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Le SENTIMENT DE CULPABILITE
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Livre électronique127 pages2 heures

Le SENTIMENT DE CULPABILITE

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À propos de ce livre électronique

La culpabilité n’est pas ce que l’on croit.
Ce livre invite à déculpabiliser la culpabilité et à en faire une étape normale dans un parcours de vie.
Des cas cliniques et des entretiens psychanalytiques illustrent six attitudes-types de culpabilité : imposer, oublier, aveugler, induire, jalouser, se prendre pour.
Chez José, chez Maria, chez Valéria, Léonardo ou Pierre, sont à l’œuvre autant de mécanismes de désunion entre la vie sexuelle et la vie spirituelle.
Très souvent, on constate dans la psychopathologie mentale et somatique de la culpa- bilité, une juxtaposition de ces deux vies. Dans l’excès ou dans le manque.
Par oubli, par injonction ou par interposition de frontières.
Sortir de la culpabilité, tel est l’enjeu de chacun d’entre nous.
L’un des intérêts de cet ouvrage est aussi le dialogue entre les deux auteurs :
Bernard Herzog, ancien professeur de médecine, psychanalyste, spécialiste ayant fait de la culpabilité son étude de prédilection depuis près de cinquante ans propose des pistes d’étude allant jusqu’à relier la biochimie aux attitudes. De son côté, Christine Herzog, psychanalyste-interprète, se met en osmose avec son sujet pour comprendre les cheminements labyrinthiques et trouver les issues.
Sur ce thème de la culpabilité, l’harmonie d’une voix féminine et d’une voix masculine sont gage d’approfondissement pour une vision renouvelée.
Cette démarche est volontariste et endogène: il s’agit de retrouver en soi les res- sources pour se réconcilier avec soi-même. Et plus généralement pour reconsidérer notre vision moderne du couple et de l’amour.
Cerner la culpabilité permet de mieux vivre l’amour. Un rêve réaliste.
LangueFrançais
Date de sortie19 sept. 2018
ISBN9782897210700
Le SENTIMENT DE CULPABILITE
Auteur

Bernard Herzog

Docteur en médecine (spécialiste en électro-radiologie ) et licencié ès sciences (études supérieures en biologie, en physiologie et chimie générales, en physique et en chimie biologique), Bernard Herzog a été chef de service du Centre universitaire de Nantes et professuer à la faculté de médecine de l’Université de Nantes. Diplômé de psychothérapie, il exerce la psychanalyse et la psychothérapie et poursuit des recherches en musicothérapie. Conférencier prisé, il est aussi écrivain reconnu, ayant publié huit autres ouvrages.

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    Aperçu du livre

    Le SENTIMENT DE CULPABILITE - Bernard Herzog

    Il n’y a pas de culpabilité sans inculpation: «Je ne me sens pas bien dans ma vie, c’est de ma faute, c’est de sa faute…». À l’origine des dissonances, un manque de confiance.

    Même inculpé par personne, «on se sent coupable». On est toujours seul et le pire juge de soi-même face au tribunal (intérieur) de la conscience.

    L’intitulé de ce chapitre «Réflexions sur la culpabilité» renvoie à l’expression populaire «Comment peut-il/elle se regarder dans sa glace après ce qu’il/elle a fait?».

    Il est significatif que, dans le champ du droit, le mot «inculpation» ait été remplacé par la périphrase: «mise en examen». Officiellement, pour ne pas préjuger de la culpabilité de l’accusé. C’était en 1993, sous la présidence de François Mitterrand appelé familièrement tantôt Dieu, tantôt «Tonton». Des choses à cacher?

    Difficile d’inculper Dieu ou le tonton de la famille… On pense aussi au fameux distinguo: «Responsable(s), mais pas coupable(s)». Certains discours tendent à (auto-) innocenter et à (auto-) absoudre. Mais, au-delà de la sphère sociale, résonne et raisonne la voix du «tribunal de la conscience». Comme le rappelle bien, à sa façon, la littérature.

    Edgar Poe, le père du roman policier, a osé inventer une histoire qui va bien plus loin que tous les polars qui ont suivi. Chacun sait que le crime parfait n’existe pas. Il existe toujours un indice, une trace, une faille qui guide le détective hyperesthésique, tenace et surdoué jusqu’à la résolution finale. Edgar Poe imagine, dans Le Démon de la perversité, un crime parfait. Au point que le criminel sardonique fait le constat de son impunité totale avec une jubilation sans borne. Fugitivement, une pensée le traverse: «Je suis sauvé – oui – pourvu que je ne sois pas assez sot pour confesser moi-même mon cas!» L’idée fait son chemin tortueux et dévastateur jusqu’à ce qu’il se sente inexorablement poussé à tout avouer.

    «Le démon de la perversité» est cette force qui incite à accomplir un acte, pour la seule raison qu’il ne faudrait surtout pas l’accomplir. L’inculpation la plus décisive est toujours celle du sujet lui-même. Qu’on l’appelle «bonne conscience», «cœur», «petite voix».

    Loin de la rengaine souvent entendue, l’ouvrage nous invite à quitter les dogmes qui tendent à associer la culpabilité à un modèle judéo-chrétien ou à des schémas familiaux ou sociaux.

    La culpabilité est une étape normale dans un parcours de vie.

    Notre expérience clinique nous a fait repérer six attitudes types de culpabilité: imposer (1), aveugler (2), se prendre pour (3), induire (4), jalouser (5), oublier (6).

    Nous les développerons et les expliquerons à l’aide d’histoires de consultants où chacun pourra trouver une résonance à son propre vécu.

    Chez José, chez Maria, chez Valéria, Léonardo ou Pierre sont à l’œuvre autant de mécanismes de désunion entre la vie sexuelle et la vie spirituelle.

    Très souvent, on constate dans la psychopathologie mentale et somatique de la culpabilité une juxtaposition de ces deux vies. Dans l’excès ou dans le manque. Par oubli, par injonction ou par interposition de frontières.

    Le livre invite à une démarche volontariste et endogène: il s’agit de retrouver en soi les ressources pour réconcilier les deux pôles. Et plus généralement pour reconsidérer notre vision contemporaine de l’amour et les attitudes pathogènes qui se sont développées.

    Cerner la culpabilité, la comprendre à travers ses errances, ses dogmes, ses conséquences parfois très lourdes – y compris somatiques – est l’objet de ce livre.

    Les six attitudes principales qui sont indissociables de la culpabilité seront analysées et illustrées par des observations cliniques où nous retrouverons un miroir plus ou moins évocateur des problèmes inhérents à chacun de nous.

    Au travers d’un riche parcours clinique, il s’est dégagé peu à peu un schéma ou un dénominateur commun. Il ouvre des portes complexes et multiples sur la psyché, en s’extrayant du bien et du mal.

    Cette approche se matérialisera autour d’un colimaçon complexe² mais synthétique.

    Il sera notre pierre de Rosette pour décrypter les divers langages de la culpabilité: corporels, relationnels, spirituels, en passant par les somatisations, les perversions, les idéologies.

    Nous illustrerons ce colimaçon par des histoires vécues.

    Nous irons à la rencontre de sujets dans la souffrance passionnelle, comme dans la recherche d’extrême jouissance, atteints de pathologies des moins graves aux plus féroces. Nous observerons des comportements – sans jamais les juger.

    En fin d’ouvrage vous trouverez le récit d’une histoire d’amour, précédée de réflexions philosophiques sur le respect ou sur les vestiges de connaissance initiatique retrouvés au cours de nos pérégrinations.

    Ce colimaçon est à la fois notre base de travail et notre synthèse. Nous y reviendrons sans cesse dans un balancement entre vie intérieure et extérieure, entre introversion et extraversion.

    Poursuivons ainsi le développement des 6 attitudes fondamentales en 12 puis en 24 comportements qui génèrent 48 errements.

    Ainsi se dessine la figure suivante, cristallisation de notre recherche:

    2Ou rotationnel pour évoquer aux physiciens la dynamique des champs psychiques.

    Telles sont les attitudes comportementales qui résultent de la culpabilité.

    Permettez-moi de vous proposer mes réflexions de clinicien sur la culpabilité. L’exposé oral autorise un langage imagé que vous me pardonnerez peut-être et goûterez, je l’espère, en hommage aux textes rabelaisiens.

    La culpabilité a des conséquences y compris somatiques. Je veux parler aussi bien du cancer, du sida, voire de la tuberculose, que de la petite vérole ou de la grande vérole. Disons-le crûment: ces malades souffrent d’un «cul pas habilité». Ne soyez pas étonnés: un jeu de mots peut se révéler un excellent remède aux tristes maux.

    De fait, cette culpabilité ou ce cul qui n’est pas habilité génère des effets secondaires ou primaires selon les cas, non seulement sur l’état psychique, psychologique de nos patients, mais aussi sur leur état physique, physiologique, voire sur la cellule. La culpabilité peut générer un monde de folâtreries dans tous les sens du terme.

    Les exemples cliniques vont vous démontrer l’importance fondamentale du sujet et la pluralité de ses expressions corporelles et psychiques.

    La première expérience que j’en fis remonte à plus de soixante ans. Vous me direz que je n’étais pas encore entré en profession ni dans le bon ordre: c’était à propos de notre professeur de mathématiques au lycée Henri Poincaré à Nancy. C’était un homme droit comme une planche, avec une face triangulaire, brave homme qui ne pouvait sortir de son raisonnement ou de sa vie que par l’intermédiaire d’équations! Et à force de faire des équations et des lignes algébriques, il finit par être complètement desséché. Il n’eut pas le bonheur de terminer sa carrière et d’avoir le bénéfice d’une retraite voyageuse. Il vécut plutôt une préretraite terminale!…

    Bien que reçu major à l’agrégation, il «n’avait rien où je pense», ce qui se sent bien quand on est un potache chahuteur et cela ruine évidemment toute autorité. Espiègles comme nous l’étions, nous l’arrosions généreusement avec l’encre de nos stylos dès qu’il nous tournait le dos, aussi sa blouse ressemblait-elle à une constellation colorée, et les bulles ornaient nos copies, car le dessèchement de ses testicules était peut-être conforme à la mathématique scolastique, mais ne faisait pas régner l’ordre.

    Nommé interne des hôpitaux, comme on entre en religion, il me fut nécessaire de consacrer tout mon temps et toute mon énergie sous la férule de messieurs les professeurs, et dans ces maisons de Bonsecours, je rencontrai des gens apparemment «ensorcelés». Certains honoraient une bonne douzaine de femelles par semaine! À force de les questionner – malgré le désaccord de mes supérieurs pontificaux, qui ne voyaient pas à quoi pouvaient bien servir mes questions – j’obtins d’eux une première réponse: «Je cherche non pas fortune, mais je cherche à trouver bonheur et paradis!» Je trouvai alors que cette réponse n’en était pas une, mais une simple élucubration. En conséquence, je laissai toute cette affaire en plan.

    Une brave paysanne venue de la Lorraine profonde vint consulter pour «étouffement de la gorge». Elle avait un goitre aussi gros qu’un cul de porcelet: il fallait la calmer, bien sûr, et l’opérer en grande urgence, sinon elle allait trépasser d’asphyxie dans les plus brefs délais. C’est vrai qu’elle avait la glande thyroïde aussi grosse que quatre paires de fesses… et longue d’une bonne coudée… J’étais ébahi devant pareille aberration de la nature. Quand elle fut réveillée après l’intervention, j’allai lui rendre visite, histoire de voir comment elle se comportait et de bien veiller à ce que tout fût dans la norme qui nous était indiquée. J’appliquai à la lettre les ordres donnés, mais, tenté par la curiosité, je lui posai quelques questions.

    Elle me raconta sans trop de difficultés sa peur obsédante et permanente d’être touchée par son homme! À chaque fois qu’il la pénétrait, c’était pour elle un véritable viol, parce que son corps devait être donné à Dieu comme souhaitait sa brave mère! Pour elle, le paradis et le bonheur, c’était de «tout donner à Jésus», en faisant malgré elle un très petit devoir conjugal! Son homme s’en contentait. J’en fus étonné. Cette situation devait se retrouver chez bon nombre de bourgeoises réfrigérantes. Elles enseignaient le catéchisme à la place du curé et étaient fort racornies.

    Je notai cela sur mes cahiers et je saisis déjà une direction: ces deux types de maladies fort opposées parlaient de bonheur et de paradis, mais reposaient sur des problèmes différents: d’un côté un goitre aussi gros que quatre paires de fesses, et de l’autre des gens qui déraisonnaient.

    Les ensorcelés de la chair et de la concupiscence avaient un dessèchement de la glande thyroïde, ce qui entraînait des pulsions permanentes, tandis que l’autre avait radicalement coupé toutes ses pulsions.

    J’osai parler de ceci à mes sommités pontificales. Ils me répondirent: «Mon cher ami, je ne puis répondre, car nous n’en savons rien! Tout ce que je sais, c’est que l’élève dépassera le maître!» J’en fus éberlué, car j’attendais à vrai dire une recette, du moins un début d’explication cartésienne, une bonne monnaie sonnante et trébuchante pour gens de raison, du moins de bon sens.

    De recette, je ne vous en donnerai pas, mais je vous exposerai des cas cliniques qui, au fur et à mesure, vous expliqueront les différentes pistes que j’ai suivies. Ils montrent que chacun peut devenir un vrai thérapeute: c’est cela le secret!

    Qu’est-ce que la maladie, en effet? C’est le mal dit, le mal entendant et le mal disant!

    Vous savez aussi bien que moi combien la langue humaine est plus dure qu’une lame d’épée. Elle peut faire plus de ravages que n’importe quelle arme qui puisse être inventée, car elle est plus venimeuse que le cobra royal ou le trigonocéphale!

    Quelques lunes plus tard, en compagnie de mon maître, M. le Pr Valgrass, je fus amené à consulter un brave damoiseau pour une poussée intense et inquiétante de glycémie.

    Il fallait lui administrer absolument des piqûres d’insuline, car il avait des poussées jusqu’à 6, 7, 8 g chaque fois.

    C’était un «insulinodépendant».

    Mon cher maître, devenu depuis un vieil ami, me dit: «Ce n’est pas pour nous, c’est pour l’endocrinologue et le diabétologue, mais avant de l’envoyer chez le confrère, je voudrais bien qu’on recherche un petit peu le pourquoi. Car le cas d’un jeune homme de 12 années peut être surprenant. Et comme vous, mon cher élève, avez déjà commencé à le questionner, eh bien, je vous attends!»

    Je me suis remis à l’interroger ainsi que sa douce mère et son vénérable père. J’appris que le père n’avait aucun intérêt pour son fiston, puisqu’il n’avait été que le gène ambulatoire nécessaire pour poursuivre la renommée du nom.

    Pour la mère, c’était le poussin «bien couvé». Elle l’avait confié à sa propre mère, une matriarche inquisitoriale. La chère grand-mère avait «un croc non usé³» envers sa fille qui avait cependant mené une vie parfaite sur le plan de sa carcasse, mais non pas au goût de son auguste mère qui était du genre «fouille-merde» dogmatique. Elle en avait fait l’amer reproche à son petiot de petit-fils lui assénant que «sa mère de sein était une catin de première ligne» alors qu’il n’avait guère plus de sept années! Depuis ce temps-là, le fils avait peur de perdre sa mère, donc il restait désespérément dans le giron de celle-ci. Pour s’y être attardé, il développait une dépendance totale… et l’insulinodépendance fâcheusement constatée, comme l’absence totale d’intérêt pour les choses de l’«entre-deux» selon la morale crétinisante de la culpabilité. On coupe bien les «pompons» des chats mâles pour les faire rester à la maison, eh bien, les diabétiques sont rarement utilisateurs de ces diableries de famille qui n’attirent que des ennuis selon une morale très épanouissante et malheureusement trop répandue!

    Voyez chers lecteurs, par ces trois exemples, notamment le dernier, que notre société a amputé et désire amputer systématiquement tous ceux qui s’écartent de ses règles dogmatiques et fort bien incestueuses.

    En effet, la matriarche avait l’irrespect de juger l’attitude de sa fille qui avait fait quelques brouillons avant son mariage; la traitant comme une catin éhontée alors qu’elle ne faisait que vivre à sa façon une recherche d’indépendance vis-à-vis de son excellente mère très catholique. Celle-ci avait traduit par la manière forte le rejet insupportable

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