Des humains auparavant immortels, un chemin de Voie lactée, un royaume des défunts que l’on peut sentir vibrer… Toutes ces histoires dérivent d’un incroyable événement survenu chez nos lointains ancêtres : la prise de conscience de leur mortalité. Cet instant, dans l’évolution de notre espèce, n’est pas à prendre à la légère : c’était une petite révolution. “Les mythes et les rites funéraires représentent un changement dans l’histoire du monde, assure l’historien Julien d’Huy. Ils témoignent d’une capacité de l’être humain à se détacher de l’immédiat et à concevoir celui qui est absent en tant qu’entité absente. Par l’imagination, il lui crée une continuité.”
Quand s’est-elle réellement produite, cette bascule cognitive ? Les chercheurs pistent les premiers rites funéraires pour la dater. Une tâche difficile : les traces de sépulture se font rares à l’aube de notre espèce… Ce qui ne veut pas forcément dire que la conscience de la mort n’existait pas : nos ancêtres possédaient peut-être simplement des formes de pratiques funéraires qui ne laissaient pas de traces ! , avance Fanny Bocquentin, archéo-anthropologue au CNRS, auteure de . Parmi la quarantaine de squelettes qui y ont été mis poursuit l’archéologue.