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L' ESPRIT DU THÉRAPEUTE: La psychanalyse d'Alice
L' ESPRIT DU THÉRAPEUTE: La psychanalyse d'Alice
L' ESPRIT DU THÉRAPEUTE: La psychanalyse d'Alice
Livre électronique501 pages6 heures

L' ESPRIT DU THÉRAPEUTE: La psychanalyse d'Alice

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À propos de ce livre électronique

«Alice était venue me consulter une soirée d’automne 1989. Elle donnait l’impression d’une personne sympathique, voire chaleureuse, très charpentée. Elle se préoccupait peu de son apparence et d’elle-même. Rapidement, je me rendis compte que derrière cet aspect “mère protectrice”, se cachait un être sensible, craintif, glissant entre deux eaux, bref un vif argent glouton. Elle était traumatisée mais émanaient d’elle une for- me de générosité et comme une offrande sacrificielle.»
La méthode développée par le professeur Herzog a le mérite d’être inno- vante, jouant sur plusieurs tableaux, en particulier l’analyse fouillée des rê- ves. L’originalité de cette psychanalyse, présentée séance par séance, est de mettre en valeur les potentialités d’un être qui va se révéler un thérapeute d’exception. Alice, qui vit un lourd contentieux avec sa mère, soufre d’obésité et de nombreuses somatisations. Elle développe peu à peu sa médiumnité, ses facultés d’analyse, soulage ses maux, s’allège. La psychanalyse d’Alice convie le lecteur à une formidable plongée au cœur de la psyché humaine.
LangueFrançais
Date de sortie20 juil. 2012
ISBN9782897210311
L' ESPRIT DU THÉRAPEUTE: La psychanalyse d'Alice
Auteur

Bernard Herzog

Docteur en médecine (spécialiste en électro-radiologie ) et licencié ès sciences (études supérieures en biologie, en physiologie et chimie générales, en physique et en chimie biologique), Bernard Herzog a été chef de service du Centre universitaire de Nantes et professuer à la faculté de médecine de l’Université de Nantes. Diplômé de psychothérapie, il exerce la psychanalyse et la psychothérapie et poursuit des recherches en musicothérapie. Conférencier prisé, il est aussi écrivain reconnu, ayant publié huit autres ouvrages.

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    Aperçu du livre

    L' ESPRIT DU THÉRAPEUTE - Bernard Herzog

    Amomis.com

    L'esprit du

    thérapeute

    LA PSYCHANALYSE D'ALICE

    BERNARD

    HERZOG

    L'esprit du

    thérapeute

    LA PSYCHANALYSE D'ALICE

    Les Éditions du CRAM

    1030 Cherrier, bureau 205,

    Montréal, Qc. H2L 1H9

    514 598-8547

    www.editionscram.com

    Conception graphique

    Alain Cournoyer

    Illustration de couverture

    © Bernard Herzog

    II est illégal de reproduire une partie quelconque de ce livre sans l'autorisation de la maison d'édition. La reproduction de cette publication, par quelque procédé que ce soit, sera considérée comme une violation du droit d'auteur.

    Dépôt légal — 4e trimestre 2011

    Bibliothèque et Archives nationales du Québec

    Bibliothèque nationale du Canada

    Copyright © Les Éditions du CRAM inc.

    Nous reconnaissons l'aide financière du gouvernement du Canada par l'entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d'édition.

    Gouvernement du Québec – Programme de crédit d'impôt pour l'édition de livres – Gestion SODEC.

    Amomis.com

    Distribution au Canada : Diffusion Prologue

    Distribution en Europe : DG Diffusion (France) ;

    Caravelle S.A. (Belgique) ; Servidis (Suisse)

    Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

    Herzog, Bernard

    L'esprit du thérapeute : la psychanalyse d'Alice

    (Collection Psychologie)

    Comprend des réf. bibliogr.

    Version imprimée ISBN 978-2-923705-31-6

    Version numérique 978-2-923705-54-5

    1. Psychanalyse - Cas, Études de. I. Titre. II. Collection : Collection Psychologie (Éditions du CRAM).

    RC509.8.H47 2012     616.89'170723     C2011-942872-5

    Version ePub réalisée par:

    www.Amomis.com

    Amomis.com

    Table des matières

    Avant-propos

    Ma méthode de travail

    Qu'est-ce qu'un chaman ?

    Première rencontre

    L'œuvre au noir

    Le maléfice et la vue perçante

    Les somatisations permanentes ont pour origine l'absence d'amour et du père dans l'enfance

    L'enveloppe ou le vêtement introuvable

    Le problème d'une obésité

    Le pont absent ou le défect majeur

    La machine à remonter le temps

    La connaissance naît avec Eros : symbolique du chiffre 5

    La cuisine alchimique

    La grande transformation

    Premiers résultats

    Le protocole du gynécée

    Le transfert de la négativité

    Il faut activer les structures positives

    La vie en relief ou la naissance de la verticalité

    La réaction de l'ombre

    La peinture abstraite

    Le passage diaphragmatique

    L'avènement des trois soleils et des trois lunes

    Une monstruosité thérapeutique : les électrochocs

    Explosion agressive et voyance

    Une conception négative de la sexualité

    La fidélité béquille

    L'institut pour infirme moteur ou IMP

    Le feu de cheminée

    L'accouchement chez l'homme, ré-enfantez le masculin

    On sodomise mon mari !

    Le corps de l'homme me répugne

    Pour éviter la sclérose en plaques, il faut accepter l'échange, la communion des corps

    La tour s'effondre

    L'église de lumière

    Un animus homosexuel

    Première rencontre avec le chamanisme

    La réussite fait peur

    Les crises d'asthme ou le prix du passage

    Je viens te chercher depuis l'autre monde

    Le recours à l'urne sacrée permet une seconde naissance et l'accès à la Lumière

    La mort du père

    Retrouvailles avec un vieil infirme

    L'accès à la lumière de Yahvé passe par le mariage

    Un animus positif

    Un corps abandonné

    L'annonce d'un changement

    La Lumière lèvera un double interdit

    Une douloureuse éventration

    Mon mari me freine

    Une mort initiatique

    Une crise de tachycardie de BOUVERET après un orgasme

    Le cauchemar oedipien

    Vous étiez jolie étant petite

    Le chaman renaît après une mort initiatique

    L'intelligence du cœur donne accès à la lumière

    Qu'il est difficile de s'affranchir de l'enveloppe utérine !

    La renaissance de l'arbre intérieur

    La poubelle de service

    Passé et renaissance

    La sortie des labyrinthes de la Terre-Mère (dualité mère-enfant)

    Une vraie gauchère ?

    La faiblesse d'un père volage génère une amazone

    Une fibrillation auriculaire gauche

    Attention aux voyantes

    A l'origine de la négativité, le nid parental

    Le temple du soleil

    Intermède

    Les mésaventures récentes de Kate une amie d'Alice

    Sharm el-sheikh

    Les dons se profilent

    Quelques réflexions

    Note succinte concernant mes contacts avec le chamanisme

    L'esprit du thérapeute

    Le chemin de l'Inca ou la Symbolique du Serpent

    « Qui, admis au Grand Conseil des Dieux

    A obtenu la vie sans fin.

    Je veux le questionner

    Sur la Mort et la Vie. »

    L'épopée de Gilgamesh

    2550 ans avant J.C.

    Avant-propos

    Août 2003

    Nous étions en vacances dans l'Ile de Whidbey, entre Seattle et Vancouver, sur la côte Pacifique des Etats-Unis, quand le portable de mon épouse sonna…

    Une mère, inquiète de l'état de santé mentale de sa fille, lance par-delà les mers un appel au secours… Le lendemain, un deuxième appel précise la situation et les propos déraisonnables que semble tenir Kate, une jeune femme d'une trentaine d'années.

    Je connais bien la mère et la fille pour les avoir déjà reçues en consultation à plusieurs reprises au cours de ces dernières années. Bien malheureusement, il m'est impossible d'un simple coup de baguette magique de me transporter par-delà les mers pour atterrir derechef sur le sol de notre douce France !

    Dès notre retour, quelques jours plus tard, ayant à peine posé les valises et refermé la porte d'entrée, voilà que le téléphone se met à sonner : c'est beaucoup plus qu'une coïncidence, pensais-je, comme si l'intéressée avait pressenti ma présence malgré la distance entre ma demeure et la sienne.

    A dire vrai, ses propos n'avaient rien de vraiment aberrants quoique déconcertants, voire inquiétants pour le commun des mortels ! Kate entend en effet des voix, mais pas n'importe lesquelles. Les voix de certaines personnes, qu'elle a bien connues. Je dis « connues » parce qu'elles ont la particularité d'être mortes depuis un certain temps. C'est surtout la voix de son père mais également celle d'Alice, une sophrologue de grand talent disparue depuis une dizaine d'années. Je la connaissais bien pour l'avoir reçue en analyse plusieurs années de suite. Elle possédait une personnalité attachante et surtout elle s'était révélée être une véritable chamane excessivement douée pour l'écoute de la souffrance de ses semblables. Sa capacité d'assistance à autrui était tout à fait remarquable. La défunte avait ainsi laissé un souvenir très vivace chez un grand nombre de personnes déshéritées par la vie, infirmes ou grands malades auxquels elle avait su apporter un inappréciable réconfort.

    Les événements, pour aussi déconcertants qu'ils soient, avaient mis en émoi la famille de Kate. J'ajouterai que les voix entendues laissaient entrevoir que la morte détenait un don exceptionnel de voyance et de prémonition. Or, très rapidement, Alice en vint à donner de véritables instructions à Kate sur la conduite à tenir en prévision de circonstances non encore advenues. Il fut relativement facile par la suite de vérifier la pertinence réelle des avis transmis au médium selon des modalités d'échange parallèles généralement désignés depuis Carl Gustav Jung par le terme de psychosynchronicité.

    Je devais me poser une série de questions : comment l'esprit d'une morte pouvait-il revenir informer, ou qui plus est, transmettre une réelle aptitude à la voyance et ceci au profit d'une personne vivante, qui jusque-là ne semblait pas spécialement destinée à servir de relais à une telle connaissance quand bien même Kate se révélerait posséder d'indéniables talents de médium ? Comment un tel pont entre les deux mondes pouvait-il raisonnablement exister ? Comment appréhender un tel phénomène ?

    S'il est seulement dans l'ordre du possible d'esquisser ou d'imaginer une réponse quelconque à ces questions, je dirais que ce livre n'en a pas l'ambition. Contentons-nous de relater les faits même s'ils viennent, à mon sens, très opportunément troubler nos certitudes les mieux établies et nous permettre de rassembler quelques matériaux utiles à jeter les bases d'une réflexion féconde.

    Les deux entretiens avec Kate feront suite à l'histoire d'Alice.

    Amomis.com

    « Les gens de ce monde tiennent sur moi bien des propos

    et je sais tout le mal qu'on entend dire de la Folie, même chez les fous.

    C'est pourtant moi, et moi seule, qui réjouis les dieux et les hommes…

    Ecartons les sages qui taxent d'insanité et d'impertinence

    celui qui fait son propre éloge. Si c'est être fou, cela me convient à merveille.

    Les gens, en effet, trouvent leur suprême plaisir à

    ce qui leur est suprêmement étranger. »

    Erasme

    Ma méthode de travail

    Nous vivons et dormons immergés dans un océan d'énergies vibratoires. Elles nous donnent une multitude d'informations, d'incitations et de messages olfactifs, auditifs, visuels, tactiles, liés aux diverses formes d'énergies qui alimentent notre cerveau.

    L'énergie peut être définie comme la somme de ces différents facteurs, auxquels s'ajoutent les éléments temps, mouvement, résonance et d'autres causes auxquelles nous songeons fort peu : telluriques, éoliennes, cosmiques, métaboliques, mécaniques, religieuses, etc…

    Les variations qui animent cet océan énergétique génèrent des « vagues » de puissances variables allant de la houle à la tempête. C'est à travers cette réalité souvent très dangereuse qu'il nous faut tracer notre route.

    A cela s'ajoutent les deux cents familles de cellules de notre corps, elles-mêmes constituées par l'association des mondes bactériens viraux, mycéliens lesquels sont à l'origine de l'océan d'énergie qui habite et anime notre être.

    Cette mer d'énergie varie d'un être à un autre, ce qui explique pourquoi un même rêve peut prendre une signification tout à fait différente pour les différents sujets qui le reçoivent. Les références et la manière de penser et de ressentir d'un chrétien catholique diffèrent radicalement de celles d'un musulman, d'un protestant ou d'un chrétien orthodoxe. C'est dire combien l'interprétation des rêves est délicate et relative. En fait seul le sujet concerné est à même de décrypter le message véhiculé par son rêve. L'analyste à travers le transfert et ses interprétations est à même de l'éclairer et de l'encourager à poursuivre sa démarche.

    C'est dire combien sa disponibilité et sa réceptivité doivent être grandes.

    L'analyste doit assurer une écoute et une empathie intense à l'origine d'un état spécial de réceptivité lui permettant de percevoir les contradictions, les paradoxes, comme les lapsus du discours de l'analysant, tout en se référant rigoureusement et constamment à l'histoire du sujet.

    La profonde empathie témoignée par l'analyste est un gage de neutralité d'autant plus bienveillante qu'elle est indemne de toute complicité et de toute commisération.

    Le rêve fait ressurgir tout un monde extrêmement gênant de refoulement, trop brûlant pour envahir directement le champ de conscience de l'analysant dont il peut se libérer grâce à la présence active de l'analyste (transfert, amplification, interprétation).

    L'analyste est pour un temps la mémoire analytique du patient. Il est le garant de tout ce qui a été dit, révélé, observé. Cela permet au patient de se décharger progressivement de toutes les négativités (frustrations, humiliations, dénégations etc…) accumulées et refoulées au cours de son existence. C'est un processus naturel de digestion psychoaffective, une manière de recracher ou d'éteindre le feu qui le ronge. Cette confrontation humaine très particulière est libératrice, et avec des répercussions somatiques parfois surprenantes : myopie qui régresse et disparaît, nodules thyroïdiens qui se résorbent, stabilisation momentanée d'une évolution tumorale, etc…

    Le mystère de cette relation analytique réussie est qu'elle entraîne un état de résonance positive entre l'analysant et l'analyste qui permet à ce dernier d'aider et de modifier le cap du devenir de son patient, afin d'éviter les déferlantes et les écueils, ce qu'il n'est pas en mesure de faire. Il retrouve ainsi une direction plus sereine dans laquelle ses acquis positifs et sa créativité pourront s'épanouir.

    Pour certains, le silence quasi permanent de l'analyste est un stimulant évolutif mais pour beaucoup d'autres, cette attitude est source de frustration et d'infériorisation.

    Le silence répété de l'analyste est trop souvent une garantie de non remise en question et de non évolution au cours de la cure. Elle attire paradoxalement une clientèle importante et fidèle, certains sujets ont effectué 10 voire 20 ans sans grand résultat.

    Il est essentiel de donner à l'affectivité une place prédominante.

    C'est en raison du désert relationnel dans lequel les analysants évoluent en permanence qu'ils demandent en priorité de l'aide. Comme toute démarche scientifique et humaine positive, la psychanalyse se doit de rester évolutive et de ne pas se pétrifier sur la prédominance de certains acquis historiques. Une situation semblable a eu lieu dans le milieu artistique lorsque Maurice Denis a justifié les recherches de l'art moderne face aux dénégations des tenants de l'académisme qui pétrifiaient l'art.

    Tout au moins en début d'analyse, et pour les patients qui ne supportent pas le silence de l'analyste, une autre méthode me semble nécessaire. Je précise : une relation intersubjective sans hiérarchie ni opacité, vécue dans un contexte chaleureux, me paraît nécessaire à l'édification d'un transfert fécond, conditionné par la chaleur de l'intérêt et de la bienveillance de l'analyste, permettant d'alléger au plus vite certains fardeaux trop écrasants et asphyxiants.

    Dans ce contexte, il est souhaitable de répondre aux questions posées sur les apports de la médecine du corps, de donner les conseils nutritionnels, énergétiques ou autres, réclamés. Aussi curieux que cela puisse paraître au premier abord, ces gages apportés à la détresse initiale de l'analysant me permettaient d'être d'autant plus neutre et distant face aux pièges que me tendait son inconscient.

    L'analysant détermine librement le rythme des séances, la positivité du travail analytique ne se mesurant qu'à ses résultats. Dans un contexte de confiance étayé tant par les flash(e)s d'intuition de l'analyste et de l'analysant, la relation évolue du divan réclamé par certains au face à face visuel avec commentaires d'amplification des contenus oniriques éventuels.

    Cette méthode est difficile, et responsabilisante pour l'analyste, très particulièrement inconfortable dans la mesure où l'inconscient de l'analysant, porté par le transfert, lui permet de percevoir les failles ou les insuffisances de l'analyste.

    C'est à partir de cette démarche que parfois l'analysant parvient à transgresser ses défenses. Autorisant l'analyste à être imparfait, il s'accorde à lui même le droit au pardon.

    A mesure que l'analysant acquiert du pouvoir sur son analyste, ses défenses diminuent et donnent aux interventions de l'analyste une efficacité accrue.

    La mobilisation des affects est la clé des libérations psychologiques, à la condition que les entretiens se déroulent dans un climat de bienveillance et de confiance, donnant à l'écoute et à la parole de l'analyste un pouvoir décuplé.

    Le retour analytique sur le passé est d'autant plus libérateur qu'il permet à l'analysant de se réconcilier avec lui même et sa famille. Cette démarche devient de plus en plus gratifiante et laisse place à l'humour et au rire qui naissent devant l'énormité des erreurs accumulées. Le sujet devient alors son propre guérisseur. Les rencontres analytiques sont alors vécues comme des événements rares et précieux induisant une spiritualité gratifiante par le fait même qu'elles restaurent la confiance en soi, en l'autre, en la vie.

    On peut distinguer deux situations : dans le premier cas le transfert est très majoritairement à la charge de l'analysant et l'analyste se contente d'assumer.

    Le 2ème cas constitue une variante hérétique rarement affrontée : c'est précisément la situation évoquée dans le cas particulier d'Alice.

    En début d'analyse, l'analyste prend le risque au nom de ce qu'il perçoit inconsciemment : la nécessité d'assurer l'essentiel de la dynamique du transfert, avec l'espoir que le premier verrou de résistance ayant sauté, l'accouchement, le devenir, jusqu'alors entravés débutent et se poursuivent quasi naturellement ; le rôle de l'analyste n'étant que celui d'un catalyseur de réaction pour effectuer une analogie avec la chimie.

    Le premier temps en chimie consiste à la fixation du substrat sur le catalyseur pour qu'une dynamique s'installe. La situation est semblable à celle d'un guide de montagne qui connaît déjà le chemin à effectuer. Sa maîtrise technique lui permet sans trop de danger de porter pour un temps la surcharge de son patient, tout en le guidant dans sa démarche ascensionnelle.

    Alice, avant d'aboutir chez moi avait été rejetée par de nombreux confrères. Ils ne voulaient pas prendre le risque d'assumer l'inconfort possible de cette démarche. Or avec Alice, le texte à venir le prouvera, le premier verrou étant levé, elle a pris à sa charge et avec une énergie et une jubilation émouvantes son propre destin.

    Qu'est-ce qu'un chaman ? Un medium ?

    Amomis.com

    Le mot chaman est issu de la langue russe et plus précisément du dialecte toungouse. Il est caractéristique des croyances sibériennes et de l'Asie centrale. Le chaman est au centre de la vie religieuse du nord et du centre de l'Asie. À la différence du possédé, du sorcier, du prêtre, le chaman maîtrise le dialogue avec les esprits, c'est-à-dire avec le monde des trépassés. Il est par excellence au cœur d'une expérience extatique religieuse. Il a d'étranges capacités, comme de monter au ciel, de léviter ou de descendre aux enfers, car il maîtrise le feu et l'air.

    En Chine, parler aux esprits des morts est le fait exclusif d'un médium, car les morts sont des esprits protecteurs. Dans les premières civilisations de la Chine (10 000 ans à 3 000 ans avant Jésus-Christ), les chamans avaient le contrôle du devenir politique et militaire de leur clan, supervisant l'élite dirigeante par leurs techniques de divination et leurs contacts avec les ancêtres.

    Au Japon, le chaman est encore très populaire. Ce terme était utilisé pour désigner un homme possédé par un esprit, un kami, une divinité, afin d'effectuer le lien entre les êtres humains et la nature. Il constitue le lien avec l'autre monde : c'est un medium, un intermédiaire.

    Le chamanisme a longtemps été du domaine de l'ethnologie et de l'histoire des religions, phénomène essentiellement sibérien, nord-américain, indonésien, etc. Il a été également décrit sous forme du médecine man : l'homme thérapeute.

    Son rôle est de rétablir le contact entre le monde rationnel, logique, de notre vécu quotidien et l'univers suprasensible de l'âme humaine. Pour les chamans, cet univers supra sensible de l'âme humaine est en relation avec le monde des dieux et des esprits.

    Les fonctions du chaman, dans certaines civilisations, sont de constituer un pont entre le microcosme individuel et le macrocosme entre l'homme et les dieux telluriques, ouraniens, les maîtres des trois sphères vivantes retrouvées dans toutes les trilogies divines.

    L'homme, dans sa fragile nudité, est désarmé face au gigantisme du monde. L'univers lui semble infini. Au contact du chaman, il trouve l'interprète qui lui redonne un certain équilibre, du moins une certaine sécurité.

    Le chaman medium apparaît comme un vivant au pays des morts et un mort au pays des vivants, en ce sens qu'il constitue un lien ténu et subtil entre le monde de la matière et celui de l'antimatière¹.

    Qu'il exerce ses fonctions inspirées par ses visions, ses rêves ou lors de transes extatiques, le chaman permet à certaines sociétés humaines de retrouver un certain équilibre spirituel. Mircea Eliade² a consacré le premier ouvrage de synthèse au chamanisme (1951) avant celui sur le sacré et le profane (1965). Le lecteur y trouvera les nombreuses références bibliographiques concernant d'innombrables travaux d'ethnologie consacrés à ce thème.

    Les cercles cartésiens n'ont retenu du phénomène que les apparences paranormales qui accompagnent les voyages extatiques, très archaïques de l'extase ou de la transe, tels qu'ils existent encore en Sibérie, en Asie centrale, septentrionale, en Amérique du Nord, en Océanie, ou chez les peuples d'Indonésie.

    En ce troisième millénaire, bien qu'il fascine certains spécialistes des sciences humaines, le chamanisme est partout en régression, submergé comme jamais par le raz de marée matérialiste, nié par l'ultra rationaliste. Cependant, des racines persistent comme nous venons de le dire. Nous avons pu le constater, bien vivaces en Indonésie, que ce soit à Java, Bali, Madura, aux Célèbes, également aux Philippines, au Pérou, en Amazonie, voire sous nos yeux sous diverses formes atténuées en Occident sans que nous en ayons bien conscience, tout simplement parce que ces humbles expériences rares ne sont pas rapportées.

    L'espace sacré a été occupé par les religions révélées. Elles ont sans cesse pourchassé les mediums et les chamans reniant ainsi, de dérive en dérive, l'espace ténu du dialogue intérieur et de la voie du développement intérieur qui ouvre au besoin du désir de transcendance, remplacés progressivement par des mystères opaques ou schizophrénisants qui égarent les adeptes au point d'instituer un desséchement progressif du sens spirituel occidental par un recours croissant aux enseignements spirituels orientaux, bouddhisme par exemple. Origène apostrophait les prêtres en leur disant : « Vous leur donnez des noix et ils se cassent les dents dessus ! »

    Le peuple, plus ou moins égaré par les prêtres devenus en quelque sorte de simples fonctionnaires dénués de toutes les fonctions chamaniques qu'il en espère, se livre à de funestes déviances idéologiques pouvant conduire aux pires atrocités, l'histoire nous l'a prouvé, à l'anéantissement même de l'espèce.

    Eric JULIEN³, comme bien d'autres, au contact avec les Kogis, retrouve auprès des Mamus, les chamans initiés, le sens profond des civilisations racines. En ce qui nous concerne, c'est auprès des chamans de Bali, Java, des Célèbes, du Pérou, d'Amazonie, que nous avons retrouvé depuis 1984 ce chemin antique et toujours renouvelé ; mon vécu d'analyste et mon analyse des rêves avaient préparé le terrain.

    Ce livre relate l'éveil d'une personne partie pour un temps dans la maison des morts, ayant développé des pouvoirs thérapeutiques au cours de son existence, et semble-t-il soucieuse, une douzaine d'années après sa mort, d'en faire bénéficier deux amies demeurées au monde des vivants, sans avoir cependant la certitude d'une réussite, chacun étant libre d'accepter ou non cette aventure qui va le marginaliser, souvent le déséquilibrer plus ou moins gravement au plan psychologique, de façon plus ou moins durable. Une autre interprétation des faits sera développée, plus plausible.

    L'école des prêtres dans laquelle la scolastique fut introduite depuis Constantin dans le domaine religieux a progressivement miné et pétrifié l'espace sacré chrétien.

    Certains textes permettent de penser que quelques prêtres possédaient dans les premiers siècles des dons appropriés à leurs fonctions, mais leur réduction organisée par un pouvoir pyramidal après le concile de Constantinople (381) a desséché les sources vives. Mais ailleurs en Indonésie, en particulier certains islamistes nous ont opposé le fait que, parmi eux, certains possédaient encore des fonctions chamaniques, étaient capables de léviter, de matérialiser, de dialoguer avec les morts et de guérir les malades. Autant de fonctions qui se sont taries en Occident au point que certains médecins ou malades se rendent auprès du dalaï-lama, au Japon, en Indonésie, en Amazonie ou ailleurs, à la recherche de ces civilisations racines où l'on peut encore trouver avec plus ou moins de succès quelques vestiges humains de ce passé chamanique devenu mythique.

    Plus l'Occident s'enfonce dans un matérialisme totalitaire, étant devenu une civilisation commerciale, plus le recours à des charlatans et l'usage des drogues se développent, mais aussi toutes sortes d'escroqueries et de supercheries. Le médecin a vu son rôle réduit, assailli de conseils intéressés par l'industrie et la santé, inféodés au dogme pharmaceutique ubiquitaire, aux conséquences trop souvent désastreuses sur la santé des patients. Si ces faits sont systématiquement occultés ou niés, il ne faut pas s'étonner de l'efflorescence des thérapies sauvages incontrôlées qui laissent des sujets naïfs égarés dans diverses hallucinations, en proie aux marchands bonimenteurs prônant des recettes magiques inopérantes.

    Cependant, il existe aussi des thérapeutes efficaces. Nous en voyons pour preuve les résultats de la médecine manuelle trop écartée des enseignements universitaires, réservée longtemps aux exclus ou au marginaux.

    « L'homme moderne, souvent incapable de supporter le poids de son autonomie, d'assumer son processus d'individuation, éprouve le besoin de s'agglutiner. On lui en donne le goût. L'Etat le prend en charge, le voici devenu un numéro grâce à la Sécurité Sociale. Cette Sécurité Sociale le domestique, tel un animal sauvage pourvu désormais d'un collier et d'une laisse. Il perd de ce fait ses instincts les plus sûrs qui lui permettaient de faire face et de vivre. »

    Les décideurs des instances sociales créées artificiellement, avec les meilleurs intentions qui soient, ont encore obscurci, voire détruit ou anéanti la relation médecin malade, en faisant s'épanouir une micro société d'administrateurs, de représentants de commerce, bonimenteurs à l'occasion.

    L'Église a très tôt appliqué les écrits de Paul :

    « Que toute âme soit soumise aux autorités supérieures : car il n'y a point d'autorité qui ne vienne de Dieu et celles qui existent ont été instituées par lui. »

    (rom ; 13.1)

    Le discernement personnel, la réflexion critique et constructive ont été sévèrement écartés dès le deuxième siècle par les Apologètes qui recommandaient aux chrétiens de se soumettre aux Empereurs sans cependant les adorer… leur pouvoir se révélant souvent satanique !

    Les hommes doivent se soumettre aveuglément au pouvoir temporel militaire ainsi qu'à l'autorité religieuse laquelle sacre les empereurs. Certes, le peuple a toujours été semblable à un buffle qu'un gamin pourrait diriger, une longe accrochée à un anneau passé à travers son mufle, car l'instinct grégaire est toujours un invariant semblable à la gravitation terrestre. Ne pas réfléchir, faire une confiance entière aux dirigeants, écouter ce qu'on doit faire et tuer sur commande au besoin sans se poser de questions, en ne pensant surtout pas à ses responsabilités. Au lieu d'éduquer, d'éveiller les consciences, l'infantilisme a été durant des siècles le dogme nécessaire pour garder le pouvoir, au besoin dans les temps modernes en créant le mythe utopique d'une prise en charge intégrale par l'Etat. Le politique a ainsi progressivement effacé l'autorité ecclésiastique en Occident en réduisant encore un peu plus l'homme à une seule dimension biologique larvaire d'assisté ayant l'illusion d'être libre.

    Le matérialisme actuel est une forme de drogue largement diffusée par un impérialisme médiatique, donc financier, décérébrant et inquisitorial, bientôt mondialiste, régnant sur des populations robotisées, maintenues dans la peur, rendues esclaves de leurs propres fonctions physiologiques.

    Le baptême de Constantin introduisait le loup dans la bergerie. Le Concile de Constantinople devait éliminer les médiums et les prêtres ayant quelques vertus chamaniques pour ne retenir que les zélés serviteurs à échine souple afin d'instituer un pouvoir pyramidal. L'ère contemporaine est l'aboutissement d'une dérive de deux millénaires où la fausse connaissance et le faux savoir ont été largement diffusés, constitués pour aveugler les bonnes consciences après avoir rompu, garrotté ou fait disparaître les rares opposants.

    La condition sacrée de l'être humain, ses capacités d'observation, de synthèse, bref sa créativité, ont été occultés par une fraction de la communauté scientifique.

    La religion imposée par les armes a été dès Charlemagne un dogme dominant imposant aux Saxons le baptême sous peine de mort. Les croisades n'avaient pas d'autres credo. Notre ancêtre patronymique, Bernard de Clervaux, avait le même langage. Dans les monastères, les châtiments corporels avaient raison des récalcitrants et la fonction des princes était de réduire les insoumis, les hérétiques, les Juifs, bref d'organiser au besoin les pogromes, les massacres des cathares, des templiers, des albigeois.

    L'Orient a l'esprit plus ouvert au domaine chamanique. L'orthodoxie s'est surtout rattachée à Origène, aux Cappadociens. Et malgré les dérives sectaires, l'Orient a gardé l'importance de dimensions mystiques chez les prêtres orthodoxes, aussi celles-ci demeurent-elles vivaces alors que le déclin du christianisme occidental est devenu une évidence, laissant les peuples en proie aux angoisses, aux incertitudes, mais aussi aux zélés admirateurs du Veau d'Or.

    Cyprien, évêque de Carthage, prêchait l'indulgence en faveur des chrétiens qui avaient abjuré. Il mourut en martyr en 258. Contemporain de PLOTIN, il écrivait⁵ :

    « Ce monde aujourd'hui révèle ce qu'il est : en montrant son déclin, il annonce sa dissolution. Les paysans désertent les campagnes, le commerce déserte la mer, les soldats désertent l'armée, l'honnêteté dans les affaires, la justice dans les tribunaux, la fidélité dans l'amitié, l'habileté dans les armes, les règles en morale, tout cela disparaît. »

    Ce texte n'a pas perdu de sa valeur. Le pouvoir politique a lentement érodé l'autorité de l'Église occidentale en utilisant les contestations républicaines et laïques, puis il est devenu lui-même impuissant devant les lobbies financiers. Le troisième millénaire est donc l'ère des commerçants, de la désertification de l'homme intérieur, de l'anéantissement de l'homme par l'homme, car après la colonisation chimique de la nature, nous assistons à celle des tissus, des organes par les groupements financiers prônant la chimie avec l'aide inconsciente ou assistée des scientifiques, de ceux qui ont fait vœu d'aider. A l'inverse, quelques très rares personnes œuvrent dans l'ombre, souvent dans l'adversité afin de soulager leurs semblables.

    Les chamans ont toujours joué un rôle essentiel dans la défense de l'intégrité psychique et physique des individus mais aussi des sociétés où ils œuvraient. Les récits des ethnologues relatent comment ils combattent les « démons », « les mauvais esprits » qui « possèdent » les vivants. En Afrique, par exemple, par la cérémonie du Ndop, les chamans luttent contre les maladies, de façon générale, les puissances du mal.

    Grâce à leur capacité de voyager dans l'invisible, à quitter leur apparence physique pour leur corps énergie, ils donnent lieu à des exhibitions apparemment magiques : plonger les mains dans des braises, avaler de l'eau bouillante, transpercer leur corps au moyen d'armes blanches. Car les yeux du spectateur, surtout s'il a une formation scientifique, anatomique et physiologique, ne lui permettent pas d'imaginer que lors des états de transe, ces corps ne sont plus les mêmes et qu'ils ne peuvent plus être atteints de la façon habituelle. Les chamans peuvent effectuer le lien avec les trépassés, les ancêtres et décrire le monde terrifiant et inconnu de l'au-delà.

    « Non seulement les miracles chamaniques confirment-ils et fortifient-ils les structures de la religion traditionnelle, mais ils stimulent et nourrissent aussi l'imagination, font disparaître les barrières entre le rêve et la réalité immédiate, ouvrent des fenêtres vers des mondes habités par les dieux, les morts et les esprits. »

    Ce livre rapporte essentiellement l'histoire d'Alice. Les mésaventures de Kate et de son amie nous l'ont remise en mémoire, laissant naître le désir de rapporter son sillage. Le grand mérite d'Alice est d'avoir écouté son cœur, non par dévotion religieuse car elle était athée, mais tout simplement parce que son cœur lui avait enseigné la loi fondamentale d'amour que l'on peut énoncer de la façon suivante :

    « Bienheureux ceux qui aident,

    Bienheureux ceux qui unissent,

    Bienheureux ceux qui recherchent,

    Bienheureux ceux qui font des efforts,

    Bienheureux ceux qui sont bons,

    Bienheureux ceux qui excellent en courage car ils ont l'amour et la lumière les rejoint. »

    Entre le soignant industrialisé par une scolarisation quelconque, agissant par fonction sociale, et le vrai thérapeute, il y a une opposition totale, ce sont deux mondes. Entre la lettre et l'esprit, entre l'apparence et la réalité, seul le cœur peut authentifier le message d'amour. C'est pourquoi nous avons œuvré pour porter témoignage d'une humble destinée un peu semblable à celle de Maria Térésa, sillage d'une mal-aimée ayant tout donné sans beaucoup recevoir, laïque et agnostique, mais petite lucarne vers une éclatante lumière.


    1 Bernard et Christine HERZOG, La vie malgré la mort : Histoires d'ici et de là-bas, Chapitre 11 - Les mondes jumeaux, Editions du CRAM, 2001.

    2 Mircea ELIADE, Le chamanisme et les techniques archaïques de l'extase, Ed. Payothèque, Paris, 1951, 1 vol., réédition 1974.

    3 Eric JULIEN : Le chemin des neuf mondes, Ed. Albin Michel, Paris.

    Kogis, le réveil d'une civilisation précolombienne, Ed. Albin Michel, Paris.

    4 Marie-Madeleine DAVY, Le désert intérieur, Collection Spiritualité Vivante, Ed. Albin Michel, 1983, page 28.

    5 Texte rapporté par DODDS et M.M. DAVY, Le désert intérieur, Ed. Albin Michel, Paris, 1983.

    6 Mircea Eliade, Le chamanisme et les techniques de l'extase, Ed. Payotheque, 1974, 1 vol., p. 397.

    Première rencontre

    Amomis.com

    Alice était venue me consulter une soirée d'automne 1989. Elle donnait l'impression d'une personne sympathique, voire chaleureuse, très charpentée, massive. Elle se préoccupait fort peu de son aspect extérieur. Cette Parisienne, qui pour le zodiaque chinois, est native du Sanglier, avait toutes les caractéristiques de cet animal : active, courageuse, elle fonçait littéralement dans la vie et menait un combat permanent car elle avait une grande force physique. Ajoutez à cela

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