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Noor et Naïm: à la quête du Mont d'Or
Noor et Naïm: à la quête du Mont d'Or
Noor et Naïm: à la quête du Mont d'Or
Livre électronique191 pages2 heures

Noor et Naïm: à la quête du Mont d'Or

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À propos de ce livre électronique

Suite à un éboulement, Noor et Naïm, jumeaux de 16 ans, se retrouvent pris au piège d'un tunnel près de la frontière égyptienne. Sauvés de leur prison éphémère par des hommes étrangement vêtus, ils remarquent rapidement qu'ils ne savent pas où ils sont.
Perdus dans un monde qui leur est totalement inconnu, Noor et Naïm vont d'abord faire la connaissance de Hamza, un prince qui n'hésitera pas à les persuader de l'aider à retrouver son père et sa soeur.
Ici commencera une aventure extraordinaire dans laquelle se mêlera énigmes, secrets et créatures fantastiques. Ils rencontreront des personnages drôles et attachants qui les mettront sur la piste du Mont d'or, une montagne mystérieuse qui abrite un monstre geôlier d'une prison de verre dont nul ne peut s'échapper.
De nombreux dangers les attendront, et la tâche sera plus que périlleuse.
Pourront-ils aider le prince à retrouver sa famille?
Réussiront ils à s'extirper des griffes de son oncle machiavélique et de son armée noire?
Trouveront ils le moyen de rentrer chez eux?
LangueFrançais
Date de sortie7 sept. 2022
ISBN9782322468065
Noor et Naïm: à la quête du Mont d'Or
Auteur

Hayate Haïfi

Hayate Haïfi écrit depuis des années des histoires jeunesses mais aussi young adult. Après des études en management et en communication, elle décide de se lancer dans l'écriture d'album pour enfant avant d'imaginer sa première saga Noor et Naïm. Elle continue à écrire des romans pour les petits et les plus grands en espérant faire voyager ses lecteurs dans ses univers.

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    Aperçu du livre

    Noor et Naïm - Hayate Haïfi

    1

    Le tunnel

    L’air était humide. Il faisait chaud, mais la chaleur n’était pas étouffante, ce qui leur permettait de tenir. Cela faisait une heure, voire deux que Noor et Naïm étaient coincés dans l’un des tunnels qui reliait la ville de Rafah à la frontière égyptienne. Leurs amis étaient allés chercher des secours. Ils n’étaient pas inquiets, ce tunnel était assez solide et large pour y rester un bon moment. Après avoir parcouru une centaine de mètres au fond de cette galerie, il y eut d’abord un premier effondrement à l’entrée, puis un second un peu plus à l’avant. Mahmoud, le fils de leur voisine qui était juste derrière eux lors de l’éboulement, leur avait fortement conseillé de rester calmes et d’attendre l’arrivée des secours. Naïm pensait à un bombardement provoqué par l’armée israélienne. Un peu partout aux abords des frontières, des tunnels étaient creusés afin d’acheminer des produits vers la bande de Gaza. On pouvait tout importer : nourriture, vêtement, électroménager, motos et - même récemment - des voitures. Les tunnels étaient de fait, la seule issue, bien que dangereuse, pour introduire ce dont ils avaient besoin, les frontières des pays voisins étant fermées. Naïm avait pour habitude de venir aider les passeurs à porter quelques marchandises lors de ces visites chez sa tante, sans jamais y entrer. Il n’y aurait probablement jamais mis les pieds sans l’entêtement de sa sœur. Noor était sa jumelle. Ils étaient très proches, même fusionnels. Gênée par la situation, elle lui lança timidement :

    - Tu ne m’en veux pas trop, j’espère ?

    - Et pourquoi t’en voudrais-je ?

    - Si nous sommes ici c’est un peu ma faute, dit-elle tristement, je…je n’aurais jamais dû insister pour que tu m’emmènes avec toi.

    - C’est peut-être vrai, reprit Naïm, mais je savais pertinemment que tu viendrais. Tu en avais tellement envie !

    Naïm lui tendit du bout des doigts une barre chocolatée qu’il trouva dans sa poche. Il sentait que sa sœur commençait à s’inquiéter. Il l’était tout autant mais essayait de garder son calme malgré la situation. Depuis la mort de leurs parents, ils vivaient avec leur oncle maternel et sa famille dans un quartier situé au sud de la bande de Gaza. Bien que détruite à maintes reprises par les assauts de l’armée, leur famille s’était battue pour conserver un semblant de vie dans leur petite maison de fortune. Bien entendu, et comme toutes les familles palestiniennes, la vie à Khan Younes était difficile et rythmée par les guerres, les destructions des maisons et, malheureusement, la perte de nombreux êtres chers.

    Leur famille ne fut pas épargnée. Après avoir perdu leurs parents, tous deux médecins à l’hôpital Nasser, le seul hôpital de la ville, ils durent subir la perte leur frère ainé âgé de 17ans, ainsi que leur petite sœur de 10 ans. Tous furent tués dans les bombardements de l’été dernier. Malgré les drames et les guerres, leur famille avait su rester digne et endurante face aux épreuves, luttant contre l’injustice, chacun à leurs manières.

    Noor était une jeune fille pleine de vie et d’enthousiasme. Son courage et sa détermination face aux multiples épreuves qu’elle avait vécues, faisaient d’elle une miraculée. Touchée par un éclat d'obus à l’âge de 12 ans, elle gardait une légère cicatrice sur le front qui coupait son sourcil droit en deux. Son visage au teint clair ainsi que ses grands yeux verts se mariaient parfaitement avec sa chevelure ondulée noire ébène qui retombait gracieusement sur sa taille élancée. Noor était une élève brillante. Comme ses parents, elle souhaitait faire des études de médecine, et secrètement, elle espérait les rendre fiers.

    Naïm, quant à lui, était l’exacte réplique de sa sœur. De grande taille, il avait lui aussi, le teint clair, des yeux verts et des cheveux noirs qui venaient caresser les contours assez fins de son visage. Il aimait la poésie et la littérature. Chaque jour, Naïm essayait de relater le récit des hommes et des femmes de son pays. Des chroniques de guerre, mais aussi de vie et de joie.

    Ce matin-là, Noor et Naïm avaient décidé d’aller rendre visite à leur ancienne voisine qu’ils considéraient comme leur tante. Elle vivait à Rafah.

    2

    Pris au piège

    Les bombardements avaient cessé depuis quelques heures, mais sans une montre, ni repère, difficile d’évaluer le temps. Naïm commençait à s’impatienter. Anxieux, il faisait les cent pas, ce qui avait le don d’agacer sa sœur. A présent, il faisait beaucoup plus frais. Noor en déduit que la nuit était tombée.

    - Tu devrais te reposer, je vais rester éveillé jusqu’à l’arrivée des secours.

    - Je n’ai pas sommeil, lui dit-elle le cœur serré, et c’est bien plus facile d’attendre à deux.

    Naïm lui sourit, comme pour lui dire que tout se passerait bien. Il avait toujours su la réconforter et trouver les mots justes. C’était un grand frère formidable. Né deux minutes avant sa sœur, Naïm aimait le lui rappeler, disant souvent que bien qu’ils soient jumeaux, il était tout de même plus âgé et par conséquent, elle lui devait donc le respect des ainés.

    - Je commence à avoir faim, soupira Noor.

    - Moi aussi !

    - J’avais remarqué, ça fait un petit moment que j’entends ton ventre grogner.

    - Ce n’est pas le mien ! Je pensais que c’était toi !

    - Chut ! Ecoute ! Le bruit se rapproche, c’est sûrement les secours !

    - Oui, je les entends, dit Naïm en se levant avec enthousiasme.

    - Dieu merci, ils ne nous ont pas oubliés.

    - Tu en doutais ?

    - Je t’avouerai que oui. On ne sait jamais sur qui ils auraient pu tomber, et avec les bombardements, je craignais le pire.

    Le bruit semblait se rapprocher. On pouvait entendre les pioches et les pelles taper contre la terre et les cailloux.

    - C’est bizarre, mais il m’a semblé être rentré par ici, dit Noor en pointant du doigt le sable à sa droite, alors que les bruits provenaient de l’autre côté.

    - Tu sais, nous sommes ici depuis plusieurs heures, et puis un tas de sable reste un tas de sable, à gauche comme à droite ! rétorqua son frère, un petit sourire au coin des lèvres.

    Désormais, on pouvait entendre le son de leurs voix, bien que lointaine, Noor et Naïm distinguaient quelques mots.

    - Je pense que nous devrions reculer. Ils se rapprochent et je ne voudrais pas que tu sois blessée.

    En effet, les secours étaient bien plus proches qu’ils ne le pensaient. Le gravier qui bouchait le tunnel s’effondrait peu à peu.

    - Mon Dieu, merci !

    - NOUS SOMMES ICI ! cria Naïm.

    Une main surgit, puis deux, puis trois, repoussant les quelques cailloux qui encombraient le passage.

    - Donnez-moi la main, je vous aiderai à vous hisser, les rassura un jeune homme.

    - Vas-y Noor, je passerai juste après toi.

    Elle acquiesça et grimpa. Elle tendit d’abord le bras, puis empoigna la main qui se présenta à elle. En quelques secondes seulement, Noor fut extirpée avec force de sa prison de terre. Un homme d’âge mûr lui demanda de le suivre sur la dizaine de mètres de la sortie du tunnel. Tout en grimpant derrière lui, elle remarqua que ce dernier était étrangement vêtu. Elle vit une dague à sa ceinture. Elle le suivit et réussit à s’extraire sans grande peine. Arrivée à l’extérieur, Noor prit une grande bouffée d’air frais qui lui fit le plus grand bien. Il faisait nuit. La lune ainsi qu’un feu éclairaient à peine les lieux. Naïm ne tarda pas à la rejoindre.

    - Enfin libre ! s’exclama Noor.

    - Oui ! Enfin ! Et je suis soulagé que nous ayons pu sortir sains et saufs de ce tunnel et d’autant plus heureux qu’il ne te soit rien arrivés.

    Tout en regardant autour d’elle, Noor fit remarquer à son frère :

    - C’est étrange, je ne reconnais pas cet endroit.

    - Moi non plus, dit-il, mais nous ne sommes jamais venus ici lorsqu’il faisait nuit.

    - C’est vrai, mais … pourtant, nous ne sommes pas loin de la ville, où sont donc les lumières ?

    - Il doit surement y avoir une coupure de courant à cause des bombardements, mais ne t’inquiète pas, je vais demander à ces gens de nous reconduire en ville. Reste près du feu, je reviens.

    Naïm alla s’enquérir auprès de leurs sauveteurs. Après quelques minutes de discussion, il était déjà de retour.

    - Que t’ont-ils dit ? Ils peuvent nous déposer ?

    Naïm ne lui répondit pas. Face à son silence, Noor comprit qu’il y avait un problème.

    - Que se passe-t-il ?

    - Il n’y a pas de ville aux alentours, dit-il, seulement un petit village.

    - Je ne comprends pas ! Ce n’est pas possible ! Il faut peut-être demander à quelqu’un d’autre, ils ont sûrement mal compris !

    - Ils ne connaissent pas la ville de Rafah, je pense que nous avons simplement passé la frontière égyptienne, leur dialecte est un peu différent du nôtre. C’est la seule explication que j’ai.

    - Mais…mais qu’est-ce qu’on va faire ! On ne peut pas rester ici en pleine nuit !

    - On m’a proposé de nous ramener au village. Nous y passerons la nuit et demain, nous chercherons un moyen de rentrer à Rafah, ajouta Naïm sans grande conviction.

    3

    Hors du temps

    La nuit était claire et calme. Les longues dunes de sables s’estompaient et laissaient place à de majestueux palmiers. Tout autour d’eux se dressaient de hauts remparts de pierre abritant un vieux village. Une immense porte de bois permettait d’accéder à la ville. Un vent chaud s’engouffrait et balayait les petites rues étroites et vides. Au loin, le bruit d’une fontaine venait percer ce lourd silence. Un vieil homme les accueillit dès leur arrivée.

    - Bienvenue ! Je suis le Hadj Ahmed, chef de Zarda, un village de quelques bonnes âmes, dit-il en souriant. Un paysan m’a prévenu de votre arrivée, je vous hébergerai pour cette nuit si vous le voulez bien, suivez-moi.

    - Nous vous remercions pour votre accueil, et votre hospitalité, dit Naïm.

    - C’est tout naturel, nous n’avons guère de visiteurs, et cela fera plaisir à mon épouse Roumayssa.

    Leur hôte d’un soir était un homme assez âgé, mince, à la barbe blanche et de taille moyenne. Son visage creusé était marqué par les années. Malgré l’obscurité, on pouvait remarquer qu’il était vêtu de manière traditionnelle, avec une longue tunique de couleur claire, tenue à la taille par une ceinture plus sombre. Le sol n’était ni pavé, ni goudronné. Seuls, la terre et le sable étaient visibles tout au long des ruelles. Noor et Naïm étaient éclairés par une simple torche enflammée que tenait leur guide. Arrivées devant sa maison, ils y pénétrèrent par une petite porte en bois. C’était une belle et chaleureuse demeure avec en son centre une cour intérieure entourée de quatre pièces. Sa femme ne tarda pas à arriver et se présenta tout naturellement.

    - Bienvenue mes enfants, vous êtes ici chez vous, je suis Roumayssa, Nana Roumayssa comme m’appellent mes petits-enfants.

    - Merci, dit Naïm avec un large sourire.

    - Nous vous remercions pour votre gentillesse et votre amabilité, ajouta Noor, nous vous sommes reconnaissants de nous loger pour cette nuit.

    - Mais ce n’est rien, dit-elle en la prenant par l’épaule.

    Nana Roumayssa était une petite femme avec un visage rond et rassurant. Elle portait une robe verte à manches longues, ainsi qu’un petit foulard rose nouée sur le haut de sa tête. Elle sentait le savon et leur rappelait leur grand-mère qu’ils avaient perdue il n’y avait pas si longtemps.

    - Venez, suivez-moi, dit-elle, je vais d’abord vous installer, et ensuite nous irons manger si vous le voulez bien.

    Nana Roumayssa les emmena dans l’une des pièces de la maison. Elle alluma quatre bougies disposées à chaque coin de la chambre. Au sol, se trouvaient deux longs matelas en mousse de couleur bleue placés le long des murs avec chacun trois coussins. Un grand coffre en bois était posé près de la porte d’entrée sur un long tapis qui occupait toute la pièce.

    - Entrez donc mes enfants, vous êtes ici chez vous. J’espère que cet endroit vous conviendra ?

    - C’est parfait ! Je vous remercie, répondit Naïm avec gratitude.

    - Bien ! Je vous apporte de quoi manger, installez-vous.

    Naïm qui s’était assis se leva brusquement. Il examinait la pièce très curieusement. Noor le regarda toucher les murs, les matelas, et pour finir le vieux coffre.

    - Qu’est-ce qu’il y a ? lui demanda-t-elle.

    - Rien, je constate certaines choses, c’est tout !

    - Et que constates-tu ?

    - Que nous allons dormir comme des princes ! dit-il en s’allongeant sur l’un des matelas.

    Noor n’était pas de nature inquiète, mais le comportement de son frère lui paraissait de plus en plus étrange. Il ne parlait pas et observait très minutieusement tout ce qui se trouvait autour de lui. Nana Roumayssa réapparut portant un grand plateau en bois couvert d’un linge blanc. Elle le posa sur le tapis, au milieu de la pièce et ressortit juste le temps de rapporter des grenades et des figues dans un panier en osier.

    - Approchez-vous mes enfants, ça va refroidir, dit-elle en leur faisant signe de la main.

    Naïm et sa sœur prirent place près du plateau à même le sol. Après avoir ôté le linge, ils découvrirent un plat de viande en sauce accompagné de petit-pois, de deux verres d’eau ainsi qu’un grand bol de lait caillé et un petit pain rond.

    - J’espère que cela vous conviendra, vous poserez le

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