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Blood Cure: Blood Cure Trilogie, #1
Blood Cure: Blood Cure Trilogie, #1
Blood Cure: Blood Cure Trilogie, #1
Livre électronique311 pages4 heures

Blood Cure: Blood Cure Trilogie, #1

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À propos de ce livre électronique

Les vampires ont pris le contrôle du pays via le Nouvel Ordre !

Leur plus grand coup : avoir libéré un virus qui entraîne des mutations chez les humains, modifiant ainsi leur sang pour le rendre plus bénéfique aux vampires.

Formée aux médecines naturelles et loin de s’imaginer l'ampleur de la folie du Nouvel Ordre, Haven se réfugie dans la clandestinité pour créer un remède au virus. Ignorant que le Nouvel Ordre est dirigé par des vampires, elle se rend à l'est, à la ferme de son oncle, dans l'espoir qu'il l'aidera à distribuer le remède au plus grand nombre.

Les surprises, les dangers, les pertes et l'amour métamorphoseront sa vision naïve de la vie. Une jeune femme forte et déterminée voit le jour tandis que la guerre contre les vampires ne fait que commencer.

LangueFrançais
Date de sortie14 sept. 2023
ISBN9781667463506
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    Aperçu du livre

    Blood Cure - Eileen Sheehan

    Table des matières

    Prologue

    1

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    Extrait de « LE SAUVETAGE

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    À propos de l'auteur

    Prologue

    Tout commença par un mystérieux virus s’attaquant au système respiratoire, qui se transforma très vite en un phénomène bien plus complexe. Cette nouvelle souche se propagea rapidement à travers le pays, et, de simple maladie s’apparentant à la grippe, elle devint un mécanisme capable de modifier la structure des organes et les caractéristiques corporelles. Quelques individus contaminés ne subissaient que des altérations internes, tandis que d’autres voyaient leur apparence physique se métamorphoser à un degré extrême. Dans de rares cas, les personnes ne montraient aucun signe de transformation.

    Une décennie s’écoula, pendant laquelle le virus accumula les victimes sans que la science trouve de solution. Il devint alors clair aux yeux du peuple que cette maladie avait été intentionnellement propagée afin de créer un nouvel ordre dominant. Malheureusement, lorsque ce fait fut révélé, le Nouvel Ordre avait déjà une emprise et un pouvoir tels qu’il était trop tard pour intervenir d’une quelconque manière.

    Les membres de cette nouvelle société dirigeante bénéficiaient d’un sérum les immunisant contre le virus, qu’ils avaient juré de ne garder que pour eux. Ce groupe de scientifiques et de personnes politiquement influentes avait alors fini par s’emparer du pouvoir dans tout le pays.

    Tout être qui parvenait à rester en bonne santé et à éviter la maladie sans faire partie de leur cercle était considéré comme une menace. Ces membres, obsédés par leur emprise sur le peuple, se mirent à traquer ces pauvres âmes, qui, selon le degré de menace qu’elles représentaient, étaient emprisonnées, utilisées à des fins scientifiques ou encore mises à mort.

    Malgré cette menace qui planait au-dessus de leurs têtes, un groupe d’individus doués de courage forma une révolte clandestine dans le but de trouver un moyen de réduire l’impact du virus, et dans l’espoir d’inverser ses effets sur les personnes atteintes.

    1

    Les longs brins d’herbe, agités par une légère brise, chatouillèrent ma peau dans une caresse qui me réveilla timidement de ma sieste. J’inspirai profondément le parfum unique de la nature, dissipant par la même occasion le brouillard qui voilait mon esprit. Les rayons du soleil se frayèrent un chemin à travers les nuages épais et m’enveloppèrent d’une douce chaleur qui atténua la dure réalité de ma vie, même si ce n’était que pour quelques instants volés. J’ouvris lentement les yeux et les mis à l’ombre avec ma main pour observer l’énorme sphère dorée qui surplombait le ciel. Nous étions au milieu de l’après-midi, il était encore trop tôt pour aller où que ce soit. Les déplacements diurnes étaient bien trop risqués.

    J’attrapai ma gourde et bus une longue gorgée de l’eau que j’avais remplie la veille à la rivière. J’y avais fait infuser quelques herbes dans l’espoir de neutraliser les éventuelles bactéries qu’elle pouvait renfermer et de masquer son goût affreux. Une fois ma soif étanchée, je saisis une pomme dans mon sac. Je l’avais ramassée sous un pommier lourdement chargé. Elle était très cabossée, mais, ce qu’elle perdait en apparence, elle le compensait largement en saveur. À l’aide de mes dents, j’arrachai toutes les parties disgracieuses et les recrachai plus loin avant de faire de ce fruit mon repas tant attendu. Mon estomac gronda en accueillant mon maigre festin et je ne tardai pas à y ajouter un morceau de fromage à pâte dure, que je sortis également de mon sac.

    Je disposais de plusieurs alternatives pour me sustenter, mais j’avais rapidement compris au cours de mon périple que mon organisme était plus dynamique lorsque j’avais encore légèrement faim. Et puisque mon sommeil était plus qualitatif lorsque j’avais le ventre plein, je réservais les aliments les plus riches pour le soir, lorsque je m’arrêtais pour monter le campement.   

    J’avais croisé le chemin d’un petit groupe de mutants intelligents lors d’une marche nocturne. En général, ce n’était pas l’amour fou entre les mutants et moi. Avec mon poignard facilement accessible depuis son étui fixé sur ma cuisse et mon fusil toujours à portée de main, je restais très réticente quant au fait de les laisser approcher.

    Depuis que le chaos régnait dans mon univers, j’étais devenue particulièrement douée pour manier aussi bien un fusil qu’un poignard, et je m’assurais de toujours les avoir à portée de main. C’était d’autant plus nécessaire lorsque je me déplaçais en solo.

    Ce groupe en particulier était constitué de mutants qui n’étaient que très légèrement atteints. Encore vifs d’esprit, ils m’avaient surprise par leur attitude chaleureuse et leur reconnaissance envers la mission que je menais.

    Je leur avais volontiers déclaré que je n’appartenais pas au Nouvel Ordre et, à ma plus grande stupéfaction, ils ne m’avaient fait aucun reproche. L’un d’eux me fit savoir qu’étant donné que nos chemins s’étaient croisés alors que je circulais seule et de nuit ils en avaient immédiatement déduit que j’appartenais au mouvement clandestin.

    Ils me surprirent en partageant leur feu et leur nourriture, ainsi qu’en réapprovisionnant mon sac avec des denrées adaptées au voyage. Ils me fournirent également des informations sur les évènements qui se déroulaient dans la région. À mon grand désarroi, j’appris que j’étais encore à une centaine de kilomètres de ma destination et, pire, qu’il y avait une opération de ratissage en cours par les agents du Nouvel Ordre, visant autant les personnes sévèrement mutées que celles qui n’étaient pas affectées. Seuls les mutants dans leur cas étaient épargnés.

    Les jours, voire les semaines, qu’il me faudrait pour me faufiler dans la zone hautement surveillée, seraient bien plus périlleux. Pour la première fois, j’étais heureuse de circuler en solitaire. Il était recommandé de voyager en petits groupes par mesure de sécurité, mais être seule me permettrait de me déplacer plus aisément tout en passant inaperçue.

    Du moins, je l’espérais.

    Même si j’étais reconnaissante de pouvoir me déplacer rapidement, la solitude me pesait. Dix jours auparavant, Chase et Rita me tenaient compagnie. Chase, l’amour de ma vie, et Rita, sa petite sœur. Ces deux-là étaient mes amis les plus chers.

    Rita et moi étions nées à quelques jours d’intervalle. Si l’on ajoutait à cela le fait que nos maisons étaient voisines et que nos parents étaient les meilleurs amis du monde, notre propre amitié était inévitable.

    Ma relation avec Chase s’était développée plus lentement. Nous nous connaissions depuis toujours si bien que nous nous considérions comme des frères et sœurs, bien loin de former le couple que nos parents souhaitaient ouvertement voir naître. Il a fallu attendre que le pays entre en état d’urgence et que nous devenions orphelins pour que notre relation évolue.

    C’était il y a cinq ans. 

    J’avais seize ans.

    Mon père avait été un scientifique reconverti en praticien en naturopathie, et il n’était pas avare en temps et en savoir lorsqu’il s’agissait de sa fille. La fascination que j’éprouvais pour la médecine naturelle le remplissait de fierté et le rendait désireux de me voir marcher sur ses pas. Il passait ainsi des heures et des heures à me former sur les plantes, les vitamines, les fréquences vibratoires curatives et la science qui les régissait.

    Lorsque le Nouvel Ordre le fit emprisonner, je possédais une formation complète et j’étais en mesure de lui succéder dans son cabinet, à supposer que celui-ci fût maintenu en activité. 

    Je savais le danger que je courais si quiconque découvrait mes compétences, alors j’avais pris la décision de dissimuler mes connaissances et de me consacrer secrètement à la mise au point d’un remède au terrible fléau qui s’était abattu sur l’humanité.

    Bien que ma mère et moi étions en bonne santé, le cabinet de mon père ayant été contraint de fermer et tous ses fournitures et équipements ayant été saisis, le virus était parvenu à s’infiltrer dans notre foyer. J’avais réussi à m’en sortir sans séquelles visibles, mais ma mère avait été moins chanceuse. Le virus avait eu une telle emprise sur elle que les muscles de son visage se contractaient et se déformaient, remplaçant ses traits de belle femme par ceux d’un monstre. Ses mains étaient devenues noueuses comme celles d’une vieille dame, tout droit sortie d’un conte de fées. Ses cordes vocales donnaient le sentiment qu’elle subissait une attaque. La situation s’était tellement dégradée qu’elle était finalement devenue muette.

    Avec l’aide de la famille de Rita, je fis de mon mieux pour m’occuper d’elle pendant près d’une année avant qu’une équipe du Nouvel Ordre ne vienne l’emporter. Le bruit courait que, parce que ma mère avait été mariée à mon père, elle servirait dorénavant de cobaye dans un laboratoire. À ce jour, je n’avais pas la moindre idée de ce qu’ils reprochaient à mon père, mais punir sa femme de la sorte en raison de la haine qu’ils lui vouaient était plus qu’injuste. Je ne pouvais m’empêcher de me demander s’ils réservaient le même sort aux épouses de tous les autres guérisseurs du pays.

    Par chance, ils ignoraient tout de mon existence. Lorsque les agents du Nouvel Ordre avaient fait leur descente chez moi, je me trouvais à l’extérieur de la maison à récolter des plantes en cachette. Autrement, je serais sans aucun doute en train de subir les mêmes sévices que ma mère.

    Les parents de Rita et Chase avaient également succombé à la pandémie. Consommateurs réguliers des services de mon père, ils avaient été relativement en bonne santé. Pourtant, le virus avait fini par avoir raison de leur système respiratoire. Hélas, mes recherches et études personnelles ne m’avaient pas permis de trouver le remède à temps pour empêcher leurs poumons de se remplir de liquide.

    La distribution des médicaments allopathiques était surveillée par le Nouvel Ordre et distribuée aux malades suivant un système de loterie, et les praticiens possédant la connaissance des remèdes à base de plantes étant proscrits, il était devenu impossible de se procurer les bons traitements pour les soigner. En conséquence, ils sont morts lentement et douloureusement à l’image d’une pneumonie fatale.

    Nous raccrochant les uns aux autres pour nous soutenir et nous donner du courage, j’avais emménagé avec Rita et Chase. Au cours des années suivantes, nous avions fait de notre mieux pour survivre et préserver notre foyer, jusqu’à ce que les mesures prises par le Nouvel Ordre impactent les réserves de nourriture et d’eau douce de notre communauté au point qu’elles se raréfient. Dans ces conditions de vie, il était désormais exclu de rester sur place.

    De plus, nous faisions partie des rares personnes qui n’avaient pas été touchées par le virus. Puisque les individus en bonne santé étaient capturés dès leur découverte, nous avions recours au maquillage pour faire croire que nous avions été contaminés, ne serait-ce que légèrement, par le virus chaque fois que nous quittions le domicile, mais le risque d’être déclaré en bonne santé demeurait bien trop grand pour être négligé.

    Je me reprochais souvent le fait que mes découvertes sur le fonctionnement et les effets du virus soient arrivées trop tard pour sauver nos parents. S’ils étaient restés en bonne santé quelques années de plus, j’aurais développé un composé à ingérer qui aurait provoqué une immunité au virus et/ou à ses effets. Dans les cas de mutation les plus légers, il permettait même d’inverser les symptômes.

    Après de longues discussions, nous avions quitté l’Oklahoma pour nous rendre à la ferme de mon oncle à New York. Les lignes téléphoniques et Internet étant réservés aux seuls membres du Nouvel Ordre, je ne savais rien de sa situation et j’étais incapable de lui faire part de notre arrivée. Je devais simplement espérer qu’il se portait bien et que nous serions accueillis.

    Le voyage n’avait pas été de tout repos.

    Pour commencer, nous avions été contraints de voyager à pied. La nécessité de se cacher et de voyager de nuit rendait la progression laborieuse.

    Même si le danger d’être capturé par les agents du Nouvel Ordre était plus faible, la menace d’une attaque par des mutants rebelles grandissait. La rumeur disait qu’en raison des restrictions alimentaires imposées par le Nouvel Ordre et de leur incapacité à travailler normalement pour pouvoir cultiver et élever leurs propres bêtes, un petit nombre de mutants autorisés à errer librement se livraient au cannibalisme. J’espérais sincèrement que ce n’était qu’une légende.

    Ce fut l’une de ces attaques qui me sépara de Rita et Chase. Après des semaines de voyage éreintant, nous étions arrivés jusqu’aux montagnes de Pennsylvanie, devant une impressionnante rivière que nous devions franchir. Si la traversée de l’eau qui ruisselait à vive allure me rendait nerveuse, ce n’était en rien comparable à la peur qu’éprouvait Rita.

    À juste titre.

    La rivière paraissait très profonde et mon amie n’avait jamais su nager. Elle avait eu de nombreuses occasions d’apprendre, mais ce n’était tout simplement pas quelque chose qu’elle affectionnait. Elle préférait mille fois se prélasser paresseusement au soleil sur la rive de notre trou d’eau local, pendant que Chase et moi prenions plaisir à nager.

    Avec l’eau qui serpentait et tentait de nous prendre par le bas des jambes avec une telle force que nous peinions à maintenir notre équilibre, la menace d’être emportés était réelle… tout comme le regret de Rita de ne pas avoir appris la natation.

    Conscient de la détresse de sa sœur, Chase était resté près d’elle pendant toute la traversée. La lumière de la lune éclairant mon champ visuel, j’avançais à pas prudents juste derrière eux.

    À mi-chemin de la rive opposée, mes amis avaient repéré une petite horde de mutants venant dans notre direction. Ils manifestaient une intention évidente d’attaquer. Leurs cris nous avaient rappelé les légendes évoquant le cannibalisme. Leur attitude effrayante, quant à elle, confirmait que les rumeurs étaient fondées.

    Par chance, les déficiences physiques dues aux mutations empêchaient cette petite bande de lutter contre la puissance de l’eau qui déferlait.

    À mesure qu’on s’éloignait du rivage, le courant prenait de l’ampleur. Mon cœur menaçant de s’échapper de ma poitrine par tous les moyens, je me lamentais sur le fait que le courant était trop fort pour que nous prenions le risque de continuer.

    Alors que la terreur m’étouffait au point que j’avais eu du mal à déglutir, j’avais observé avec stupeur le groupe prendre note de notre difficulté à progresser : ils se concertaient pour savoir s’ils devaient attendre que nous fassions demi-tour ou bien renoncer. Ces individus étaient peut-être contaminés par le virus, mais leur cerveau était incontestablement intact. S’ils avaient été un peu plus similaires à des zombies, j’aurais certainement mieux expliqué leur penchant pour le cannibalisme et je ne l’aurais pas trouvé aussi infâme.

    La lutte avec le courant était quasi insurmontable. Mes forces s’amenuisant, j’avais envie de faire demi-tour et de chercher un autre endroit pour traverser. Hélas, l’obstination des mutants à rester vigilants sur la rive derrière nous rendait la mission impossible. Chase avait suggéré que nous descendions la rivière jusqu’à ce que le courant devienne plus calme et que nous puissions trouver un endroit plus facile pour finir la traversée.

    Alors qu’il nous était enfin possible de traverser calmement, nous avions brusquement perdu pied. Le courant déchaîné m’avait poussée en aval et je me débattais en cherchant à reprendre mon souffle. Lorsque les eaux violentes s’étaient calmées et que j’étais parvenue à ramener mon corps exténué sur le rivage, mes amis n’étaient plus en vue.

    Je m’étais allongée sur la berge pour réguler ma respiration le temps de retrouver mes forces. Au bout de plusieurs heures, je m’étais mise en quête d’un abri sûr pour la nuit tout en essayant de réfléchir à la marche à suivre.

    Le lendemain, j’avais passé la journée à rechercher mes amis, mais en vain. J’espérais simplement qu’ils avaient réussi à remonter le courant plus en amont que je ne l’avais fait.

    N’ayant pas d’autre choix que de poursuivre ma route, je continuai toute seule. 

    Après quelques semaines de voyage en solitaire sans le moindre signe de leur part, je renonçai et me concentrai pour arriver à bon port. Ils connaissaient l’adresse de la ferme de mon oncle. J’espérais qu’eux aussi se dirigeaient vers celle-ci.

    2

    Le temps défila péniblement tandis que j’attendais que le soleil décline au-delà de la crête montagneuse lointaine. Il était toujours risqué de voyager au crépuscule, mais ma patience avait atteint ses limites. Mais je n’avais qu’une seule chose en tête : en finir avec mon voyage et tremper mes pauvres os dans un bain chaud. Avec un peu de chance, la cave à vin de mon oncle serait toujours intacte, histoire d’accompagner mon moment de relaxation d’un verre de vin. Je considérai donc être suffisamment isolée pour prendre le risque de voyager.

    Une douloureuse ampoule s’était formée à l’arrière de mon talon après avoir été contrainte de marcher avec des chaussures trempées en attendant de trouver un endroit plus sûr pour établir un campement et permettre à mes affaires de sécher après mon épisode traumatisant dans la rivière. J’avais réussi à cueillir une quantité suffisante de plantes pour confectionner un onguent cicatrisant, que je pris le temps d’appliquer avant de remettre mes chaussettes et mes chaussures de randonnée.

    Le premier jour après avoir été séparée de Chase et Rita, je pris la décision de rester au bord de la rivière. Persuadée que mon sac était tombé entre les mains de Dame Nature, je fus à la fois choquée et soulagée quand je l’aperçus suspendu à la branche d’un tronc d’arbre mort qui était tombé dans l’eau. La majeure partie des provisions était soit en conserve, soit protégée par un emballage plastique, je pus ainsi m’occuper du séchage de mes vêtements de rechange uniquement.

    Même si nous étions en plein été, les nuits au nord du pays étaient plus humides et plus fraîches que dans ma région. Si je n’avais pas eu le sweat-shirt et la couverture de l’armée dans mon sac, j’aurais eu davantage de difficultés et je serais peut-être tombée malade.

    En enfilant un tee-shirt propre, je remerciai la chance de m’avoir souri pendant ce bref instant. 

    En glissant mon tee-shirt sale dans la poche extérieure de mon sac réservée aux vêtements à laver, je poussai un profond soupir. Si seulement le sort pouvait me sourire à nouveau et me permettre de retrouver mes amis.

    Avec précaution, je me redressai et plaçai mon sac sur mon dos. Mes cuisses étaient raides à cause de toute cette marche, mais elles semblaient aussi plus vigoureuses que jamais. Après m’être assurée que mon couteau était bien fixé à ma cuisse, je plaçai mon fusil au creux de mon bras et inspectai soigneusement les environs avant de me lancer dans mon périple nocturne.

    Je traversai des champs isolés au feuillage sauvage et dense qui se battait contre mes mollets pour rafler la première place. Je poursuivis ainsi aussi longtemps que je le pus, avant de longer prudemment les petites routes locales. J’eus un regain d’énergie en réalisant que j’avais enfin réussi à atteindre la Route 6 de Pennsylvanie. Hormis quelques routes de campagne, c’était le dernier grand axe menant vers la ferme de mon oncle. Celle-ci était située dans l’État de New York, non loin de la frontière. Avec un peu de chance et un bon rythme de marche, je pouvais y être dans un jour ou deux.

    Pendant mon voyage, je méditais sur la réalité de mon monde. Le but du Nouvel Ordre m’échappait encore. Éradiquer la population saine et préserver les individus mutés ne faisait aucun sens. Et puis, le fait que le virus n’ait pas dépassé les frontières des États-Unis était une autre énigme sur laquelle je passais beaucoup de temps à réfléchir.

    Toutes ces questions n’avaient mobilisé qu’une infime partie de mon attention pendant que je me préoccupais de trouver un moyen de combattre le virus. Mais à présent que cette tâche était accomplie, elles occupaient une place importante dans mes réflexions. J’espérais que mon oncle aurait un meilleur aperçu sur la situation.

    Le léger bruit d’un moteur arrivant dans ma direction me ramena à la réalité. À la vitesse de l’éclair, je me précipitai entre les arbustes défraîchis qui bordaient le chemin mal entretenu, en attendant que le véhicule passe. Très tôt dans mon parcours, j’avais habitué mes oreilles à capter le moindre son. De ce fait, le vrombissement du moteur était encore à une bonne distance.

    Je m’accroupis derrière les buissons qui se dressaient. Une ligne d’arbres se dessinait derrière moi, à quelques centaines de mètres, évitant ainsi que je sois repérée. Je me demandais toutefois si je disposerais du temps nécessaire pour piquer un sprint vers cet endroit avant que le véhicule n’atteigne un point où le conducteur n’aurait d’autre choix que de me voir. À ma connaissance, les seules personnes autorisées à se déplacer en voiture étaient les membres du Nouvel Ordre. Le reste de la population se déplaçait à pied ou en vélo – pour les quelques chanceux qui avaient réussi à maintenir leur richesse au milieu de ce chaos.

    La nuit ne faisait que commencer, mais la lune était déjà pleine, audacieuse et éclatante de lumière. Cela valait-il la peine de risquer de se faire capturer ? Je mis si longtemps à me demander si rester sur place était plus dangereux que de courir vers les arbres que le temps me manqua. Soupirant dans un mélange de dégoût et d’appréhension, je fis de mon mieux pour me fondre derrière la haie que j’avais choisie comme seule protection.

    Un grand bruit sec me fit sursauter. Je plaquai ma main sur ma bouche pour étouffer tout bruit involontaire qui aurait pu en sortir. Aplatissant mon corps contre le sol dur du mieux que je

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