poussiéreuse pour emprunter un sentier muletier qui rejoint le pays d’en-haut, là où les habitants cultivent le blé. Iéschoua’ s’avance à présent à travers les champs qui déjà bruissent des moissons prochaines. Dans le lointain brille la cime enneigée de l’Hermon. En contrebas la plaine verdoyante où miroite le lac de Tibériade. L’air est saturé de chaleur et de blancheur car le soleil est à son zénith.

    Au loin, au bord du pré, au pied d’un sycomore, un homme fait de grands signes de la main, comme s’il avait fait le guet depuis longtemps. Le marcheur se rapproche. Il n’a pas accéléré son pas, ne semble pas surpris.

    – Maître, que fais-tu en cet endroit ? Nous t’attendions plus bas, sur la grand-route. C’est ce qui était convenu, non ?

    Iéschoua’ ne répond pas. Il se contente de hocher la tête. Puis il pose la main droite sur l’épaule de la sentinelle impatiente.

    – Où sont les autres ?

    – Les compagnons sont allés chercher du lait auprès des bergers. Shimôn voulait…

    L’homme s’interrompt car il vient d’apercevoir un petit groupe qui approche.

    – Les voilà ! Ils n’auront pas mis très longtemps.

    Chargés de gourdes, les retardataires se mettent à courir. Iohnân, le plus jeune, arrive le premier et se jette dans les bras de son maître. Déjà les autres se bousculent, parlent tous en même temps.

    – Mais nous te guettions sur la route du bas !

    – Il y a une telle foule, sais-tu ?

    – Il y avait une délégation de Peroushîm qui…

    – Et même un envoyé de Gamaliel !

    – Mais oui, pourquoi tu nous as quittés si vite ? Au beau milieu de la bousculade ! Je n’ai jamais eu si peur de ma vie. Tu avais disparu soudain… Ne me joue plus ce genre de mauvais tour !

    Iéschoua’ sourit.

    – Shimôn, Shimôn, pourquoi te mettre dans un état pareil ? Comment pourrais-je vous abandonner puisque c’est moi qui vous ai choisis. Faites plutôt circuler vos gourdes. Il fait vraiment très chaud.

    Le groupe s’est assis en cercle au pied de l’arbre immense. Le lait rafraîchit les bouches altérées. Ni cris ni paroles à présent. Un silence paisible. Une respiration profonde.

    – Et toi, mon Iohnân, tu as eu peur toi aussi ? Peur de me perdre ?

    À nouveau, c’est le fougueux Shimôn qui s’exprime.

    – Au contraire ! Si tu l’avais entendu ! Figure-toi que Iohnân a parlé, et bien parlé. Moi… nous tous… nous étions abasourdis. N’est-ce pas Judas ? Il y a un an, ce gamin était à peine capable de remailler un filet. Et voilà que face aux Peroushîm médusés, il leur assène un de ces sermons ! Sacré Iohnân !

    Hilare, Shimôn secoue les épaules du jeunot qui, intimidé, se tient coi.

    Le maître lève les yeux vers son disciple préféré.

    – Toi, petit Iohnân, qu’as-tu à répondre ?

    – Rien, Rabbouni. Je ne sais pas ce qui m’a pris… pourquoi soudain en moi une telle force. J’avais l’impression qu’un autre parlait à l’intérieur, si vite, si fort, que je n’arrivais pas à rattraper mes mots ! (Les autres sourient en approuvant.) Mais Shimôn a bien parlé aussi. On aurait dit le grand Shelomo. Il a vraiment été le chef.

    – Alors, qu’il devienne serviteur et vous lave les pieds. Et toi, Iohnân, reste l’enfant que tu es, pur et confiant. Vous tous, les douze, désormais n’ayez plus jamais peur car je suis pour toujours avec vous et en vous.

    Les yeux de Iéschoua’ étincellent de joie pour l’humilité du plus jeune, l’amour de l’aîné, la confiance restaurée de tous.

    – Vous vous demandez pourquoi je suis venu sur le plateau ? Ici à Karn Hattin. Parce que cette montagne est le haut lieu, le lieu de la Révélation. Et je savais aussi que je vous y retrouverais, que votre confiance ici me rejoindrait, au bout du champ, précisément sous ce sycomore. Car je connais chacun d’entre vous comme si j’étais sa propre mère. Maintenant, écoutez. Dans un moment, quand vous serez assez reposés et désaltérés, vous vous lèverez. Vous redescendrez et vous direz aux autres de monter à leur tour, pas les gens, seulement les disciples, les adeptes qui sont prêts à adhérer au Pacte neuf. Ils sauront, ils se reconnaîtront. Qu’ils viennent près de moi. Mais les autres, qu’ils ne viennent pas,

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